Texte intégral
Monsieur le Sénateur,
Je ne vous cacherais pas que la situation est sous très grave tension. Comme l'a évoqué le Président de la République, hier, aux côtés du Chancelier allemand, la Russie se comporte comme une puissance de déséquilibre. Il ne tient qu'à elle de devenir un acteur de désescalade. Nous sommes totalement mobilisés, avec nos partenaires européens, avec nos partenaires américains, pour enrayer cette dynamique de l'escalade. Il faut appeler les choses par leur nom.
Je voudrais insister sur la très grande unité qui existe aujourd'hui entre les 27, qui se sont réunis sous présidence française, toute la journée de lundi, à Bruxelles ; l'unité aussi à l'OTAN : les entretiens que j'ai pu avoir, tant avec le secrétaire d'Etat Blinken, avant-hier, ou avec le Secrétaire général de l'OTAN, hier, montrent cette force de l'unité sur trois priorités.
D'abord, il y aura des sanctions massives contre la Russie si elle porte une nouvelle atteinte à l'intégrité territoriale de l'Ukraine. Nous y travaillons.
Mais ensuite, il faut tout faire pour que le dialogue avec la Russie soit poursuivi, et pour que nous puissions contribuer à la désescalade. Des discussions dans le format Normandie ont lieu aujourd'hui-même à Paris et, je l'espère, d'autres propositions seront proposées sur notre initiative à la Russie dans les différents cadres, les différents formats où se passent en ce moment les discussions, que ce soit à l'OTAN ou l'OSCE.
Et puis, nous devons être aussi solidaires des pays de l'OTAN ou de l'Union européenne qui peuvent être affectés par cette crise ; ce que l'on appelle les mesures de réassurance et nous le faisons à l'égard des pays baltes, et dans les jours qui viennent, à l'égard de la Roumanie.
Donc, nous sommes dans une posture de défense collective, de dissuasion, de résilience européenne, mais aussi de contribution au dialogue et la présidence française est totalement mobilisée dans ces initiatives. Je me rendrai moi-même avec ma collègue allemande à Kiev, dans quelques jours, et de nouveau en Roumanie, pour assurer nos collègues roumains de notre solidarité. Mme la ministre des armées se trouve en ce moment à Bucarest également.
Donc, la situation est très tendue, mais nous prenons toutes les initiatives nécessaires pour embrayer sur un processus de désescalade.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 27 janvier 2022