Texte intégral
Monsieur le Député,
Merci d'abord de la qualité de votre question. Vous avez raison de le dire, la situation est grave, voire très grave : des dizaines de milliers de militaires russes sont aux proximités des frontières de l'Ukraine ; des manoeuvres vont avoir lieu dans les jours qui viennent, avec des soldats russes et des soldats biélorusses en Biélorussie. Donc, nous sommes dans une situation très tendue, que vous partagez dans le diagnostic.
En ce qui nous concerne, il y a trois mots qui résument notre action : fermeté, solidarité, dialogue.
Fermeté, parce que nous le disons, avec nos alliés, avec les Européens, à l'unanimité des Européens réunis la semaine dernière sous ma responsabilité, que si d'aventure il y avait une atteinte nouvelle à l'intégrité de l'Ukraine, il y aurait des conséquences graves et des sanctions massives.
Solidarité : celle que nous devons à l'Ukraine, y compris par des moyens financiers, que l'Union européenne a diligentée de manière significative. Solidarité aussi entre les Européens qui sont, je le redis, unanimes dans leur détermination. Et solidarité aussi à l'égard des alliés, dont certains pourraient se sentir menacés, c'est la raison pour laquelle nous appuyons l'action de l'OTAN, et en Estonie et en Roumanie.
Mais volonté de dialogue. Et c'est le président Poutine qui doit dire s'il veut être celui qui porte une puissance de déséquilibre, ou s'il veut être celui qui porte une volonté de désescalade. Et à cet égard, l'initiative que nous avons prise, - le Président de la République -, de faire en sorte que le format de Normandie se renouvelle, - il ne s'était pas réuni depuis deux ans -, est un bon signe. Il faut poursuivre ce dialogue de manière obstinée, pour aboutir à ce que la sécurité en Europe fasse l'objet d'un nouvel ordre, qui soit plus sécurisé, plus lisible, plus anticipateur, et qui montre aussi que la sécurité ne peut pas se diviser.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 8 février 2022