Déclaration de M. Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des affaires étrangères, en réponse à une question sur la répression des manifestations au Nicaragua, à l'Assemblée nationale le 15 février 2022.

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Circonstance : Question au Gouvernement à l'Assemblée nationale

Texte intégral

Monsieur le Président,

Vous avez raison de rappeler la sanglante répression des manifestations qui se déroulent au Nicaragua, en particulier depuis la réélection frauduleuse de Daniel Ortega, le 7 novembre dernier. Le régime du Nicaragua s'est doté d'un arsenal législatif répressif, criminalisant toute opposition et permettant l'arrestation de 46 personnalités d'opposition, depuis le mois de juin de l'année dernière, dont tous les pré-candidats à l'élection présidentielle, y compris les principaux responsables des partis d'opposition.

Il y a une véritable dérive répressive que vous avez soulignée et qui se traduit, là maintenant, par la reprise des procès à huis clos contre 46 opposants qui sont accusés de crime de haine, qui sont accusés de complot contre l'intégrité nationale. 18 condamnations ont déjà été prononcées. Et vous avez raison de rappeler la figure historique du général Hugo Torres, décédé à la suite des conditions déplorables de détention qui ont été infligées à cette personnalité, même après son hospitalisation.

La France est au rendez-vous de ce combat, Monsieur le Président, puisqu'avec nos collègues européens, nous avons pris plusieurs initiatives. D'abord, la résolution et la déclaration de l'Union européenne, que vous avez rappelées, au mois de novembre 2021 où nous condamnions les conditions dans lesquelles s'étaient tenues les élections présidentielle et législatives. Et puis, très récemment, l'adoption de sanctions, au mois de janvier dernier, au moment de l'investiture du président Ortega, contre 21 responsables de répressions et contre plusieurs entités impliquées dans les atteintes à l'Etat de droit, en incluant la vice-présidente, Rosario Maria Murillo, par ailleurs épouse du président Ortega.

Donc, il faut poursuivre dans cette logique de contestation, dans cette logique de dénonciation...


source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 16 février 2022