Texte intégral
PATRICK ROGER
Bonjour Agnès PANNIER-RUNACHER.
AGNES PANNIER-RUNACHER
Bonjour Patrick ROGER.
PATRICK ROGER
la menace de guerre en Ukraine et ses conséquences, le grand oral des candidats devant le Medef, où en est-on de la relocalisation, l'industrie de la santé, la campagne et MACRON qui se fait attendre. Et puis tiens on dira un mot aussi de la tarification light puisque Guy CARLIER en a parlé juste avant ça, vous nous préciserez les choses. Autant de questions donc que nous allons évoquer. Commençons donc par quand même le défi de Vladimir POUTINE qui a ouvert la porte à une annexion du territoire pro-russe en Ukraine, le Donbass, vous n'êtes pas en charge de ce dossier mais quelle est la position tout de même de la France ce matin ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
La position de la France, elle est très claire, le gouvernement russe a pris une grave décision, c'est une décision d'entrée sur le territoire d'un pays souverain, ce n'est pas rien, qui est situé entre l'Union européenne et la Russie. c'est une décision qui est une claire violation du droit international, des accords de Minsk et donc le président de la République est en relation notamment avec l'ensemble de ses alliés européens, on fait bloc avec le président des Etats-Unis et demande à convoquer un conseil de sécurité, tout ça est très logique.
PATRICK ROGER
Parce qu'on redoute vraiment une guerre ou pas en fait, est-ce qu'au gouvernement on en parle, on se dit qu'on peut aller jusque-là ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Je crois que lorsque les troupes russes entrent dans un pays souverain, c'est quand même ce qu'on appelle une guerre ou ça s'y apparente, on peut intituler ses troupes des troupes pour une mission de paix, mais elles sont armées. Donc les masques tombent et moi je pense qu'il faut avoir aucune ambiguïté sur la situation et je m'étonne qu'un certain nombre de nos opposants politiques ont une ambiguïté sur cette situation.
PATRICK ROGER
C'est-à-dire ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
On ne peut pas se vouloir patriote et défendre les intérêts de la France et ne pas condamner clairement la Russie lorsqu'elle attaque comme cela.
PATRICK ROGER
Vous pensez à qui précisément ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Je pense très clairement à Marine LE PEN, Eric ZEMMOUR et même Jean-Luc MELENCHON qui font preuve d'une ambiguïté troublante sur le sujet de la Russie et c'est tout à fait stupéfiant parce que dans le même temps on a que les mots souveraineté et amour de la patrie. Mais si on aime la France alors on condamne la Russie.
PATRICK ROGER
Sur le sur un plan économique puisque vous avez en charge l'industrie, donc on parle de nouvelles sanctions possibles, c'est ce qu'a annoncé Joe BIDEN cette nuit, quelles pourraient être ces sanctions et est-ce que ça ne m'a pas pénalisé aussi les relations qu'on a, économiques, avec la Russie ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Ecoutez, d'abord ces sanctions elles sont effectivement de nature économique. Il y a déjà eu des sanctions qui ont été prises dans des situations similaires, il y a quelques années, donc c'est des déblocages d'avoirs, c'est ce type de choses, on va laisser les dirigeants européens se réunir puisqu'il y a une réunion pour notamment évoquer cette question des sanctions. Elle a évidemment été travaillée en amont. Cela risque de pénaliser les relations économiques avec la Russie, mais de tout état de cause la situation pénalise les relations économiques avec la Russie, donc je pense qu'il ne faut pas être non plus naïf sur ce sujet là.
PATRICK ROGER
Agnès PANNIER-RUNACHER, il y a aussi l'énergie parce que on sait qu'il y a l'approvisionnement en gaz, les prix ont déjà flambé, on peut s'attendre à de nouvelles conséquences avec ce conflit potentiel ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Ecoutez, cela valide en tout cas la politique énergétique du président de la République qui dit qu'il y a urgence à se désensibiliser des énergies fossiles, qui a construit un bouclier tarifaire pour les Français, je le rappelle parce que la situation de dépendance que nous avons par rapport au gaz de naturel est nettement moins marquée que celle par exemple des Allemands et les prix auxquels font face les Allemands, les Italiens, les Espagnols en termes d'augmentation de prix d'électricité et d'augmentation du prix du gaz nucléaire n'ont rien à voir. Nous avons déployé un bouclier tarifaire pour nos entreprises et pour les ménages et nous déployons une politique qui doit nous permettre d'être souverain et indépendant sur l'énergie. Et c'est ça qui compte.
PATRICK ROGER
Donc c'est le nucléaire, on ne va pas refaire le dossier mais c'est vrai que c'est ce qui est en toile de fond. venons-en aussi au grand oral des candidats à la présidentielle devant le MEDEF hier, il y avait tout le monde sauf qu'Emmanuel MACRON puisqu'il n'est pas encore candidat, parmi les urgences l'industrialisation, que faut-il faire effectivement, chacun a fait ses propositions, simplification administrative pour les uns, d'autres soutien de l'Etat, la Cour des comptes avait pointé le fait que il y avait un manque de la part de l'Etat peut-être dans le soutien, qu'est-ce que vous, vous proposez et quel est votre bilan ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
D'abord je veux mettre les choses en perspective, entre 2000 et 2016 il y a eu une destruction d'un million d'emplois net dans l'industrie et on a fermé plus de sites qu'on en a ouvert, ça c'est le bilan. De la gauche et de la droite réunis, soyons très clair.
PATRICK ROGER
Avec Emmanuel MACRON qui était à l'Economie à Bercy.
AGNES PANNIER-RUNACHER
Entre 2015 et 2016, vous m'excuserez mais entre 2000 et 2016, il y a 16 ans.
PATRICK ROGER
Bien sûr, il était conseiller économie aussi à l'Elysée.
AGNES PANNIER-RUNACHER
Oui mais pas en 2000.
PATRICK ROGER
Non, non mais parce que vous êtes allée jusqu'en 2016, voilà j'intègre tout.
AGNES PANNIER-RUNACHER
Et les années où il y a eu le plus de suppressions d'emplois, c'est sous la mandature SARKOZY, donc déjà on n'a pas beaucoup de leçons à recevoir de la part de gens qui ont détruit systématiquement l'emploi industriel. La 2e chose c'est que depuis 2017, nous recréons l'emploi industriel, nous en avons recréé en 2017, en 2018, en 2019, il y a eu des suppressions d'emplois en 2020 mais nous sommes dans la crise la plus importante depuis 100 ans et on en recrée en 2021. Et surtout ce qui est très positif, c'est qu'aujourd'hui il y a 80000 emplois ouverts dans l'industrie là où il n'y en avait que 40000 avant la crise. Donc il se passe quelque chose. Pourquoi nous avons ce rebond spectaculaire de l'économie, c'est le résultat d'une politique qui a été menée par le président de la République et dont la seule boussole est l'emploi, création d'un million d'emplois dans l'industrie et ailleurs. Cette politique elle repose, un, sur plus d'attractivité et nous avons pris des mesures courageuses sur les impôts de production. Je rappelle que maintenant tout le monde veut les baisser, c'est très bien, à l'époque où nous avons commencé à discuter de ça nous avions toutes les régions contre nous, celles qui sont aujourd'hui, qui soutiennent les candidats à la présidentielle, qu'ils soient de droite ou de gauche d'ailleurs. Nous avons supprimé, nous avons réformé le code du travail, nous avons également simplifié un certain nombre de mesures administratives, parfois en ayant des votes contre ces simplifications administratives. Donc moi je me réjouis qu'aujourd'hui il y ait un consensus autour de la réindustrialisation, mais maintenant il faut être pratico pratique.
PATRICK ROGER
Oui il faut être pratique parce que ça marche pas dans tous les secteurs, dans le monde automobile c'est quand même assez compliqué, en fait aujourd'hui on voit que par exemple l'usine en fait de Rodez va fermer. Alors et ce sont les Allemands aussi qui sont parfois derrière, si je prends l'exemple en fait de BOSH mais même sur l'ensemble de…
AGNES PANNIER-RUNACHER
Alors BOSH ne ferme pas.
PATRICK ROGER
Non, non mais bon.
AGNES PANNIER-RUNACHER
Pardon, c'est juste pour remettre les choses.
PATRICK ROGER
Oui, oui sauf qu'il y a quand même, il y a eu quand même des suppressions et puis il ya la Sam où là ça ferme.
AGNES PANNIER-RUNACHER
Tout à fait, alors vous avez des usines qui ferment, vous avez des usines qui ouvrent. Pour la première fois l'année dernière nous avons 2 fois plus d'usines qui ouvrent que d'usine qui ferment, ça aussi c'est à noter. Depuis 3 ans nous sommes la première destination pour les investissements étrangers dans des projets industriels en Europe. C'est important parce que les investisseurs étrangers ils portent beaucoup d'emplois. Dans ma région des Hauts-de-France, c'est 40 % des emplois industriels qui sont liés à des investisseurs étrangers. Donc c'est massif et c'est essentiel. Ce n'est pas un gadget que d'attirer des investisseurs étrangers pour faire leur site en Europe.
PATRICK ROGER
La France …
AGNES PANNIER-RUNACHER
Et dernier point et ça c'est inédit, 780 projets de relocalisation de chaînes de production en 15 mois, c'est plus de 7 fois le bilan de la mandature Sarkozy sur la politique de relocalisation. Donc je crois que sur ce sujet de la relocalisation et la réindustrialisation, il n'y a pas photo, le président de la République en a fait une priorité. Nous sommes aujourd'hui au travail.
PATRICK ROGER
Ca a été aggravé par la crise eu Covid.
AGNES PANNIER-RUNACHER
Et ça fonctionne et c'est ça qu'il faut retenir, c'est que ça fonctionne.
PATRICK ROGER
Ca fonctionne et pourtant on a une dette quand même assez colossale et on a un déficit de notre balance commerciale, est-ce que cette réindustrialisation pourrait permettre un équilibre en fait de notre balance commerciale parce qu'aujourd'hui elle n'a jamais été aussi désastreuse, la balance commerciale ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Tout à fait et c'est un point de vigilance, il faut évidemment le regarder.
PATRICK ROGER
C'est plus que vigilance j'espère.
AGNES PANNIER-RUNACHER
Il faut évidemment le regarder de très près. Sur la balance commerciale il est intéressant de noter qu'elle est en déséquilibre depuis plus de 15 ans, je veux dire ce n'est pas un phénomène nouveau. En revanche le creusement de la balance commerciale, il est aussi lié même si ça peut paraître paradoxal au rebond de notre économies, parce que le rebond de notre économie fait que nous importons plus différencialement que les autres. Et que comme en France pendant des années on s'est employé à détruire la Plateforme, la base industrielle, lorsqu'un Français s'équipent et dépense 100 euros en biens d'équipement, eh bien il y a 65 euros qui part à l'étranger et lorsqu'on réindustrialise vous avez besoin de biens d'équipement dans les usines, eh bien il y a 65 euros sur 100 euros dépensés qui partent à l'étranger, c'est ce que nous voyons maintenant. Mais vous avez raison c'est que d'ici 2, 3, 4 ans l'enjeu est que ces chaînes de production étant en fonctionnement nous commencions à rééquilibrer nos parts de marché et cette balance commerciale.
PATRICK ROGER
L'objectif c'est quoi justement, la France redevient une nation industrielle et réussit à tirer son épingle du jeu grâce en fait à la vente, la production ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
L'objectif c'est d'abord le plein emploi, il ne faut pas se tromper d'objectif. L'objectif c'est d'abord le plein emploi et aujourd'hui avec un taux de chômage de 7,4%, nous sommes sur la bonne trajectoire.
PATRICK ROGER
Oui alors ça Nathalie ARTHAUD qui était là hier disait oui mais attention il y a des catégories A et puis il y a les autres catégories, on voit toujours qu'il y a plus de 5 millions de personnes quand même …
AGNES PANNIER-RUNACHER
Non c'est des personnes qui recherchent un emploi et qui sont dans un emploi. Là aussi il faut arrêter de raconter n'importe quoi sur les catégories C, D, etc… vous avez 700 000 personnes qui sont à temps plein et qui sont néanmoins inscrites à Pôle emploi. Donc la catégorie des gens qui n'ont pas d'emploi et qui recherchent un emploi et de toute éternité et personne n'a changé la métrique, c'est celle qui nous conduit à un taux de chômage de 7,4 % qui est le plus bas depuis 15 ans. Et le taux d'emploi qui est un truc qu'on ne peut pas, sur lequel on ne peut pas tricher, qui est le nombre de personnes en âge de travailler rapporté, enfin le nombre de personnes qui travaillent rapporté au nombre de personnes en âge de travailler est le plus élevé depuis 50 ans. Donc on peut toujours faire mieux, mais il ne faut pas non plus raconter n'importe quoi sur le bilan. pour revenir à votre question sur l'objectif, derrière la question du plein emploi, c'est la question de notre souveraineté économique, c'est-à-dire que notre objectif est de construire des filières qui n'existent pas aujourd'hui, je pense notamment à celle de la batterie électrique pour les automobiles, je pense à celle de l'hydrogène bas carbone par exemple qui va nous permettre de transformer, décarboner notre économie et d'avoir non seulement la recherche et développement, mais également les sites de production dans ces filières, ce qui nous permettra d'ici 2030 effectivement d'être dans les grandes nations industrielles mondiales.
PATRICK ROGER
Sur la batterie électrique notamment pour qu'il y ait ? Que ce soit une priorité parce qu'on a cru comprendre qu'on avait un petit peu de retard quand même aussi.
AGNES PANNIER-RUNACHER
Alors vous avez raison de le dire, il y a 4 ans l'Europe était en retard.
PATRICK ROGER
L'industrie automobile a très peur justement aujourd'hui.
AGNES PANNIER-RUNACHER
Il y a 4 ans nous étions en retard, nous avons sous l'impulsion du président de la République lancé un projet batterie électrique qui a été porté par Bruno LE MAIRE au niveau européen. Aujourd'hui l'Europe est le premier continent pour l'investissement dans les batteries électriques.
PATRICK ROGER
Alors c'est l'Europe, ce n'est pas forcément la France.
AGNES PANNIER-RUNACHER
Et pardon mais justement et ça se traduit très concrètement en France avec 3 gigas Factory, une à Douvrin, une à Douai et une à Dunkerque qui vient d'être annoncé et une giga Factory, c'est grosso modo 1500 à 2000 emplois pour donner une idée de l'importance de ces sites.
PATRICK ROGER
Oui, un mot aussi sur les salaires parce que évidemment chacun y va de sa proposition, baisses de charges par exemple pour la droite, augmentation du SMIC pour la gauche, quelles seront les propositions, vous de votre côté ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Alors on laissera…
PATRICK ROGER
Le président de la République, oui c'est ça, annoncer quand il sera candidat.
AGNES PANNIER-RUNACHER
Mais soyons très clairs, sur les salaires, première chose, vous parlez de l'industrie, l'industrie elle rémunère 25 % de plus en moyenne que les autres secteurs dans ma région des Hauts-de-France, c'est une étude qui vient de sortir. Donc la première façon d'augmenter les salaires, c'est effectivement de réindustrialiser parce qu'on y paye mieux. Ce n'est pas vrai de tous les postes dans l'industrie, mais c'est là où vous avez le moins de personnes payées au SMIC. La 2e chose, c'est ce qui est en train de se passer et nous nous réjouissons avec Bruno LE MAIRE et le Premier ministre que dans les négociations qui sont en train de se dérouler, je pense notamment dans la branche de la restauration, donc là on sort complètement de l'industrie, des augmentations de salaires sont en train d'être décidées, c'est le jeu du dialogue social et c'est normal parce qu'on est en train de repositionner les salaires. Dans la restauration c'est une augmentation de 15 % des salaires qui est en train d'être finalisée.
PATRICK ROGER
Oui ce sont tous les acteurs effectivement du secteur qui se réunissent encore aujourd'hui et qui ont déjà débloqué et qui vont continuer.
AGNES PANNIER-RUNACHER
Et nous notre enjeu c'est de faire en sorte que les minima de branche ne soient pas inférieurs au SMIC parce que lorsque les minima de branches sont inférieurs au SMIC, ça veut dire que même quand vous avez des promotions vous restez collés au niveau du SMIC.
PATRICK ROGER
Encore un mot Agnès PANNIER-RUNACHER, encore un mot aussi sur l'industrie. Il y a eu un échec pendant cette crise du Covid c'était quand même l'industrie de la santé, on n'a pas eu notre vaccin.
AGNES PANNIER-RUNACHER
Tout à fait.
PATRICK ROGER
Les masques tout, enfin venaient de l'étranger, est-ce que là on va mettre le paquet et comment ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
alors on a mis le paquet parce que c'est le secteur qui a le plus bénéficié de soutien à des projets de relocalisation, lorsque je dis que c'est le secteur qui a le plus bénéficié, ça veut dire aussi que c'est le secteur sur lequel les entreprises françaises ont le plus poussé de projets dans nos appels à projet de relocalisation et ça c'est une très bonne nouvelle. On a des relocalisations sur les vaccins, sur les diagnostics in vitro, sur les dispositifs médicaux, sur les molécules, nous allons avec le Premier ministre en fin de semaine sur le site de Marcy L'étoile pour faire un point sur l'avancée de ces relocalisations et effectivement il y a un renversement.
PATRICK ROGER
Est-ce qu'il y a des chiffres déjà à donner sur cette relocalisation dans l'industrie de la santé aujourd'hui ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Oui, il y a aujourd'hui plus de, alors je crois que c'est 180 dossiers, enfin projet de relocalisation qui sont accompagnés dans les secteurs que je vous donne.
PATRICK ROGER
Qui sont accompagnés mais qui ne sont pas forcément encore effectifs globalement.
AGNES PANNIER-RUNACHER
Non, non qui sont décidés.
PATRICK ROGER
Qui sont décidés.
AGNES PANNIER-RUNACHER
Et en train d'être mis en oeuvre, il y a des productions qui ont d'ores et déjà démarré.
PATRICK ROGER
180 projets.
AGNES PANNIER-RUNACHER
180 projets, c'est absolument massif ça n'est pas arrivé depuis au moins 40 ans.
PATRICK ROGER
Agnès PANNIER-RUNACHER, dernière question, enfin deux questions Emmanuel MACRON, il se fait attendre, la crise ukrainienne retarde son sa déclaration ou pas ou il le fera quoi qu'il en soit cette semaine.
AGNES PANNIER-RUNACHER
Ecoutez, on va lui laisser le calendrier, je pense que nous avons été, il a été extraordinairement mobilisés ces derniers jours pour donner toutes ses chances à la voie diplomatique, je pense que c'était une priorité.
PATRICK ROGER
Donc ce sera pour la semaine prochaine.
AGNES PANNIER-RUNACHER
Pour la France et pour l'Europe. Maintenant les masques sont tombés donc on va pouvoir avancer.
PATRICK ROGER
Donc ce sera la semaine prochaine, puisqu'il y a la date butoir du 4. Dernier mot aussi sur la tarification à l'acte dans les hôpitaux, Guy CARLIER en a parlé en fait dans cette chronique parce que c'est vrai que vous avez été chargée de ce suivi, vus étiez à l'époque aux hôpitaux, à l'Assistance Publique, dans les années 2000.
AGNES PANNIER-RUNACHER
Je vais peut-être expliquer à Monsieur CARLIER que, lorsque vous êtes fonctionnaire dans un hôpital, ce qui était mon cabinet…
PATRICK ROGER
Vous étiez directrice de cabinet.
AGNES PANNIER-RUNACHER
J'étais directrice de cabinet en charge effectivement des sujets économiques et financiers, j'ai subi la tarification à l'activité, c'est-à-dire que le gouvernement CHIRAC, de l'époque, a décidé de déployer cette mesure et j'ai dû négocier pied à pied avec le ministère de la Santé, de l'époque, par exemple sur le fait qu'on ne reconnaissait pas suffisamment…
PATRICK ROGER
Donc vous étiez contre vous.
AGNES PANNIER-RUNACHER
Les missions d'intérêt général ; j'étais contre une application comptable de cette mesure. Cette mesure, ou cette réforme, elle venait après des années de ce qu'on appelait le budget global, et le budget global à l'AP-HP, je peux vous en parler, ça veut dire que lorsque vous n'aviez plus de crédits, au mois d'août, au mois d'octobre, au mois de novembre, vous arrêtiez les greffes, et ça se passait dans l'ensemble du pays, et le 15 novembre plus personne ne greffait, et moi je l'ai vécu dans ma chair, donc je pense que je sais de quoi je parle quand on parle de l'hôpital. Et je veux redire précisément que c'est ce gouvernement qui a arrêté une gestion comptable de l'hôpital, une gestion comptable où le seul horizon consistait à avoir un budget équilibré, ce n'est pas exact…
PATRICK ROGER
Même si avant la crise du Covid il y avait quand même une mise en alerte de directeurs d'hôpitaux !
AGNES PANNIER-RUNACHER
Oui, mais qui a augmenté la norme de l'Ondam, ce qu'on appelle l'Ondam c'est l'augmentation du budget des hôpitaux et l'augmentation du budget de la Sécurité sociale, c'est ce gouvernement, alors soyons très clair, on n'a pas effectivement là non plus de leçons à recevoir de la part de gouvernements de droite qui ont mis en oeuvre cette tarification à l'activité, mais à la limite une réforme…
PATRICK ROGER
Ou même par celui de gauche, Marisol TOURAINE aussi.
AGNES PANNIER-RUNACHER
Mais attendez, à la limite cette réforme pouvait être utile, si elle était bien appliquée, mais qui n'a jamais été qu'un levier comptable où nous communiquait en milieu d'année, au mois de mai, la réduction que nous devions appliquer sur nos budgets, c'était n'importe quoi. Donc, je pense que Monsieur CARLIER a raison de dénoncer la manière dont a été mise en oeuvre la tarification à l'activité, mais je me tiens à sa disposition pour lui dire comment nous, à l'AP-HP, on est allé chercher de l'argent pour financer les missions d'intérêt général.
PATRICK ROGER
C'était une interview à distance aussi avec Guy CARLIER. Merci Agnès PANNIER-RUNACHER, ministre déléguée en charge de l'Industrie, d'avoir été l'invitée ce matin de Sud Radio.
Source ; Service d'information du Gouvernement, le 23 février 2022