Déclaration à la presse de M. Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des affaires étrangères, sur le conflit en Ukraine, à Bruxelles le 25 février 2022.

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Circonstance : Conseil affaires étrangères

Texte intégral

Nous allons nous retrouver, les ministres des affaires étrangères, pour la troisième fois en une semaine. Cela montre que nous sommes à un moment de bascule de l'Histoire.

Ce que j'observe, dans cette offensive brutale de la Russie sur l'Ukraine, c'est que le Donbass n'était qu'un prétexte, à vrai dire. Le sujet, c'est un combat que mènent les forces russes et Vladimir Poutine contre la démocratie et contre la souveraineté des Etats. Le Donbass était un prétexte.

Et au-delà de cela, les Européens doivent être au rendez-vous de ce qui se passe, à la fois par les sanctions, un premier paquet a été initié à Paris mardi, un deuxième paquet va être validé cet après-midi, à la suite du Conseil européen de cette nuit. Ça ne suffira pas. Il faudra ensuite poursuivre pour étouffer le système et en particulier viser encore davantage les oligarques. Il faudra aussi mettre dans le paquet la Biélorussie. J'ai rencontré, il y a un instant, à Paris, Mme Tikhanovskaïa. Je le lui ai dit, et nous allons préparer un sixième paquet de sanctions contre Loukachenko et ses appuis, parce que la Biélorussie est de plus en plus un Etat croupion auprès de la Russie.

Et puis, les Européens doivent être au rendez-vous aussi, en assurant leur propre sécurité, leurs propres intérêts. C'est ce qu'ils font en diligentant leur future boussole stratégique, tout à fait d'actualité, qui devra intégrer cette nouvelle donne. C'est ce qu'ils font aussi en déployant des moyens de réassurance aux pays membres de l'Alliance, et le sommet de l'OTAN qui a lieu en ce moment va pouvoir le confirmer.

Nous devons en plus assurer les Ukrainiens de notre solidarité de longue durée, par des mesures d'aides financières, par de l'appui en équipements militaires, par de l'aide aussi aux populations ukrainiennes qui prennent le chemin de l'exil et par, aussi, la vigilance à l'égard des pays voisins qui peuvent demain être aussi en difficulté devant la brutalité de l'action menée par Vladimir Poutine.

Voilà ce que je voulais vous dire avant d'aller retrouver mes collègues dans un instant.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 28 février 2022