Déclaration de Mme Barbara Pompili, ministre de la transition écologique, notamment sur un raccordement de l'Ukraine au réseau électrique européen et l'approvisionnement en énergie de l'Union européenne, Bruxelles, 28 février 2022.

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Circonstance : Arrivée à la réunion extraordinaire des ministres européens de l'énergie, Bruxelles, 28 février 2022

Texte intégral

Mme Barbara Pompili : "Nous avons organisé ce Conseil extraordinaire de l'énergie dans le but d'aider d'abord les Ukrainiens par rapport aux demandes qu'ils peuvent exprimer dans ces domaines de l'énergie, mais aussi pour travailler sur la résilience du système énergétique européen. Alors, en ce qui concerne les aides qu'on peut fournir à l'Ukraine, il y a deux types d'aides sur lesquels nous avons travaillé. D'abord le raccordement de l'Ukraine au réseau électrique européen. Vous savez qu'aujourd'hui l'Ukraine n'est plus reliée au réseau électrique russe. Il n'y a pas d'inquiétude pour les jours à venir puisqu'ils fonctionnent de façon isolée, mais ils ont fait cette demande de raccordement dont nous allons discuter cet après-midi. Nous allons également discuter des modalités de l'aide sur d'autres sujets, notamment les approvisionnements en combustible de toutes formes. Le deuxième point important, c'est travailler sur l'organisation de la résilience de l'Europe et de l'Union européenne d'un point de vue énergétique. Ça, ça passe d'abord, dans l'immédiat, par le fait de rassurer sur le fait qu'aujourd'hui l'Europe peut faire face au cas où il y aurait une coupure d'approvisionnement en gaz ou en pétrole venant de la Russie. On peut le faire dans l'immédiat, en revanche il va falloir qu'on regarde à moyen terme comment faire pour prévoir les nouveaux stocks pour l'hiver prochain en regardant d'abord comment on peut diversifier notre approvisionnement, ensuite en remplissant à nouveau nos stocks stratégiques et en usant nos stocks stratégiques mais aussi en augmentant d'une manière générale nos importations. Puis, ensuite, nous allons devoir faire ça dans un cadre plus large de marché de l'énergie et des prix de l'énergie qui deviennent volatils et sur lesquels nous allons également travailler.


Q - Pensez-vous que Vladimir Poutine peut actionner l'arme du gaz et combien de temps l'Europe a-t-elle devant elle pour tenir éventuellement ?

Mme Barbara Pompili : Aujourd'hui nous devons faire face à toute éventualité et c'est ce dont nous allons discuter cet après-midi. En ce qui concerne l'immédiat, nous avons les capacités de tenir au niveau européen relativement longtemps, ça dépend si nous parlons du gaz ou du pétrole, mais nous pouvons tenir dans l'immédiat, il n'y a pas d'inquiétude particulière. En revanche, il y a cette question de l'approvisionnement sur le moyen terme et la question de notre résilience et je rappelle aussi que, cette résilience, elle passe par un point très important, c'est accélérer au mieux nos discussions sur le Green Deal car plus vite on sera indépendants dans notre approvisionnement en gaz, en pétrole, plus vite on pourra se passer aussi de l'approvisionnement en gaz au pétrole, mieux ce sera. Je crois que le rapport du GIEC nous le dit aussi aujourd'hui.

Q - Est-ce que ça veut dire qu'on pourrait lancer un appel aujourd'hui aux Européens par exemple pour qu'ils fassent des économies, pour être plus résilients ?

Mme Barbara Pompili : On va en discuter cet après-midi, mais de toutes façons, je crois qu'on doit tous être solidaires et trouver les moyens, chacun à notre niveau, de l'être. Mais on en reparlera tout à l'heure à la conférence de presse.

Q - Est-ce que vous avez identifié des pays où on pourrait aussi s'approvisionner, qui vont proposer plus de gaz ou de pétrole ?

Mme Barbara Pompili : On connait tous quels sont les pays producteurs de gaz et de pétrole. Il y a d'ores et déjà des discussions qui sont engagées pour leur demander d'augmenter leurs productions pour pouvoir mieux approvisionner tous les pays qui pourraient être impactés à moyen et long terme par des éventuelles coupures venant de la Russie.

Q - Est ce qu'il faut plafonner le prix du gaz au niveau européen ?

Mme Barbara Pompili : Tout ça va faire partie des discussions. Encore une fois, l'urgent, pour l'instant, c'est d'abord de venir en aide aux Ukrainiens et donc répondre à leurs besoins, aux besoins qu'ils ont exprimés auprès de nous et ensuite de faire en sorte que nous soyons résilients en termes d'approvisionnement. Ça, ce sont les deux urgences que nous avons à traiter aujourd'hui et après le reste nous en discuterons également".

Source https://ue.delegfrance.org, le 1er mars 2022