Texte intégral
L'urgence, c'est cette solidarité à la fois humanitaire, militaire, à l'égard des Ukrainiens, qui en ont besoin pour se défendre ; pour ceux qui fuient, pour être recueillis. C'est ça l'urgence et c'est ça la solidarité européenne qu'on doit.
Après, il y a un signal qui est donné par l'ensemble des Européens ; qui est très fort ; qui est politique à l'Ukraine, à la Moldavie, à la Géorgie. Le moment venu, ils pourront entrer dans la famille européenne. Il faudra discuter, bien sûr, du rythme, des modalités ; il y a beaucoup de questions et je crois qu'il ne faut pas vendre des illusions, ce serait irresponsable, et l'Union européenne doit aussi bien fonctionner.
Mais dire que le combat que mènent notamment les Ukrainiens est un combat européen, qui défendent des valeurs de liberté en se battant, en le payant de leur vie, sur le territoire ; que c'est un combat européen et qu'on leur devra cette solidarité aussi dans l'avenir, au-delà de l'urgence, c'était important.
Mais à très court terme, ce qu'il faut, c'est que les armes se taisent et qu'on fasse tous les efforts diplomatiques en ce sens, tous les efforts de pression contre la Russie, et que cette solidarité humanitaire et militaire s'exprime à l'égard de l'Ukraine. C'est ça l'urgence aujourd'hui.
Q - Est-ce que du coup ces candidatures, cet examen, c'est quelque chose de symbolique aujourd'hui, quand vous évoquez le fait que ce serait plus à long terme ? Comment est-ce qu'on peut qualifier du coup...
R - C'est symbolique et c'est un acte politique qui est important qui est de dire : il y a une famille européenne, qui a un sens : c'est les Ukrainiens, les Moldaves et les Géorgiens qui ont dit qu'ils voulaient rejoindre cette famille. Il y a un geste d'ouverture, je crois que c'était ce qu'on devait faire en tant qu'Européens. Mais ensuite, il faut bien sérier les choses. La solidarité, l'urgence, c'est cette solidarité matérielle, humanitaire et militaire. Et puis, il y aura un temps politique pour qu'on construise un projet européen qui tienne compte de ce qui s'est passé. On ne pensait pas voir la guerre à nos portes. On ne peut pas faire comme si rien ne s'était passé, comme si l'Ukraine ne se battait pas pour la liberté et ces valeurs européennes. Donc il faudra d'une façon ou d'une autre trouver un moyen d'accueillir l'Ukraine.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 9 mars 2022