Texte intégral
SONIA MABROUK
Bonjour Marlène SCHIAPPA.
MARLENE SCHIAPPA
Bonjour, merci de m'avoir invité.
SONIA MABROUK
Hier à la télévision 8 candidats sur 12, dont Emmanuel MACRON ont défendu leur vision mais sans échanger, sans se confronter, c'est à peine s'ils se croisaient, pour la vigueur de la démocratie, pourquoi refuser cette saine confrontation ?
MARLENE SCHIAPPA
Alors abord je ne sais pas productrice sur TF1 et donc il y a des formats qui sont…
SONIA MABROUK
C'est une volonté du président candidat, vous le savez, de ne pas se confronter aux autres.
MARLENE SCHIAPPA
Alors là en l'occurrence c'est une volonté des chaînes d'organiser des formats un petit peu nouveaux. Alors je vais vous dire honnêtement j'ai regardé une grande partie de l'émission, pour une fois c'était audible parce qu'est ce qui intéressent les Français pour pouvoir se déterminer sur leur vote c'est aussi de connaître les projets des candidats, de sortir un petit peu de : la petite attaque, la petite phrase, le fait de crier les uns sur les autres, il y a un dernier débat qui a eu lieu à précédemment pendant lequel on n'a pas entendu une seule phrase de façon distincte. Donc moi je pense que ça a permis à chacun de pouvoir découvrir des projets, des candidats, des candidates sur un sujet grave comme la guerre en Ukraine qui ne se prête pas justement à ces petites phrases, qui se prête au temps long, à la réflexion poussée, à la relance.
SONIA MABROUK
Bien mais il y a, évidemment la guerre en Ukraine écrase tout, mais il y a d'autres sujets qui intéressent les Français. Vous estimez que ces autres sujets ne se prêtent pas à un débat, à une confrontation avec le président candidat ?
MARLENE SCHIAPPA
Non le président de la République est loin de rechigner au débat, bien au contraire, il a fait un débat face à des Français à Poissy, il ira à Pau en fin de semaine répondre à d'autres Français. Il a fait un débat télévisé précédemment sur la question de l'égalité femmes hommes, c'est le premier thème qu'il ait choisi pour répondre à des Françaises et à des citoyennes qui l'ont interpellé.
SONIA MABROUK
Mais les candidats, Marlène SCHIAPPA, les autres candidats à la présidentielle aussi, pourquoi leur nier ce droit au débat avec un autre candidat qui a été président, qui est toujours président Emmanuel MACRON ?
MARLENE SCHIAPPA
Non mais personne ne nie aucun droit à personne. Il y a une réflexion globale sur la manière dont les débats présidentiels peuvent s'organiser. Vous observerez que les chaînes, les émissions de radio aussi, les journaux renouvellent leurs débats, leur format parce qu'aujourd'hui on est à l'ère du participatif, à l'ère des réseaux sociaux, il y a de plus en plus de citoyens qui veulent prendre la parole et il me semble que les candidats se prêtent à cela. Ça fait un an que Marine LE PEN, que le parti Les Républicains, que d'autres, que le Parti socialiste, sont en campagne pour la présidentielle…
SONIA MABROUK
Ça fait 5 ans que vous l'êtes, certains disent.
MARLENE SCHIAPPA
Dans ces cas-là ça fait 39 ans que je suis en campagne, on peut être rationnel et regarder, d'ailleurs c'est tout cela est très surveillé, vous savez que les temps de parole sont décomptés, je crois que d'ailleurs certains ont un petit peu d'avance d'après ce que j'ai cru comprendre, même beaucoup sur les temps de parole diffusés dans les médias, donc ensuite le débat, la démocratie est importante, le débat est essentiel et le président de la République débat face aux Français directement dans un lien personnel avec les Français pour répondre…
SONIA MABROUK
Mais il ne va pas débattre avec 66 ou plus millions de Français malgré tout. Gérard LARCHER dit ce matin, Marlène SCHIAPPA, s'il n'y a pas de campagne la question de la légitimité du gagnant se posera. En quoi a-t-il tort ?
MARLENE SCHIAPPA
D'abord en quoi il n'y a pas de campagne. Chacun est libre de faire sa campagne et il me semble que Valérie PECRESSE a tenu des meetings, la candidate de Gérard LARCHER.
SONIA MABROUK
Fort heureusement oui.
MARLENE SCHIAPPA
Oui mais enfin c'est comme ça, elle a tenu des meetings.
SONIA MABROUK
Elle aimerait pouvoir interpeller le candidat Emmanuel MACRON.
MARLENE SCHIAPPA
Ecoutez elle a tenu des meetings qui ont été rediffusés en direct en long en large et en travers sur l'ensemble des chaînes d'information et c'est normal comme les autres candidats, Eric ZEMMOUR a tenu de nombreux meetings rediffusés, des réunions publiques d'Anne HIDALGO qui ont été rediffusées.
SONIA MABROUK
Ce n'est pas ça le sujet, vous le savez.
MARLENE SCHIAPPA
Si, je n'ai pas le sentiment que qui que ce soit, soit privé de campagne, moi je vais vous dire en tant que militante, en tant que marcheuse de la première heure j'étais auprès d'Emmanuel MACRON en 2016, en 2017 et à l'époque on nous disait vous n'avez pas de programme. Ensuite on nous disait vous n'aurez pas de majorité et ensuite on nous disait qu'on n'arriverait pas à gouverner. Eh bien aujourd'hui nous avons de nouveau gimmick qui se sont installés dans lesquels on dit, il n'y a pas de campagne. D'abord je vous rappelle qu'il y a des faits graves en train de se produire, la guerre est aux portes de l'Europe.
SONIA MABROUK
Personne ne nie cela, nous en parlons évidement.
MARLENE SCHIAPPA
Et c'est ce qui nous mobilise et donc c'est vrai qu'on ne fait pas campagne comme d'habitude. Moi je ne vais pas à des réunions publiques ou des meetings avec des effusions de joie dans la mesure où une heure avant on était en train de gérer la question des personnes qui arrivent de la guerre.
SONIA MABROUK
Ce n'est pas ce qui vous est reproché ; Marlène SCHIAPPA, vous dites il y a 5 ans on nous reprochait de ne pas avoir de programme.
MARLENE SCHIAPPA
Oui c'est vrai.
SONIA MABROUK
Aujourd'hui 5 ans après certains vous reprochent de picorer dans le programme des autres. Valérie PECRESSE puisque vous l'avez cité affirme que tout est pris dans son programme, de la retraite à 65 ans…
MARLENE SCHIAPPA
Pardon Valérie PECRESSE, c'est la reine du recyclage.
SONIA MABROUK
De la réforme du RSA.
MARLENE SCHIAPPA
Valérie PECRESSE, elle copie-colle, les éléments des autres. Elle copie-colle une fois les éléments d'Eric ZEMMOUR et une fois les nôtres. Par exemple le mot d'ordre que j'ai donné pour la loi sur le séparatisme, pas un euros d'argent public pour les ennemis de la République, elle le répète, sur le harcèlement de rue, elle répète mot pour mot les argumentaires que j'ai développés à l'Assemblée nationale.
SONIA MABROUK
Non mais on ne va pas voir qui l'a dit le premier, malgré tout est-ce que vous êtes…
MARLENE SCHIAPPA
Ce n'est pas une question de qui l'a dit le premier…
SONIA MABROUK
Est-ce que vous faites un " en même temps " dans votre programme ?
MARLENE SCHIAPPA
Non c'est l'hôpital qui se fout de la charité puisque Valérie PECRESSE, elle est en peine, son camp le dit lui-même de définir ce qui serait sa ligne personnelle, sa personnalité, son identité politique. Elle est à un moment chez Eric ZEMMOUR, à un moment chez d'autres et c'est vrai que on voit qu'il y a une course des Républicains, après derrière Marine LE PEN et Eric ZEMMOUR, sur un certain nombre de sujets leurs propositions sont similaires, d'ailleurs je crois que c'est Eric ZEMMOUR qui avait dit à Valérie PECRESSE, qui lui demandait de lui rendre ses fiches lorsqu'elle avait fait des propositions dans une émission. Je laisse chacun à ses débats, nous nous faisons des propositions, le président de la République c'est aussi pour cela...
SONIA MABROUK
Non mais pardonnez-moi, vous dites, vous, laissez chacun, vous n'êtes pas en surplomb, le match n'est pas plié, la présidentielle n‘est pas gagnée d'avance, vous n'êtes pas en majesté.
MARLENE SCHIAPPA
Je n'ai jamais dit cela.
SONIA MABROUK
Vous donnez cette impression ce matin.
MARLENE SCHIAPPA
Pas du tout, non mais ça c'est, je réponds à vos questions, les impressions des uns et des autres, elles sont subjectives par essence. Moi vous savez je suis concentrée essentiellement sur mon rôle de ministre puisque le président de la République et le Premier ministre m'ont confié le rôle de coordonner l'accueil des personnes qui arrivent d'Ukraine.
SONIA MABROUK
Nous allons en parler.
MARLENE SCHIAPPA
Qui est un sujet grave, qui nous occupe la plupart du temps.
SONIA MABROUK
Juste encore une question, nous allons largement en parler, Marlène SCHIAPPA, le point d'indice des salaires des fonctionnaires qui va être dégelé, revalorisé, annonce ce matin dans Le Parisien la ministre Amélie de MONTCHALIN, l'électoralisme bas à plein, marche à plein.
MARLENE SCHIAPPA
Non mais vous savez si on ne fait rien et si on prend la décision, on nous dit qu'on a arrêté...
SONIA MABROUK
Quelques jours avant le premier tour.
MARLENE SCHIAPPA
Et qu'on s'est mis en retrait et si nous prenons des décisions, l'inverse nous est reproché. Il y a des conséquences économiques à la guerre qui se joue en ce moment aux portes de l'Europe en Ukraine, le Premier ministre Jean CASTEX a pris la parole sur ce sujet, en disant qu'il présenterait à la demande je pris dans la République un plan de résilience pour permettre à chacun de faire en sorte que les conséquences économiques soient aussi limitées...
SONIA MABROUK
Bien sûr mais le calendrier interpelle. Ecoutez, juste sur cette annonce à quelques semaines du 1er tour, toutes les mesures sont annoncées, le point d'indice des fonctionnaires, la remise sur l'essence, il y a pas un sujet sur le calendrier, tout arrive à point nommé.
MARLENE SCHIAPPA
En fait nous ne décidons pas du calendrier de la guerre en Ukraine, ces mesures-là elles arrivent en réponse à des conséquences économiques importantes qui auront lieu suite…
SONIA MABROUK
Le dégel était bloqué depuis le… le point d'indice était bloqué depuis 2017.
MARLENE SCHIAPPA
Oui mais il y avait pas la guerre aux portes de l'Europe depuis 2017 ? Donc c'est important de dire que les personnes qui sont dans la Fonction publique elles doivent pouvoir aussi bénéficier d'un sous-jacent sur leur pouvoir d'achat pour faire face aux conséquences de cette guerre aux portes de l'Europe, ça me semble important.
SONIA MABROUK
Marlène SCHIAPPA, où est-elle, où est l'autorité de l'Etat en Corse ?
MARLENE SCHIAPPA
Ecoutez, il y a un préfet, il y a un nouveau préfet qui avait été nommé en Corse il y a quelques semaines de cela et le ministre de l'Intérieur Gérald DARMANIN arrive en Corse, mercredi et jeudi, il sera présent sur l'île, vous savez que c'est l'interlocuteur qui a été nommé, la responsabilité de ce sujet lui a été confiée par le président de la République et le Premier ministre et donc il va ouvrir un cycle de discussions, de dialogue avec les forces vives et les élus au 1er rang duquel Gilles SIMEONI , le président élu démocratiquement par les Corses.
SONIA MABROUK
Discussions, dialogues mais il a fallu des scènes d'émeutes, une nuit de violence et je voudrais insister 650 engins incendiaires envoyés sur les forces de l'ordre pour que le ministre de l'Intérieur se décide à y aller 12 jours après l'agression violente d'Yvan COLONNA par un détenu djihadistes. Scènes d'émeutes, violences, 650 engins incendiaires.
MARLENE SCHIAPPA
Pour moi la Corse, ce n'est pas un sujet, pour moi, moi je suis corse, pour moi la Corse c'est ma famille, c'est mes racines, c'est un endroit, une île à laquelle je suis profondément attachée comme tous les Corses qui vivent en Corse ou qu'ils soient Corses de la diaspora. J'entendais des gens dire que le ministre de l'Intérieur venu trop tôt, d'autres disent que c'est trop tard, je pense que c'est important que ces cycles de discussions s'ouvrent et c'est le but de la visite du ministre de l'Intérieur.
SONIA MABROUK
On a envie de vous entendre condamner ceux qui saccagent et violentent, ceux qui qualifient et crient que l'Etat français est assassin, qui sont-ils ?
MARLENE SCHIAPPA
Non mais moi vous savez sur ce sujet je connais trop comme je les ai précédemment, je connais trop…
SONIA MABROUK
Oui mais c'est à la ministre que je m'adresse ce matin.
MARLENE SCHIAPPA
Oui la ministre vous répond, et la ministre n'est pas dissociée de qui elle et de son identité et donc bien évidemment que aucune violence n'est souhaitable, mais personne ne souhaite la violence. Moi je me suis rendue au commissariat de Bastia pour soutenir les policiers qui sont mobilisés face aux violences conjugales. J'étais auprès des gendarmes de Corse du Sud ensuite c'est il y a à peine un ou 2 mois de cela, j'ai dû faire 14 déplacements en Corse.
SONIA MABROUK
Très bien mais certains ont dit Etat français assassin. En fait pour tout vous dire Marlène SCHIAPPA, si ça c'était passé dans un autre territoire de France, on aurait dit, regardez le séparatisme, les territoires perdus de la République et quand ça se passe en Corse, on dit, mais non la violence, c'est insupportable. Est-ce qu'il ne faut pas aller un peu plus loin et dire que tout ça est tout à fait intolérable ?
MARLENE SCHIAPPA
C'est le travail qui est mené par le ministre de l'Intérieur et parce que j'ai envie que ce travail et ces discussions réussissent, je fais confiance à Gérald DARMANIN avec qui je travaille tous les jours depuis 2 ans, dont je connais l'intelligence, le sens de l'écoute et j'ai confiance dans les forces vives de la Corse pour trouver les solutions. Vous savez quand on est en Corse et qu'on vit cela…
SONIA MABROUK
Ça c'est de la langue de bois que vous me faites ce matin.
MARLENE SCHIAPPA
Non pas du tout quand on est encore en Corse et qu'on vit cela, c'est insupportable d'entendre des petites phrases ou des petits commentaires dans les médias porter sur la Corse. Moi je laisse ceux qui travaillent…
SONIA MABROUK
Ce qui est insupportable c'est ce que reçoivent sur la figure pardonnez-moi nos policiers d'abord.
MARLENE SCHIAPPA
Mais pardon, mais vous me prêtez des pensées ou des intentions…
SONIA MABROUK
Pas du tout.
MARLENE SCHIAPPA
Qui ne sont absolument pas les miennes. Si ça fait 4 fois que vous me dites c'est insupportable, bien évidemment que ça l'est, bien évidemment mais personne ne dit le contraire. je suis en train de vous dire que ce qui est important pour moi c'est de trouver les voies du dialogue, Gérald DARMANIN a fait part de son grand respect pour les Corses et de sa volonté de trouver des solutions pour l'avenir de la Corse, pour l'avenir de l'île, pour l'avenir de cette jeunesse corse et donc moi j'ai confiance dans le dialogue qui va s'ouvrir et je n'ai pas la responsabilité de ce dossier et j'ai confiance dans le ministre de l'Intérieur et dans les forces vives de la Corse et dans le président de l'exécutif pour trouver des solutions pour l'avenir de la Corse.
SONIA MABROUK
Le dossier sur lequel vous êtes en charge est celui des réfugiés ukrainiens.
MARLENE SCHIAPPA
Absolument.
SONIA MABROUK
Ou des déplacés ukrainiens, vous nous expliquerez la nuance entre ces 2 termes. Les bombardements Marlène SCHIAPPA, se poursuivent et se sont intensifiés cette nuit encore à Kiev. La France a annoncé qu'elle pourrait accueillir jusqu'à 100000 réfugiés ukrainiens, aujourd'hui jusqu'à ce matin combien sont arrivés en France ?
MARLENE SCHIAPPA
Aujourd'hui vous avez 15000 personnes qui sont arrivées d'Ukraine et qui sont en France, qui sont essentiellement des femmes et des enfants puisque la plupart des hommes sont restés en Ukraine pour combattre. La différence entre les réfugiés et les déplacés, c'est que ce sont des personnes qui n'ont pas le statut de réfugiés, pourquoi, parce que obtenir le statut de réfugié, ça prend plusieurs mois d'une part et d'autre part quand vous êtes réfugié vous ne pouvez pas retourner dans votre pays d'origine parce qu'on considère que vous y est menacé. Donc nous avons créé sur l'impulsion de la France un statut européen de protection temporaire qui se met en place immédiatement.
SONIA MABROUK
Qui est historique, c'est assez inédit.
MARLENE SCHIAPPA
Oui tout à fait, c'est la première fois que ça se met en place et il se met en place immédiatement avec le Premier ministre, Jean CASTEX, nous sommes allés à des points d'accueil de ces réfugiés de ces personnes déplacées pour leur remettre justement ces premiers statuts et ça leur permettra à l'issue de retourner en Ukraine pour celles et ceux qui souhaiteront retourner en Ukraine, parce que beaucoup nous disent qu'ils ont envie que la guerre se termine et de retourner reconstruire leur pays, c'est ce qu'ils nous disent en tout cas.
SONIA MABROUK
On va souligner Marlène SCHIAPPA aussi la forte mobilisation et générosité des Français mais il faut aussi plus largement des grandes capacités de logement et là elles sont mises à disposition par l'Etat, les collectivités, est-ce que nous sommes en mesure d'en fournir un très grand nombre vu cet afflux et malheureusement compte tenu de ce qui se passe va continuer à ainsi grossir, est-ce que nous sommes en capacité de fournir un accueil digne et pas temporaire pour certains ?
MARLENE SCHIAPPA
Oui c'est le travail que nous sommes en train de mener et moi je veux saluer l'ensemble des parties prenantes qui sont engagées parce qu'il y a une vraie unanimité entre les services de l'Etat, les élus, les associations, les citoyens, il y a un élan de générosité citoyenne de la part de la France. Nous avons d'ailleurs créé une plate-forme parrainage.réfugiés.info sous la bannière " Je m'engage pour l'Ukraine " qui permet aussi à des citoyens eh bien de donner du temps, des cours de français ou de mettre à disposition un hébergement citoyen encadré bien évidemment par une association professionnelle puisqu'on ne s'improvise pas hébergeur pour des personnes qui ont fui la guerre dans des conditions particulièrement difficiles. Donc c'est le travail de coordination que nous menons à la cellule interministérielle de crise, tout le monde est mobilisé et nous ferons en sorte de pouvoir faire face à ces arrivées.
SONIA MABROUK
Et c'est la preuve que quand on veut on peut accueillir parce que c'est une immigration européenne blanche chrétienne, est-ce que vous l'assumez ?
MARLENE SCHIAPPA
Non ce n'est pas pour ça, d'abord pour la question de l'Afghanistan vous savez nous nous sommes mobilisés de la même manière. moi je vais jour et nuit avec des associations et les services de l'Etat accueillir des familles ukrainiennes dans les gares, dans les aéroports et cætera, nous avons fait la même chose pour l'Afghanistan, nous étions avec le directeur de l'OFII, Didier LESCHI, nous étions avec le préfet REGNIER, la délégation interministérielle à l'accueil, l'intégration, avec toutes les grandes associations France Terre d'Asile, France horizon, Aurore, Adoma, la Croix-Rouge, je vais en oublier, je m'en excuse, mais c'est ce que nous avons fait pour les Afghans d'aller les chercher, de leur trouver des logements et de faire en sorte de leur offrir l'accueil le plus digne possible. La France a une grande tradition d'asile, d'accueil des personnes qui sont persécutées ou menacées de mort et c'est l'honneur de la France.
SONIA MABROUK
Bien on va conclure parce que vous avez récemment Marlène SCHIAPPA, rendu hommage aux femmes ukrainiennes bien-sûr lors d'une cérémonie plus largement pour évoquer la future Marianne, Marianne qui va trôner dans nos mairies, sur les timbres-poste également, à quoi va-t-elle ressembler ?
MARLENE SCHIAPPA
Alors c'était pas du tout une cérémonie pour évoquer la future Marianne, il y a un article justement du journal Marianne qui dit ça, qui n'a pas du tout compris l'objet, c'était pour célébrer les Marianne dans la poursuite du programme 109 Marianne que j'ai monté et qui propose, pour lequel il y a des femmes de tous horizons, dont d'ailleurs vous faites partie Sonia MABROUK, on peut le dire, nous avons proposé à des journalistes, des astrophysiciennes, des sportives de les mettre à l'honneur pour renouveler la figure de Marianne. Il ne s'agit pas du tout d'une nouvelle Marianne pour les timbres-poste, ça c'est un projet d'un collectif d'artistes indépendants qui n'est pas du tout en lien avec, enfin qui n'est pas, en tout cas qui est indépendant, qui n'est pas porté par l'Etat.
SONIA MABROUK
Et malgré tout, ces plusieurs visages de Marianne peuvent avoir évidemment plusieurs couleurs, plusieurs origines et notamment et aussi ça peut être une Marianne transgenre.
MARLENE SCHIAPPA
Alors ça, ce ne sont pas des propos que j'ai tenus, une fois encore, on met des guillemets avec mon nom à côté, ce sont les propos du collectif d'artistes qui est libre de son travail artistique et il n'y a pas d'annonce de nouvelles Marianne, ni pour les timbres, ni pour les bustes dans les mairies, simplement une célébration de toutes les femmes qui incarnent la République. Le président de la République a d'ailleurs le même jour lancé un programme Marianne pour les combattants de la liberté, pour que la France accueille ces femmes qui se battent pour les droits des femmes, pour les libertés de la presse, pour la démocratie partout dans le monde.
SONIA MABROUK
Eh bien nous attendrons la future et la prochaine Marianne dans ce cas-là, merci Marlène SCHIAPPA d'avoir répondu à nos questions.
MARLENE SCHIAPPA
Merci à vous Sonia MABROUK. Avec plaisir.
SONIA MABROUK
Et bonne journée à vous.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 24 mars 2022