Texte intégral
Olivia GRÉGOIRE
Bonjour à toutes et à tous,
quelques mots d'abord pour vous dire évidemment, l'immense fierté que j'ai aujourd'hui à me retrouver devant vous en cette fin de matinée. Je mesure absolument l'honneur qui m'a été fait par le président de la République et par la Première ministre de me confier cette mission dont je mesure tout à la fois l'importance, mais aussi, je vous rassure, la difficulté. Répondre à vos questions à vous, journalistes, chaque semaine fait partie, je le crois profondément et depuis longtemps de ce qui fait vivre notre démocratie à laquelle nous sommes tous attachés et que certains peuples nous envie, nous envie tant à l'heure où la guerre refait surface, notre continent. J'ai la responsabilité. J'ai le devoir même de transmettre, d'expliquer la parole du Gouvernement à vous, bien sûr, journalistes, mais à travers vous, à l'ensemble des Françaises et Français.
Dans le monde qui est le nôtre, un monde devenu de plus en plus complexe, ce monde où l'information est partout, où l'information passe par tous les canaux, prend désormais toutes les apparences, je souhaite vraiment vous porter une parole fiable, une parole transparente, provenant de multiples canaux qui mélangeront parfois des rumeurs, des faits, mais aussi des fake news dont nous, tous ensemble, connaissons les ravages. Je souhaite vraiment avec précision, avec régularité et avec modestie, pouvoir tenir auprès de vous une parole fiable, claire, transparente d'un Gouvernement qui est au service, d'un Gouvernement qui est à l'écoute des Français, comme on dit souvent à hauteur d'homme, oserais-je dire désormais, à hauteur de femme. Il s'agira pour moi d'expliquer aux Français la politique qui est conduite par le Gouvernement de façon compréhensible, intelligible, dépouillée de son jargon technocratique, mais sans pour autant jamais faire l'économie de sa complexité. Présenter simplement, clairement un enjeu complexe aux Français : débusquer les discours simplistes de plus en plus fréquents, qui conduisent nécessairement en s'amplifiant le réel en le caricaturant. Cela conduit bien souvent à mentir aux Français. Ce seront mes deux objectifs, je le répète : présenter simplement les enjeux complexes que nous avons à relever, mais aussi débusquer les discours simplistes.
Le président de la République a, à ce jour, réuni pour la première fois le Gouvernement qu'il a nommé il y a quelques jours, sur proposition bien évidemment de la Première ministre. Il a commencé, et de fait fidèlement, je commencerai par revenir sur ses propos relatifs au Gouvernement. Il a commencé par rappeler combien ce Gouvernement était un Gouvernement renouvelé. Bien sûr, certains ministres demeurent. Mais bien d'autres nous rejoignent, vous le savez. Près de la moitié des ministres le sont pour la première fois. Un certain nombre d'entre eux proviennent de la société civile, ou d'autres d'administrations. Nous avons ici, avec ce nouveau Gouvernement, de nouveaux visages, de nouvelles femmes, de nouveaux hommes et une respiration salutaire dans le collectif politique qui doit diriger le pays. Ce Gouvernement renouvelé, le président de la République et la Première ministre l'ont souhaité, ressemble aux Français, je l'ai dit, de par les horizons, de par les origines, toutes à la fois professionnelles mais aussi politiques. C'est un Gouvernement qui ressemble à nos sensibilités, à nous, de Français, et c'est un Gouvernement qui est d'ores et déjà en mouvement.
Bien évidemment, dans le cadre de ce premier Conseil des ministres, nous avons abordé les fondamentaux qui vont rythmer dès aujourd'hui l'action de ce Gouvernement. Il y avait un ordre du jour un peu particulier, étant entendu qu'il était l'occasion, ce Conseil des ministres, surtout pour le président de la République, de rappeler le cap qu'il a proposé aux Français sur lequel les Français lui ont donné mandat d'engager pour les 5 prochaines années, tout à la fois plusieurs priorités, mais aussi une urgence.
3 priorités sur lesquelles je reviendrai dans quelques instants : l'éducation, la santé, l'écologie, mais aussi d'ores et déjà une urgence, une urgence que vous connaissez, que nous avons porté durant 5 ans et que nous continuerons à adresser : le pouvoir d'achat, avec un premier projet de loi qui devrait être adopté en Conseil des ministres avant les élections législatives, afin qu'il soit présenté à la représentation nationale sitôt qu'elle sera élue. Sur ce texte, le pouvoir d'achat, j'aurai évidemment un grand plaisir à détailler les contours de ce texte sitôt qu'il aura été arbitré, je vous l'ai dit, c'est une question de semaines. Et comme l'a rappelé la Première ministre, Élisabeth BORNE, il s'agira dans ce texte d'aider concrètement tous les Français à réduire leurs dépenses contraintes, en agissant notamment sur les prix ; je pense ici bien entendu au prix de l'énergie, avec le bouclier tarifaire sur les prix du gaz et de l'électricité. Il s'agira aussi d'agir sur le prix de la nourriture, de l'alimentation avec le déploiement du chèque alimentation. Agir sur les prix toujours et encore, les prix du transport avec la ristourne prévue sur le carburant. En parallèle, ce projet de loi devrait permettre d'augmenter les revenus de tous les Français, conformément aux engagements du président de la République.
Certes, je ne vous apprends rien, mais il faut toujours le rappeler, le Gouvernement n'a pas le pouvoir direct d'augmenter les salaires des Français en appuyant sur un bouton. Le Gouvernement peut en revanche, et va chercher à augmenter les prestations sociales, à commencer par les petites retraites qui seront relevées à hauteur de l'inflation ainsi que s'y était engagé le président de la République, et ce dès le projet de loi qui sera porté sur le pouvoir d'achat dans les prochaines semaines. En outre, le Gouvernement revalorisera le traitement des fonctionnaires et là encore, comme le président de la République s'y était engagé, ce sera fait avec le relèvement du point d'indice de la fonction publique. Le Gouvernement va continuer aussi à agir de façon indirecte sur la rémunération des salariés et des indépendants en faisant tout ce qu'il est possible de faire. Les indépendants seront soulagés par une nouvelle baisse de leurs cotisations, conformément aux engagements pris par le président de la République.
Les entreprises seront, elles, incitées à améliorer la rémunération de leurs salariés via la pérennisation et le triplement de ce qui est désormais communément désigné comme la prime Macron et qui est plus officiellement la prime exceptionnelle de pouvoir d'achat, la PEPA que vous connaissez, à laquelle il nous faudra trouver un nouveau nom puisqu'elle ne sera plus exceptionnelle, mais pérenne afin d'augmenter le pouvoir d'achat des actifs.
Vous le comprendrez, le Gouvernement est là. Il a été nommé pour agir, pour agir vite. Le Gouvernement est au travail, le Gouvernement est rassemblé. Depuis sa nomination vendredi, vous vous rappelez que les déplacements s'enchaînent. Dès samedi, vous l'avez vu, Marc FESNEAU, notre ministre de l'Agriculture, était dans le Cher à la rencontre des agriculteurs mis en difficulté par la sécheresse. Brigitte BOURGUIGNON, quant à elle, était dans le Pas-de-Calais pour discuter de la lutte contre les déserts médicaux. Amélie OUDEA-CASTERA était dans le Val-de-Marne afin de rencontrer les acteurs du handisport. Et hier, Gérald DARMANIN et Eric DUPOND-MORETTI étaient en Gironde afin d'échanger et d'avancer sur la question des mineurs non accompagnés. Ce Gouvernement est donc dans le collectif et il est d'ores et déjà au travail et au travail au service du pouvoir d'achat des Français, c'est l'urgence.
Mais il est aussi au travail et le président de la République a pris le temps de le rappeler pour changer la vie des Français. Changer la vie, changer la vie autour des principaux pactes que le président de la République a proposés aux Français. Je ne serai pas trop exhaustive. Mais vous vous rappeler quand même que nous avons échangé et écouté le président de la République sur l'urgence du pacte productif. Pacte productif qui doit adresser nos enjeux économiques, qui doit permettre de renforcer la réindustrialisation de notre pays qui doit aussi enclencher plus de recherche, plus d'innovation au service de notre économie. Pacte productif qui doit désormais dans chacun, chacune de ses dimensions, tenir compte, intégrer et déployer la transition écologique.
Ce pacte productif, vous le savez, il est accompagné d'un pacte entre les générations et le président de la République a eu à cœur de préciser que ce pacte entre les générations était pour lui un pacte de progrès entre toutes les générations. Je parle ici évidemment de la poursuite et de l'amplification de ce que nous avons fait. Au service de notre petite enfance, déjà, nous avions commencé avec les actions menées au service des 1 000 premiers jours. Nous continuerons. Au cœur de ce pacte entre les générations, il y a notre volonté de conjurer plus encore les inégalités de destin. Il y a notre volonté de soutenir notre école, ses enseignants. Il y a notre volonté de renforcer l'égalité des chances partout sur le territoire. Il y a notre volonté d'accompagner mieux nos aînés en matière d'autonomie, en matière d'appréhension et de gestion de la dépendance. Mais aussi mieux accompagner, mieux rémunérer. Vous le savez, nous avons commencé, il nous faut amplifier les professionnels de santé. Le président de la République a pris le temps nécessaire pour rappeler que ce pacte entre les générations suppose et allait supposer beaucoup d'investissements, des investissements majeurs au service de l'humain, de nos plus jeunes à nos aînés.
Et ce pacte entre les générations, c'est un pacte de progrès, c'est un pacte humaniste. Dans chacun de ces développements, l'égalité femmes hommes à tous les niveaux, tout à la fois en matière de défense et de protection, mais aussi en matière économique, en matière d'égalité salariale, l'égalité femmes hommes sera au cœur du déploiement de ce pacte entre les générations. Et le président de la République a aussi pris le temps de rappeler que ce pacte entre les générations était un pacte inclusif, un pacte avec tous, un pacte avec au service de nos concitoyens qui sont parfois fragilisés par les accidents de la vie ou par le handicap.
Troisième point important, le Conseil des ministres, le président de la République est revenu, évidemment, sur le pacte républicain que nous allons adresser ensemble avec le Gouvernement. Un pacte républicain qui, en toute lucidité, est fragilisé. Ce sentiment diffus qu'on entend, qu'on voit chez certains de nos compatriotes, que la République serait pour les autres. Le président de la République a été très clair, au cœur de ce pacte républicain, il y a évidemment notre politique en matière de sécurité et de justice, il y a tout ce que nous allons déployer, fort de budgets extrêmement renforcés, comme vous le savez. Comment nous allons mettre en vuvre ces nouveaux moyens alloués tout à la fois à la sécurité mais aussi à la justice, comment assurer plus d'effectivité dans les peines, comment bâtir aussi des solidarités nouvelles avec nos territoires en difficulté, avec celles et ceux dont je viens de vous parler, qui estiment parfois que la République est pour les autres, ceux qui se sentent parfois à raison, même souvent, loin, loin des pleins droits républicains, loin des services publics, loin de l'accès à la culture, loin de l'école, loin des sports.
Nous avons donc entendu le président de la République sur ces trois pactes fondamentaux, en plus du pouvoir d'achat. Le Gouvernement était évidemment attentif. Et le Gouvernement est déterminé à changer la vie. Le président de la République a aussi abordé, bien entendu, le sujet de la méthode. Nous aurons l'occasion, à commencer par la Première ministre, Élisabeth BORNE, d'y revenir dans les prochaines semaines.
Cette méthode, elle vise à associer, associer beaucoup, associer les parties prenantes, comme on dit, celles et ceux qui sont les acteurs d'un enjeu. Et il l'a dit avec des mots extrêmement simples et clairs, pas associés pour les mettre autour d'une table, sans qu'on ne se parle. Associés pour s'écouter, associés pour tenir compte, intégrer les remarques, les propositions, les appréhensions des parties prenantes sur l'ensemble des sujets qui vont représenter nos défis. Je vous l'ai dit : l'école, la santé, l'écologie. Associer plus, plus souvent, et c'est évidemment la Première ministre qui incarnera, portera cette nouvelle méthode à l'aune de son expérience en la matière.
Et une nouvelle méthode qui associera plus, et qui aura pour cap et pour objet fondamental l'efficacité. L'efficacité au service des Français, et s'attaquer au problème à la racine et non pas, comme ça a très souvent été fait avec facilité, uniquement à leurs symptômes. Sur la méthode, la Première ministre agira et s'exprimera dans les semaines qui viennent. Cette méthode va se déployer, j'aurai à cœur d'être à vos côtés pour répondre aux questionnements qui pourraient être les vôtres sur cette nouvelle méthode.
Et pour terminer, je voudrais vous dire, mais je pense que vous l'aurez compris, que ce Gouvernement est un Gouvernement en mouvement. En mouvement parce que les urgences ne nous laissent pas le temps d'attendre. Je vous l'ai dit depuis vendredi, les ministres sont au travail. Ils ont pris ou repris le travail à bras le corps pour mettre en œuvre les priorités de ce Gouvernement, à commencer par le pouvoir d'achat. Un Gouvernement qui est en mouvement aussi parce que je vous l'ai dit, il est renouvelé au même titre que sa méthode. Un Gouvernement qui est en mouvement parce que, et je suis sûr qu'on en parlera, ce Gouvernement n'est in fine que la préfiguration de celui que les Français auront à leur service s'ils donnent au président de la République une majorité pour agir lors des prochaines élections législatives de juin prochain, un Gouvernement en mouvement.
Enfin, puisque je vous rappelle que pas moins de 14 des ministres de ce Gouvernement, soit plus de la moitié, se présenteront aux élections législatives. Ça illustre ce que notre Première ministre incarne, des femmes et des hommes ministres de terrain, au travail, en prise directe avec la réalité des Français et de nos circonscriptions. Un Gouvernement en mouvement, donc collectif, renouvelé, concentré, en mouvement et à l'écoute et c'est d'ailleurs très simplement ce que je me propose maintenant de faire en répondant à vos questions.
Je vous remercie.
Mathieu COACHE
Bonjour Madame la porte-parole, Matthieu COACHE, BFMTV. Un nouveau ministre du Gouvernement, Damien ABAD, est accusé de viol par deux femmes. Il conteste ces accusations. Quelle est votre réaction à vous en tant que porte-parole et peut-il rester ministre dans ces conditions ?
Olivia GRÉGOIRE
Je vous remercie. Je vais donc m'exprimer en réponse à votre double question. La ligne du président de la République et les propos de la Première ministre Élisabeth BORNE, hier, ont été très clairs. Je me permets juste de les rappeler. Tolérance zéro, pour les délinquants sexuels : respect, écoute totale pour toutes les victimes présumées. Vous le savez, la question des violences faites aux femmes est un sujet que le Gouvernement a déjà hissé et continuera à hisser au cœur de ses priorités. Le Gouvernement est au côté de celles qui… suite à une agression ou à du harcèlement ont l'immense courage de parler, mais le Gouvernement est aussi aux côtés de toutes celles, trop nombreuses encore, qui se sont murées ou qui ont été murées dans le silence. Le Gouvernement continuera sans relâche à encourager la libération de la parole des femmes et, sans relâche, encouragera les femmes ayant subi des violences, à se présenter à la justice. Dans cette affaire, celle sur laquelle vous me questionnez comme souvent dans ces affaires, l'enjeu, c'est ici l'établissement de la vérité. Et l'établissement de la vérité, c'est à la justice de le faire. Ce n'est pas à moi et je crois que ce n'est pas non plus à vous. La seule affaire, soyons précis et vous l'êtes, qui a été présentée à la justice jusqu'à présent, concernant Damien ABAD a été présenté à deux reprises par la même personne et sur les mêmes faits. Cette affaire a été classée sans suite à deux reprises : en 2012 et en 2017. S'il existait d'autres victimes, il faudrait sans réserve qu'elles puissent se manifester devant la justice. Voilà la position du Gouvernement.
Bastien AUGÉ
Bastien AUGÉ pour TF1 LCI. Pour compléter sur ce point, est-ce que vous pouvez nous préciser, quelle est exactement la ligne dans ce cas-là ? Mais s'il y en avait d'autres aussi, du président de la République et du Gouvernement. Dans quel cas un ministre peut rester ou pas au sein du Gouvernement ? Est-ce que la justice est saisie avec un ministre doit partir ? Est-ce que ceci, il est mis en examen ou est-ce que c'est s'il y a une condamnation judiciaire ? Je vous remercie.
Olivia GRÉGOIRE
La ligne du Gouvernement par, donner ma répétition est très claire. Je ne vais pas la redétailler, mais grand un nous poursuivons et nous amplifierons l'accompagnement des femmes victimes, possiblement victimes de harcèlement ou de violences sexistes et sexuelles. Point deux, la Justice est la seule à devoir et à pouvoir trancher. À ma connaissance, au moment où nous nous parlons. Aucune autre procédure n'est en cours à l'endroit de Damien ABAD. Je n'ai pas pour habitude et je n'ai certainement pas l'intention de démarrer ma nouvelle fonction en commentant des hypothèses. Au moment où je vous parle, il n'y a pas d'autres procédures. Donc, je ne commenterai pas le « et si, il devait… ». J'aurais tout loisir ici, de venir en reparler devant vous. Au moment où je vous parle, je ne suis pas là pour commenter des hypothèses. À ma connaissance, la justice n'a été saisie d'aucune autre procédure.
Sami SFAXSI
Bonjour Madame la Ministre, Sami SFAXI pour Canal+ CNews. Pour revenir sur ce que disaient mes confrères. Vous savez, lors de la campagne présidentielle, Emmanuel MACRON a voulu, en tout cas, a proposé la création d'un fichier. En tout cas, un nouveau fichier administratif pour les auteurs de violences conjugales. Alors, il a dit très concrètement : « si vous avez déjà eu des mains courantes, des dépôts de plainte qui n'ont pas été au bout, c'est pouvoir ficher toutes ces personnes pour que quand quelqu'un vient en campagne actuelle ou sa future campagne, on puisse savoir que c'est quelqu'un qui a déjà des antécédents et avoir une alerte supplémentaire. Est-ce que vous imaginez, eh bien, avoir un de vos Ministres qui serait inscrit dans ce fichier ? Merci beaucoup.
Olivia GRÉGOIRE
Alors si le fichier qui relève d'une proposition du Président de la République, comme vous l'avez précisé au cœur de son programme présidentiel, si ce fichier avait été mis en œuvre, était tangible et avait existé, alors peut-être l'histoire aurait-elle été différente. Au moment où je vous parle, ce fichier n'existe pas et quitte à me répéter, à ma connaissance, il n'y a pas de procédure en cours contre Damien ABAD. Et je le répète, je ne suis pas ici pour commenter des hypothèses. Le fichier, c'est une proposition, sûrement partie des éléments de la feuille de route de la Ministre en charge. Au moment où je vous parle, ce n'est pas une réalité. Bonjour Madame.
Marie CHANTRAIT
Bonjour, Marie CHANTRAIT pour TF1 LCI. J'abonde devant les questions posées précédemment de mes confrères. A Damien ABAD, la question a été posée à la sortie, savoir s'il contestait formellement ses accusations. Il a répondu rapidement, bien sûr, à ce que le Ministre s'est entretenu ce week-end avec la Première ministre, qui s'est d'ailleurs exprimée publiquement sur le sujet. Merci beaucoup.
Olivia GRÉGOIRE
Je vous remercie pour votre question et je vous précise que je ne passerai pas plus de la moitié de ce compte-rendu à commenter ce questionnement, autour de Damien ABAD mais je vais bien évidemment répondre à votre question. Questions précises, réponses précises. Je vous confirme en effet que la Première ministre a demandé à avoir un échange direct avec Damien ABAD. Échange qui s'est tenu entre deux. Ça a été l'occasion pour Elisabeth BORNE de lui rappeler bien évidemment l'engagement absolu du Gouvernement. Mais aussi, et c'est important que je vous le dise, son engagement personnel sur cette question. Elle lui a redit que dans cette affaire comme dans toutes les autres, c'était aussi le sens de son expression hier, qu'elle suivrait les décisions de justice qui pourraient être rendues. Donc cette rencontre a eu lieu. Voici ce qui est dit et je me permets de vous en informer ce matin.
Mathieu COACHE
A nouveau, Mathieu COACHE BFMTV. Simplement une précision. Lorsque des Ministres sont nommés, des vérifications sont faites. On sait qu'elles peuvent prendre du temps. Donc, au sujet de Damien ABAD, est-ce que le Président de la République était au courant de cette première plainte qui a été classée sans suite et était-il au courant, par ailleurs, du signalement, du deuxième signalement auquel vous n'avez pas fait référence jusqu'à présent, mais qui est en cours et qui va peut-être donner lieu à une autre procédure ?
Olivia GRÉGOIRE
Alors, ce sera la dernière question que je prendrai sur ce sujet. Je vais commencer par la fin de votre question si vous m'autorisez. Les signalements au parquet en réalité relèvent du parquet et très concrètement, ce sera au parquet de se prononcer. Pour ce qui est des membres du Gouvernement, voire du Président de la République, avec une connaissance des faits qui pourraient être reprochés à Damien ABAD, à ma connaissance, aucun membre du Gouvernement n'avait connaissance de ces faits. Je rappelle puisque vous parlez de signalement. Je rappelle quand même une chose, c'est que dans la composition, dans la constitution d'un Gouvernement par le Président de la République et par une Première ministre, les deux seules structures qui sont consultées sont la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique et la Direction générale des finances publiques. Ce n'est certainement pas les partis politiques comme les Républicains ou la majorité présidentielle qui sont consultés en amont de la composition d'un gouvernement.
Marie CHANTRAIT
Juste une précision et après on passe à un autre sujet. Et vous avez parlé d'échanges entre la Première ministre et Damien ABAD et d'une rencontre. Est-ce que vous pouvez préciser ? Ils se sont rencontrés avant son déplacement ce week-end ?
Olivia GRÉGOIRE
Ils se sont rencontrés plutôt à la fin du déplacement de la Première ministre qui avait beaucoup de choses à faire puisqu'elle est aussi en campagne, ça ne vous a pas échappé. Et cette rencontre entre deux a eu lieu en fin de journée hier soir.
Marie CHANTRAIT
Merci beaucoup. Une question donc sur la législative. A 14 ministres, vous le rappeliez tout à l'heure sont candidats. Pouvez-vous bien nous rappeler la règle, des ministres perdants aux législatives seront donc obligés de démissionner ?
Olivia GRÉGOIRE
Oui.
Marie CHANTRAIT
A l'issue d'une éventuelle défaite.
Olivia GRÉGOIRE
Tout à fait. Tout à fait et j'en suis un bon exemple. Mais oui, ça a été très clairement dit hier et je le redis aussi clairement. Et ça a un sens. Il y a une idée derrière tout ça, d'un Gouvernement au travail et d'un Gouvernement aux côtés des Français aux côtés et prêt à se confronter au suffrage universel dans l'ensemble des territoires, avec effectivement plus de la moitié des ministres, aujourd'hui 14 ministres, qui sont candidats aux élections législatives. Si jamais certains d'entre eux, de nous, devions ne pas recevoir la confiance majoritaire du peuple, le ministre ou les ministres en question devront en tirer les leçons et se retireraient du gouvernement.
Louis AMAR
Bonjour Madame, Louis AMAR pour l'émission “C'est à vous” sur France 5, sur un tout autre sujet. Il y a plusieurs semaines maintenant, le président de la République avait exprimé sa volonté de voir Kylian MBAPPÉ prolonger au Paris Saint-Germain.
Olivia GRÉGOIRE
Ah…
Louis AMAR
Il avait même expliqué échanger régulièrement avec lui pour essayer de le convaincre. Maintenant que la nouvelle a été annoncée, pouvez-vous nous dire quel a été réellement le rôle du Président dans la décision du joueur du PSG ?
Olivia GRÉGOIRE
?Alors je ne sais pas si c'est très protocolaire, et je sais que vous aurez un peu, si ce n'est de la bienveillance mais un peu de tolérance à mon endroit… Je vous remercie de votre question parce que j'aime le foot. Votre question, elle ne m'arrange pas parce que je n'ai pas la réponse. Mais je trouve la question particulièrement intéressante. Et si vous m'autorisez, je vais essayer de vous obtenir une réponse d'ici à la fin de la journée. Donc je me propose, si vous l'acceptez, de revenir vers vous. Je connais la passion du président de la République pour le football, une des nombreuses passions qu'on partage. Mais peut-être aura-t-il quelques infos à me donner, j'aurai plaisir à les partager avec vous. Je ne les ai pas ce matin et, j'avoue, je ne l'ai pas questionné là-dessus dans nos échanges récents. Mais c'est une très bonne question et en tout cas une très bonne nouvelle, si je puis me permettre. Oui.
Journaliste
Bonjour, (inaudible), Europe 1. Pour revenir aux législatives, vous parlez de ces ministres qui, s'ils devaient perdre, devraient alors démissionner. Est-ce que ça concerne aussi la première d'entre elles, à savoir Elisabeth BORNE, la Première ministre ?
Olivia GRÉGOIRE
Pour la connaître un peu, puisque j'ai eu l'honneur de participer à un gouvernement pendant deux ans où elle était une ministre importante, en charge du travail, je vous dirais que la réponse est oui, et que cela lui ressemble. Elisabeth BORNE est une femme engagée, entièrement engagée pour le pays et engagée dans le projet du président de la République. Je n'imagine pas une femme aussi engagée, et d'ailleurs qui tient sa parole, ne pas la tenir en la matière. Elle se présente devant le suffrage universel, je sais combien elle a à cœur de convaincre les Français dans sa circonscription en Normandie. Et si ça ne devait pas être le cas, la première d'entre nous serait concernée évidemment par la règle édictée par le président de la République. Ce n'est pas… Enfin voilà, point.
Journaliste
Sami SFAXI, à nouveau pour Canal+.
Olivia GRÉGOIRE
Pardon.
Sami SFAXI
Pas de souci. Une question concernant le projet de loi que vous souhaitez présenter avant les législatives. Est-ce que vous pouvez nous donner un peu plus de précisions, à savoir par exemple le chèque alimentaire, quel est l'ordre de grandeur qui pourrait être présenté ? La ristourne sur le carburant, est-ce qu'on restera sur ces 0,15 € ou est-ce que ça pourrait évoluer ? Et surtout, sur le timing de ce projet de loi, jusqu'où il irait et est-ce que en tout cas vous pouvez nous donner les premiers contours ? Merci.
Olivia GRÉGOIRE
Je vais commencer par le calendrier peut-être. Je vous l'ai dit, sur cet enjeu qui est plus qu'un enjeu, qui est juste la priorité du quotidien de nos concitoyens, il nous faut aller vite donc on va aller vite. Le projet de loi sera présenté en Conseil des ministres dans les prochaines semaines. Et il sera présenté au Parlement dans l'élan, juste après les élections législatives. Pour pouvoir être étudié au Parlement, vous le savez comme moi, cela suppose qu'il ait été présenté en Conseil des ministres et il sera donc présenté en amont, probablement durant la période de réserve. Mais il se déploiera au Parlement après les élections législatives, pour le calendrier. Son contenu, j'en ai dit quelques mots. On est en train de travailler, les ministres principalement concernés sont en train de travailler à leurs propositions. Il y a différentes options, différentes hypothèses. Des consultations et des réunions de travail sont prévues dans les prochains jours entre les ministres et la Première ministre, tout à la fois sur le maintien et la façon dont nous allons contenir la hausse des prix. Donc évidemment, je vous parle ici du bouclier tarifaire dont, vous le savez, nous avons pris l'engagement de le prolonger jusqu'à la fin de l'année 2022. Sera aussi abordée la question de la remise de prix sur le carburant. Il relève aujourd'hui des arbitrages à venir sur le montant, donc les arbitrages auront lieu quand les propositions ont été faites. C'est une question de semaines, mais il y a aussi au cœur de ce projet de loi, la possibilité d'enclencher le triplement de la prime Macron. Vous savez, une prime défiscalisée, désocialisée, extrêmement facile à mettre en place dans les entreprises et l'ensemble de ces mesures pourraient être complétées par la proposition des ministres au moment où je vous parle. J'ai la certitude du calendrier. Je viens de vous la donner. Le contenu sera présenté et détaillé à la première ministre dans les prochains jours. C'est donc une question de semaines. Dès que j'en saurai plus, j'aurai plaisir à vous en dire plus. Au moment où je vous parle, ce n'est pas le cas.
Journaliste
Oui, bonjour (inaudible) des Echos.
Olivia GRÉGOIRE
Bonjour.
Journaliste
Concernant la réforme des retraites, est-ce que le sujet a été abordé ce matin en conseil des ministres par le président de la République ? Et si oui et si non, est-ce que vous pouvez nous en dire plus sur le calendrier de cette réforme, et notamment sur la concertation qui doit être lancée ? Merci.
Olivia GRÉGOIRE
Merci de votre question. Ce sujet précis n'a pas été abordé au Conseil des ministres ce matin. C'était un Conseil des ministres, comme je vous l'ai dit, où le président de la République a salué les nouveaux membres du Gouvernement, où il a eu à cœur, comme j'ai essayé de le faire à votre endroit de détailler et de revenir sur nos priorités, sur les pactes fondamentaux entre les plus jeunes, les aînés, ceux qui travaillent, ceux qui n'y arrivent pas, ceux qui se sentent protégées, ceux qui se sentent éloignés de notre pacte républicain. A proprement parler, la réforme structurelle sur laquelle nous nous sommes engagés en matière de retraite n'a pas été abordée ce matin. Je n'ai aucun doute sur le fait qu'elle le sera très prochainement. Et là encore, dès que j'aurai des informations plus précises, j'aurai plaisir à vous les donner. Au moment où je vous parle, ce Conseil des ministres n'a pas abordé la question des retraites.
Julie MARIE-LECONTE
Bonjour, Julie MARIE-LECONTE France Info.
Olivia GRÉGOIRE
Bonjour.
Julie MARIE-LECONTE
Une petite précision : quand vous nous dites que le projet de loi sur le pouvoir d'achat sera présenté en Conseil des ministres avant les législatives, c'est avant le premier tour ou avant le second ?
Olivia GRÉGOIRE
C'est une très bonne question à laquelle je n'ai pas encore de réponse. Je ne suis pas sûr que nous ayons encore stabilisé la date pour tout vous dire mais on le saura prochainement.
Julie MARIE-LECONTE
Vous nous avez parlé de la nouvelle méthode. Mon confrère évoquait la concertation sur les retraites. Est-ce que vous avez un calendrier de lancement des différentes concertations dans les choix annoncés par le président de la République, retraites, école, santé, notamment ?
Olivia GRÉGOIRE
Pas encore. Pas encore.
Julie MARIE-LECONTE
Dernière question : à plusieurs fois vous avez prononcé l'expression : « changer la vie ». C'était le titre du programme de la gauche et de François MITTERRAND en 81. Est-ce que ça veut dire que ce second quinquennat sera de gauche ?
Olivia GRÉGOIRE
Non mais je trouve intéressant l'angle de la question. Je ne crois pas que changer la vie ait été uniquement fixé comme objectif à l'aune du slogan mitterrandien que vous stipulez. On parle aussi souvent entre nous, par exemple, de libérer les énergies, voyez-vous, est une expression plutôt qui vient de la droite, non, raffarinienne, à l'origine, sur libérer les zones énergies, voyez-vous, c'est, avant d'être macroniste, c'est Jean-Pierre RAFFARIN qui l'a installé. Oserai-je vous répondre que ce n'est pas le sens, je crois de gauche-droite que ce changer la vie, c'est le sens profond de notre engagement, à commencer par le président de la République, la Première ministre où des gens comme moi et on est nombreux dans le Gouvernement, engagés pour améliorer le quotidien des Français et essayer d'améliorer leur vie et donc de la changer. Je n'y vois pas plus de référence que ça.
Julie MARIE-LECONTE
Merci.
Olivia GRÉGOIRE
Je vais prendre une dernière question. Bien sûr madame, allez-y. Pardon. Ah, il faut se lever.
Valerie LEROUX
Valerie LEROUX de l'Agence France-Presse. Juste une petite question sur l'articulation du nouveau portefeuille transition écologique et cohésion des territoires. Comment va s'articuler le travail de la ministre entre les deux ? Quel est le message que vous voulez envoyer aux collectivités territoriales ? Et donc, concrètement, pourquoi avoir associé les deux sous cette forme-là ? Voilà.
Olivia GRÉGOIRE
Merci pour votre question à laquelle, évidemment, je vais répondre. Je vais juste me permettre de dire en amont un mot de plus. Ce redécoupage mis en œuvre au service de la transition écologique est un redécoupage extrêmement important. Vous le savez pour la plupart, moi, j'ai eu l'honneur de siéger au Parlement avant le Gouvernement dans la précédente mandature et à de nombreuses reprises, j'ai pu observer, comme de nombreux parlementaires, par exemple, que bien souvent, les arbitrages, les décisions devaient être prises en faisant des choix qui pouvaient parfois confiner à l'absurde entre écologie et économie. Bien souvent, il fallait faire des choix cornéliens entre des mesures à mettre en œuvre et des investissements à faire, par exemple, en matière de transition écologique au service des Français. Je pense évidemment à la conversion pour les voitures.
Je pense aussi à ce que nous avons fait avec MaPrimeRénov pour mieux isoler les maisons. Et au regard de ça, il y a toujours la dimension économique, bien sûr, le maintien des comptes publics et l'attention que nous avons pour ce faire. Ce n'est pas anodin que ce redécoupage au-delà du portage par la Première ministre de la planification écologique, ce n'est pas anodin parce que la mise en place de ces deux ministères extrêmement importants, confiée tout à la fois à Amélie DE MONTCHALIN et à Agnès PANNIER-RUNACHER témoignent du fait que, enfin, la transition écologique va être abordée dans l'ensemble des politiques publiques, pas uniquement dans un ministère qui aurait été aux côtés des autres. Mais la transition écologique, elle, est profondément interministérielle. Dit autrement, elle concerne énormément, pour ne pas dire tous les champs d'action publique des ministres du Gouvernement.
C'est pourquoi, et j'arrive évidemment à la réponse à votre question, Amélie DE MONTCHALIN a en charge la transition écologique et territoriale, et Agnès PANNIER-RUNACHER, la transition énergétique. Vous dire déjà ce qui me permettra de vous répondre à une question qui n'a pas été posée. Mais je vais quand même me permettre de vous dire qu'effectivement, le Gouvernement sera complété après les élections législatives. Vous avez été nombreux à questionner, par exemple, le transport, le logement. Vous rassurer quand même, et ça me semble important de le partager, surtout avec les Français. Au moment où je vous parle, la ministre Amélie DE MONTCHALIN a dans son portefeuille, dans son périmètre, les enjeux de transport, les enjeux de logement. Vous savez qu'il y a de grandes administrations aux services de ces enjeux. Ils ont aujourd'hui une ministre plein avec Amélie DE MONTCHALIN. Il y aura très certainement de nouvelles personnalités au sein du Gouvernement spécifiquement dédiées, par exemple, aux transports logement, sous la supervision de la ministre Amélie DE MONTCHALIN, directement placée sous le Premier ministre.
C'est important parce que ça garantit la diffusion de la mise en œuvre de la transition écologique dans tous les champs de l'action publique, beaucoup plus que l'écologie, était, je dirais, uniquement dans un seul ministère. C'est un choix, un redécoupage dont je pense nous aurons l'occasion de reparler. Pour revenir aux territoires, puisque le sens de votre question a été les collectivités territoriales, envisager de mener, de diriger et d'insuffler une transition écologique depuis la métropole parisienne serait une hérésie. De nombreux territoires ont des spécificités, de nombreuses collectivités ont des spécificités, qu'elles soient d'ailleurs topographiques, géographiques, énergétiques. Il faut en tenir compte. Et c'est pourquoi la transition va tenir beaucoup plus compte puisque c'est même le titre à proprement parler de la ministre Amélie DE MONTCHALIN bien sûr, de la transition écologique, mais surtout de sa mise en œuvre dans les territoires, en tenant compte de la spécificité des territoires.
C'est l'objet de la réunion de ces deux périmètres entre les mains d'Amélie DE MONTCHALIN et sous la houlette d'Elisabeth BORNE qui sera, je le répète, ce Gouvernement complété. Mais ce Gouvernement est déjà opérant, opérationnel sur les enjeux de transport et de logement. Il nous manque peut-être quelques ministres et le président de la République et la Première ministre auront loisir de compléter l'équipe gouvernementale. Je vous remercie. Je demeure et c'est important puisque c'est une première à votre entière disposition en équipe et moi-même. Ils sont déjà au travail au même titre que les membres du Gouvernement.
N'hésitez pas à nous contacter. J'aurais très grand plaisir à vous retrouver dès la semaine.
Ne doutons pas que j'aurai sûrement des échanges avec vous d'ici là. Je vous remercie et je vous souhaite une très bonne journée.
Source https://www.gouvernement.fr, le 30 mai 2022