Déclaration de M. Bruno Le Maire, ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, en réponse à deux questions sur la politique de l'énergie, au Sénat le 20 juillet 2022.

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  • Bruno Le Maire - Ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique

Circonstance : Questions d'actualité au Gouvernement au Sénat

Texte intégral

D'abord, je tiens à dire que je suis toujours très sensible à l'accueil chaleureux que me réservent les sénatrices et les sénateurs.

Je remercie le sénateur Gremillet de sa question, qui porte sur des enjeux stratégiques pour notre nation.

Le Président de la République a décidé la nationalisation d'EDF, laquelle doit nous permettre d'accélérer le renforcement de notre indépendance énergétique, qui, chacun le voit bien au regard des enjeux liés à la guerre en Ukraine, à l'augmentation des prix énergétiques, au manque d'énergie, est l'enjeu actuel le plus important pour notre économie et pour notre nation.

Quelle est la feuille de route qui va être donnée au groupe pour les années qui viennent ?

La première urgence est de produire plus, retrouver une capacité de production d'électricité qui soit à la hauteur du groupe. Chacun le voit bien : nous sommes sous les 300 térawattheures de production, ce qui est insuffisant.


Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs les Sénateurs, Monsieur le Sénateur, je partage ce que vous venez de dire sur l'énergie nucléaire.

À tous ceux qui nous ont expliqué pendant des années que l'on pouvait gagner le combat climatique sans le nucléaire, la réponse est définitive : nous ne pouvons pas gagner la bataille du climat sans reconstruire des capacités nucléaires.

Je rappelle que le Président de la République est le premier à avoir engagé la réalisation de six nouveaux réacteurs nucléaires, et que notre majorité est la première à avoir mis sur pied une université des métiers du nucléaire pour redonner ses lettres de noblesse à l'activité de production d'électricité nucléaire, et la première encore à avoir dégagé, au travers de France 2030, des moyens de financement aussi importants pour réfléchir aux réacteurs de petite et de moyenne taille, et être en pointe des technologies nucléaires.

Oui, nous croyons au nucléaire. Oui, nous continuerons à le défendre et à le développer.

Les 9,7 milliards d'euros nécessaires à notre opération seront financés par un compte d'affectation spéciale du Trésor. Il n'est pas de meilleure illustration de la détermination de l'Etat à soutenir EDF et à se mettre aux côtés de cette entreprise et de ses salariés pour les années à venir. Nous avons recapitalisé EDF au cours des dernières années et engagé sa renationalisation. Nous nous sommes ainsi donné les meilleures chances pour permettre à ce grand service public de l'énergie de réussir. Nous apporterons les moyens nécessaires aux investissements, soit environ 55 milliards d'euros pour les six nouveaux réacteurs nucléaires.

En ce qui concerne la structure d'EDF, je ne veux laisser planer aucune ambiguïté : nous avions un projet de réforme, qui n'a d'ailleurs jamais consisté à découper EDF - mais ne revenons pas sur le passé. Cette réforme correspondait à un temps où les tensions et difficultés d'approvisionnement étaient moindres.

La réforme Hercule est caduque. Nous ne reviendrons pas dessus.

Nous voulons marquer, avec la Première ministre, un nouveau départ pour EDF. Cette nationalisation en constitue la première étape. À la direction maintenant, avec l'Etat, de définir ses priorités.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 août 2022