Interview de M. Franck Riester, ministre délégué auprès de la Première ministre, chargé des relations avec le Parlement, à France Inter le 18 juillet 2022, sur le projet de loi sur le pouvoir d'achat et la canicule.

Prononcé le

Intervenant(s) : 
  • Franck Riester - Ministre délégué auprès de la Première ministre, chargé des relations avec le Parlement ;
  • Jérôme Cadet - Journaliste

Média : France Inter

Texte intégral

Bonjour Franck RIESTER.

FRANCK RIESTER
Bonjour Jérôme CADET.

JÉRÔME CADET
Ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement, merci d'être notre invité ce matin. Les auditeurs de France Inter vous interrogent au 01 45 24 7000 et via les réseaux sociaux, via France Inter.fr. On va parler dans un instant du texte sur le pouvoir d'achat porté par le Gouvernement. Il est examiné à partir d'aujourd'hui à l'Assemblée, vous nous direz comment vous comptez vous y prendre pour le faire adopter. Avant cela quelques questions autour de l'épisode de canicule extrême que vit notre pays, 15 départements en alerte rouge dont certains pour la première fois, quelle est la préoccupation majeure du Gouvernement aujourd'hui, Franck RIESTER, ce sont les incendies, la situation en Gironde, c'est la situation sanitaire notamment pour les plus âgés d'entre nous ou bien c'est le manque d'eau ?

FRANCK RIESTER
Écoutez c'est d'abord effectivement sécuriser les populations qui sont menacées par les incendies notamment Gironde et je voudrais d'ailleurs saluer évidemment tous les pompiers qui sont mobilisés, plus de 1500 et Gérald DARMANIN a annoncé qu'il allait y avoir 200 sapeurs-pompiers en renfort à très court terme, donc tous ces hommes mobilisés et ces femmes mobilisées contre les incendies au péril de leur vie, qu'on doit saluer aujourd'hui. Et puis je pense aux populations sont menacées, qui vivent dans l'angoisse, qui vivent avec ces fumées qui sont évidemment très impressionnantes, qui sont agressives aussi pour les voies respiratoires et donc il faut vraiment et le message que je veux faire passer une nouvelle fois, écouter les consignes, écouter les consignes des pompiers, des pouvoirs publics, des collectivités territoriales qui donnent des informations et des consignes aux populations, respecter ces consignes il en va de votre vie et il en va de la vie de vos proches. Deuxièmement bien évidemment c'est être mobilisé partout sur le territoire pour faire face à cette crise caniculaire, cette canicule à nouveau en France. Et là le ministre de la Santé, François BRAUN l'a redit, nous sommes tous mobilisés et notamment tout le système de santé, les hôpitaux sont mobilisés, nous avons relancé le numéro vert que je vous redonne aujourd'hui sur l'antenne, le Canicule info service au 0 800 06 66 66. N'hésitez pas, que les personnes qui nous écoutent et qui ont des interrogations sur les consignes à prendre ou les mesures à prendre face à cette canicule appellent ce numéro vert pour avoir toutes les informations. Donc mobilisation totale à la fois du système de santé et à la fois bien évidemment des pouvoirs publics, État et collectivités territoriales.

JÉRÔME CADET
Mobilisation mais est-ce qu'on en a les moyens Franck RIESTER, le président du Sénat Gérard LARCHER qui s'est rendu hier en Gironde là où font rage les incendies, a estimé que notre flotte de Canadair était vieillissante, est-ce qu'on a anticipé ce risque tout simplement ?

FRANCK RIESTER
Il y a des investissements bien sûr qui sont faits régulièrement pour moderniser la flotte de Canadair, on a une vingtaine aujourd'hui d'avions bombardiers d'eau qui sont modernisés, il faut aller encore plus loin. Gérald DARMANIN a dit d'ailleurs qu'il renforçait la flotte de Bombardiers qui sont en intervention sur les incendies en Gironde. Ils seront 9 à partir des toutes prochaines heures. Et puis plus globalement dans les budgets à venir il y a une ambition pour se doter encore et toujours davantage d'avions bombardiers d'eau. Je rappelle quand même que la France est le pays qui a la flotte la plus importante dans l'Union européenne en matière de bombardiers d'eau.

JÉRÔME CADET
Et aujourd'hui on est obligé de faire appel à la solidarité européenne.

FRANCK RIESTER
Oui mais comme on l'a fait dans le passé, je pense par exemple à la Grèce quand ils ont eu des incendies très importants où nous avons envoyé des bombardiers d'eau pour soutenir les pouvoirs publics grecs, donc c'est de la solidarité européenne, nous en avons besoin, la France a la plus grande flotte et continuera de la moderniser à travers des budgets ambitieux en la matière.

JÉRÔME CADET
Pour agir sur le climat et développer plus vite les renouvelables une loi est en préparation, loi d'exception avait dit Emmanuel MACRON, son examen, Franck RIESTER était au départ prévu cet été, en fait elle ne sera présentée qu'à la rentrée, c'est difficile d'aller vite sur ces questions malgré l'urgence climatique ?

FRANCK RIESTER
Alors d'abord vous avez raison, il y a l'urgence, on en a parlé, les incendies, la question de santé, l'accompagnement des populations face à l'année canicule, mais il y a aussi plus largement le problème de fond qui est le réchauffement climatique et pour ça il faut continuer d'être ambitieux, il faut même accélérer, c'est tout ce qu'est le projet du président de la République pour veiller à sortir le plus rapidement possible des énergies fossiles et être les plus indépendants aussi de fournisseurs comme la Russie, d'où cette loi énergétique pour conforter notre stratégie autour du nucléaire des énergies renouvelables, mais aussi de la sobriété en matière de consommation et de la réduction des gaz à effet de serre, de l'émission de gaz à effet de serre et pour ça il faut une loi pour aller plus vite, par exemple pour faire des fermes d'éoliennes en mer. On voit qu'aujourd'hui ça prend 10 ans pour faire, pour installer des éoliennes en mer, il faut que ça aille plus vite parce qu'on a besoin rapidement de se doter en matière d'énergies renouvelables notamment, mais c'est vrai aussi pour la construction de nouveaux réacteurs nucléaires, se doter de moyens pour aller plus vite et d'être plus efficace pour se faire. Et cette loi, il faut du temps pour la mettre en place, il faut du temps pour discuter, vous savez on parle beaucoup de nouvelles méthodes…

JÉRÔME CADET
On va en parler.

FRANCK RIESTER
On va en reparler, cette nouvelle méthode c'est d'abord avant de présenter une loi en conseil des ministres et avant de la porter au Parlement, de prendre le temps de consulter, consulter les parties prenantes, c'est-à-dire celles et ceux qui sont les plus directement concernés par le texte.

JÉRÔME CADET
Est-ce qu'on a le temps aujourd'hui, Franck RIESTER ?

FRANCK RIESTER
Eh bien il faut qu'on le prenne parce qu'une loi bien faite et bien débattue et donc bien votée, c'est une loi pour laquelle on a pris le temps de travailler en amont avec les parties prenantes, je le redis et avec les Français. Et cette nouvelle méthode en tant que ministre en charge des Relations avec le Parlement, j'en serai garant parce que nous avons besoin de prendre ce temps-là et c'est vrai qu'on se donne l'été là pour bien la préparer, bien en discuter et ensuite la présenter en conseil des ministres afin ensuite de la débattre au Parlement.

JÉRÔME CADET
Alors, ça, c'est le chantier de la rentrée, le chantier d'aujourd'hui c'est l'adoption, en tout cas l'examen du paquet pouvoir d'achat à l'Assemblée nationale, examen en séance publique, 20 milliards d'euros d'aides, remise carburant, bouclier tarifaire, suppression de la redevance, chèques alimentaires, revalorisation des retraites, hausse du point d'indice entre autres. Quelle est la philosophie de ce texte, Franck RIESTER, c'est de concentrer les aides en fait sur les Français qui en ont le plus besoin ?

FRANCK RIESTER
Oui, c'est protéger nos compatriotes face aux conséquences de l'inflation. L'inflation qui est liée à la fois à la perturbation d'un certain nombre de chaînes d'approvisionnements du fait de la crise Covid et de la guerre en Ukraine qui a créé évidement un problème majeur d'approvisionnement en énergie et en renchérissement du coût de l'énergie. Et donc il faut protéger nos compatriotes, alors on n'a pas attendu ce projet de loi pour le faire, je rappelle quand même le bouclier énergétique avec ce bouclier sur le gaz, sur le plafonnement de l'augmentation du gaz, le plafonnement à 4 % de l'augmentation d'électricité, un certain nombre d'indemnités et de chèques qui ont été d'ores et déjà versés à nos compatriotes depuis la fin de l'année dernière pour les accompagner face à la crise inflationniste.

JÉRÔME CADET
Mais là l'idée, c'est de cibler davantage.

FRANCK RIESTER
Là on veut aller encore plus loin et ciblé davantage. C'est 20 milliards d'euros de mobilisés, c'est l'augmentation des retraites pour pouvoir accompagner nos compatriotes face à l'inflation, c'est l'augmentation des prestations sociales, c'est le plafonnement de l'augmentation des loyers, c'est le fait d'augmenter le point d'indice des fonctionnaires. Je rappelle quand même, ça fait 37 ans qu'il n'y a pas eu une augmentation de la sorte des fonctionnaires.

JÉRÔME CADET
Et qu'il aura fallu attendre un taux d'inflation à plus de 5 % pour y arriver.

FRANCK RIESTER
En tout cas il faut prendre en compte la réalité de ce que vivent nos compatriotes et c'est ce que nous faisons et nous le faisons avec force et détermination. il y a toute une série de mesures, il y a 20 articles qui visent à accompagner ceux qui ont le plus besoin, mais tous les Français sont face à cette difficulté de la crise inflationniste, mais il y en a certains qui sont plus évidement touché, je pense par exemple à ceux qui ont besoin de prendre leur voiture pour aller travailler, qui sont des gros rouleurs et qui utilisent leur voiture pour aller travailler, j'en ai dans ma circonscription par exemple en Seine-et-Marne.

JÉRÔME CADET
Sur le carburant, donc ça va être la fin de la ristourne au litre qu'on connaît aujourd'hui, il va y avoir une prime, est-ce que vous pouvez nous expliquer le mécanisme et qui va en bénéficier précisément.

FRANCK RIESTER
Ceux qui en bénéficieront sont ceux qui utilisent leur voiture pour aller travailler, qui font par exemple des dizaines de kilomètres pour aller travailler ou qui font de nombreux kilomètres par an pour aller travailler.

JÉRÔME CADET
C'est quoi la limite ?

FRANCK RIESTER
Simplement par un chèque, c'est un chèque de 100 à 300 euros en fonction des conditions de ressources, et en fonction aussi des kilomètres qui sont faits, par une simple déclaration, sur un site dédié, ils pourront toucher un chèque de 100 à 300 euros, et en parallèle…

JÉRÔME CADET
Il faudra renseigner ses revenus, le nombre de kilomètre par an ?

FRANCK RIESTER
Non, non, parce qu'en fait, on aura accès aux déclarations fiscales des déclarants, et automatiquement, on saura leur catégorie de revenus pour pouvoir bénéficier d'un chèque de 100 à, encore une fois, 300 euros en tenant compte d'un bonus en fonction du fait d'être un très gros rouleur ou pas très gros rouleur ; très gros rouleur, c'est plus de 30 kilomètres pour aller travailler, et plus de 12000 kilomètres par an.

JÉRÔME CADET
Donc ça sera ça la barrière, 30 kilomètres de son lieu de travail ?

FRANCK RIESTER
Ça, c'est pour avoir le bonus, au-delà de 30 kilomètres et au-delà de 12.000 kilomètres par an.

JÉRÔME CADET
Comment on vérifie ça ?

FRANCK RIESTER
Eh bien, on fait confiance aux Français, on fait confiance aux Français, il y aura des contrôles, bien évidemment, il y aura des contrôles qui seront faits, mais le principe d'être dans une société de confiance plutôt qu'une société de défiance, je pense que c'est un message fort qu'on envoie à nos compatriotes, en revanche, il y aura évidemment des contrôles pour ne pas qu'il y ait des fraudeurs, mais on fait confiance aux Français, on veut un système simple et qui accompagne ceux qui travaillent, d'ailleurs, il n'y a pas que les salariés, il y a aussi évidemment celles et ceux qui sont indépendants ou des étudiants qui sont en alternance, des alternants pourront bénéficier de cette indemnité.

JÉRÔME CADET
Alors vous...

FRANCK RIESTER
Et on aura une discussion au Parlement pour voir quelles sont les modalités, est-ce que le système convient, et est-ce qu'il y a des autres propositions, c'est ça le débat parlementaire.

JÉRÔME CADET
Alors, il y a d'autres propositions justement, puisque les oppositions, elles demandent des mesures plus larges, moins ciblées, baisse de la TVA demande le Rassemblement national, sur ces carburants, gel des carburants à 1,50 euro, ça, c'est la demande du groupe Les Républicains, vous avez été mis en minorité à l'Assemblée nationale la semaine dernière, Franck RIESTER, au moment de l'examen du projet de loi sanitaire, comment faire pour éviter que cela se reproduise cette semaine ?

FRANCK RIESTER
Écoutez, notre méthode, c'est d'abord de faire confiance aux parlementaires, là, on est dans la séquence des parlementaires, et donc, ce sont les rapporteurs, les présidents de commissions, les orateurs des groupes avec lesquels on travaille pour trouver les voies et moyens d'avoir des majorités, au service de ce projet de protection de nos compatriotes, ça, je crois que c'est important, c'est le temps parlementaire, et moi qui étais député pendant 12 ans, qui ai été président de groupe à l'Assemblée nationale, je sais l'importance du travail à la fois de l'Assemblée nationale, et puis, ensuite, du Sénat. Et donc, c'est d'abord ces parlementaires-là qui travaillent, qui discutent entre eux pour essayer de trouver des propositions, en lien évidemment avec le Gouvernement, pour qu'on garde la cohérence, nous, la cohérence, vous la connaissez sur cette question spécifique des carburants, c'est qu'on veut que ce dispositif ne soit pas pérenne. C'est pour ça qu'on est contre la baisse de la TVA, hors du fait que ça coûte très cher, c'est qu'on baisse, quand on baisse la fiscalité de TVA, on ne la remonte jamais, et donc on a une sensibilité de bonne gestion de l'argent public, on veut réduire les déficits, on ne peut pas se permettre de baisser des ressources d'une façon pérenne après que la crise soit passée. Donc on ne veut pas ce type de dispositif, comme on ne veut pas un dispositif trop coûteux, les 1,50 euro, le plafonnement à 1,50 euro du litre, c'est horriblement coûteux, c'est 35 milliards d'euros, 30 à 35 milliards d'euros par an ; ce n'est pas acceptable pour nos finances publiques. Après, on écoute et on regarde s'il y a des dispositions plus intelligentes, plus efficaces, que notre dispositif, pourquoi pas. Nous ne sommes pas fermés, et c'est la main qu'ont aujourd'hui les parlementaires pour faire des propositions et essayer de trouver les voies de passage entre la majorité relative, les trois groupes de la majorité et les oppositions, notamment, bien sûr, le PS, GDR, Europe Écologie-Les Verts et le PS.

JÉRÔME CADET
Les discussions…

FRANCK RIESTER
Et les LR, pardon…

JÉRÔME CADET
LR, précisément, c'est sans doute le groupe avec lequel vous avez le plus discuté ces derniers jours, Franck RIESTER ?

FRANCK RIESTER
Non, non, on a discuté avec les différents groupes, et notamment les groupes que j'ai évoqués tout à l'heure.

JÉRÔME CADET
Est-ce que vous allez avancer sur le relèvement du plafond de défiscalisation des heures supplémentaires, est-ce que c'est une mesure qui pourrait s'ajouter ?

FRANCK RIESTER
Alors, ça a déjà été voté en commission sur une proposition d'un député de Renaissance, Mathieu LEFÈVRE, et qui était soutenu notamment par les LR effectivement. Nous, vous connaissez notre philosophie, nous pensons que la question sur le temps long du pouvoir d'achat se résoudra par le travail, par le plein emploi. Et donc quand il s'agit de permettre aux Français de pouvoir travailler davantage et d'avoir la juste rémunération de cet effort et de ce travail, eh bien, nous soutenons ces dispositifs, s'il y a dans la discussion en séance des dispositifs qui vont un peu dans le même sens et qui sont des dispositifs raisonnables en termes de coût pour l'État, eh bien, serons aussi à pouvoir soutenir ce type de dispositifs.

JÉRÔME CADET
Raisonnables en termes de coût, ça veut dire que, quelle est l'enveloppe aujourd'hui avec laquelle vous arrivez à l'Assemblée nationale ?

FRANCK RIESTER
Nous avons 20 milliards, et nous ne voulons pas que la discussion parlementaire grève trop ce budget, parce que, vous comprenez bien qu'on assiste parfois à un concours Lépine de la dépense supplémentaire, bon, c'est logique et ça fait partie du jeu parlementaire, sauf que sur un texte budgétaire, d'une certaine façon, eh bien, à chaque fois qu'il y a une proposition nouvelle de votée, eh bien, c'est une dépense supplémentaire, donc il faut être raisonnable…

JÉRÔME CADET
Là, vous allez être obligé de lâcher du lest à un moment ?

FRANCK RIESTER
Il faut être raisonnable, mais, parce qu'il faut contenir les déficits. Nous voulons être à 5 % de déficit en 2022, c'est notre objectif, je dirais, c'est notre ligne rouge, et donc après, eh bien, discutons, regardons et voyons où tout ça nous mène. Et ça sera en pleine transparence devant les Français qu'on dira : voilà, le parcours parlementaire à l'Assemblée nationale, ça représente tant de dépenses supplémentaires par rapport à ce que nous, nous avions imaginé.

JÉRÔME CADET
Jusqu'ici, vous avez écarté une taxe sur les superprofits des grands groupes, est-ce qu'elle peut être envisagée comme elle a été mise en place en Italie ou au Royaume-Uni ?

FRANCK RIESTER
Écoutez, dans ce moment-là, il faut faire preuve de solidarité, il faut que tout le monde contribue d'une manière ou d'une autre, et donc, nous appelons une nouvelle fois les entreprises à accompagner le mieux possible leurs salariés dans la crise, et dans la crise énergétique, dans laquelle nous sommes, ça passe pour les entreprises qui le peuvent par des augmentations de salaires, ça passe aussi par la prime Macron. Je rappelle qu'on a triplé la prime Macron pour pouvoir aller jusqu'à 3.000 euros à jusqu'à 6.000 euros, ce qui est... enfin, jusqu'à 2.000 euros, jusqu'à 6.000 euros, ce qui est évidemment un effort très important, nous pouvons maintenant permettre aux entreprises d'aller jusqu'à 6.000 euros de prime sans charges sociales et sans cotisations patronales, c'est évidemment un élément très important pour accompagner les salariés qui travaillent et qui ont besoin d'avoir un pouvoir d'achat supplémentaire pour faire face à cette crise.

JÉRÔME CADET
Mais pas de contrainte, pas de taxe ?

FRANCK RIESTER
Et on a évidemment dit notamment aux fournisseurs de carburant qu'il fallait qu'ils jouent le jeu, TOTAL a baissé de 10 centimes le prix du carburant il y a quelques mois, là, a priori, met en place un dispositif de baisse à partir du 1er juillet de 12 centimes complémentaires aux 18 centimes…

JÉRÔME CADET
Pourquoi vous ne voulez pas de contrainte au fait ?

FRANCK RIESTER
Eh bien, parce que nous avons besoin…

JÉRÔME CADET
Vous en appelez à la bonne volonté…

FRANCK RIESTER
Pas qu'à la bonne volonté, par exemple, avec EDF, on a mis en place…

JÉRÔME CADET
Eh bien, quand vous dites : il faut que TOTAL baisse ses tarifs, c'est la bonne volonté, s'ils le font, tant mieux, s'ils ne le font pas, tant pis.

FRANCK RIESTER
Écoutez, on fait confiance, je vous le disais, c'est la confiance d'abord…

JÉRÔME CADET
Oui, d'accord.

FRANCK RIESTER
Eh bien, la confiance, ça passe par donner aux acteurs la possibilité de montrer qu'ils sont à la hauteur de leurs responsabilités, sur EDF, on a demandé à EDF un effort, puisque vous savez qu'il vend son électricité à un prix plus inférieur au prix de marché, c'est-à-dire, il le vend au prix... au coût de revient, pour permettre la baisse du coût de l'électricité, et ça me permet de financer ce plafonnement de l'électricité que nous voulons pour 2022, et qui sera pérennisé tout 2022. Et pour les autres entreprises, nous leur demandons de contribuer d'une manière ou d'une autre, et là aussi, nous verrons dans la discussion parlementaire ce qui est proposé.


Source : Service d'information du Gouvernement, le 21 juillet 2022