Déclaration de M. Emmanuel Macron, président de la République, sur les relations entre la France et la Slovénie et les enjeux européens, à Paris le 1er septembre 2022.

Prononcé le 1er septembre 2022

Intervenant(s) : 

Circonstance : Déjeuner de travail avec M. Robert Golob, Premier ministre de la République de Slovénie

Texte intégral

Mesdames et Messieurs,
Monsieur le Premier ministre,

Je suis très heureux de vous accueillir aujourd'hui à Paris pour ce déjeuner de travail. Il s'agit de notre premier échange bilatéral, même si nous avons eu l'occasion de nous retrouver évidemment lors de nombreux sommets. Mais je voulais vous remercier pour votre présence aujourd'hui à Paris dans ce contexte que nous connaissons.

Nos deux pays entretiennent une relation toute particulière en ce qui concerne les enjeux européens. La France, en effet, a pris la suite de la Slovénie à la présidence du Conseil de l'Union et je profite de cette occasion pour redire toute la valeur de notre travail commun de ces derniers mois et, je le sais aussi, de ce que nous continuerons de poursuivre sur les mois et les années qui viennent pour trouver des accords pour une Europe sociale, pour bâtir une régulation plus efficace dans le numérique, et aussi pour contribuer à l'agenda climatique européen.

Nos échanges de ce jour porteront bien sûr sur la situation en Ukraine, sur notre engagement commun à soutenir Kiev en matière militaire, humanitaire et économique, ainsi qu'en préparant dès maintenant notre soutien pour la reconstruction. Nous évoquerons également la situation de la sécurité alimentaire mondiale qui a été durement touchée par l'agression russe, et l'initiative européenne des "voies de solidarité" pour exporter le grain ukrainien par voies terrestre et fluviale.

Nous échangerons sur la situation économique, énergétique en Europe qui découle de cette guerre de manière directe, et je connais, Monsieur le Premier ministre, toute votre expertise en la matière. Nous avons plusieurs fois échangé dans des sommets européens et pour la formation politique que nous partageons sur ce sujet, et je pense que nous partageons aussi la nécessité de bâtir quelques réformes structurantes assez rapidement en Europe pour pouvoir mieux contrôler les prix de l'énergie dans un marché qui s'est totalement déséquilibré, et pour mieux protéger nos industries comme nos citoyens. Très clairement, nous avons avancé sur un agenda de souveraineté, d'indépendance, mais nous devons parachever celui-ci sous la pression du contexte, cet automne et cet hiver, et fortement accélérer sur ces questions énergétiques et industrielles, et de la même manière sur les questions économiques.

Enfin, nous aurons aussi l'occasion d'évoquer la Communauté politique européenne, et cette volonté que nous partageons de pouvoir bâtir de l'intimité stratégique avec plusieurs pays de la région, qui ne sont pas forcément membres de l'Union européenne ou candidats à l'adhésion à l'Union européenne, sans que cela se substitue à un élargissement. Nous aurons à Prague, dans quelques semaines, la possibilité de la première réunion de ce nouveau format.

Voilà. Il y a beaucoup de sujets, vous le voyez bien, bilatéraux, européens, liés évidemment à la guerre, donc géopolitiques. Je voulais à cet égard tout particulièrement vous remercier d'avoir pris le temps de venir à Paris, et nous allons maintenant pouvoir prendre le temps de balayer ensemble cet agenda et construire surtout des voies d'action communes pour les mois et les années qui viennent.

Merci Robert, merci.