Texte intégral
PATRICK ROGER
Bonjour Sylvie RETAILLEAU.
SYLVIE RETAILLEAU
Bonjour.
PATRICK ROGER
Le moral des étudiants, après l'isolement du Covid il y a la précarité avec la flambée des prix, quelles aides, est-ce qu'il faut revoir aussi le système des bourses, les filières en crise, la médecine notamment, les étudiants et l'environnement à l'occasion de la COP27, autant de questions que nous allons essayer d'aborder. Commençons par cette difficulté de beaucoup d'étudiants face à la vie chère. Nous étions en ligne vendredi dernier avec Maelle, cette étudiante qui a lancé une forme de SOS, un étudiant sur deux ne mangerait pas à sa faim. Qu'est-ce que vous pouvez faire, le repas, par exemple à 1 euro, est-il trop limité aux boursiers ?
SYLVIE RETAILLEAU
Alors, d'abord je voudrais dire qu'effectivement vous avez cité le repas à 1 euro, que nous sommes, je suis tout à fait consciente des difficultés que connaissent ces étudiants, et peut-être deux choses. D'abord leur dire qu'il ne faut pas qu'ils restent isolés, il ne faut pas qu'ils restent avec leurs difficultés et le message c'est vraiment de s'adresser aux CROUS qui peuvent effectivement leur proposer ce repas à 1 euro, repas à 1 euro pour tous les étudiants boursiers, mais aussi pour tous les étudiants en précarité. Un étudiant qui se présente au CROUS aujourd'hui, qui va avoir ces difficultés de ne pas manger, et ça c'est juste insupportable, il aura son repas à 1 euro immédiatement, jusqu'à Noël.
PATRICK ROGER
Mais comment ça se justifie, parce que vous dites un étudiant en difficulté, il vient avec quoi, avec une feuille, avec… ?
SYLVIE RETAILLEAU
Il vient au départ avec pas grand-chose, c'est-à-dire que le processus qu'a mis le CROUS pour aller vite et pour répondre rapidement et efficacement aux étudiants, c'est de leur donner accès au repas à 1 euro jusqu'à Noël, en parallèle ils étudieront son dossier, et si le dossier vérifie les critères pour lesquels ils auront le droit de bénéficier de ce repas à 1 euro, eh bien ça sera continué après, sinon ça s'arrêtera.
PATRICK ROGER
C'est quoi les critères ?
SYLVIE RETAILLEAU
Ce sont des critères liés à des critères sociaux, des critères liés aux mêmes critères, et nous y reviendrons effectivement, sur les bourses, des critères sociaux, avec les revenus des parents, ou ses revenus personnels à lui ou à elle, et donc ce sont des assistantes sociales du CROUS qui vont étudier le dossier. Comme l'on connaît les difficultés du CROUS nous avons d'ailleurs mis cette année, pour 2023, 40 postes supplémentaires au CROUS pour aller plus vite, pour accompagner les étudiants, pour ces assistantes sociales.
PATRICK ROGER
Alors, de l'autre côté il y a aussi les difficultés, parce que les repas sont de plus en plus chers aussi à préparer, ça on l'a vu dans l'ensemble en fait de la filière de la restauration, et notamment collective bien sûr. Il paraît que certains CROUS rognent sur les portions, comme à Rennes par exemple, que savez-vous de ces alertes ?
SYLVIE RETAILLEAU
Alors on connaît le cas de Rennes, l'ensemble du CROUS…
PATRICK ROGER
Il y a eu des photos qui ont été prises !
SYLVIE RETAILLEAU
Des directeurs du CROUS, de la directrice générale du CROUS au niveau national, a passé des messages très très clairs, il n'est pas question d'un côté… il n'est pas question de rogner, comme vous le dites, de diminuer les portions des repas des étudiants, les étudiants à 18, 20 ans ont besoin de manger, il n'est pas question d'avoir des étudiants qui vont en cours l'estomac vide, donc des consignes très claires ont été données, ceci étant on connaît, comme vous l'avez dit, les difficultés d'approvisionnement, des difficultés aussi de recrutement au niveau des postes, et donc il a pu y avoir ces jours-là des difficultés d'approvisionnement. Alors d'une part, on a fait le repas à 1 euro et l'État compense aux CROUS complètement l'écart de prix pour financer ce repas à 1 euro, ça coûte pour 2023, 50 millions d'euros que l'État a mis sur la table pour compenser ces repas…
PATRICK ROGER
Supplémentaires.
SYLVIE RETAILLEAU
Supplémentaires, tout à fait, et je rappelle que le repas du CROUS est à 3,30 euros pour tous les étudiants, c'est déjà un tarif social qui est proposé par les CROUS qui font un travail, et je voudrais le dire quand même, de suivi et d'aide aux étudiants, incroyable.
PATRICK ROGER
Sylvie RETAILLEAU, qu'en est-il aussi de la revalorisation éventuelle des bourses et des APL, est-ce que face à l'inflation c'est envisagé ?
SYLVIE RETAILLEAU
Alors, tout d'abord je voudrais rappeler que dès mon arrivée, en juin, nous avons pris des mesures, des mesures d'urgence, d'urgence, pour les étudiants dès la rentrée, ces mesures ont été multiples, c'est aussi bien l'augmentation de 4 % des bourses pour les étudiants, ça a été l'aide exceptionnelle avec un chèque de 100 euros pour environ la moitié des étudiants, l'augmentation des APL de 3,5 %, le repas à 1 euro. Juste, quand même, le repas à 1 euro c'est une économie de 100 euros par mois pour un étudiant qui mangerait midi et soir avec le repas de 1 euro. 100 euros quand on a une bourse, taux maximum des bourses, échelon 7, de 600 euros, vous voyez que c'est une augmentation conséquente. Donc on a pris ces mesures conjoncturelles, d'urgence, pour la rentrée, pour aider, le gel des loyers des CROUS, le gel des frais d'inscription, pour tous les étudiants aussi, mais on est conscient que ça ne suffit pas, on voit aussi les difficultés, et comme ça ne suffit pas j'ai lancé une concertation, à la fois nationale, avec l'ensemble des représentants étudiants national, mais aussi territoriale, sur tous les territoires, pour bien considérer les problématiques de chacun sur les territoires, et cette concertation est en cours, avec l'ensemble des acteurs, pour revoir le modèle des bourses, mais plus globalement pour s'intéresser à la vie étudiante.
PATRICK ROGER
Mais ça, ça ne sera probablement pas cette année ça, revoir le modèle des bourses, le système, si ?
SYLVIE RETAILLEAU
Alors, le calendrier…
PATRICK ROGER
Parce qu'il pourrait être calculé en fonction des territoires, c'est ça, et de la situation évidemment des parents, ce qui est déjà en cours.
SYLVIE RETAILLEAU
Alors évidemment la situation, ce sont des bourses sur critères sociaux, donc à revoir, c'est le modèle qui va être remis sur la table, donc tous les points, je ne peux pas vous dire aujourd'hui puisque la concertation, mais tous les points, des territoires, du modèle, vont être étudiés, regardés, pour faire des choix et regarder qu'elle va être le meilleur modèle pour pouvoir répondre à cette précarité étudiante.
PATRICK ROGER
Et sur la précarité aussi énergétique, est-ce que là il peut y avoir de nouvelles aides qui peuvent être débloquées dans les semaines à venir ?
SYLVIE RETAILLEAU
Alors, ça vient d'être débloqué, puisque sur la précarité énergétique pour aider les établissements, et donc à travers les établissements les conditions de travail, de formation des étudiants aussi, donc d'une part il y a eu ce mécanisme qui a été proposé par la Première ministre finalement qui va conduire à la réduction de la facture énergétique avec une sorte de mécanisme de diminution des coûts, d'accompagnement de l'État pour diminuer la facture…
PATRICK ROGER
Ça c'est pour les universités précisément.
SYLVIE RETAILLEAU
Ça c'est pour tous les établissements de l'Enseignement supérieur, les universités, les organismes nationaux de recherche, et aussi les CROUS, bien sûr, qui seront accompagnés.
PATRICK ROGER
Pour éviter que, comme l'avait décidé l'université de Strasbourg, on ferme deux semaines de plus quoi !
SYLVIE RETAILLEAU
Pour les aider…
PATRICK ROGER
Il y a d'autres universités qui envisagent de le faire ?
SYLVIE RETAILLEAU
Non, à notre connaissance non, les universités ne souhaitent pas fermer, ne souhaitent pas retourner dans des conditions que l'on a malheureusement connues avec la crise Covid, ils vont bénéficier aussi, on a débloqué, d'un fonds exceptionnel de 275 millions d'euros pour aider aussi à couvrir les factures énergétiques de tous ces établissements, et donc le message a été très clair, de ne pas bloquer les investissements, de ne pas pénaliser les conditions de travail des étudiants, les conditions de recherche, et surtout de ne pas bloquer non plus leurs recrutements, donc le message est passé.
PATRICK ROGER
Sylvie RETAILLEAU, sur les factures énergétiques, là vous avez parlé tout à l'heure du CROUS, donc les élèves qui peuvent et qui ont la chance de bénéficier de ces logements, mais pour les autres, qui vont avoir des factures d'énergie sans doute colossales, enfin on spécule, mais on ça risque de prendre cette direction, qu'est-ce que vous avez prévu, qu'est-ce qu'ils pourront faire ?
SYLVIE RETAILLEAU
Alors, vous avez raison, l'idée est vraiment de s'intéresser à tous les étudiants, le problème du logement fait partie de la vie étudiante, et c'est pour ça qu'on le pose dans ces concertations au niveau territorial et non pas uniquement national, donc on met autour de la table de ces concertations tous les acteurs, les collectivités, les bailleurs sociaux, pour trouver des solutions pour un maximum d'étudiants, ils profitent aujourd'hui aussi du bouclier énergétique, comme tout le monde, donc ils ont aussi les APL, les étudiants qui ne sont pas dans le CROUS ont aussi les APL, ils ont eu 3,5 % d'augmentation d'APL aussi, en plus du bouclier énergétique.
PATRICK ROGER
Oui, mais ça ne va sans doute pas compenser l'explosion des prix du chauffage, parce qu'ils sont peut-être les plus exposés dans des "passoires thermiques", des petits apparts.
SYLVIE RETAILLEAU
Je dirais ces problématiques-là, c'est pour ça qu'il existe, pour le CROUS, des aides ponctuelles ou des aides annuelles, donc ces étudiants-là, qui se trouvent aussi en difficulté par rapport aux problèmes actuels, la conjoncture actuelle, doivent s'adresser au CROUS puisqu'il existe, dans le CROUS, des aides ponctuelles et annuelles auxquelles ils peuvent avoir droit pour les aider par rapport à toutes ces problématiques qu'ils connaissent.
PATRICK ROGER
Sylvie RETAILLEAU, sur le logement étudiant, Emmanuel MACRON avait promis 60.000 logements de plus à la fin de son premier quinquennat, on n'y est pas, loin de là, il y a eu 10.000 nouveaux…
SYLVIE RETAILLEAU
30.000.
PATRICK ROGER
30.000, alors il y en a eu qui ont été lancés et puis d'autres qui ont été réalisés, en fait c'est pour ça qu'on arrive à ces chiffres. Qu'est-ce que vous pouvez faire pour essayer d'améliorer cette situation ?
SYLVIE RETAILLEAU
Alors, effectivement aujourd'hui le bilan est plutôt de 30.000 logements qui sont en cours…
PATRICK ROGER
En cours, c'est ça, oui.
SYLVIE RETAILLEAU
En cours, mais la plupart presque finis, ils seront finis à date pour 2024, puisque l'idée était en 2024, et donc nous avons pris les choses en main avec Olivier KLEIN, le ministre qui est en charge du logement, pour regarder comment nous pourrons continuer à augmenter ces propositions de nombre de logements absolument nécessaires pour nos étudiants, pour nos étudiants, je dirais aux niveaux nationaux, mais aussi les étudiants étrangers qui viennent et qui ne trouvent pas de logement sur le territoire, considérer les problématiques, encore une fois, sur chaque territoire, avec des bailleurs sociaux, les collectivités, je pense que la notion de territoire, le fait de mettre autour de la table les différents acteurs pour trouver ensemble, et de façon collective, les différentes solutions, c'est vraiment quelque chose d'important, aussi sur le logement.
PATRICK ROGER
Sylvie RETAILLEAU, il y a en ce moment le conflit autour de l'hôpital et puis aussi avec les internes, comment dire aux jeunes aujourd'hui de se former pour devenir infirmière, aide-soignante, d'une part, et puis de l'autre côté face aussi aux internes, les étudiants en médecine, qui sont en grève, qui s'inquiètent de la fameuse quatrième année pour aller dans les déserts médicaux, comment comptez-vous les rassurer ?
SYLVIE RETAILLEAU
Alors, vous avez reçu dernièrement Madame Agnès FIRMIN-LE BODO, et donc effectivement je vais rejoindre, c'est-à-dire que cette quatrième année c'est une quatrième année de professionnalisation, c'est la seule spécialité qui n'avait pas de quatrième année, et donc il est utile de le mettre. Je crois que beaucoup d'étudiants nous rejoignent sur cette utilité de cette quatrième année de spécialisation, de professionnalisation…
PATRICK ROGER
Il n'y a pas unanimité quand même !
SYLVIE RETAILLEAU
J'ai dit beaucoup d'étudiants.
PATRICK ROGER
Oui, oui, d'accord.
SYLVIE RETAILLEAU
Là où l'ensemble des étudiants est plutôt contre, et nous aussi, c'est la notion d'obligation d'aller faire cette quatrième année dans les déserts médicaux. Nous ne sommes pas dans cette optique d'obligation, nous sommes sur une optique d'incitation sur les déserts médicaux. Il faut savoir qu'en France 87% du territoire est plutôt en désert médical, donc…
PATRICK ROGER
Alors ça, ce chiffre est quand même assez incroyable, 87 % du territoire.
SYLVIE RETAILLEAU
C'est assez incroyable, mais c'est une réalité.
PATRICK ROGER
Ça inclut en fait beaucoup de villes aussi, bien sûr.
SYLVIE RETAILLEAU
Paris, une partie de Paris, ou de la banlieue parisienne…
PATRICK ROGER
Oui, on n'y comprend plus rien finalement.
SYLVIE RETAILLEAU
Alors après il y a désert médical et désert médical…
PATRICK ROGER
Eh bien oui, c'est ça.
SYLVIE RETAILLEAU
Et pour les jeunes, désert médical veut aussi dire souvent des milieux ruraux éloignés des villes, mais il n'y aura pas d'obligation, il y aura une incitation. Je voudrais vous dire qu'aujourd'hui il y a des discussions avec les internes, avec les étudiants, il y a une mission que nous avons lancée avec le ministre François BRAUN, pour pouvoir, je dirais mieux aménager cette quatrième année, trouver les terrains de stage, trouver les médecins qui vont encadrer nos internes, et tout ça est en cours de discussion, en cours d'organisation, pour qu'elle se passe de la meilleure façon possible.
PATRICK ROGER
Donc il y aura des ajustements.
SYLVIE RETAILLEAU
Il y aura des ajustements, qui sont en train d'être discutés, avec en particulier les étudiants.
PATRICK ROGER
Sylvie RETAILLEAU, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles à l'université, il y a eu beaucoup d'affaires, de piqûres, de drogue aussi dans les verres, est-ce que ça fait partie de vos priorités ?
SYLVIE RETAILLEAU
Oui, merci de me poser cette question parce qu'effectivement, oui, ça fait partie des priorités.
PATRICK ROGER
Parce que c'est de plus en plus préoccupant, inquiétant ?
SYLVIE RETAILLEAU
Parce qu'on en parle de plus en plus. Alors, est-ce que c'est de plus en plus, est-ce que ça a lieu de plus en plus, ou est-ce que la parole se libère de plus en plus, moi je pense que la parole se libère, et je pense que ça c'est une bonne chose, et je voudrais encourager les jeunes hommes, les jeunes filles, à libérer cette parole, et effectivement on a mis sur la table, dans le budget 2023, on a doublé le budget pour la lutte contre les violences sexuelles et sexistes, donc pour mieux accompagner les établissements, à les professionnaliser pour lutter et accompagner nos étudiants et nos étudiantes contre ces violences, sexuelles et sexistes, qui sont juste intolérables, pour moi c'est tolérance zéro sur cette problématique-là, et donc nous avons des cellules, à peu près aujourd'hui, des dispositifs d'écoute, de signalement, dans tous les établissements, et nous allons développer de l'accompagnement aussi bien juridique… pour professionnaliser ces établissements.
PATRICK ROGER
Dites-moi, on parle beaucoup de la COP 27, qui s'est ouverte hier, est-ce que vous êtes inquiète des prises de position de certains élèves de grandes écoles, je pense par exemple à l'École polytechnique, où il y a un certain nombre de diplômés qui se sont opposés à un projet de LVMH qui voulait installer un immense centre de recherche qui était consacré normalement au "luxe durable" ?
SYLVIE RETAILLEAU
Alors, je pense que de la même façon l'Enseignement supérieur est un lieu de débat, d'expression, et je pense qu'il ne faut jamais avoir peur de l'expression de nos étudiants parce qu'elle veut dire quelque chose et il faut l'écouter. On a toute une partie de cette jeunesse qui nous pousse, qui nous tire, vers cette prise de conscience effectivement de tous qui ceux qui prônent l'éco, enfin prônent, enfin qui subissent plutôt l'éco-anxiété, cette prise de conscience de tout ce qui est transition climatique, écologique. Moi ce que je voudrais dire aujourd'hui c'est que l'électrochoc il est là, que le gouvernement est complètement dans cette prise de conscience, cette volonté d'agir, de façon assez radicale, et d'ailleurs la Première ministre met cette planification de la transition écologique, et je pense que le mot planification est vraiment très très important et nous y contribuons tous, au niveau de tous nos ministères. Au niveau de mon ministère j'ai annoncé récemment la partie formation, en lien avec le rapport Jouzel, avec d'ici 2025 un enseignement obligatoire sur la transition écologique, climatique, biodiversité, pour tous les étudiants de premier cycle, la formation de tous les enseignants et les enseignants chercheurs, pour qu'ils rentrent ces transitions, écologique, énergétique, naturellement dans leurs enseignements, puis la partie recherche où il y a de nombreux projets de recherche avec un gros financement de France 2030.
PATRICK ROGER
Oui, gros financements qui viennent aussi d'entreprises, il y avait eu le même raisonnement avec TotalEnergies pour un projet, et là LVMH, ce projet va avoir lieu ou pas, ou il n'aura pas lieu finalement ?
SYLVIE RETAILLEAU
Alors c'est le point sur l'école Polytechnique, vous connaissez l'autonomie des établissements à décider, mais je pense que ce qui est important, de plus en plus d'établissements d'Enseignement supérieur ont établi des chartes par rapport à leurs liens avec l'entreprise, ces chartes mettent en avant un certain nombre de valeurs que doivent respecter les contrats qu'ils doivent passer avec leur entreprise. Je pense que c'est des choses à encourager, c'est-à-dire que des entreprises, comme LVMH, comme TOTAL, ou autres, ont besoin aussi qu'on les accompagne dans des secteurs de recherche, d'énergies renouvelables…
PATRICK ROGER
Sinon ils iront à l'étranger…
SYLVIE RETAILLEAU
Sinon ils iront, et puis ils doivent progresser…
PATRICK ROGER
C'est ce qui risque de se passer.
SYLVIE RETAILLEAU
Ils doivent progresser, et nous sommes là pour les accompagner, mais pas pour les accompagner n'importe comment, et c'est pour ça que ces chartes sont importantes.
PATRICK ROGER
Dernière question, Sylvie RETAILLEAU, vous avez été interpellée par La France insoumise qui fait un tour de France des facs, est-ce que vous allez les recevoir, notamment sur le dossier des étudiants recalés de Parcoursup ?
SYLVIE RETAILLEAU
Je les ai reçus, donc je les ai reçus en fin de semaine dernière, plusieurs députés de La France insoumise, donc nous avons discuté effectivement de ces dossiers, aussi bien au niveau du premier cycle de Parcoursup, qu'au niveau des masters. Alors vous me parlez des masters, des non-pris, ce qu'on appelle les "sans fac", qui sont plutôt associés aux places de masters, pour ces masters aujourd'hui nous avons lancé, pour la rentrée, une nouvelle plateforme qui va permettre la gestion des candidatures dans les places de masters, cette gestion des candidatures est vraiment importante pour avoir une cartographie des places réellement disponibles en masters et là où il va y avoir des besoins, qui doivent correspondre aussi aux besoins du travail aux besoins socio-économiques.
PATRICK ROGER
D'une façon générale il va falloir revoir Parcoursup ou pas ?
SYLVIE RETAILLEAU
Alors d'une façon générale, revoir Parcoursup, pour moi il faut l'améliorer, Parcoursup c'est une plateforme qui maintenant date depuis cinq ans, et cinq ans ça veut dire qui est en amélioration continue depuis cinq ans, donc nous continuons à l'améliorer.
PATRICK ROGER
Ça ne va pas être remis en cause ?
SYLVIE RETAILLEAU
Pas être remis en cause parce que je pense qu'on aurait tort de remettre en cause un outil qui au final apporte un service à nos étudiants, mais qui doit continuer à être amélioré, pour minimiser le stress, pour améliorer la transparence, et donc nous continuons, d'ailleurs avec le ministre Pap NDIAYE, à améliorer, et nous allons proposer des nouvelles améliorations, dès la rentrée, pour Parcoursup.
PATRICK ROGER
Merci Sylvie RETAILLEAU.
SYLVIE RETAILLEAU
Merci.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 15 novembre 2022