Déclaration de Mme Catherine Colonna, ministre de l'Europe et des affaires étrangères, sur le soutien à l'Ukraine face à l'agression russe, à Paris le 13 décembre 2022.

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Circonstance : Conférence de presse conjointe avec M. Denys Shmyhal, Premier ministre de l'Ukraine

Texte intégral

Bonjour à toutes et à tous,

Merci de votre présence. Merci aussi de votre intérêt pour cette conférence et pour la solidarité avec l'Ukraine. Tout d'abord je voudrais remercier le Premier ministre ukrainien, Denys Shmyhal d'être à mes côtés, et bien sûr remercier le Président Zelensky, qui est intervenu depuis Kiev, et toute la délégation ukrainienne. Je veux vous dire que cette conférence a véritablement été préparée, main dans la main, par nos deux pays. "Solidaires avec le peuple ukrainien", "Stand up with the Ukrainian people", c'est le nom de notre conférence, mais c'est surtout le signal envoyé aujourd'hui par 24 organisations internationales, la Commission européenne, et 48 États, des États d'Europe, d'Amérique, du Moyen-Orient et d'Asie. On le voit, depuis maintenant deux mois, la nouvelle stratégie russe consiste à pilonner les infrastructures du pays, par séries de frappes massives qui détruisent ou endommagent méthodiquement les installations de production ou de distribution d'énergie et les réseaux. La Russie cherche à faire de l'hiver une arme, dans la guerre d'agression qu'elle a déclenchée contre l'Ukraine, il y a près de dix mois, une arme de guerre, comme je le dis souvent. Elle cherche à plonger la population ukrainienne dans le froid, dans le noir, à couper l'électricité, les communications, l'eau, le gaz. En faisant cela, elle multiplie les crimes de guerre, car ce sont des crimes de guerre que d'attaquer délibérément des infrastructures civiles ou des populations civiles.

Elle vise à paralyser le pays, elle vise aussi à saper le moral de la population, en un mot, briser la résistance du peuple ukrainien, peuple qui lutte pour sa liberté.

Tous ensemble, à Paris, aujourd'hui, nous sommes réunis pour limiter ces souffrances, et pour faire notre devoir d'humanité et de solidarité. Tous ensemble, à Paris, aujourd'hui, nous avons exprimé une conviction, celle que rappelait le Président de la République, dans son discours, ce matin, cette agression russe contre l'Ukraine nous concerne tous, car à travers cette agression contre l'Ukraine, ce sont les principes fondamentaux de la Charte des Nations unies que la Russie agresse. C'est à ces valeurs, mais aussi à la sécurité de tous, que la Russie s'en prend. Et donc, nous ne pouvons pas laisser faire cela. Tous les participants à la conférence se sont mobilisés pour apporter des solutions concrètes, face à l'urgence de l'hiver. Ils ont promis une aide, une aide qui sera déployée dans les prochains jours et jusqu'à la fin de l'hiver, j'y reviendrai, et une aide qui permettra de renforcer la résilience des infrastructures civiles essentielles de l'Ukraine : énergie, eau, santé, transport, alimentation. Notre capacité à répondre à l'urgence constitue la condition de l'efficacité du soutien que nous nous sommes engagés à fournir. C'est dans cet objectif que nous nous sommes accordés, aujourd'hui, sur la mise en place d'un mécanisme souple et flexible pour coordonner l'aide internationale d'urgence. Ce mécanisme, que l'on peut appeler "mécanisme de Paris", pour reprendre l'expression utilisée par le Président Zelensky, sera basé sur les acquis développés par la Commission européenne pour l'aide humanitaire dans le cadre de son mécanisme de protection civile. Il prendra concrètement la forme d'une plateforme, à travers un réseau de points de contact qui existent, d'ores et déjà, qui ont été désignés. Ce réseau s'est même réuni pour la première fois, hier. Ce mécanisme, cette plateforme, permettra de visualiser en temps réel les besoins ukrainiens et la manière dont ils sont pris en compte par les différents bailleurs. Aujourd'hui, l'Ukraine exprime ses besoins auprès des uns et des autres. Nous nous efforçons, les uns et les autres, d'y répondre, mais peut-être en doublant parfois ce que nous faisons et à l'inverse en laissant certains secteurs sans réponse. Donc je crois que ce sera une efficacité accrue, grâce à ce mécanisme. Mécanisme, et je réponds ainsi à une question qui m'était posée, tout à l'heure, mécanisme qui pourra également permettre à ceux qui le souhaitent de coordonner l'acheminement de l'aide vers l'Ukraine. Et vous avez entendu la Présidente de la Commission européenne indiquer que celle-ci était disposée à apporter une aide financière. La France s'est engagée aujourd'hui à intensifier encore son soutien à l'Ukraine.

C'est ainsi que près de 50 millions d'euros seront mobilisés maintenant, d'ici la fin de cette année, et au-delà de l'année 2022, encore 75 millions d'euros supplémentaires, d'ici la mi-mars. Donc, je parle d'un effort de 125 millions d'euros, au total, entre maintenant et la fin mars, donc la fin de l'hiver. C'est notre contribution à cette conférence pour aider d'urgence la population ukrainienne à tenir. Il s'agit d'ailleurs de l'effort pour ce qui concerne notre pays, de l'effort humanitaire le plus important qui ait jamais été engagé par la France sur une aussi courte période, un calendrier très serré, comme je viens de le signaler, puisque nous allons apporter ces 125 millions d'euros, ou leur équivalent en nature, en trois mois, entre maintenant et la fin mars.

Au-delà de ces chiffres, parce que vous vous souvenez que nous nous sommes efforcés de parler surtout de l'aide concrète que nous apportons. Cette aide se traduira par des résultats rapides, pour la population ukrainienne. Je voudrais donner un certain nombre de détails sur l'aide apportée par la France. Nous allons livrer en complément des 100 générateurs déjà livrés, le mois dernier, 63 générateurs supplémentaires, donc, des générateurs de haute puissance, cette fois, plus puissants que les 100 de fin novembre (400 kW). Nous allons fournir aussi 5 millions d'ampoules LED. Et là aussi, cela correspond aux besoins exprimés par l'Ukraine. Mais la France va aussi faire de nouvelles contributions volontaires aux ONG et aux agences onusiennes qui sont présentes en ce moment sur place, et qui sur le terrain accomplissent un travail admirable pour aider l'Ukraine à réparer, pour fournir un accès à l'énergie, au chauffage, à l'eau, à l'hygiène, à la population.

Ils sont à l'œuvre, d'ores et déjà, ils sont sur le terrain, et nous les aidons, là aussi, nous voulons faire vite. Autre exemple de ce que nous faisons, la France va fournir avec l'AIEA des pièces de rechange, fabriquées en France, pour les générateurs de secours de la centrale Ukraine-Sud. Vous voyez bien aussi le souci de sécurité qui est le nôtre, en faisant cela. La France va financer la construction de plusieurs bâtiments pour loger des habitants de Marioupol qui ont été déplacés dans le reste du pays. Elle va contribuer aux opérations de déminage, fournir du matériel médical, appuyer aussi des actions en faveur de la santé mentale, notamment celle des enfants. Encore une fois, tout ceci correspond à des besoins qui ont été exprimés par l'Ukraine. Ce sont autant de réponses aux besoins qui ont été exprimés par notre partenaire ukrainien. Elle fournira aussi, et je pourrais multiplier les exemples, des bus scolaires, pour que les enfants puissent se rendre plus aisément à l'école ; beaucoup de bus ont disparu, ont été réquisitionnés par les forces russes dans les zones occupées. Donc les enfants manquent de bus pour aller à l'école.

Nous allons aussi donner un nouveau laboratoire d'analyse ADN. Vous vous souvenez qu'après la découverte du premier charnier de Boutcha, nous avions apporté puis laissé sur place un premier laboratoire d'analyse ADN. Tout ceci servira la collecte de preuves des exactions commises par la Russie. Donc, nous luttons, en faisant cela, contre l'impunité.

Voilà, dans les grandes lignes, ce que la France a annoncé aujourd'hui. Ceci ne représente que les contributions de l'État. S'ajouteront à ces contributions celles des ONG, des fondations d'entreprise, des entreprises, celles des collectivités territoriales, dont plusieurs étaient présentes, aujourd'hui, qui ont par le passé apporté une aide importante et souvent essentielle dans certaines villes, et qui continueront à le faire, de même que nous continuerons à travailler ensemble.

Comme une partie de l'intérêt de ce mécanisme de coopération et de coordination que nous mettons en place... il nous a semblé prudent de penser à nos capacités d'adaptation, et donc, nous gardons une réserve de précaution de 12 millions d'euros, en complément de ce que j'ai annoncé, pour répondre à de nouveaux besoins qui pourraient émerger dans les semaines qui viennent.

Un très grand nombre de pays et d'organisations participeront à ce mécanisme de coordination. Il regroupera, soyons bien clairs, non seulement les États membres de l'Union européenne, et encore une fois je remercie tout particulièrement la Commission européenne du rôle central qu'elle va jouer dans la coordination de l'aide, grâce à l'expérience acquise par le mécanisme européen. Mais nous allons au-delà, puisque d'autres partenaires y participeront, y compris des partenaires non européens. Et vous avez vu que l'un des intérêts de cette conférence est d'élargir le cercle des amis. Donc je pense, parmi les pays qui participeront au mécanisme de coordination, à l'Inde, au Qatar, ou encore à l'Indonésie, au Cambodge, président de l'ASEAN, ainsi qu'aux Nations unies ou à toutes les organisations internationales qui sont présentes et qui jouent également un rôle essentiel dans le soutien aux Ukrainiens.

Je remercie chacun des participants de cette conférence, j'ai oublié de le dire devant vous, et donc je me rattrape tardivement. Tous ont répondu présent et tous ont voulu, par leur présence, par l'aide qu'ils ont annoncée, montrer combien nous sommes impressionnés et respectueux du courage et de la détermination, démontrés depuis le premier jour par le peuple ukrainien, et qui continuent. Donc nous voulions être à ses côtés, aujourd'hui, pour l'aider à tenir, à résister, et à recouvrer la liberté. Et par l'aide d'urgence que nous avons annoncée, d'une part, par le mécanisme de coopération et de coordination, d'autre part que nous avons mis en place, qui nous permettra d'être plus efficaces, à euros équivalents, si je puis dire, nous aurons un impact concret sur la vie de millions d'Ukrainiens. Nous ne pouvons pas les laisser seuls, face à l'hiver, face à l'agresseur et face aux difficultés que celui-ci veut leur imposer.

Vous aurez bien compris que ce qui compte, c'est le concret. Et vous avez entendu le Président Zelensky. Vous avez entendu également l'intervention d'ouverture du Premier ministre Shmyhal. Leurs demandes, ce sont des générateurs, des transformateurs, des équipements pour reconstruire, des camions de pompiers, que sais-je, des choses concrètes, utiles. Et c'est ce que nous ferons, les uns et les autres. Néanmoins, comme le Président Zelensky a évoqué un chiffre, je voulais vous dire que l'aide que collectivement nous avons annoncée, aujourd'hui, les uns et les autres, atteint, ou même dépasse les 800 millions d'euros, dont parlait le Président Zelensky. En fait, je suis heureuse de pouvoir vous annoncer que nous dépassons ce chiffre, et que nous sommes plus proches du milliard d'euros. Nos experts sont en train de vérifier les annonces faites. Mais nous y sommes. Donc, d'ores et déjà un peu plus d'un milliard d'euros. Je parle là bien d'engagements nouveaux, que ce soit clair, là aussi, d'engagements nouveaux acquis grâce à la tenue de cette conférence. Il s'agit de dons ou de contributions en nature. Quand on offre des millions d'ampoules LED, ça représente une certaine somme. Il ne s'agit pas de prêts. Ce sont des dons ou des contributions en nature, mobilisables tout de suite, vraiment, entre maintenant et les mois d'hiver. Quelques grands chiffres : sur ce milliard, 415 millions pour l'énergie, 25 pour l'eau, 38 pour l'alimentation, 17 pour la santé, 22 pour les transports, et 493 qui ne sont pas encore ventilés. Le total dépasse un tout petit peu 1 milliard.

Cela illustre bien l'ambition de cette conférence, "Solidaires du peuple ukrainien", et donc solidaires, nous le sommes. Et nous le démontrons. Je vous remercie. Et comme tout le monde, ce matin, je conclurais en disant "Slava Oukraïny !" C'est la première fois que je le dis.

(...)

Q (AFP) - Bonjour, merci de prendre ma question. Une question à tous les deux peut-être : vous avez atteint votre objectif ; vous avez souligné la grande mobilisation de très nombreux pays, mais il y a aussi des absents. Je pense en particulier à la Chine, est-ce que vous avez un message particulier à faire passer à ce grand pays, qui pour l'instant ne se mobilise pas auprès de l'Ukraine ?

R - Je vais me désigner volontaire pour répondre la première. Merci, Madame, je verrais les choses un peu différemment. Tout à l'heure, je crois avoir souligné que nous avons cherché, lors de cette conférence, et réussi, je crois, lors de cette conférence, à élargir le cercle des amis de l'Ukraine, puisque vous avez là des pays que l'on ne voit pas, habituellement, dans les conférences de soutien à l'Ukraine, et elles sont de nombreuses natures, et nombreuses également par leur nombre. Je citais tout à l'heure des pays comme le Cambodge, l'Inde, le Bahreïn, le Qatar, le Koweït, la Turquie... autant de pays que vous voyez rarement dans des conférences internationales autour de la question ukrainienne. Donc nous progressons très largement. Je précise que la définition des pays invités a été faite d'un commun accord entre l'Ukraine et la France, sur la base de propositions que j'avais faites à mon homologue Dmytro Kuleba ; et donc nous avons jugé utile de toucher progressivement à un certain nombre de pays, au-delà des pays habituels. Mais nous n'avions pas invité au-delà de ceux qui sont aujourd'hui présents.

(...)

Q (traduction de l'ukrainien) - Merci, Monsieur Denys Shmyhal. La France est un allié de l'Ukraine, et la France a énormément aidé l'Ukraine, militairement aussi, mais il arrive aussi quand même que les alliés ont des visions différentes. Comment on peut renouveler la souveraineté de l'Ukraine ? Et la France espère peut-être toujours inclure la Russie aux négociations de paix, et cette position n'est pas forcément notre position, ni soutenue par tous les alliés ?

(...)

R - Je vais peut-être compléter la réponse du Premier ministre ukrainien. Dans la longue conversation téléphonique que le Président de la République et le Président Zelensky ont eue dimanche matin, a été discuter notamment le plan de paix présenté par le Président Zelensky au G20 il y a quelques semaines, et dans les mots "plan de paix" il y a bien le mot "paix". Donc ils ont envisagé ensemble les conditions de l'après-guerre. Vous avez vu également qu'en rendant compte de cet entretien, l'Élysée, le Président de la République lui-même en réalité, a bien souligné que le soutien de la France était acquis à l'Ukraine dans la durée aussi longtemps que nécessaire, de façon à ce que celle-ci recouvre sa souveraineté et son intégrité territoriale. Voilà ce que nous avons rappelé dimanche.

Q (LCI) - Pour vous, Monsieur le Premier ministre, considérez-vous qu'après cette réunion, justement, cette conférence de Paris, la France est vraiment leader dans le soutien à l'Ukraine ? Et la même question pour vous, [Madame Colonna] ?

(...)

R - Merci beaucoup. Madame, je crois nous avons surtout l'ambition d'être un partenaire engagé, fiable et constant aux côtés de l'Ukraine, aux côtés du peuple ukrainien, aussi ; parce qu'en aidant l'Ukraine à se défendre, nous défendons nos valeurs, nous défendons un pays agressé mais aussi les principes fondamentaux du droit international, donc la stabilité internationale et notre sécurité. Voilà le rôle que nous voulons jouer.

Q (Al-Arabiya) - Bonjour. Le Président Zelensky a évoqué ce qu'il a appelé la "terreur de drones iraniens". Hier, la France a salué l'adoption par les ministres des affaires étrangères européens de nouvelles sanctions contre 4 entités impliquées dans la production des drones iraniens. Est-ce qu'aujourd'hui il y a des canaux diplomatiques entre la France et l'Iran, pour pousser les Iraniens à changer d'attitude ? Vous avez toujours été une force d'équilibre et vous avez toujours eu ce dialogue - le dernier entretien téléphonique avec votre homologue iranien remonte au mois d'octobre. (...) Merci.

R - Merci de votre question, Monsieur. Hier, les 27 ministres des affaires étrangères des États membres de l'Union européenne étaient réunis à Bruxelles et nous avons adopté, entre autres choses, de nouvelles sanctions contre les responsables de la répression en Iran et contre les responsables des livraisons de drones à la Russie, laquelle les utilise dans sa guerre contre l'Ukraine. Est-ce que nous avons des canaux de communication avec l'Iran ? Oui. L'Iran a un chargé d'affaires en France et nous avons un ambassadeur à Téhéran. Il arrive que je doive faire convoquer, hélas, le chargé d'affaires iranien, lorsque l'attitude de ce pays mérite que l'on convoque le chargé d'affaires au Quai d'Orsay. Nos relations seraient grandement facilitées si l'Iran ne se livrait pas à une politique de prise d'otages. Je vous rappelle que nous avons 7 otages français en ce moment en Iran. C'est inacceptable, c'est injustifiable. Au-delà même de la condamnation à laquelle nous avons, à nouveau, apporté notre soutien, hier, devant les agissements du régime iranien et devant la répression brutale qui est menée contre les manifestants, je rappelle ce fait qui ne simplifie pas les relations entre la France et l'Iran, du fait de ce pays et exclusivement du fait de ce pays.

(...)

Q - Bonjour. J'ai deux petites questions, en fait. La première concerne la plateforme que vous avez annoncée. Est-ce que cette plateforme va aussi être utilisée pour coordonner l'implication des entreprises françaises et internationales, au niveau européen, pour bien coordonner ça ? Et la deuxième : il y a une différence d'appréciation entre l'Allemagne et la France, concernant l'achat d'armes, de systèmes d'armes, par exemple par rapport aux systèmes anti-aériens ; est-ce que la France est désormais plus prête à aussi acheter des solutions "off the shelf", comme disent les Allemands, donc des solutions américaines, si jamais il y a une pénurie d'armes, pour continuer à livrer des armes à l'Ukraine ?

R - Merci, Madame. Sur votre premier point, le mécanisme qui est lancé aujourd'hui s'appuie sur le mécanisme existant de coordination dans le cadre de la protection civile. Et c'est un mécanisme que l'on utilise parce qu'il permet justement assez de souplesse pour pouvoir être immédiatement opérationnel, c'est ce que nous cherchions. Alors, comme il est souple, je ne peux pas exclure que, au-delà de la contribution des États et des organisations internationales, il nous permette de coordonner de l'aide privée d'entreprises ou de collectivités territoriales, mais pour l'heure, nous en étions à coordonner ce que les États et organisations internationales réunis aujourd'hui faisaient.

Non, Madame - je réponds peut-être lapidairement mais clairement à votre seconde question - les demandes ukrainiennes concernent des matériels dont nous ne disposerions d'ores et déjà et dont il convient, dans le dialogue qui est le nôtre, comme toujours, de voir si nous pouvons les mettre à disposition. Nous recherchons par ailleurs, vous le savez, des pays tiers qui auraient reçu un certain nombre d'armements d'origine française pour voir, en coopération avec ces pays - le cas du Danemark est connu - s'il est possible d'aller plus loin. Et pour ce qui est des livraisons d'armes anti-aériennes, de missiles, une partie a été faite, une autre est en cours et devrait prochainement arriver en Ukraine.

(...)

Merci à toutes et à tous. Je crois que c'est un beau succès, aujourd'hui. Comme vous voyez et comme le disait le Président, l'Ukraine n'est pas seule. J'ajoute à destination de vos confrères que la France n'est pas seule non plus, puisque nous étions plus de 70, aujourd'hui.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le14 décembre 2022