Texte intégral
Quelques mots seulement, parce qu'à l'heure où nous sommes, vous avez déjà entendu le Haut Représentant et la plupart de mes homologues, mais quelques mots quand même pour vous dire ce que nous attendons de ce Conseil Affaires étrangères. D'abord, vous savez que c'est en principe le dernier de cette année et le dernier avant le dernier Conseil européen de l'année. Et donc nous allons examiner toute une série de questions que les chefs d'État et de gouvernement examineront eux-mêmes.
En quelques mots simplement et si vous avez des questions, je répondrai volontiers à vos interrogations. Je voudrais souligner l'importance du dossier ukrainien qui demeure en haut de l'agenda. Nous allons bien sûr, États membres et institutions européennes, réaffirmer notre soutien à l'Ukraine, un soutien financier, économique, militaire car il le faut toujours, humanitaire, diplomatique. Et à cet égard, je veux vous rappeler que demain l'Ukraine et la France réunissent une conférence sur l'aide d'urgence à apporter au peuple ukrainien dont on voit qu'il souffre sous l'effet des coups portés par la Russie sur les infrastructures civiles, les infrastructures critiques ukrainiennes. Et tout cela vise à faire de l'hiver une arme de guerre, comme je le dis souvent. Donc, nos partenaires de l'Union européenne, la Présidente de la Commission et beaucoup d'autres pays, d'institutions internationales seront à Paris demain pour examiner comment mieux répondre aux besoins d'urgence de l'Ukraine, pour aider l'Ukraine et la population ukrainienne à passer l'hiver et puis pour mettre au point un mécanisme de coordination de nos actions de façon à être le plus efficace possible. Donc, un soutien dans la durée mais avec une importante conférence demain.
Un petit mot sur la Russie. Nous allons finaliser l'examen du 9ème paquet de sanctions. J'avais demandé au Conseil d'octobre, je crois, avec tous mes homologues d'ailleurs, que la Commission et le Haut Représentant étudient de nouvelles sanctions si la Russie devait poursuivre sa politique criminelle, c'est hélas le cas. Donc avec une dernière étape ce soir au Coreper, nous allons avancer dans ces sanctions qui seront tant sectorielles qu'individuelles.
Puis un autre dossier important aujourd'hui, c'est l'Iran. Vous verrez qu'il y aura des conclusions substantielles sur l'Iran, nous y avons beaucoup travaillé. L'Iran poursuit une politique de répression brutale, continue ses atteintes aux libertés fondamentales et depuis quelques jours, procède à des exécutions. Donc tout ceci, nous l'avons condamné, la France l'a fait, je l'ai fait moi-même, le Président de la République, nos partenaires le font. Et non seulement, nous devons continuer de condamner ces agissements mais nous adopterons aujourd'hui, comme nous l'avions dit, de nouvelles sanctions contre les auteurs de la répression, contre ceux qui violent les libertés fondamentales. Parallèlement, nous renforcerons le dispositif de sanctions contre ceux qui livrent des drones à la Russie laquelle les utilise en Ukraine pour lancer ses frappes et commettre ses crimes de guerre car je veux les qualifier de crimes de guerre.
Voilà pour l'essentiel mais il y a tant et tant d'autres choses.
Q - Plusieurs de vos homologues, ainsi que le Haut Représentant Borrell, ont exprimé leur vive préoccupation ce matin sur les soupçons de corruption portés au Parlement européen. Est-ce que c'est des préoccupations que la France partage ?
R - Ils ont raison. C'est une affaire sérieuse. Je ne la commenterai pas plus avant parce que la justice est saisie et vous avez vu qu'elle est active. Mais nous souhaitons évidemment que toute la lumière soit faite sur ce qui semble être particulièrement grave, oui.
Q - Et sur le paquet de sanctions contre la Russie, il semble y avoir un blocage, il n'est pas du tout sûr que ce soit approuvé au niveau du Conseil. Est-ce que ce blocage vous inquiète ? Est-ce que vous voyez une possibilité de le débloquer à court terme ou ça va s'enliser comme c'était déjà le cas pour le paquet précédent ?
R - J'ai été plus optimiste. J'ai cité le fait qu'il y avait une finalisation aujourd'hui à faire avec la dernière étape ce soir au Coreper sur des aspects techniques. Chaque détail est important, je suis bien d'accord avec vous mais je suis certaine que nous y arriverons et que d'ici ce soir, comme il le faut, pour faire pression sur la Russie, pour peser sur son effort de guerre, un nouveau train de sanctions sera adopté. Merci beaucoup.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 décembre 2022