Texte intégral
Monsieur le Premier ministre, cher Fumio,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs.
Je suis ravi, Monsieur le Premier ministre, de vous recevoir à Paris pour votre première visite en France dans vos fonctions actuelles, au moment où le Japon assume la présidence tournante du G7 et celle du Conseil de sécurité des Nations Unies. Nous étions, il y a quelques instants, ensemble sur le chantier de Notre-Dame de Paris pour admirer à la fois la progression des travaux et le savoir-faire français et évoquer également les défis conjoints qui sont les nôtres en la matière, et je voulais vous remercier du temps et de l’intérêt que vous avez porté à ce chantier important pour notre pays.
Vous avoir parmi nous aujourd’hui, c’est avoir la chance de pouvoir, une fois encore, évoquer de manière complète l’ensemble des sujets que nous partageons avec un partenaire d’exception comme vous. Et je le disais, dans un moment où vous exercez ces présidences ô combien stratégiques, mais dans un moment aussi où notre planète a à vivre des circonstances particulièrement exceptionnelles. D’abord, la guerre en Ukraine, et je veux ici vous remercier d’avoir, avec clarté et célérité, condamné la guerre menée par la Russie, pris des mesures contre ce pays même pour répondre à une agression inacceptable, soutenu l’Ukraine sur les plans financiers, économiques et humanitaires, accueilli des réfugiés ukrainiens et aidé l'Europe sur le plan énergétique en contribuant, entre autres, à l'approvisionnement en gaz du continent. Je veux ici vous dire notre véritable gratitude. Et nous allons continuer évidemment de poursuivre cette mobilisation, ce qui suppose, là aussi, ensemble, de pouvoir prendre en considération toutes les conséquences de cette guerre sur le plan énergétique, sur le plan alimentaire, sur le plan de la solidarité Nord-Sud.
Au-delà de la guerre en Ukraine, nos deux pays n'ont jamais manqué de se coordonner étroitement sur les grandes crises internationales ainsi que sur les questions de non-prolifération. Je pense en particulier à la situation en Iran, celle aussi en Corée du Nord, qui méritent la plus grande vigilance. Le Japon peut compter sur notre indéfectible soutien face aux violations flagrantes du droit international par Pyongyang.
Nous allons également poursuivre nos actions conjointes dans l'espace indo-pacifique qui est un partenaire de cette stratégie que la France, dès le printemps 2018, a mis sur pied avec une coordination très étroite avec vous-même et plusieurs autres dirigeants de la région, et l'Union européenne a ensuite suivi deux ans plus tard. À ce titre, je tiens à saluer l'ouverture, ce mois-ci d'un bureau consulaire à Nouméa, signe de la vitalité et de l'attractivité de nos territoires d'Outre-mer et de la cohérence de votre stratégie.
Enfin, dans la continuité de la COP 27 et du sommet du G20 de Bali, nous reviendrons également ce soir sur les initiatives nécessaires pour lutter contre le changement climatique et contribuer à la préservation de la biodiversité. Là aussi, nous avons un agenda commun et une étroite coordination. Pour faire face à tous ces sujets : les conséquences de la guerre, les déstabilisations créées, les conséquences aussi du changement climatique, nous aurons l'occasion d'organiser à Paris, dans la foulée du G7 d'Hiroshima, une conférence sur la refonte du partenariat Sud-Nord, et je souhaite pouvoir le faire de manière extrêmement étroite et coordonnée avec vous et en donnant au Japon un rôle tout particulier.
Cette action commune de la France et du Japon dans les enceintes multilatérales repose sur une solide relation bilatérale, capable de bâtir des partenariats dans les secteurs les plus stratégiques comme le nucléaire civil, les métaux critiques, l'espace, la défense, l'automobile, avec l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi. Et compte tenu des défis qui sont les nôtres sur tous ces sujets, nous aurons à cœur ce soir d'évoquer les partenariats existants, leur renforcement, mais aussi de nouveaux partenariats que nous souhaitons bâtir. Je serai évidemment incomplet sans mentionner les échanges culturels, éducatifs, universitaires et scientifiques parce qu'il y a, je dirais, dans nos deux pays une passion partagée pour la peinture, la sculpture, la littérature, l'architecture, le design évidemment, la science et beaucoup d'autres disciplines ; mais aussi une fascination réciproque qui a pu nourrir l'échange entre nos artistes, j'avais pu le mesurer il y a 4 ans de cela, à Tokyo et à Kyoto, avant de me rendre à Osaka. Et c'est aussi l'intensité de ces partenariats, de ces coopérations culturelles, scientifique que nous souhaitons pouvoir renforcer avec plusieurs idées nouvelles.
Monsieur le Premier ministre, cher Fumio, nous avons devant nous un agenda ambitieux. La chance d'avoir, avec un partenaire d'exception qu'est le Japon, une puissance qui a d'éminentes responsabilités cette année. Et je souhaite que nos discussions de ce soir et nos travaux nous permettent d'envisager des coopérations renforcées tant sur le plan multilatéral que sur le plan bilatéral. En tout cas, merci d'être là ce soir en ce début d'année et permettez-moi de saisir cette occasion pour vous présenter à titre personnel tous mes vœux, à vous et votre famille, et présenter à l'ensemble du peuple japonais tous les vœux du peuple français pour l'année qui s'ouvre.