Texte intégral
Monsieur le chargé d'affaires,
Monsieur le consul général,
Madame et Messieurs les conseillère et conseillers des Français de l'étranger,
Mesdames et Messieurs les conseillères et conseillers du commerce extérieur de la France,
Mesdames et messieurs les membres du consulat, de nos opérateurs - Business France, Campus France, Atout France - membres de Proparco, de la chambre de commerce France-Brésil, du Lycée Pasteur, de l'Alliance française de São Paulo,
Chers amis brésiliens, chers compatriotes,
Quelques mots pour vous dire ce que je suis venir faire ici au Brésil, pour vous dire l'ambition qui est la nôtre avec ce nouvel élan, un mois après l'entrée en fonction du président Lula et le retour du Brésil sur la scène internationale.
Je me réjouis d'être parmi vous aujourd'hui à São Paulo, après ma visite, avant-hier soir et hier à Brasilia, où j'ai pu rencontrer les autorités brésiliennes. J'ai eu l'honneur d'être reçue par le président Lula. J'ai eu une longue session de travail et un déjeuner délicieux avec mon homologue, le ministre des affaires étrangères, Mauro Vieira, et j'avais bien commencé la journée avec un entretien avec Marina Silva, à qui j'ai imposé un entretien de travail le jour de son anniversaire.
Le Brésil paraît parfois loin de la France, même si nous sommes des pays frontaliers par la Guyane, la plus longue frontière terrestre de la France. Mais ce sont, grâce à vous, deux pays qui sont unis par une longue tradition d'échanges humains, économiques, culturels, commerciaux... Et intellectuels. Nous avons l'ambition de travailler sur les terrains de l'éducation, de la recherche scientifique, qui présentent de grandes potentialités ici. Pour revenir à nos grandes ambitions, je n'étonnerai personne en disant que l'élection du président Lula nous offre la possibilité de donner à notre relation une nouvelle impulsion. Et grâce à cette configuration politique plus favorable, des possibilités de coopération elles-mêmes plus favorables.
Le Président de la République avait reçu Monsieur Lula, en novembre 2021. Depuis l'élection du président Lula, ils se sont parlés à deux reprises et il a exprimé sa volonté, son ambition de relancer un partenariat stratégique entre nos deux pays, un partenariat qui redevienne digne de notre histoire et de notre amitié. Un partenariat à la hauteur également de ce que le Brésil et la France peuvent faire ensemble, au service de la stabilité internationale, d'un dialogue renforcé entre le Nord et le Sud, et pour la défense des biens publics mondiaux. Hier, Mme Silva me décrivait les grandes priorités du gouvernement : environnement, lutte contre le changement climatique, une mondialisation plus équitable, la lutte contre les inégalités. Et je crois que dans toutes ces priorités, les Français se reconnaîtront et verront que le Brésil est un partenaire dans tous ces combats.
L'objectif de mon déplacement à la demande du Président de la République, est de contribuer à ouvrir dès maintenant une nouvelle page de notre histoire commune pour relever ensemble les nombreux défis du monde contemporain. Dans une période instable, je dirais même dangereuse, troublée, désordonnée, fragmentée, périlleuse, le Brésil et la France sont deux pays attachés à leur souveraineté, bien sûr, mais également attachés à la coopération internationale, aux progrès du multilatéralisme, au respect mutuel. Nous aurons à cœur de nous appuyer sur le Brésil pour défendre l'ordre international basé sur la règle de droit et les principes fondamentaux de la charte des Nations Unies, ceux qui permettent à la communauté internationale de vivre dans la stabilité et dans une relative paix.
Les échanges que j'ai eus hier avec le président Lula, avec mon homologue et avec la ministre de l'environnement confirment que l'ambition de la France est une ambition partagée par le Brésil. Et c'était utile de le voir, de le vérifier sur place, d'encourager les autorités brésiliennes et leur dire que nous étions prêts à nous réengager, à redonner une nouvelle impulsion à notre relation, à rebâtir cette relation qui avait pu perdre en qualité ces quelques dernières années. Si tout va bien, et nous y travaillons, comme y travaillent l'ambassade et le consulat, l'année 2023 sera marquée par une nouvelle phase. Une invitation a été adressée au président Lula à se rendre en France pour un déplacement. Cette invitation lui a été remise lors de son installation par le ministre délégué, Olivier Becht. C'est une invitation au sommet sur la réforme du système de financements internationaux qui aura lieu à Paris les 22 et 23 juin prochains. Le Brésil peut être un participant très utile à cette réunion. Et réciproquement, j'ai reçu hier de la part du président Lula une lettre adressée au président Macron l'invitant à venir au Brésil sans doute pour ce sommet sur l'Amazonie qu'il ambitionne de tenir cette année à une date non encore fixée, c'est certainement l'un de ses projets phare pour cette année 2023.
Au-delà de ces échanges politiques prometteurs et sur lesquels nous aurons comme objectif d'avancer cette année, avec une visite dans chaque sens, cela serait un beau symbole, je voulais vous rencontrer, vous qui êtes les artisans quotidiens de cette relation, des liens particulièrement forts ici, dans cet Etat de São Paulo fort de 46 millions d'habitants. Le gouverneur me recevait ce matin et me rappelait qu'il avait été élu par 33 millions d'électeurs. Nos liens économiques et nos liens humains sont forts ici à São Paulo, c'est le cœur économique et financier du Brésil, c'est le lieu d'implantation de beaucoup de nos entreprises, et de beaucoup d'entre vous qui êtes ici aujourd'hui. Avec le gouverneur, nous avons pu prendre la mesure de toutes les possibilités de coopérations qui existent. Elles sont déjà réelles. Les entreprises n'ont pas trop soufferts, je pense, des 4 dernières années. Mais il veut lui aussi développer de nouvelles relations, de nouveaux secteurs, au-delà de la lettre d'intention qui avait été signée il y a 2 ans. On évoque traditionnellement les secteurs de la recherche scientifique, de la biotech, l'éducation, les services urbains...
Nous sommes le 1er employeur étranger au Brésil. Nous sommes le 3ème investisseur étranger, mais on peut encore monter quelque marche, ce que je disais hier à mes hôtes brésiliens. Plus de 1000 entreprises françaises sont présentes au Brésil et largement les deux tiers ont leur siège, ici, dans l'Etat de São Paulo. C'est un beau témoignage des relations qui nous unissent, des relations de confiance, des relations durables également puisque nos entreprises sont ici depuis longtemps. Et je veux devant vous former le vœu que nos relations connaissent à la faveur de ce nouveau contexte un essor significatif. Vous pouvez compter sur mon engagement, sur celui du gouvernement français, sur celui du Président de la République, tout comme nous comptons sur vous pour y arriver.
Je veux avant de conclure remercier le travail de tous les acteurs de la "Team France Export" qui œuvrent au resserrement de nos relations économiques avec le Brésil :
- je veux en particulier citer le comité Brésil des conseillers du commerce extérieur, hommage leur soit rendu, qui travaille en étroite coopération avec le service économique régional de l'ambassade et Business France ;
- je veux citer aussi la chambre de commerce France-Brésil, qui conduit actuellement un ambitieux plan de réforme en bonne liaison avec l'ambassade ;
- je veux également saluer l'AFD, représenté ici à São Paulo par sa filiale Proparco, sa filiale dédiée au secteur privé, particulièrement adaptée ici, et qui nous aide à promouvoir l'agenda français au Brésil en matière de lutte contre le changement climatique et les inégalités, deux thèmes importants pour le nouveau gouvernement ;
- je mentionne enfin la communauté French Tech de São Paulo, labellisée comme telle en 2019, qui épaule efficacement toutes les startups françaises qui tentent leur chance, souvent avec succès puisque c'est le premier écosystème technologique d'Amérique latine.
Sur les plans culturel, scientifique et universitaire, nous demeurons parmi les tout premiers partenaires du Brésil. Nous devons maintenir la qualité de cette coopération, et même faire plus, vous le disiez Monsieur le consul général, ce que vous aviez pu faire en un an pour former un certain nombre de professeurs à la langue française et en témoignera la signature prochaine d'un accord qui permettra la création d'un Institut Pasteur de São Paulo. Le gouverneur se rend à Paris prochainement pour le finaliser. Et dans l'autre sens vous attendez la visite début mars du président-directeur général du CNRS, Monsieur Petit, pour renforcer notre coopération avec l'Université de São Paulo. Je devrais dire l'excellente Université de São Paulo.
Nous avons également évoqué ce matin la francophonie, c'est une priorité de notre diplomatie, pour que notre langue demeure une langue de communication mais aussi pour que l'on pense les uns et les autres le monde, non pas d'une façon univoque, mais d'une façon plurielle, plus riche. On défend toujours le multilinguisme pour défendre la francophonie, et vice-versa. Je salue ceux qui œuvrent à l'enseignement du français :
- enfin, je salue l'alliance française de São Paulo, une des plus importantes d'Amérique latine, je sais que pendant la pandémie vous avez réussi à garder le cap, tout digitalisant votre offre éducative, comme on le fait un petit peu partout, mais vous avez réussi.
- hommage aussi au lycée Pasteur qui fête son centenaire cette année. J'adresse tout mon soutien au Proviseur et la communauté éducative en les remerciant des efforts réalisés pour donner de l'ampleur au lycée français dans le contexte de concurrence internationale dont on sait qu'elle est accrue. Je rappelais ce matin au gouverneur que le Français, c'est aussi une compétence et un facteur d'employabilité. Je le dis devant vous qui représentez pour nombre d'entre vous des entreprises françaises au Brésil, avoir du personnel, des cadres, des employés qui parlent français, vous en avez besoin, et ils ont donc besoin de la langue française.
Mesdames et Messieurs, chers amis, je sais qu'une bonne gastronomie à la hauteur de notre ambition nous attend, sans plus attendre, je vous propose d'y goûter, de nous retrouver, de boire un verre et de célébrer l'amitié entre la France et le Brésil.
Vive la France, vice l'amitié franco-brésilienne. Merci à tous.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 février 2023