Texte intégral
SONIA MABROUK
Bienvenue sur Europe 1 et bonjour Agnès PANNIER- RUNACHER !
AGNES PANNIER-RUNACHER
Bonjour Sonia MABROUK.
SONIA MABROUK
Alors, je ne le savais pas, on était encore en campagne présidentielle hier, c’était un discours de campagne du Président ou du candidat ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Moi, je crois que c’était surtout un discours de vérité et un discours de courage et un discours qui trace un cap et je crois que c’est ce qu’on attend d’un président de la République, c’est de tracer un cap, de tracer les priorités sur lesquelles il souhaite travailler en s’appuyant sur ce qu’il a entendu des Français et lorsque le Président propose par exemple de travailler sur le travail, c’est un sujet qui est remonté très fortement dans toutes les concertations que nous avons pu avoir et qui est lié d’ailleurs au sujet des retraites puisque l’inquiétude derrière le fait de travailler plus longtemps, c’est : est-ce que je serai capable de travailler plus longtemps, moi qui ai un travail pénible, un travail où je dois porter des charges, où j’ai le sentiment de m’épuiser et je me rapproche de l’âge fatidique, est-ce que je saurai travailler plus longtemps ?
SONIA MABROUK
On va en parler mais sur l’ensemble de l’allocution, Agnès PANNIER-RUNACHER, le Président hier, deux minutes qui ont été consacrées justement à la réforme des retraites qui a provoqué une contestation, rappelons-le, de trois mois, deux petites minutes pour reconnaître une colère et puis s’en va, la page est tournée pour le Président mais l’est-elle pour les Français selon vous ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Je crois que le Président l’a dit très directement, c’est-à-dire qu’il est parfaitement conscient que c’est une mesure impopulaire et prendre une mesure impopulaire parce que c'est une réforme profonde, c'est une réforme, je crois qu'on l'a suffisamment dit, qui vise quand même à sauver notre système de retraite et on y tient tous beaucoup à ce système de retraite et les faits sont têtus, le nombre de centenaires est en train d'augmenter très fortement c'est une très bonne chose mais derrière ça veut dire que les actifs doivent financer plus de retraites. Donc ce sujet-là il existe ; il met en oeuvre la mesure jusqu'au bout mais néanmoins il accueille l'impopularité de cette mesure et il rebondit. On ne peut pas rester dans l'immobilisme quand le monde continue à avancer !
SONIA MABROUK
Bien mais ces 100 jours pour se relancer, 3 grands chantiers qui ont été annoncés - le chantier du travail, celui de la justice et de l'ordre républicain, le progrès - également mais ce n'est pas comme si vous n'étiez pas au pouvoir depuis des années, on aurait dit vraiment un discours de campagne, un programme, que ne l'avez-vous fait avant ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Je crois surtout qu'il redonne du sens à l'action politique et qu'il effectivement réaffirme des priorités sur lesquelles nous travaillons, nous allons continuer à travailler.
SONIA MABROUK
Mais qui sont évidentes, heureusement, le régalien, des grands sujets, le travail, faut-il le rappeler, ça quand on est au pouvoir ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Oui c'est très important parce qu'il faut donner du sens à l'action politique.
SONIA MABROUK
Il y a encore du sens ? Hier , est-ce que les mots du Président avaient encore …en tous les cas, est-ce qu'ils étaient audibles pour une partie des Français qui s'inquiètent pour l'inflation, pour le pouvoir d'acheter et même de vivre pour certains tout simplement ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Je crois que les Français, ils attendent surtout des solutions aujourd'hui et effectivement, il est important que le président de la République trace la route et formule les priorités sur lesquelles il propose aux syndicats, aux organisations professionnelles, aux élus de travailler.
SONIA MABROUK
Laurent BERGER dit qu'il n'y a rien de concret, Marine LE PEN affirme que le Président tourne le dos aux Français etc. etc., je pourrais vous faire la liste de vos opposants !
AGNES PANNIER-RUNACHER
J'ai écouté avec beaucoup d'intérêt ce que disait …
SONIA MABROUK
Ah vous avez trouvé !
AGNES PANNIER-RUNACHER
… Laurent BERGER et donc effectivement il formule une première parole et on n'est pas étonné lorsqu'on est dans une forme d'opposition, on ne s'attendait pas à ce qu'il y ait des applaudissements et néanmoins, il commence à discuter en fait ; il parle de … tout est ouvert …
SONIA MABROUK
Vous avez vu une main tendue, vous ?!
AGNES PANNIER-RUNACHER
Moi, j'ai vu quelqu'un qui disait qu'il y a un délai de décence …
SONIA MABROUK
Il vous faut peu en ce moment !
AGNES PANNIER-RUNACHER
Il y a un délai de décence mais néanmoins est-ce que le Président est prêt à aller jusqu'au bout sur les conditions de travail, à parler organisation du travail ? Donc en fait on voit qu'il y a du grain à moudre dans la négociation.
SONIA MABROUK
Vous pensez qu’après le 1er mai, il y aura peut-être cette reprise du dialogue ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Et très clairement, c’est ce que nous appelons de nos voeux et pourquoi ? Parce que ce sont des sujets très concrets pour les Français : l'organisation du travail, le travail des seniors, la question du traitement de la pénibilité sont des sujets qui sont essentiels mais sur le registre de l'école, lorsque le Président parle de remplacer les professeurs absents enfin vous, moi tous en tant que parents nous vivons ça avec inquiétude. Et c'est essentiel et ce sont des solutions concrètes, on est connecté au terrain !
SONIA MABROUK
Mais Agnès PANNIER-RUNACHER, vous dites concret mais je vais vous évoquer quelques phrases hier " changer la vie des habitants des quartiers les plus difficiles ", bien ! " L'école va changer à vue d'oeil ", bien, quel beau catalogue de bonnes intentions, diront certains ; que répondez-vous à cela ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Moi, je réponds solutions concrètes sur le terrain. Je vous donne des exemples ; sur les services publics qu’il a évoqués justement comment rendre la vie plus facile aux habitants des quartiers les plus difficiles ? Eh bien, nous mettons des maisons de service public sur le terrain, nous rouvrons des services publics, nous permettons aux gens de pouvoir avoir accès à une école qui fonctionne, à des services de santé qui les accueillent aujourd'hui. Les questions des déserts médicaux, elle me remonte sur le terrain. Moi, j'habite à Lens au coeur du bassin minier et les gens sont inquiets, inquiets sur la difficulté à trouver des médecins, eh bien, nous apportons des réponses sur ce sujet-là et là aussi nous sommes dans des solutions concrètes.
SONIA MABROUK
Encore une question sur votre méthode, combien de fois a-t-on entendu qu’on promette plus d'écoute et moins de verticalité ? Combien de fois le Président a-t-il promis de se réinventer ? A force de se réinventer, on redevient le même !
AGNES PANNIER-RUNACHER
Vous savez, Sonia MABROUK, on peut entendre ce que disent les oppositions mais moi je suis ministre depuis presque 5 ans maintenant ; j'ai passé 4 textes de loi, trois dans un contexte où je n'avais pas la majorité et ces textes, je les ai co-construits, le texte sur l'accélération des énergies renouvelables, le texte sur l'accélération du nucléaire, le texte sur les mesures d'urgence pour le pouvoir d'achat, ce sont des textes que j'ai construits avec des oppositions.
SONIA MABROUK
Oui ça c'est important.
AGNES PANNIER-RUNACHER
Et sur lesquels nous avons obtenu de très larges majorités.
SONIA MABROUK
Depuis, il y a la rupture avec la réforme des retraites ; avec quelle majorité vous allez encore travailler ? Grand point d'interrogation ! Hier alors pas de première piste donnée par le Président !
AGNES PANNIER-RUNACHER
Je vais vous donner un exemple, le texte sur le nucléaire, il a été adopté deux heures après le 49 3. C’est pour vous dire que ce travail de fond que font chacun des ministres en allant voir les députés de notre majorité mais également des oppositions, en travaillant au Sénat, en construisant des chemins, il existe et nous l'avons déroulé, c'est plus d'une vingtaine de lois qui ont été adoptées depuis le début du quinquennat et certaines l'ont été après le 49.3, après les tensions sur les retraites, après le dépôt du recours devant le Conseil constitutionnel, ce qui montre qu’en fait fondamentalement nous avons besoin collectivement d'avancer, nous avons besoin collectivement d'apporter des solutions concrètes aux Français. Nous avons traversé des crises mondiales majeures, la crise du Covid, la crise de l’énergie et nous devons faire nation ensemble et c'est ce que propose le président de la République.
SONIA MABROUK
Justement, on va parler, Agnès PANNIER-RUNACHER, plus précisément de vos dossiers d'importance. Sur le nucléaire, dont il a été peu question hier mais c'est évidemment un grand chantier, l'Allemagne a acté de la sortie du nucléaire, le pays a fermé les 3 derniers réacteurs encore en activité ; la France s'inquiète, c'est tout à fait normal, d'une relance de l'énergie fossile comme le charbon pour compenser le nucléaire, est-ce qu'en somme, Madame la Ministre, l'Allemagne peut ruiner tous les efforts européens à eux seuls ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
L'Allemagne s'engage à baisser ses émissions de gaz à effet de serre et à développer des énergies renouvelables alternatives à ses réacteurs nucléaires ; j'en accepte l'augure, je ne peux pas demander à l'Allemagne de ne pas faire ses propres choix énergétiques alors que je le réclame, moi, pour mon propre pays et que depuis maintenant 4 ans, je me bats pour que le nucléaire ne soit plus un gros mot au niveau européen et pour accumuler des victoires, que ce soit sur la taxonomie …
SONIA MABROUK
On va y venir !
AGNES PANNIER-RUNACHER
… sur la directive « renouvelables » ou sur …
SONIA MABROUK
Mais sur l'Allemagne précisément est-ce que vous croyez vraiment puisque l'Allemagne assure que cette hausse du charbon ne sera que temporaire et qu'ils fermeront toutes leurs centrales à charbon d'ici 2038 est-ce qu'il faut le croire, Agnès PANNIER-RUNACHER, alors que le charbon représente outre-Rhin, je crois, c'est un tiers de la production de l'électricité ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
C'est un petit peu moins d'un tiers mais vous avez raison, le charbon en France c'est moins de 1% de notre production énergétique et en Allemagne c'est un pourcentage qui est beaucoup plus important. Donc moi je crois à une chose : chaque pays doit être maître de sa production énergétique mais nous avons une responsabilité collective et au regard de celle que pose cette responsabilité collective, il faudra qu’on assume que chacun tient sa trajectoire.
SONIA MABROUK
Là, vous le dites presque … La France le dit à l’Allemagne, on peut parler ouvertement à nos partenaires ….
AGNES PANNIER-RUNACHER
La France le dit très directement à l’Allemagne et la France …
SONIA MABROUK
Alors que lui dites-vous ce matin ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
La France a la même trajectoire de développement des énergies renouvelables que l'Allemagne, exactement la même depuis 10 ans. Simplement nous, nous n'ignorons pas que le nucléaire c'est aussi une énergie qui permet de gagner la bataille contre …le climat et nous ne nous coupons pas un bras ; c'est cette ligne que nous tenons.
SONIA MABROUK
Donc l’Allemagne se coupe un bras en ce moment !
AGNES PANNIER-RUNACHER
…au niveau de l'Union européenne, au niveau du G7 et au niveau national.
SONIA MABROUK
Est-ce que l’Allemagne se coupe un bras pour vous et vous, vous discutez avec ces responsables allemands ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
C’est un choix de l’Allemagne, ça leur met plus la pression pour développer les énergies renouvelables, pour développer du stockage, pour développer des énergies pilotables alors qui sont plus difficiles dans le monde du renouvelable, c'est exact, c'est leur choix, je dirais, en tant que peuple souverain et ça, ça doit être respecté et c'est respectable mais, en revanche, ils seront très regardés pour être au rendez de leur baisse d’émission de gaz à émission à effet de serre.
SONIA MABROUK
Pour ne pas devenir le premier pollueur d'Europe, c'est de ça dont on parle aujourd'hui !
AGNES PANNIER-RUNACHER
Et je crois qu'il y a d'autres pays qui ont également des efforts à faire dans ce domaine et c'est un effort collectif et je veux redire quand même une chose, c’est qu'au niveau européen, nous sommes le continent qui menons les transformations les plus fortes. Donc il faut aussi savoir prendre de la hauteur et regarder d'autres émetteurs de gaz à effet de serre au plan international qui n'ont pas les trajectoires de baisse que connaît aujourd'hui l'Allemagne. Donc chacun doit faire son travail. Moi, j'accepte que l'Allemagne fasse ses choix énergétiques ; en revanche dans notre responsabilité collective, il faudra bien mesurer s'ils sont au rendez-vous comme nous devrons être - je le dis avec beaucoup d’humilité - comme nous devrons être au rendez-vous également.
SONIA MABROUK
Bien sûr alors donc il y a quand même maintenant une ligne de fracture - encore une, certains diront - avec l'Allemagne, est-ce qu'on a des alliés une forme de coalition pronucléaire en Europe ? On parle d'une dizaine, voire d'une douzaine de pays, est-ce que c'est le cas ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Oui tout à fait je crois que, je le disais à l’instant, on est passé d’un moment où le mot nucléaire était impoli au niveau européen à ce qu'a réussi à bâtir le président de la République et moi-même et d'autres en tant que ministres de l'Energie, c'est-à-dire à faire du nucléaire une énergie qui est reconnue comme un levier important pour la lutte contre le changement climatique. On est 14 pays sur 27 à vouloir prolonger nos réacteurs nucléaires et 7 de ces pays vont investir dans de nouveaux réacteurs nucléaires. Et je reviens du G7 au Japon et là encore, 6 des pays du G7 se sont mis ensemble pour reconnaître d’abord …
SONIA MABROUK
Ce sont des intentions ou c'est écrit noir sur blanc sur un … ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
C’est très concret, c'est un accord que nous avons signé.
SONIA MABROUK
Alors dites-nous qui est concret !
AGNES PANNIER-RUNACHER
Ce qui est concret, c'est d'abord, un, dans la déclaration du G7 de reconnaître le nucléaire, c'est une des premières fois, comme une énergie qui permet de lutter contre le réchauffement climatique ; deux, de s'engager à accompagner les pays qui sont aujourd'hui dépendants de la Russie sur le nucléaire pour leur permettre d'avoir des alternatives et la France a évidemment des propositions à faire sur ce sujet. Nous sommes, nous, totalement indépendants de la Russie et nous pouvons accompagner notamment des pays d'Europe de l'Est qui ont construit leur nucléaire au temps soviétique et qui, du coup, ont encore des liens importants. Et puis la troisième chose, c'est de faire travailler ensemble nos autorités de sûreté nucléaire précisément pour aller plus vite et définir les cadres des innovations nucléaires …
SONIA MABROUK
Tout ça est écrit noir sur blanc à l’issue du G7 ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Tout ça est déclaré ou écrit noir sur blanc soit dans le cadre du G7 soit dans le cadre de cet événement que nous avons fait en marge avec le Canada, les Etats-Unis, le Japon et l’Europe pour ne citer que …
SONIA MABROUK
Agnès PANNIER-RUNACHER, tout cela arrive au moment où notre pays s'apprête à lancer la construction d'un nouveau parc d'au moins 6, peut-être même la probabilité de 14 réacteurs nucléaires …
AGNES PANNIER-RUNACHER
Et peut-être même plus !
SONIA MABROUK
… et peut-être même plus EPR 2, un projet titanesque qui va engager notre filière nucléaire et il y a eu le rapport de la commission d'enquête parlementaire sur le nucléaire qui a pointé les errements dans notre pays, une perte conséquente de souveraineté énergétique et même un gâchis français. Avec tout ce retard est-ce qu'on va arriver à lancer un tel chantier titanesque ? Est-ce qu'on est encore capable aujourd'hui ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Oui on est capable ; la filière nucléaire, c'est 220 000 professionnels dont le niveau d'excellence est reconnu au plan international.
SONIA MABROUK
Beaucoup sont partis parce qu'on les a découragés pendant de nombreuses années !
AGNES PANNIER-RUNACHER
Quand vous êtes ingénieur nucléaire, vous quittez rarement le bateau et c'est un métier de passion.
SONIA MABROUK
Vous ne quittez pas le bateau France mais vous pouvez aller à l'étranger vendre vos compétences !
AGNES PANNIER-RUNACHER
C’est un métier de passion et aujourd'hui nous réengageons un des projets industriels les plus importants de ce siècle pour la France donc de ce XXIème siècle ; c'est un projet qui va prendre 15 ans pour la construction du premier réacteur, des réacteurs qui sont appelés à être présents, à fonctionner 60 ans. Donc ce sont des projets de l'ordre de 75 ans, vous voyez que ce sont des projets qui vont porter sur l'ensemble de ce XXIème siècle, c'est des opportunités massives de développement économique, des dizaines de milliers d'emplois, nous allons recevoir le rapport de la filière qui va très précisément nous dire combien de tuyauteurs, combien de soudeurs, combien de chaudronniers, combien d'ingénieurs pour réaliser ce projet et au mois de mai, je réunirai l'ensemble des ministres qui font partie de ce mouvement nucléaire avec la Commission européenne pour faire le point sur l'ensemble des projets européens puisque vous évoquiez les 6 réacteurs français, les 6 premiers réacteurs français mais vous en avez qui sont également en projet en Pologne, en Tchéquie, aux Pays-Bas, en Suède ; donc c'est une reconstruction de filières qui est en train de se faire et ce mouvement-là est en soi un facteur de confiance parce que ça va permettre d'atteindre vite la taille critique et de créer les compétences et la chaîne industrielle pour soutenir notre pays. C’est l'indépendance énergétique ; c'est aussi du pouvoir d'achat pour les Français.
SONIA MABROUK
Un chantier du siècle, on vous entend Agnès PANNIER-RUNACHER ! Ça dépasse les 100 jours ! On n'est pas dans les 3 grands chantiers annoncés hier !
AGNES PANNIER-RUNACHER
Ce sont des chantiers de long terme !
DIMITRI PAVLENKO
On en parlera au XXIIème siècle encore !
SONIA MABROUK
Merci, merci à vous ! Pas avec moi !
DIMITRI PAVLENKO
Merci Sonia MABROUK ! Merci Agnès PANNIER-RUNACHER ! Oui, oui pas avec vous forcément ni avec moi non plus !
Source : Service d’information du Gouvernement, le 19 avril 2023