Texte intégral
DELPHINE SEVENO
Dans un instant, France Bleu Armorique accueille Bérangère COUILLARD, secrétaire d’Etat à l’écologie.
VALENTIN BELLEVILLE
Bonjour, Bérangère COUILLARD.
BERANGERE COUILLARD
Bonjour Valentin BELLEVILLE.
VALENTIN BELLEVILLE
On va parler recyclage des déchets plastiques avec vous ce matin. Mais avant cela, la contestation des opposants à la réforme des retraites se poursuit. Vous n’avez pas eu de casseroles ce matin en arrivant chez nous, mais tout de même, chaque déplacement est ponctué de casseroles. Vous allez tenir combien de temps avec ces casseroles en vous déplaçant ?
BERANGERE COUILLARD
Ecoutez, on tiendra jusqu’au bout du mandat parce qu’il n’y a pas de raison de ne pas aller en visite sur le territoire je suis aujourd’hui à Rennes pour une concertation, vous l’avez dit, sur la gestion des déchets. Il y aura peut-être des casseroles, sûrement des casseroles, mais ils ne m’empêcheront pas de parler avec les acteurs. C’est embêtant, ce n’est pas tant pour moi, c’est surtout pour les acteurs que je rencontre. Il y a la nécessité de discuter de la gestion de nos déchets. Je viens aujourd’hui, ce matin, à Rennes parce que c’est moi qui a lancé la concertation nationale avec des concertations sur les territoires et je continuerai à le faire sur tous les sujets qui occupent mon portefeuille.
VALENTIN BELLEVILLE
Vous avez un mot, tout de même, pour ces manifestants qui restent à l'entrée des studios de radio notamment quand il y a des ministres qui viennent avec des casseroles, vous restez sourd comme le Gouvernement semble l'être ?
BERANGERE COUILLARD
Ecoutez, pour tout vous dire, j'ai même proposé un temps de dialogue avec eux. Il est difficile de le reconnaître parce qu'ils ne se sont pas des syndicats. Ce sont des des groupes, donc, en fait, j'ai simplement proposé d'organiser un temps d'échange s'ils le souhaitaient, plutôt que d'avoir des casseroles. Pour l'instant, je n'ai pas de retour de leur part.
VALENTIN BELLEVILLE
Vous êtes donc à Rennes pour parler recyclage des déchets plastiques. Vous voulez mettre en place un système de consigne de bouteilles en plastique. Comment ça va fonctionner ? A partir de quand ?
BERANGERE COUILLARD
Alors, ce n'est pas tout à fait ça, c'est ouvrir une concertation sur la gestion de l'ensemble de nos déchets et particulièrement sur les emballages plastiques ménagers. Et oui, il y a aussi les bouteilles plastiques qui comprend un tiers, en fait, des emballages plastiques ménagers. Et donc, l'idée, c'est d'ouvrir la concertation pour savoir comment on peut faire mieux parce qu'en fait, aujourd'hui, on n'est pas au résultat. Dans tous les cas, on doit atteindre par exemple 55% de collecte et de recyclage de l'ensemble des emballages plastiques ménagers dont 90% de recyclage bouteilles d'ici 2029. Et si on continue sur cette trajectoire, on n’en sera pas au résultat. Et donc, moi, j'interroge l'ensemble des acteurs et particulièrement les collectivités qui semblent opposés à la mise en place de la consigne. C'est comment on fait pour atteindre nos objectifs. La consigne est un des leviers, pas l'ensemble évidemment des solutions, pour atteindre nos objectifs, mais je pose la question de la consigne comme les d'autres leviers qui peuvent être également activé.
VALENTIN BELLEVILLE
Le principe de la consigne bouteilles plastiques c'est d'abord de payer plus cher. Ça va coûter combien consommateurs ?
BERANGERE COUILLARD
Ça peut être simplement quelques centimes. Ça peut être dix à un euro, dix centimes à un euro, ça dépend, en fait, mais c'est vrai que plus c’est important, plus les Français, ce sont des sondages qui le disent, plus français sont prêts à revenir pour déposer leurs bouteilles dans les solutions de récupération. Donc après, l’idée c’est de réfléchir ensemble. Ce qui pose aujourd’hui problème, particulièrement pour ceux qui sont opposés pour les collectivités, c’est surtout l'aspect financier ; c'est qu'ils ont peur de perdre la matière plastique. Moi, je dis " discutons ensemble " ? C'est pour ça d'ailleurs qu’il y a cette concertation qui se terminera courant juin.
VALENTIN BELLEVILLE
Quelques centimes donc par bouteille a priori. Quelques centimes multipliés par des dizaines, des centaines de bouteilles par an, ça va faire beaucoup à la fin de l'année. Les Français se serrent déjà beaucoup la ceinture ces derniers temps. Vous pensez qu'ils sont prêts à ajouter des frais à leurs frais ?
BERANGERE COUILLARD
Alors, écoutez, ce n'est pas une baisse du pouvoir d'achat, compte tenu que quand vous achetez un peu plus cher, de quelques centimes, votre bouteille ; vous venez la ramener dans un magasin qui vous permet de récupérer exactement la somme.
VALENTIN BELLEVILLE
Mais c'est eux qui financent à la base.
BERANGERE COUILLARD
Bien sûr. Mais en fait, ils récupèrent directement le montant vu qu’ils viennent ramener leurs bouteilles. Donc pour le coup, vous c'est indolore, si vous voulez, sur le pouvoir d'achat mais c'est surtout, et je tiens à le dire, un geste citoyen.
VALENTIN BELLEVILLE
Bérangère COUILLARD, vous qui êtes secrétaire d'Etat chargée de l'écologie. L'UFC Que Choisir dénonce ce projet ; un contresens dans la lutte pour la réduction de plastique, selon l'association. Vous proposez de recycler davantage mais on va continuer à créer toujours autant de plastique finalement. Pourquoi ne pas concentrer l'effort sur la fin du plastique, la sortie du plastique ?
BERANGERE COUILLARD
Alors, je suis très surprise de cette réaction parce qu’en fait, évidemment, il y a davantage collecter et recycler mais c'est aussi baisser la production de plastique. L'objectif, on ne l’a pas oublié ; on a l'interdiction des plastiques à usage unique à horizon 2040. Et d'ailleurs, juste après votre émission, je vais voir une entreprise d'économie sociale et solidaire qui fait donc du réemploi de bouteilles de verre. Il s'appelle LA FEUILLE D'ERABLE et donc, évidemment, on s'intéresse à toutes les solutions qui permettent de réduire la production de plastique mais aussi de mieux coller et mieux recycler. Encore une fois, nous sommes, pour les bouteilles plastiques, à 60%. Si cette matière est si intéressante pour les collectivités, pourquoi ne les collectent-elles pas mieux ?
VALENTIN BELLEVILLE
Mais en tout cas, la fin de la bouteille en plastique ce n'est pas pour maintenant. Le passage au verre n'est pas encore dans les faits ?
BERANGERE COUILLARD
Ecoutez, on travaille à cela. Bien sûr qu'il y a beaucoup de solutions, on est en train de réduire un certain nombre d'emballages. On a enlevé un certain nombre de plastiques notamment autour des fruits et légumes, tous les plastiques qu'on considère inutiles : pailles, gobelets etc... On continue cette trajectoire avec l'application de la loi anti-gaspillage. C’est ma mission et donc je m'y attèle, c'est ça que je suis à Rennes ce matin.
VALENTIN BELLEVILLE
Merci beaucoup Bérangère COUILLARD. Vous qui êtes secrétaire d'Etat chargée de l'écologie d’être venue sur France Bleu Armorique ce matin. Bonne journée.
BERANGERE COUILLARD
Merci.
Source : Service d’information du Gouvernement, le 15 mai 2023