Déclaration de Mme Laurence Boone, secrétaire d'État chargée de l'Europe, sur les relations entre l'Union européenne et l'Ukraine, Poznan (Pologne) le 12 mai 2023.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Conférence de presse des ministres chargés de l'Europe du Triangle de Weimarainsi que de la vice-Première ministre ukrainienne chargée de l'intégration européenne et euro-atlantique, Mme Olga Stefanichyna

Texte intégral

Dzie? dobry, bardzo si? ciesz?, by? z wami tutaj [Traduction : Bonjour, je suis très heureuse d'être avec vous ici aujourd'hui.]

Merci, Szymon, pour cette invitation et pour votre accueil ici, ainsi que pour la bonne organisation de cette réunion en format Weimar. Merci également, Olga, de nous avoir rejoints.

Je suis particulièrement émue d'être ici aujourd'hui parce que 25 ans se sont écoulés depuis la dernière réunion en format Weimar qui a réuni ici le président Chirac, le chancelier Kohl et le président Kwaniewski. Et l'on sait peut-être moins que cela fait cent ans que le maréchal Foch s'est rendu en Pologne dans la continuité de son soutien à la constitution de l'Armée Haller, qui avait contribué à l'indépendance de la Pologne.

Naturellement, ce n'est pas ce dont nous avons parlé, comme vous pouvez l'imaginer. Nous avons discuté de la place importante que l'Ukraine prendra dans la famille européenne et de la manière dont la guerre d'agression que la Russie mène en Ukraine a créé une nouvelle réalité géopolitique pour l'ensemble du continent européen. Nous avons également souligné les valeurs que nous partageons et dont nous avons parfois tendance à penser qu'elles sont acquises. Pourtant, ce qui se passe en Ukraine prouve le contraire.

Nous avons donc réfléchi à l'élargissement, comme cela a déjà été dit, ainsi qu'au soutien que l'Union européenne apporte à l'Ukraine. Au-delà du soutien humanitaire et financier, je tiens à remercier les [150] militaires français qui se trouvent sur le territoire polonais pour former des soldats ukrainiens. Notre objectif est de pouvoir former plus de 600 Ukrainiens chaque mois : pour que l'avenir que nous appelons de nos voeux se réalise, nous devons aussi aider l'Ukraine pendant toute cette période.

En ce qui concerne l'élargissement, je crois qu'il est très important de souligner que la France est attachée à la perspective de voir l'Ukraine adhérer à l'Union. Durant la présidence française de l'Union européenne l'année dernière, il était essentiel pour la France de veiller à ce que l'Ukraine et la Moldavie se voient accorder le statut de pays candidats. Nous avons la ferme conviction que, compte tenu du contexte géopolitique que nous connaissons, non seulement les tensions géopolitiques frontalières mais aussi le fait que la Russie mène une guerre à notre frontière, l'avenir de l'Ukraine et du peuple ukrainien est dans l'Union européenne. Nous devons penser à cet élargissement comme un gage de sécurité pour notre continent, qui doit être le facteur déterminant, et nous devons aller aussi vite que possible avec les réformes et soutenir l'Ukraine durant tout ce processus pour faire en sorte qu'elle puisse, comme d'autres pays candidats, intégrer l'Union aussi vite que possible. Cela est important pour notre propre sécurité.

Permettez-moi d'exprimer mon admiration pour les efforts, la rapidité et le sérieux avec lesquels l'Ukraine agit dans les différents domaines prioritaires dans lesquels elle a accepté de travailler. Nous attendons tous avec intérêt nos prochaines discussions à Bruxelles en juin, ainsi qu'à l'automne.

Pour ne pas être trop longue, permettez-moi de répéter que c'est dans cet esprit que nous avons cosigné une lettre adressée au commissaire Várhelyi, pour veiller à mener rapidement un processus d'élargissement véritablement constructif qui consolide l'Union européenne tout comme les Etats membres qui y adhèrent. Concrètement, et dans le prolongement de ce dont nous avons discuté lors de nos précédentes réunions en format Weimar, nous nous rendrons à nouveau tous les trois dans les Balkans et à Kiev afin de souligner à nouveau notre engagement. Je crois donc que nous pouvons bâtir aujourd'hui une Europe autonome très forte, qui dispose d'une voix unique dans le concert des nations, et qui est un allié solide des Etats-Unis et d'autres pays partageant nos valeurs.

Je vous remercie.


[Question]

R - La première chose, c'est que cela fait partie de la stratégie russe de [déstabiliser] de nombreuses régions par la faim, en empêchant les exportations de céréales ukrainiennes, et aussi de diviser l'Union européenne. C'est un piège dans lequel nous ne devons pas tomber. La deuxième chose, et je crois que c'est la plus importante, c'est d'acheminer ces céréales aux pays qui en ont besoin. Il est extrêmement important de ne pas accroître les tensions et la faim dans les pays destinataires de ces céréales. La troisième chose, c'est d'attendre une solution transparente de la Commission et des pays qui sont effectivement impliqués dans ces discussions.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 22 mai 2023