Texte intégral
"Quelques mots en entrée de ce Conseil des ministres de l’agriculture avec un sujet principal qui est le sujet ukrainien -point de marché et d’autres sujets autour de ces questions-là-, avec un message que porte la France. Comme vous le savez, j’ai pris l’initiative de porter un courrier auprès de la Commission avec deux exigences pour nous : la première exigence c’est la solidarité à l’endroit de l’Ukraine. On va recevoir ce midi à huis clos notre collègue ministre de l’Agriculture ukrainien pour faire un point sur la situation ukrainienne et la situation agricole ukrainienne. Il faut qu’on exprime cette solidarité continûment parce que cette guerre, qui a été voulue par Vladimir Poutine, a des conséquences très lourdes pour les Ukrainiens. Il faut en tenir compte et il faut que la solidarité, y compris agricole s’exprime. Vous nous avez toujours trouvé et vous nous trouverez toujours au rendez-vous de cette solidarité.
Puis le deuxième élément, c’est l’unité. Il y a un certain nombre d’initiatives qui ont pu être prises de façon unilatérale par nos partenaires européens à l’intérieur de l’Union, qu’on regrette parce qu’au fond, on arrivera à exprimer notre solidarité que si elle est unitaire, et que si on arrive collectivement à relever les défis. Cela n’empêche pas, je l’avais exprimé au mois de mars dernier, que nous soyons tout à fait conscients des difficultés dans laquelle se trouve un certain nombre de pays frontaliers, en particulier la Pologne, la Hongrie et d’autres, liées à la proximité ukrainienne des couloirs de solidarité qui n’ont pas fonctionné comme on l’espérait. Mais cela nécessite que nous ayons des réponses collectives et non pas des réponses individuelles. Sinon on ouvre la porte à quelque chose qui serait, à mon avis, mauvais pour l’esprit de la construction européenne et pour la solidarité que l’on doit à l’Ukraine. Donc, c’est les principaux débats que l’on aura. On aura également des débats sur les emballages et des discussions sur d’autres sujets, mais le sujet principal de préoccupation, pour nous, c’est celui-là. Je verrai un certain nombre d’homologues en bilatéral au milieu de cette journée pour essayer de faire un point sur les couloirs de solidarité, sur la réserve de crise et sur les façons dont tout cela peut s’activer.
Q : Concernant l’activation de la réserve de crise, il y a une demande de l’Espagne, du Portugal, de l’Italie, à laquelle s’est également associée la France. Dans quel délai attendez-vous une réponse ? Est-ce que vous attendez un soutien des autres États, sachant que l’activation du nouveau paquet pour les pays voisins de l’Ukraine est contestée ?
M. Marc Fesneau : Il me semble que cela fait partie du sujet de la solidarité et de l’unité. Il y a de toute évidence des difficultés aux frontières de l’Europe, aux frontières Est liée à la question des mesures qui ont été prises en solidarité avec l’Ukraine. Mais cela n’empêche pas qu’il y a des mesures et des difficultés qui sont liées à tout à fait autre chose, qui est le dérèglement climatique et les conséquences de la sécheresse et qui nécessitent aussi la solidarité européenne. Et donc, il faut que tout cela se fasse dans la temporalité qui est attendue par chacun. Il est normal que les Polonais et les Hongrois manifestent des impatiences sur les attentes vis-à-vis de la Commission. Il est normal aussi que les pays, dont la France pour une part d’ailleurs sur ces questions sécheresse, puissent attendre de la Commission une forme de réactivité. Sinon il y a quelque chose qui est assez incompréhensible. Donc j’espère que très rapidement la Commission pourra nous apporter des réponses sur ces questions de sécheresse. Alors, reconnaissons aussi que c’est à la fin des récoltes et plutôt un peu plus tard dans la saison qu’on sait mais au moins qu’on pose les principes de ce que peut être un soutien. Je pense aux portugais, aux espagnols et aux italiens qui sont à la fois dans la sécheresse et sur d’autres registres. Qu’on puisse exprimer cette solidarité est un élément important".
Source https://ue.delegfrance.org, le 31 mai 2023