Texte intégral
MARIE BERNARDEAU
Bonjour Bruno LE MAIRE.
BRUNO LE MAIRE
Bonjour Marie BERNARDEAU.
MARIE BERNARDEAU
Depuis Nouméa hier, Emmanuel MACRON a donc confirmé la baisse d'impôts pour les contribuables, de 2 milliards d'euros d'ici à la fin du quinquennat, qui précisément va en bénéficier ?
BRUNO LE MAIRE
Ça nous verrons avec la majorité, avec le président de la République. Il y a deux baisses d'impôts qui ont été décidées, celle sur les impôts de production, qui pèsent notamment sur l'industrie, c'est la contribution à la valeur ajoutée, et celle sur les ménages pour 2 milliards d'euros, donc l'important c'est de définir un calendrier pour cette baisse d'impôts et ce calendrier sera défini dans le prochain de loi de finances pour 2024.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Si les finances vont mieux et si le Parlement vote ces baisses d'impôts aussi…
BRUNO LE MAIRE
Oui, il faut tenir compte de la situation de nos finances publiques, ce qui fait qu'il faut faire les choses de manière progressive. Nous ferons ces baisses d'impôts de manière progressive, en inscrivant un calendrier dans le projet de loi de finances pour 2024, ce qui permettra aux ménages, comme aux entreprises, de savoir exactement comment seront phasées ces baisses d'impôts d'ici 2027.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Cette annonce c'est pour faire pardonner la hausse de 10% des tarifs de l'électricité qui arrive là au 1er août, non ?
BRUNO LE MAIRE
Ça n'a rien à voir, ça fait partie de la politique que nous menons depuis maintenant plus de six ans avec le président de la République…
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Nous vous faisons payer l'électricité plus chère, donc on vous fait une annonce de cadeau fiscal dans les années qui viennent.
BRUNO LE MAIRE
Mais les annonces de cadeaux fiscaux je ne pense pas que ce soit la bonne expression, nous voulons simplement alléger la charge fiscale qui pèse sur les entreprises, comme sur les ménages, en France. Nous avons baissé les impôts, depuis qu'Emmanuel MACRON a été élu président de la République, de plus de 50 milliards d'euros, c'est considérable, et malgré cela nous gardons un niveau de prélèvements obligatoires parmi les plus élevés de tous les pays développés, donc nous voulons engager une nouvelle baisse, le faire de manière progressive pour tenir compte de la situation des finances publiques, et le graver dans le marbre dans le projet de loi de finances 2024 en se donnant jusqu'à la fin du quinquennat pour opérer ces deux baisses d'impôts, CVAE et baisse d'impôts sur les ménages.
MARIE BERNARDEAU
Mais pour qui et qu'est-ce que ça peut représenter pour ceux qui seront concernés précisément ?
BRUNO LE MAIRE
Il est trop tôt pour le dire, il faut en parler avec les parlementaires, il faut que je fasse des propositions au président de la République, mais ce qui est important c'est que chacun sache que nous tiendrons parole, sur les baisses d'impôts, même si nous le ferons, je le dis de manière très claire, de manière progressive, avec un calendrier qui s'étalera sur les quatre prochaines années, d'ici 2027.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Bruno LE MAIRE, 10% en plus pour les tarifs de l'électricité, vous avez vu ce qu'a dit Marine LE PEN, qui a twitté, je vous lis, " plus de 25% de hausse du prix de l'électricité en six mois pour éponger la débâcle " - je la cite – " de la politique d'Emmanuel MACRON, j'avais alerté sur les mensonges de Bruno LE MAIRE " - c'est vous – " quand il jurait qu'il n'y aurait aucun rattrapage des factures en 2023. " Pour répondre à Marine LE PEN, qu'est-ce que vous dites, c'est un rattrapage ?
BRUNO LE MAIRE
Je réponds d'abord que si on avait suivi la politique de Marine LE PEN on se serait contenté de baisser la TVA et donc on n'aurait pas protégé les Français contre l'explosion des prix de l'électricité et des prix du gaz, donc nous avons mieux protégés les Français que ne l'aurait fait Marine LE PEN. Je vous montre juste un tout petit graphique qui est assez intéressant, pour dénoncer les mensonges de Madame LE PEN, qui montre très clairement, et il se trouve que c'est un institut étranger, qui montre très clairement deux choses. Ici vous avez les tarifs de l'électricité de la France depuis 2022, première chose, nous avons des tarifs de l'électricité qui sont très significativement en dessous de ceux de tous les autres pays européens. Deuxième chose, mensonge de Madame LE PEN, nous avons mieux protégés que tous les autres pays européens, regardez pendant la crise inflationniste, quand les prix de l'électricité ont explosé, ils ont explosé en Allemagne, ils ont explosé en Belgique, ils ont explosé dans tous les autres pays européens, un seul pays a massivement protégé ses compatriotes contre l'explosion des factures d'électricité, c'est la France, si nous n'étions pas intervenus l'augmentation des factures d'électricité des Français aurait été de 180 à 200 euros par mois, voilà ce que je tenais à rappeler à Madame LE PEN.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Donc là ce sont des rectificatifs, ce sont des… ?
BRUNO LE MAIRE
Non, je dénonce…
MARIE BERNARDEAU
Emmanuel MACRON avait laissé entendre qu'il n'y en aurait pas.
BRUNO LE MAIRE
Je dénonce simplement les mensonges et les contre-vérités Madame LE PEN, on n'est pas là pour laisser passer tous les mensonges, toutes les contrevérités et toutes les aberrations de Madame LE PEN sur les tarifs de l'électricité. Ensuite elle parle de rattrapage, mais il n'y a aucun rattrapage, nous prenons à notre charge…
MARIE BERNARDEAU
Mais pourquoi cette nouvelle hausse, Emmanuel MACRON avait laissé entendre qu'il n'y en aurait qu'une ?
BRUNO LE MAIRE
Mais, Madame BERNARDEAU, nous prenons à notre charge près de 40% la facture d'électricité des ménages, près de 40%, 37 pour être tout à fait précis, vous appelez ça un rattrapage ? moi j'appelle ça un principe de responsabilité. Nous continuons à protéger les ménages, mais le principe de responsabilité c'est progressivement, d'ici la fin de l'année 2024, que chacun paye l'électricité au prix du marché, avec la protection en plus que garantit l'Etat français, donc il n'y a pas de rattrapage puisque nous continuons à payer 37% de la facture d'électricité, et puis il n'y a pas de rattrapage parce que ce qui est pris a été pris, nous avons dépensé 40 milliards d'euros pour baisser la facture d'électricité, comme je vous l'ai montré avec ce graphique, on ne va pas récupérer les 40 milliards d'euros dans les poches des Français.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Alors, il n'y a pas de rattrapage vous dites, Bruno LE MAIRE, mais je vous cite une autre personnalité, Emmanuel MACRON à la télévision hier à 13h, effectivement il parle de la Nation qui investit ces 40 milliards d'euros pour absorber le choc, et il dit, le chef de l'Etat, " le contribuable paye ce que le consommateur ne paie pas », c'est quoi, c'est comme le « quoi qu'il en coûte ", les chèques et tout le reste, ça va sur la dette publique ?
BRUNO LE MAIRE
Bien sûr…
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
C'est de la dette publique.
BRUNO LE MAIRE
Je ne vais pas vous surprendre Jean-François ACHILLI, autant je suis en désaccord complet avec Marine LE PEN, qui une fois de plus…
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Là vous êtes d'accord avec le chef de l'Etat, mais…
BRUNO LE MAIRE
Joue avec la vérité…
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Mais nous fabriquons de la dette Bruno LE MAIRE !
BRUNO LE MAIRE
Et je suis en accord complet avec le chef de l'Etat. Il est évident que lorsque vous protégez, vous dépensez 40 milliards d'euros, est-ce que c'était juste ? oui, oui c'était juste de protéger les Français. Est-ce que c'était nécessaire économiquement ? oui, parce que ça nous a permis d'avoir un niveau d'inflation beaucoup plus faible que tous les autres pays de la zone euro pendant la crise inflationniste, et malgré cela ça a été dur pour beaucoup de ménages. Est-ce que maintenant il faut en sortir ? eh bien oui aussi, parce que si vous continuez à dépenser de l'argent public, alors même que nous sortons de la crise inflationniste, que les prix du gaz désormais sont plus bas que ce qu'ils étaient avant la crise inflationniste, et que les prix de l'électricité commencent à baisser, eh bien ça, ça s'appelle l'irresponsabilité, moi je suis…
MARIE BERNARDEAU
Donc fin des boucliers, fin des chèques.
BRUNO LE MAIRE
Je suis un ministre des Finances responsable, qui fait attention à l'argent du contribuable et qui dit qu'à partir du moment où le choc du Covid est passé et que le plus gros du choc inflationniste est passé, il faut revenir progressivement à la normale, ça s'appelle le principe de responsabilité, et le principe de responsabilité guide toutes mes décisions.
MARIE BERNARDEAU
Pour autant Emmanuel MACRON a dit hier que le Gouvernement continuerait d'accompagner les ménages les plus modestes, est-ce que ça veut dire que d'autres aides sont envisagées ?
BRUNO LE MAIRE
Non, il ne s'agit pas de mettre en place d'autres aides, mais il y a des chèques énergie, oui il y a des chèques énergie pour les ménages les plus modestes, donc nous gardons une protection, comme le fait le modèle social français, pour ceux qui ont le plus de difficultés à payer leurs factures, nous gardons les protections qui sont existantes, mais nous sommes sortis du bouclier sur le gaz, parce que le prix du gaz est inférieur à ce qu'il était avant la crise, nous sortirons progressivement du bouclier sur l'électricité, 10 % d'augmentation au 1er août, et j'ai parfaitement conscience que ce n'est pas une bonne nouvelle, mais je ne suis pas là uniquement pour annoncer des bonnes nouvelles, je suis là…
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
C'est une nouvelle difficile pour les ménages !
BRUNO LE MAIRE
Bien sûr.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Les artisans et les autres.
BRUNO LE MAIRE
Bien sûr, mais ça permet de réduire la facture, ça permet d'éviter les augmentations d'impôts, je fais le lien avec ce que vous disiez précédemment, et de continuer à baisser les impôts de nos compatriotes, et ça permet d'avoir des finances publiques bien tenues, qui sont un impératif pour la Nation toute entière.
MARIE BERNARDEAU
Et on va continuer à parler de la dette, Jean-François ACHILLI a commencé à l'évoquer, après le fil info.
(…)
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Et avec nous Bruno LE MAIRE, ministre de l'Economie et des Finances. Vous venez de nous dire que vous étiez un ministre responsable, qu'à cela ne tienne Bruno LE MAIRE, la rentrée budgétaire arrive, j'imagine que le mot d'ordre c'est économies, puisqu'il va falloir quand même que nous remboursions tout ce qui a été avancé. Est-ce que Bercy s'intéresse aux opérateurs, c'est ce qui se dit de plus en plus, il y a une vingtaine d'opérateurs dans ce pays, vous allez quoi, vous allez récupérer leur trésorerie ?
BRUNO LE MAIRE
Je vais vous répondre sur les opérateurs, mais je vous confirme que le principe du budget 2024 c'est accélérer le désendettement du pays.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Combien, vous avez une idée ?
BRUNO LE MAIRE
L'objectif c'est de réduire la dette progressivement d'ici à 2027, repasser sous les 3% de déficit public en 2027, et ça demande d'engager la réduction des dépenses publiques dès 2024. Pour la première fois nous avons un budget de l'Etat qui est en réduction, de 4 milliards d'euros cette année, par rapport à l'année précédente, c'est la première fois que ça arrive depuis plusieurs années. Je veux juste bien expliquer pourquoi nous le faisons. Je ne le fais pas pour je ne sais quel fétichisme du chiffre, ou pour obéir à je ne sais quelle recommandation de Bruxelles, je le fais pour trois raisons, la première c'est que toute personne qui est endettée sait très bien que si elle ne rembourse pas sa dette elle va au-devant de lourds problèmes, que les créanciers vous feront payer plus cher votre dette demain, ce n'est l'intérêt, ni des ménages qui veulent emprunter, ni des entreprises qui veulent investir, c'est la première raison, la deuxième c'est qu'il faut garder un financement pour les services publics essentiels, c'est le choix qu'a fait le président de la République, sur les armées, sur la police, justice, sur l'éducation nationale, on doit pouvoir continuer à investir. Et la troisième raison c'est que, vos reportages le montrent suffisamment, nous faisons face à une transition climatique accélérée, à un réchauffement climatique qui nous demande de changer complètement le modèle économique…
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Qui n'est pas chiffrable en réalité.
BRUNO LE MAIRE
Qui n'est pas chiffrable, mais qui va de toute façon demander, c'est l'effort que nous faisons dès cette année avec 7 milliards d'euros de dépenses publiques, qui va demander d'accélérer la décarbonation de notre économie, donc pour ces trois raisons, là aussi, principe de responsabilité, il faut réduire les dépenses là où elles sont moins efficaces, et investir là où elles sont efficaces. Vous parliez des opérateurs…
MARIE BERNARDEAU
Où est-ce qu'on fait des économies Bruno LE MAIRE ?
BRUNO LE MAIRE
Les opérateurs ils ont eu beaucoup de chance…
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Alors, qui est-ce qu'il y a comme opérateurs, Pôle emploi, CNRS ?
BRUNO LE MAIRE
Oui, par exemple Pôle emploi, le CNRS…
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
L'ADEME.
BRUNO LE MAIRE
L'ADEME, les agences de l'eau…
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Vous leur dites quoi, vous avez trop de trésorerie ?
BRUNO LE MAIRE
Je leur dis écoutez, vous avez été très chanceux, vous avez des taxes affectées, donc une sécurité sur la recette, et en plus vous avez eu le soutien du plan de relance, donc vous avez une trésorerie qui est très abondante. Vous avez cette année 2,5 milliards d'euros d'excédent de trésorerie chez les opérateurs, nous en récupérerons la moitié, dès le budget 2024 nous récupérerons la moitié de ces 2,5 milliards d'euros de trésorerie excédentaire chez les opérateurs, tout simplement parce que rien ne justifie qu'ils aient des trésoreries aussi abondantes. Nous poursuivrons la revue des dépenses publiques, vous savez vu que nous avons identifié 12 dépenses publiques, que nous examinons, on regarde là où elles sont efficaces, on regarde là où elles sont moins efficaces. Là où elles ne sont pas efficaces, c'est ce qu'on a vu avec le Pinel, 2 milliards d'euros, un dispositif fiscal qui ne remplissait pas tout ce qu'il devait remplir en termes de recettes, d'efficacité, de construction de logements, eh bien on a supprimé le dispositif fiscal Pinel, on fera ça chaque année, ce qui fait que d'ici 2027 nous auront examiné plus d'une centaine de dépenses publiques, pendant plusieurs mois, avec le soutien de la Cour des comptes, avec les décisions du Parlement, pour avoir une dépense publique plus juste et plus efficace.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Vous confirmez, Bruno LE MAIRE, c'est vous qui le disiez dans interview récente, que la charge de la dette dans ce pays va devenir le premier poste de dépenses de l'Etat ?
BRUNO LE MAIRE
Oui, vous voyez bien que c'est stupide, là aussi principe de responsabilité, quand on a…
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Vous vous bagarrez pour 2 milliards par-ci, 1 milliard par-là, et vous en avez 40 à 70 qui sortent tous les ans en fait !
BRUNO LE MAIRE
Oui, mais les petits ruisseaux font les grandes rivières, comme on dit, et donc les petits milliards vous permettent, au bout du compte, de réduire la charge de la dette et d'éviter de dilapider l'argent public, avoir une charge de la dette aussi lourde ça s'appelle dilapider l'argent public. Moi je suis là pour que chaque euro du contribuable soit correctement utilisé, pour nos services publics, pour l'innovation, pour la transition écologique, ce qui va nous permettre de faire de la France, parce que j'ai la conviction que nous pouvons le faire, la plus grande économie décarbonée en Europe d'ici 2050, réorienter l'argent public…
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Malgré les 3000 milliards de dette publique ?
BRUNO LE MAIRE
Oui, parce que nous allons accélérer le désendettement, réinvestir dans la transition écologique, dans l'innovation, dans l'intelligence artificielle, créer des emplois, comme nous commençons à le faire, rouvrir des usines, comme nous commençons à le faire, avoir des emplois mieux payés, et donc garantir notre prospérité nationale et le succès économique national. Quand vous regardez les dépenses françaises, qu'est-ce qui nous singularise ? nous avons des dépenses sociales qui sont beaucoup plus élevées que tous nos partenaires européens, la dépense sociale c'est 50% des dépenses publiques, dépenses de l'Etat 30, collectivités locales 20, il faut nous interroger de manière plus structurelle sur l'efficacité de notre modèle social.
MARIE BERNARDEAU
Avec en tête la crainte d'une nouvelle dégradation de la note de la France ou pas, ou ça vous le mettez de côté ?
BRUNO LE MAIRE
On a évité la dégradation de la note de la France en avril dernier, en prenant les décisions nécessaires, moi je ne laisse rien de côté, je ne prends pas les décisions ni pour Bruxelles, ni pour les agences de notation, je les prends pour les Français, parce que tous ceux qui nous écoutent savent parfaitement qu'une dette trop lourde c'est insupportable et que c'est un danger pour la nation française, tous ceux qui nous écoutent savent parfaitement qu'il faut engager le désendettement quand cela va mieux. La singularité française ce n'est pas que nous dépensons plus quand il y a une crise, on a dépensé 15 points de PIB, à peu près, pendant la crise du Covid, c'est l'équivalent à ce qu'ont fait nos partenaires européens, la grande singularité française c'est que quand les choses reviennent à la normale on garde les dispositifs existants et on n'a pas le courage de revenir sur ces dispositifs. Quand nous nous sortons, avec le président de la République, avec la Première ministre, du bouclier sur le gaz et du bouclier sur électricité, c'est un principe de responsabilité qui revient à dire " on vous a bien protégé, mais maintenant que la situation revient à la normale il faut que les comptes publics soient rétablis. "
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Bruno LE MAIRE, vous trouvez que c'est un pays qui va bien, les Français sont peu ou prou en vacances, pour ceux qui peuvent se payer des vacances aujourd'hui, il va y avoir cette pause estivale du mois d'août, et puis il y a cette colère de la police nationale qui gagne de plus en plus le pays, le président s'est exprimé depuis Nouméa hier à ce sujet, a dit comprendre l'émotion des policiers en colère, tout en ajoutant " nul n'est au-dessus de la loi ", je ne sais pas ce qu'il fallait comprendre dans sa déclaration, est-ce qu'il soutient ou pas ce qu'a dit Frédéric VEAUX le directeur général de la Police nationale, je ne sais pas ce que vous-même vous en pensez en tant que ministre qui pèse dans ce gouvernement, est-ce que ce pays va bien, comment allons-nous sortir de cette crise avec la Police nationale ?
BRUNO LE MAIRE
D'abord, avant de répondre sur la police, oui, la France est un pays merveilleux, c'est un pays formidable, c'est un pays exceptionnel, enfin c'est une chance, c'est un honneur et c'est une fierté, d'habiter dans la nation française, d'être citoyen français, il faut que nous mesurions cette chance-là, que l'on retrouve le bonheur et la fierté d'être Français. Moi je dois vous dire que parfois je suis très surpris de voir à quel point nous pouvons nous diviser, nous quereller, à quel point il y a des tensions qui traversent le pays, moi ça m'attriste ces tensions, tous ces déchirements m'attristent, toutes ces déchirures m'attristent profondément. Il faut que nous rétablissions une Nation française, unie, fière et heureuse, ça doit être ça notre objectif de long terme, retrouver la Nation dans tout ce qu'elle a de plus vibrant, de plus exceptionnel, la Nation française n'est pas une Nation comme les autres.
MARIE BERNARDEAU
Et comment réconciliez-vous police et justice aujourd'hui Bruno LE MAIRE ?
BRUNO LE MAIRE
Très franchement, j'ai été à Marseille il y a quelques semaines, je pense qu'il faut être allé à Marseille pour voir la violence dans le centre-ville de Marseille, des commerçants de Marseille ont été l'objet, et les policiers, mettez-vous une seconde à la place des policiers qui rétablissent l'ordre public, qui prennent des risques personnels, des risques physiques, des risques pour leurs familles, 900 policiers qui ont été blessés, certains qui sont menacés, y compris dans leur vie familiale et à leur domicile. On peut comprendre…
MARIE BERNARDEAU
Des manifestants blessés aussi Bruno LE MAIRE.
BRUNO LE MAIRE
On peut comprendre, et on peut partager l'émotion, l'exaspération, la fatigue, l'accablement d'une partie de la police, je pense que ça mérite de la compréhension car ils garantissent notre sécurité, personnelle, et la sécurité publique. Ensuite, comme le président de la République l'a parfaitement rappelé, nul n'est au-dessus des lois, c'est un principe qui s'applique à tout le monde. Enfin, une dernière chose, ne caricaturons pas les oppositions entre la police et la justice, et ne cédons pas à ce travers français qui est de systématiquement vouloir souligner les oppositions et les querelles, et ne pas tourner le regard, un regard je dirais bienveillant, vers ce qui fonctionne et vers ce qui marche, la réalité c'est que dans la plupart des cas la chaîne pénale entre la police et la justice fonctionne bien, que les policiers font un travail remarquable, et les magistrats font un travail tout aussi remarquable, dans un Etat de droit qui reste un grand Etat de droit, et qui s'appelle la France.
MARIE BERNARDEAU
Bruno LE MAIRE, ministre de l'Economie et des Finances, merci…
BRUNO LE MAIRE
Merci à vous.
MARIE BERNARDEAU
D'avoir accepté l'invitation du 8.30 France Info ce matin.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 26 juillet 2023