Texte intégral
Monsieur le président Jean-Louis Bourlanges,
Avant toute chose, mes pensées vont aux Arméniennes et aux Arméniens.
Au moment où je vous parle, plus de 100 000 d'entre eux – soit la quasi-totalité des habitants de la région – ont dû fuir leurs terres et leurs foyers du Haut-Karabakh. Il s'agit donc d'un exode massif, qui est organisé.
Monsieur le président Bourlanges, vous avez raison de le souligner : cette situation est d'une extrême gravité. Après neuf mois d'un blocus illégal, l'Azerbaïdjan mène une offensive militaire en violation du cessez-le-feu et sous le regard complice de la Russie qui a rompu tous ses engagements.
Je le dis devant vous : nous condamnons fermement ces actions de l'Azerbaïdjan.
La France a très rapidement pris ses responsabilités. Aujourd'hui même, Mme Catherine Colonna, ministre de l'Europe et des affaires étrangères, est en Arménie pour discuter du renforcement de notre coopération, dans tous les domaines, et dire notre solidarité au peuple arménien.
Nous sommes mobilisés sur le plan humanitaire : notre aide a triplé pour atteindre, depuis le début de l'année, 12,5 millions et une aide médicale d'urgence est arrivée en Arménie il y a quelques jours.
À ce soutien, s'ajoutent les efforts des collectivités territoriales et de la société civile, que je salue. En parallèle à ces réponses à l'urgence humanitaire, la France s'est engagée pour réaffirmer son soutien sans faille à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de l'Arménie.
Nous agissons au sein de l'Union européenne qui, sur le plan humanitaire, a activé le mécanisme de protection civile européen. Nous sommes engagés pour tirer toutes les conséquences de cette offensive militaire et pour bâtir un véritable plan européen d'appui à une Arménie indépendante, souveraine et démocratique.
Nous continuons à mobiliser le Conseil de sécurité des Nations unies et à appeler l'ensemble de ses membres à prendre leurs responsabilités. Une mission de l'ONU se trouve actuellement au Haut-Karabakh pour évaluer les besoins humanitaires.
Monsieur le président Bourlanges, la situation est grave. Nous condamnons l'offensive de l'Azerbaïdjan, nous sommes solidaires du peuple arménien et nous soutenons la souveraineté de l'Arménie.
La position de la France est claire et nous continuerons à la défendre : aucune paix durable ne pourra être atteinte dans le Sud-Caucase par la menace ou par la force.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 5 octobre 2023