Texte intégral
Q - Bonsoir Olivier Becht
R - Bonsoir
Q - Ministre délégué chargé du commerce extérieur, de l'attractivité et des Français de l'étranger.
"Nous ferons tout pour que ces otages soient libérés" a déclaré Emmanuel Macron pendant son allocution, concrètement, ça veut dire quoi ? Que fait le pays pour obtenir cette libération ?
R - Tout d'abord, je tiens à adresser mes pensées à toutes les familles qui sont dans cette terrible inquiétude, et dans l'attente. Nous sommes très nombreux à partager l'émotion de ces familles. La première chose que nous demandons, c'est que les personnes qui sont prises en otage soient libérées, parce que nous ne savons pas combien de personnes exactement sont prises en otage, nous sommes sans nouvelle de dix-sept compatriotes, dont la situation est considérée comme très inquiétante, certaines ont très probablement été enlevées. Nous sommes mobilisés depuis le premier jour - tant à Paris que sur place avec l'ambassade, le consulat - au contact des familles, pour essayer de retrouver la trace des personnes. Certaines, malheureusement, nous en avons trouvé la trace et elles étaient décédées. Donc, nous sommes mobilisés dans ce cadre-là. Le Président de la République l'a rappelé, pour les personnes qui sont prises en otage, évidemment, nous ne les abandonnerons pas. Cela veut dire très concrètement que nous sommes en lien avec les autorités israéliennes, pour tenter déjà d'identifier où peuvent être ces personnes, où elles peuvent être retenues, et faire en sorte, dans le dialogue, qu'elles soient libérées de manière immédiate et sans condition par le Hamas.
Q - Dans le dialogue avec qui, Olivier Becht ?
R - "Dans le dialogue", c'est Israël qui est en première ligne, ce sont les autorités israéliennes qui sont sur le terrain et qui ont la connaissance du terrain. L'objectif pour nous est d'abord de s'assurer de la sécurité de nos ressortissants - on ne peut pas faire de choses qui pourraient mettre ces personnes en danger.
Q - Dialogue avec le Hamas ? En sachant qu'il n'y a pas de pourparlers ?
R - Non, il n'y a pas de pourparlers, on n'a jamais négocié sur ce genre de sujet. Mais, dans le cadre de prises d'otages, il y a toujours des conditions que nous posons, c'est-à-dire la libération de nos ressortissants.
Q - Donc ça veut dire, discussion avec les partenaires, en Israël on l'a bien compris, avec les partenaires européens...
R- Avec les Israéliens, tout à fait.
Q - ... avec les partenaires de la région, ça veut dire avec le Qatar, avec tous ces partenaires-là, également ?
R - Le Président de la République s'est entretenu avec l'ensemble des partenaires de la France dans la région et il l'a redit, "nous ferons tout pour que nos ressortissants soient libérés". Je rappelle que ce que demande la France, c'est la libération sans condition et immédiate de l'ensemble de nos ressortissants. En parallèle, nous assurons également le retour en France de nos concitoyens. Je rappelle qu'il y a entre 140.000 et 150.000 Français qui vivent en Israël, certains de manière permanente, qui ne souhaitent pas quitter le territoire ; mais nous assurons en parallèle le retour des Français qui souhaiteraient revenir en France. Il y a un premier avion qui a atterri il y a quelques minutes à Charles-de-Gaulle, et d'autres avions qui seront affrétés dans les prochains jours pour permettre à tous ceux qui le souhaitent...
Q - Le prochain a lieu quand d'ailleurs, le prochain avion ?
R - Dès demain. Les vols de ce week-end ne seront pas des vols nécessairement Air France, ce seront des vols qui seront affrétés par la République, et qui permettront à ceux qui le souhaitent, au fur et à mesure, dans l'ordre des priorités, évidemment - avec la priorité aux personnes les plus fragiles, les mineurs isolés, les femmes enceintes en particulier, ou en situation de handicap, les situations médicales qui présentent une urgence particulière évidemment - mais, au fur et à mesure, avec cet ordre de priorité, à chacune et à chacun, qui souhaiterait rentrer en France, de pouvoir le faire.
Q - Dans le détail, parmi les 391 personnes qui ont atterri en France aujourd'hui, de retour d'Israël : combien d'adultes, combien d'enfants, combien de... on l'a ce détail ?
R - Je n'ai pas le chiffre sous les yeux, mais ce sont surtout des enfants, des femmes enceintes, des personnes en situation de handicap, en situation médicale présentant une urgence particulière, puis ensuite, tout le reste de nos compatriotes qui souhaiteraient rentrer en France.
Q - Catherine Colonna, la Ministre des Affaires étrangères sera dimanche en Israël, elle y va pour apporter le soutien de la France évidemment, mais également pour avancer sur ces libérations d'otages ?
R - Elle y va pour apporter un soutien total à l'État d'Israël, le Président de la République l'a rappelé ; et elle y va, bien sûr, pour être au contact de nos compatriotes sur le territoire et pour s'assurer que tout sera fait pour faire en sorte que nos compatriotes puissent rentrer sains et saufs, y compris ceux qui pourraient être pris en otage par le Hamas.
Q - Le chef de l'État a également annoncé un renforcement des moyens pour "épauler", a-t-il dit pendant son allocution, la communauté française en Israël. Ça veut dire quoi ?
R - C'est toute l'aide que nous sommes capables de mettre en place pour nos compatriotes, avec nos ambassades, avec nos consulats, avec également la cellule de crise, qui est aujourd'hui ouverte au Quai d'Orsay, et qui permettra de faire ce suivi permanent de la situation et de pouvoir agir au fur et à mesure, en fonction des événements.
Q - Donc, plus de personnels ?
R - Alors, on a déjà plus de personnels, qui...
Q - Donc, encore plus ?
R - ... qui sont déployés, y compris d'ailleurs à Paris, dans le cadre de la cellule de crise. Et nous avons derrière effectivement des cellules qui sont mises en place sur le soutien psychologique pour tous les Français qui traverseraient en Israël ou au retour d'Israël une situation particulière et qui nécessiterait un tel soutien.
Q - Merci beaucoup, Olivier Becht, ministre délégué en charge du commerce extérieur, de l'attractivité et des Français de l'étranger.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 18 octobre 2023