Déclaration de Mme Chrysoula Zacharopoulou, secrétaire d'État chargée du développement, de la francophonie et des partenariats internationaux, en réponse à quatre questions sur la situation en Israël et à Gaza, à l'Assemblée nationale le 17 octobre 2023.

Prononcé le

Intervenant(s) : 
  • Chrysoula Zacharopoulou - Secrétaire d'État chargée du développement, de la francophonie et des partenariats internationaux

Circonstance : Questions au Gouvernement, en séance publique, à l'Assemblée nationale

Texte intégral

Monsieur le député David Guiraud,

Tout d'abord, je vous prie de bien vouloir excuser la ministre de l'Europe et des affaires étrangères, qui se trouve en Moldavie.

S'agissant de votre question, je vous rappelle qu'Israël a été frappé par une offensive terroriste sans précédent dans son histoire. Je vous rappelle que le Hamas, organisation terroriste, est entré en Israël pour tuer des juifs - hommes, femmes, enfants, bébés. Le Hamas, organisation terroriste, aidé de ses acolytes d'autres organisations terroristes, a perpétré un massacre. Tout le monde ici a vu les images ignobles qui nous parviennent d'Israël. Je vous rappelle aussi que le Hamas organisation terroriste, a pris en otage des personnes âgées, des enfants, des nourrissons. Je vous rappelle enfin qu'il y a de nombreux Français parmi les victimes de cette barbarie : vingt-et-un Français ont perdu la vie et plusieurs autres Français, dont nous sommes sans nouvelle, sont probablement retenus en otage à Gaza.

Dans ce contexte dramatique, la position de la France est très claire et elle a été rappelée à de nombreuses reprises à tous les niveaux. Au cours des derniers jours, la ministre l'a rappelée à ses interlocuteurs dans la région : face à l'horreur, Israël a le droit de se défendre ; Israël doit le faire en préservant les populations civiles, dans le cadre des droits international et humanitaire qui doivent être pleinement respectés.

Monsieur le député Alexandre Sabatou,

Au cours de sa visite en Israël, Mme Ursula von der Leyen s'est exprimée en tant que présidente de la Commission européenne. La position de l'Union européenne est très claire et a été rappelée dès le 10 octobre par les ministres des affaires étrangères de l'Union, puis le 15 octobre par le Conseil européen, qui regroupe les chefs d'État ou de gouvernement des États membres, dans une déclaration publique. L'Union européenne a ainsi condamné avec la plus grande fermeté les attaques terroristes perpétrées par le Hamas en Israël et rappelé le droit d'Israël à se défendre dans le respect du droit international humanitaire. Elle a réaffirmé l'importance d'assurer la protection de tous les civils, à tout moment, conformément à ce même droit. La Commission a appelé le Hamas à libérer immédiatement tous les otages, sans condition préalable. Ont aussi été rappelés l'importance d'empêcher une escalade régionale et l'attachement européen à une paix durable et pérenne, reposant sur la coexistence de deux États.

C'est dans cet esprit que Catherine Colonna, ministre de l'Europe et des affaires étrangères, s'est rendue, à la demande du Président de la République, en Israël le 15 octobre, puis en Égypte et au Liban le 16 octobre.

Madame la députée Sabrina Sebaihi,

Comme vous le savez, face à la situation dramatique au Proche-Orient, la ministre de l'Europe et des affaires étrangères s'est rendue, à la demande du Président de la République, à Tel-Aviv, à Jérusalem, au Caire et à Beyrouth, d'une part pour afficher le soutien de la France à Israël, meurtrie dans sa chair par le terrorisme, d'autre part pour appeler l'ensemble des acteurs de la région à la responsabilité. Rappelons qu'au cours des exactions et des massacres commis par le Hamas, vingt et un Français ont été tués. Face à l'horreur, Israël a le droit de se défendre, dans le respect du droit international - en l'occurrence en prenant en compte la protection des populations civiles.

Contrairement à ce que vous dites, la France se tient également aux côtés des populations palestiniennes. Elles ne sont pas responsables de la situation et il faut se garder de confondre le Hamas avec la population palestinienne de Gaza ; nous sommes très clairs sur ce point depuis le premier jour, et ceux qui font cette confusion commettent une faute. De plus, la France agit pour venir en aide aux populations palestiniennes concernées. Catherine Colonna a ainsi annoncé hier une aide de 10 millions d'euros versée aux agences des Nations unies et aux ONG humanitaires, au bénéfice direct des populations de Gaza. En outre, des efforts sont en cours pour ouvrir un couloir humanitaire afin que l'aide des Nations unies puisse être acheminée par Rafah et parvienne aux populations après contrôle ; cette aide est prête, elle doit maintenant pouvoir passer, il y a urgence. Enfin, je répète l'appel lancé par la ministre de l'Europe et des affaires étrangères : "Tous les civils doivent pouvoir quitter Gaza s'ils le souhaitent. Le Hamas ne peut pas prendre en otage toute une population."

Monsieur le député Dominique Potier,

Depuis le début de l'attaque terroriste subie par Israël, le Président de la République et la ministre de l'Europe et des affaires étrangères ont multiplié les échanges pour éviter un embrasement régional. Notre soutien à Israël ne souffre d'aucune ambiguïté. Visé par des actes terroristes abominables, Israël a subi une offensive sans précédent dans son histoire.

La France se tient aux côtés d'Israël. Rien ne justifie le terrorisme, jamais. Israël a le droit de se défendre même si, la ministre l'a rappelé lors de son déplacement, il doit le faire dans le respect du droit international, en préservant les populations civiles.

La France agit en ce sens. Au Caire, Catherine Colonna a annoncé une aide de 10 millions d'euros à destination des agences des Nations unies et des ONG humanitaires, au bénéfice direct des populations de Gaza. L'aide doit pouvoir entrer à Gaza, d'autant qu'elle a été préparée sous l'égide des Nations unies, avec tous les contrôles nécessaires.

Il faut aussi que les civils qui souhaitent sortir de Gaza puissent le faire. Le Hamas doit cesser de les en empêcher. Soyez assuré, Monsieur le Député, que la France poursuit ses efforts pour éviter toute escalade régionale. C'était une priorité du déplacement de la ministre Catherine Colonna au Proche-Orient hier et avant-hier.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 octobre 2023