Texte intégral
D'abord je vous prie d'excuser la ministre de l'Europe et des affaires étrangères, Catherine Colonna, qui participe à Turin au comité de coopération transfrontalière du Traité du Quirinal.
Madame la députée Sandrine Rousseau,
Vous avez dit que la France doit agir en responsabilité et vous avez raison. C'est précisément ce que fait notre diplomatie. C'est d'abord en responsabilité que la France agit au plan politique. Vous l'avez rappelé, la France a voté en faveur du texte jordanien présenté à l'Assemblée générale des Nations unies, texte qui appelait à la mise en place d'une trêve humanitaire menant à la cessation des hostilités. C'est la position de la France depuis les premiers jours de ce conflit. C'est aussi la position commune des Européens exprimée la semaine dernière.
C'est en responsabilité également que la France agit dans le domaine humanitaire. Aux 20 millions d'euros débloqués pour les agences internationales et les ONG s'ajoute notre fret d'humanitaire au bénéfice du Croissant-Rouge égyptien et le soutien que nous allons apporter à l'hôpital jordanien de Gaza. C'est un impératif, et l'aide doit être acheminée en quantité suffisante et de manière durable.
C'est en responsabilité également que nous cherchons, avec nos partenaires dans la région et au-delà, un chemin qui évite un embrasement régional et permette de tracer une perspective de paix. Le déplacement du Président de la République, les deux tournées de Catherine Colonna dans la région, notre action au Conseil de sécurité en vue de l'adoption d'une résolution ont aussi cet objectif.
C'est enfin en responsabilité que nous rappelons des principes simples : la condamnation du terrorisme du Hamas et des crimes abjects qu'il a commis, le droit d'Israël à la sécurité et son devoir d'agir dans le cadre du droit international, et enfin, évidemment, l'impérieuse nécessité d'un horizon politique pour que les Palestiniens et les Israéliens puissent vivre dans deux Etats, côte à côte et en paix.
Je vous remercie.
Monsieur le député Pierre Dharréville,
Je vais vous faire une réponse en deux temps : la première en ce qui concerne les crimes de guerre que vous avez mentionnés, et la deuxième sur les perspectives politiques des deux Etats.
Le 7 octobre dernier, des milliers de terroristes du Hamas, épaulés par d'autres groupes terroristes dont le Djihad islamique et la branche armée du FPLP, ont abattu en Israël plus de 1 400 personnes. Et vous avez vu comme moi les images, vous avez vu comme moi la sauvagerie, la barbarie, les juifs tués, assassinés, les femmes et les bébés mutilés, les corps sans vie profanés, parce que Juifs. Comme l'a dit le Président de la République, cette barbarie qui s'est abattue sur Israël est aussi une catastrophe pour les Palestiniens, que nous n'associons en aucune manière au Hamas qui dirige Gaza avec la terreur.
Le terrorisme est un fléau pour le Moyen-Orient, il l'est aussi pour nous. Il faut rappeler que 35 de nos compatriotes ont été sauvagement assassinés par le Hamas et que ce groupe terroriste détient en otage certainement plusieurs autres de nos compatriotes, dont nous sommes toujours sans nouvelles.
Donc nous le disons, Israël doit pouvoir se défendre et ce droit doit se faire dans le cadre du droit international, qui doit être respecté. Toujours la France a été au côté du droit, elle l'est aujourd'hui.
Maintenant, au-delà de l'urgence humanitaire - c'est le deuxième temps de ma réponse -, il faut mieux répondre aux aspirations légitimes des Palestiniens. Les Palestiniens veulent vivre dans la dignité, loin des atrocités des terroristes du Hamas, ils veulent pouvoir vivre en paix avec les Israéliens, et non pas face à face mais côte à côte. C'est effectivement de notre responsabilité collective de redessiner un horizon politique et même de répondre à cette aspiration. La position de la France est constante, et nous la réaffirmons aujourd'hui avec force : il faut de la sécurité pour Israël et un Etat pour les Palestiniens. Ces deux éléments forment un tout indissociable. Mme Colonna l'a énoncé sans ambiguïté lors du Sommet de la paix du Caire.
Merci.
Monsieur le député Jérôme Legrave, Mesdames et Messieurs les députés,
Je vais peut-être un petit peu me répéter, mais d'abord Israël, dans sa réponse légitime à l'attaque terroriste dont elle a été victime, doit aussi protéger les populations civiles en application du droit humanitaire, car ces populations civiles n'ont pas à payer les prix des crimes commis par des groupes terroristes qui ne les représentent pas. Il faut être clair, je crois que le gouvernement l'a été : les terroristes du Hamas ne représentent pas le peuple palestinien ni la cause palestinienne. Il faut le dire encore plus dans le contexte actuel de grande volatilité, où certains acteurs tentent d'installer de la confusion. Le rejet le plus ferme des actions du Hamas est le moyen le plus sûr de faire entendre la voix des Palestiniens. Et la France condamne les agissements du Hamas et elle soutient les droits des Palestiniens.
Peut-être, puis je aussi rappeler que face à la crise humanitaire qu'endure la population civile, une population civile qui souffre à Gaza, puisque vous l'avez évoqué, la France a annoncé 20 millions d'euros supplémentaires qui passeront par les agences des Nations unies, le CICR et les ONG, et elle est prête à accroître cet effort si nécessaire. Et à cette aide aux populations et aux déplacés, elle a demandé l'ouverture des corridors et la pause humanitaire pour la leur faire parvenir d'urgence.
À nouveau, je le dis, la distribution de l'aide aux populations civiles, à commencer par les vulnérables, suppose une trêve humanitaire qui pourra amener à un cessez-le-feu. Et les personnes qui souhaitent pouvoir sortir de Gaza doivent pouvoir le faire sans en être empêchées. Nous l'avons demandé pour nos agents, nos ressortissants, leurs familles. Et enfin, il faudra une solution politique pour que les deux peuples puissent vivre côte à côte.
Je vous remercie.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 9 novembre 2023