Texte intégral
Q - Bonsoir, Madame la Ministre. D'abord, une première question factuelle : que savez-vous de la libération de ces otages français ? On sait qu'il y a onze otages, dont trois Français. Nous, la dernière information que nous avons, c'est que les 4x4 du Comité international de la Croix-Rouge ont quitté la bande de Gaza et roulent vers l'hôpital d'Ichilov, en Israël. Ils sont en ce moment sur des routes israéliennes. Voilà toutes les informations dont nous disposons. Madame la Ministre, savez-vous autre chose, que vous pourriez nous apprendre ?
R - Simplement la confirmation que je peux faire qu'en effet ils sont désormais en sécurité et ils vont retrouver les leurs. Ils sont maintenant du côté israélien, donc enfin libres. Ce soir, nous avons trois enfants libérés, et trois de nos enfants, parce que ce sont trois Français. Nous partageons l'immense soulagement et la joie de leurs familles.
Q - Madame la Ministre, avez-vous des informations sur leur état de santé ?
R - Non, nous n'en avons pas. Ce sont d'abord les autorités israéliennes qui vont les accueillir et puis, comme toujours, les examiner, regarder quel est leur état, les interroger aussi sur leurs conditions de détention, faire tous ces processus qui se déroulent, comme toujours, et puis les remettre à leurs familles. Mais le plus important ce soir, c'est vraiment que nous avons pu obtenir, avec un effort collectif et pour un résultat dont il faut remercier tous ceux qui sont intervenus, la libération de trois enfants français. C'est extrêmement important. Il faut poursuivre. Vous savez que nous avons encore cinq Français qui sont disparus ou otages. Et donc nous restons mobilisés pour obtenir leur libération, c'est vraiment la priorité de la France. Le Président de la République, moi-même, d'autres membres du Gouvernement - que je remercie de leur mobilisation aussi -, depuis le premier jour et sans cesse, nous nous sommes mobilisés pour obtenir ces libérations. Je remercie bien sûr le Qatar, dont le rôle a été déterminant, tous ceux qui sont intervenus : l'Egypte, les Etats-Unis, le rôle de la Croix-Rouge aussi, qui a été utile, vous l'avez encore vu ce soir. Et nous continuons, il faut continuer.
Q - Madame la Ministre, une dernière question, s'il vous plaît : avez-vous des nouvelles des cinq autres Français qui sont toujours portés disparus ?
R - Je vous disais que nous avons encore cinq personnes disparues ou otages. Et donc nous ne devons pas relâcher nos efforts, nous ne relâcherons pas nos efforts, pour obtenir leur libération, pour obtenir qu'ils soient rendus à leurs familles. Le travail se poursuit. Ce sont des négociations entre différents médiateurs, qui sont complexes. Vous avez encore vu aujourd'hui qu'il a pu y avoir des difficultés et des retards. Donc nous poursuivons. Moi-même, aujourd'hui, j'avais eu l'occasion de m'entretenir avec plusieurs de mes collègues ministres arabes d'Egypte, d'Arabie saoudite, et de Jordanie. Chacun a fait passer des messages. Un bon résultat a été obtenu. Il faut poursuivre, puisque nous avons encore cinq de nos compatriotes qui sont disparus ou otages.
Q - Nous venons d'apprendre à l'instant que le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, envisage d'aller très vite, dans les prochaines heures ou les tout prochains jours, en Israël. Est-ce que, de votre côté, vous souhaitez vous rendre en Israël ?
R - Nous verrons jour après jour, mais il est possible qu'il y ait des déplacements à brève échéance. Pour ma part, je verrai Antony Blinken demain, dans une réunion de l'OTAN ; donc nous aurons aussi l'occasion de parler ensemble de ce que nous faisons pour apaiser les tensions dans la région, pour rechercher une solution politique, pour restaurer un horizon de paix, parce qu'il le faut et cela demandera l'effort de tous.
Q - Madame la Ministre, une petite question sur la poursuite de la trêve pendant 48h, qui apparemment est décidée : est-ce que la France souhaite, après ces deux jours, une poursuite, comme l'a expliqué le Président de la République, trêve prolongée, voire un cessez-le-feu, même si pour l'instant les Israéliens disent que c'est hors de question ?
R - Oui, c'est ce que nous demandons depuis plusieurs semaines. Le Président de la République l'a dit tout à fait clairement, nous l'avons dit au Conseil de sécurité également, nous l'avons dit, dès le 19 octobre, au Sommet du Caire. Il faut une pause durable, donc de longue durée, qui permette d'oeuvrer à un cessez-le-feu, puis d'amener à nouveau un horizon politique qui a manqué et qu'il est indispensable de retrouver pour ramener la région à l'apaisement. Donc que cette pause dure, qu'elle permette la libération de davantage d'otages, de tous les otages, si cela est possible, qu'elle permette l'arrivée de l'aide humanitaire et la distribution de l'aide humanitaire à toutes les populations de Gaza, y compris dans le Nord, où vous savez que c'est plus difficile ; et puis que l'on puisse reprendre un processus politique. Il est tout à fait indispensable d'avancer. Cela suppose qu'un cessez-le-feu vienne, il faut y oeuvrer dès maintenant. C'est la position qu'a clairement exprimée le Président de la République. Cela reste notre position et cela nous paraît tout à fait nécessaire, oui.
Q - Merci, Madame la Ministre, d'avoir passé ces quelques instants avec nous.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 30 novembre 2023