Texte intégral
Je vous prie d'excuser la ministre des affaires étrangères, Catherine Colonna, qui, comme vous le savez, est en Australie.
Vous déplorez que la trêve n'ait pas duré, quant à moi, je déplore que vous me posiez une question de politique politicienne.
Vous savez bien que nous regrettons la fin de la trêve, que nous avions demandée depuis plusieurs semaines. Grâce à cette trêve, des otages - des femmes, des enfants et des personnes âgées - aux mains du Hamas, parmi lesquels quatre de nos compatriotes, ont été libérés ; des camions d'aide humanitaire sont entrés en plus grand nombre ; des blessés, pris en charge sur un bateau français, le Dixmude, ont été évacués.
La fin de l'accord sur la libération des otages est un drame pour les otages et pour leurs familles auxquelles je pense, car quatre Français sont toujours portés disparus. La fin de l'accord signe aussi la fin de la trêve, qui entraînera de nouvelles souffrances pour les Palestiniens de Gaza, qui subissent une situation humanitaire catastrophique. La France a toujours appelé au retour de la trêve. Elle poursuit son action en faveur des populations civiles à Gaza qui n'ont pas à payer pour les crimes commis par le Hamas.
Demain, Catherine Colonna tiendra une conférence de suivi de la conférence humanitaire du 9 novembre, notamment en présence de l'ONU et des ONG actives sur le terrain. Ce sera l'occasion de faire le point sur les engagements qui avaient été pris le 9 novembre et d'avancer sur leur application concrète, au bénéfice des populations. Monsieur le député, au-delà de vos arguments de politique politicienne, au-delà de l'urgence, la France continue d'oeuvrer à un cessez-le-feu qui est nécessaire, comme l'a rappelé le Président de la République. Mais peut-être n'entendez-vous pas très bien. D'ailleurs, les consultations se sont poursuivies au Qatar.
Comme je l'ai dit précédemment, nous avons demandé la trêve, nous continuons de le faire et nous continuons de parler de paix.
C'est d'abord un drame pour les familles des otages et des personnes disparues. Je voudrais donc que nous ayons une pensée pour nos quatre compatriotes qui restent portés disparus.
Leur libération doit intervenir immédiatement ; la prise d'otages est un crime abject, contraire à toutes les normes de la morale et du droit.
La position de la France a toujours été très claire. Elle repose sur trois piliers : sécuritaire, humanitaire et politique.
Le pilier sécuritaire, nous l'avons dit, c'est le droit d'Israël de se défendre, dans le respect du droit international.
Le pilier humanitaire, c'est la protection des civils à Gaza et la trêve, que nous demandons encore et toujours.
Enfin, le pilier est politique est nécessaire, car il n'y aura pas de paix sans une solution politique à deux Etats. La France a toujours été extrêmement claire sur ce point et a oeuvré en ce sens.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 8 décembre 2023