Interview de Mme Agnès Pannier-Runacher, ministre de la transition énergétique, à Europe 1/CNews le 8 décembre 2023, sur la laïcité, la question migratoire et la politique de l'énergie.

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Média : Europe 1

Texte intégral

ROMAIN DESARBRES
Bonjour Agnès PANNIER-RUNACHER.

AGNES PANNIER-RUNACHER
Bonjour.

ROMAIN DESARBRES
Merci d'être avec nous, " la Grande interview " sur CNews et Europe 1, vous êtes la ministre de la Transition énergétique. On va parler des prix de l'électricité, des prix du gaz, de la COP évidemment, la COP 28, vous vous rendez à Dubaï aujourd'hui, vous y retournez, mais tout d'abord je voulais vous entendre sur quelques sujets d'actualité et notamment sur ce qui s'est passé hier soir à l'Elysée, une cérémonie religieuse, l'allumage de la première bougie de Hanouka, par le rabbin Haïm KORSIA, et ce alors qu'Emmanuel MACRON avait décidé de ne pas participer à la grande marche contre l'antisémitisme. Comment est-ce que vous jugez cette atteinte à la laïcité qui s'est produite hier soir à l'Elysée, il y a eu énormément de commentaires, de tous bords d'ailleurs, droite comme gauche ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Alors moi je veux remettre les points sur les " i ", c'était une remise de prix justement pour saluer la lutte contre l'antisémitisme du président de la République, il n'y a absolument aucune ambiguïté sur le combat du président et du gouvernement sur la laïcité. Je rappelle que c'est ce gouvernement qui a interdit le port de l'abaya à l'école, ou qui encore, ces dernières semaines, a annulé, interdit, des associations qui portent des valeurs qui portent atteinte à la laïcité, et, vous savez, au même moment je remettais le prix national de la laïcité à la fille de Jean ZAY, donc, de ce point de vue-là je trouve que c'est une polémique qui est décalée avec la réalité des faits, et il est très clair que nous continuerons à faire de la laïcité un grand combat pour le gouvernement.

ROMAIN DESARBRES
Il n'y a peut-être pas d'ambiguïté sur la laïcité, il y a peut-être eu, à un moment, une ambiguïté sur l'antisémitisme, est-ce que la faute originelle d'Emmanuel MACRON ce n'était pas de refuser de participer à la marche contre l'antisémitisme, il avait dit « au nom de l'unité du pays », en quoi ça mettait en danger l'unité du pays de participer à une marche ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Oui, en l'occurrence on est là aussi sur une polémique un peu stérile, moi j'étais à cette marche, la plupart des ministres y étaient, la Première ministre y était…

ROMAIN DESARBRES
Et le président de la République n'y était pas.

AGNES PANNIER-RUNACHER
Et en première ligne, et lui-même avait dit tout son soutien à la communauté juive et son horreur de ce qui avait été perpétré le 7 octobre.

ROMAIN DESARBRES
Mais en quoi ça aurait divisé le pays de marcher contre l'antisémitisme ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Je crois qu'on essaye de monter en épingle des choses alors que la position du président de la République elle est très claire, nous soutenons la laïcité, nous luttons contre toutes les formes d'intolérance contre toutes les communautés de notre pays, quelle que soit leur religion, qu'il s'agisse des musulmans, des juifs, des catholiques ou des personnes qui ne croient pas et qui ne souhaitent pas croire.

ROMAIN DESARBRES
Oui, mais là il n'était pas question de toutes les communautés, il était question d'une communauté qui était particulièrement attaquée, la communauté juive.

AGNES PANNIER-RUNACHER
Oui, tout à fait, et c'est pour ça que nous nous sommes mobilisés, avec le gouvernement, avec la Première ministre, moi j'étais à Lille, la Première ministre était à Paris, Olivier VERAN était à Grenoble, Olivier BECHT était à Strasbourg, nous étions…

ROMAIN DESARBRES
Le gouvernement était mobilisé, mais pas le président de la République.

AGNES PANNIER-RUNACHER
Nous étions sur tous les fronts, et je rappelle qu'il est assez rare que le président de la République, pour des raisons aussi de sécurité, prenne part à ce type de manifestation, le seul exemple récent c'était effectivement la manifestation où nous étions deux millions de Français au moment de l'attentat contre " Charlie Hebdo ", et effectivement c'était un cas particulier puisque dirigeants du monde entier étaient venus, et la présence du président de la République était nécessaire à ce moment-là

ROMAIN DESARBRES
C'est pour des raisons de sécurité qu'il n'est pas allé manifester ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Je vous le redis, on monte en épingle de vaines polémiques là où la position du président de la République est une des plus claires au niveau européen, sur sa position contre la lutte contre l'antisémitisme, mais également sur le fait qu'il n'y a aucune raison de stigmatiser aucune communauté, et je trouve très désagréable de voir des oppositions politiques qui se jettent comme la misère sur le bas-clergé breton pour essayer de pointer une ambiguïté alors que nous devons faire nation, nous devons être unis et nous devons montrer que rien ne passera et surtout pas des attaques à la laïcité.

ROMAIN DESARBRES
" La Grande interview " d'Agnès PANNIER-RUNACHER, ministre de la Transition énergétique sur CNews et Europe 1. Le projet de loi immigration, il arrive lundi dans l'hémicycle, à l'Assemblée nationale, il risque de faire pschitt dès lundi puisque si toutes les oppositions venaient à voter contre, la motion de rejet déposée par les écologistes pourrait passer, dès lundi, plus de projet de loi immigration. Le texte serait rejeté, ce serait un naufrage ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Mais, attendez, vous allez me dire que les Républicains, le Rassemblement national, qui demandent cette loi, voteraient contre le fait de l'examiner en hémicycle ? Enfin, moi, je ne crois pas une minute que les Républicains seraient suffisamment, ne seraient pas responsables dans le fait d'examiner cette loi, parce que c'est de ça qu'il est question. Cette loi elle répond à la demande de fermeté des Français, mais également d'un certain nombre de partis politiques, pour faire en sorte de lutter contre l'immigration illégale, elle va permettre de corriger certains effets de la loi de 2003, qui nous empêchent d'expulser des étrangers délinquants de notre territoire, 4000 délinquants étrangers que nous pourrions expulser plus rapidement, parce qu'il y a des freins juridiques à leur expulsion, alors même que d'autres le sont, et qui présentent le même caractère de dangerosité, c'est de ça qu'il est question dans cette loi. C'est une loi qui va permettre de transformer en crimes toutes les actions des passeurs, je ne crois pas une minute que des gens responsables…

ROMAIN DESARBRES
Eric CIOTTI dit que c'est " une petite loi ", qu'elle ne va pas résoudre grand-chose, la situation n'est plus tenable.

AGNES PANNIER-RUNACHER
Et donc Eric CIOTTI refuserait de l'examiner au Parlement, ne voudrait pas la discuter, ne voudrait pas y apporter des améliorations ?

ROMAIN DESARBRES
Ce serait irresponsable de la part des LR ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Je pense que ça ne correspond pas à tout le discours politique qu'ils portent ces derniers mois en disant qu'il y a besoin d'une loi, qu'il y a besoin de renforcer les moyens de la police, ce que nous faisons avec cette loi pour permettre d'agir plus fortement contre l'immigration clandestine, et je ne crois pas une minute qu'il serait responsable de la part de députés de mettre en danger notre pays par rapport à des gens qui pourraient commettre des actes et qu'on aurait pu expulser, et qu'on ne pourrait pas expulser, à cause de cette loi.

ROMAIN DESARBRES
Je disais la situation n'est plus tenable en matière d'immigration, c'est ce que disait fin août le président de la République, Emmanuel MACRON, c'est un texte qui va résoudre cette situation intenable ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Je pense que la loi que porte Gérald DARMANIN elle permet effectivement de donner des outils à la police, à la gendarmerie, à la justice, pour faire en sorte de lutter plus fortement contre l'immigration clandestine et pour faire en sorte qu'on renforce l'autorité dans notre pays.

ROMAIN DESARBRES
Madame la ministre de la Transition énergétique, on va parler électricité, énergie. On est au début de l'hiver, Noël approche, il devrait faire froid, est-ce qu'à ce jour vous écartez totalement le risque de black-out, on en parlait beaucoup l'année dernière, est-ce que cet hiver il n'y aura aucun problème ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Alors, je vais vous dire, il n'y a jamais eu de risque de black-out dans notre pays puisque le black-out consiste à avoir un effondrement généralisé de notre système d'électricité, le risque qui pesait l'année dernière c'était un risque de délestage organisé, et je vous confirme aujourd'hui qu'il n'y a pas de risque de délestage parce que nous avons travaillé, parce qu'EDF a travaillé à reconnecter ses réacteurs nucléaires sur le réseau, parce que collectivement nous avons baissé notre consommation d'énergie, et je rappelle que cette baisse de consommation d'énergie elle est durable, ça fait douze mois que nous y travaillons, avec les grandes entreprises, les grandes collectivités locales, et les administrations, mais les Français ont également joué le jeu, et elle a baissé, la consommation d'électricité, de gaz, de 12%, et tous ces éléments nous permettent aujourd'hui d'être très serein par rapport à l'hiver qui arrive.

ROMAIN DESARBRES
C'est la consommation des particuliers ou la consommation des industriels, ça ne veut pas dire qu'il y a une baisse de l'activité industrielle ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Vous l'avez constaté, nous avons baissé notre consommation de gaz et d'électricité de 12%, la croissance n'a pas baissé de 12%, la croissance était toujours au rendez-vous, donc c'est en fait la lutte contre le gaspillage énergétique, c'est le fait de bien utiliser l'électricité, bien utiliser le gaz, qui est essentiellement la raison de cette baisse de consommation, et nous l'avons… j'ai lancé un plan sobriété il y a un peu plus d'un an, avec 300 fédérations, un plan secteur par secteur, et aujourd'hui il porte ses fruits.

ROMAIN DESARBRES
Sur le prix de l'électricité, Agnès PANNIER-RUNACHER, à quoi faut-il s'attendre l'année prochaine ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Alors, vous le savez, l'année prochaine nous avons toujours un bouclier électricité pour les très petites entreprises et pour les ménages, je rappelle que cette année nous prenons encore en charge 37% de la facture des Français, cet écart, ces 37%, c'est l'écart entre les prix sur les marchés financiers de l'électricité et le prix que payent les Français sur leurs factures, l'année prochaine les prix sur les marchés financiers sont en train de baisser, et donc nous maintiendrons le bouclier énergétique jusqu'à ce que le prix l'électricité redevienne raisonnable, et c'est pour ça que nous serons en capacité de l'enlever, probablement au milieu de l'année.

ROMAIN DESARBRES
Le Français qui paye 100 euros en 2023 paiera combien en 2024, la CRE, la Commission de régulation de l'énergie, avait parlé, peut-être un petit peu vite, mais de 10 à 20% d'augmentation, elle s'était fait taper sur les doigts par Bruno LE MAIRE, qui avait dit " hou là là, pas plus de 10 ", vous annoncez combien ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Oui, on dit toujours pas plus de 10. Pourquoi ?

ROMAIN DESARBRES
Toujours pas plus de 10.

AGNES PANNIER-RUNACHER
Parce que c'est nous qui avons…

ROMAIN DESARBRES
Sur toute l'année ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Pas plus de 10, pourquoi ? parce que c'est nous qui avons la possibilité, avec le bouclier électricité, de faire en sorte que c'est pas plus de 10, donc pas plus de 10%, je vous le dis…

ROMAIN DESARBRES
Sur 2024 ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
C'est l'enjeu du bouclier d'électricité.

ROMAIN DESARBRES
Sur tout 2024 ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Alors, a priori, je le redis, il y a deux moments d'augmentation de l'électricité…

ROMAIN DESARBRES
Février.

AGNES PANNIER-RUNACHER
Il y a le mois de février, où c'est fondé sur l'évolution du prix de l'électricité, et le mois d'août où vous avez la prise en compte de l'évolution du tarif de votre réseau, le tarif de votre réseau ça n'a rien à voir avec les marchés financiers, c'est le fait tout simplement d'investir dans les réseaux d'électricité, et donc ce prix il évolue de quelques euros par an du mégawatt, ça n'a rien à voir avec les prix d'électricité qu'on a connus l'année dernière.

ROMAIN DESARBRES
Agnès PANNIER-RUNACHER, vous redécollez pour Dubaï tout à l'heure, pour aller à la COP 28 bien sûr, vous y allez en avion, évidemment, vous seriez favorable à un nombre limité de vols en avion dans une vie ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Alors, je pense que ce sujet-là il ne faut pas l'aborder comme ça, parce que là on aborde…

ROMAIN DESARBRES
Certains l'abordent comme ça.

AGNES PANNIER-RUNACHER
Oui, je sais, et je le regrette, parce que moi je suis la ministre qui a fait baisser les émissions de gaz à effet de serre de 2,7% l'année dernière et de 4,3% depuis le début de l'année, aucun ministre, et aucun gouvernement, et aucun président, n'avait fait autant, autant, ces dernières années, et nous l'avons fait sans imposer de contraintes, de sanctions, de lois, parce que nous comptons sur la responsabilité des Français et sur le fait que chaque secteur d'activité doit se repenser au regard du dérèglement climatique.

ROMAIN DESARBRES
Donc si je vous suis vous êtes contre.

AGNES PANNIER-RUNACHER
Oui, parce que c'est une espèce de mesure un peu démagogique, mais qui ne répond pas au sujet central, le sujet central c'est comment on baisse les émissions de gaz à effet de serre dans les bâtiments, comment on baisse les émissions de gaz à effet de serre dans l'industrie, et pour cela il faut investir, il faut des soutiens publics, il faut également permettre aux Français d'avoir accès à l'écologie, à des solutions écologiques, qui soient à portée de leur portefeuille, et c'est ce que nous faisons. Nous imposons aux grands acteurs d'agir, et pour les ménages nous mettons à la portée de leur portefeuille, le véhicule électrique par exemple, avec des aides importantes, le leasing à 100 euros l'année prochaine également, ou de la rénovation thermique dont on prend en charge, pour les plus modestes, jusqu'à 90%, ça c'est agir pour les Français et c'est faire en sorte aussi que cette transition énergétique elle crée de l'emploi en France, elle crée des sites industriels en France.

ROMAIN DESARBRES
Vous retournez à la COP donc pour vous concentrer, j'allais dire sur l'essentiel, la sortie des énergies fossiles et la baisse des émissions, qu'est-ce qu'on peut en attendre ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Alors moi je serai chargée, par la Commission européenne, de porter une partie des négociations, notamment sur le volet financement, et puis je porterai plus largement les positions de la France, les positions de la France elles sont connues. Oui, nous devons sortir des énergies fossiles d'ici 2050, et la première chose à faire, parce que c'est celle qui a le plus d'impact en termes d'émissions de gaz à effet de serre, c'est la sortie du charbon, le charbon est une énergie qui génère énormément d'émissions de gaz à effet de serre…

ROMAIN DESARBRES
Ça c'est au niveau mondial.

AGNES PANNIER-RUNACHER
Bien sûr que c'est au niveau mondial, nous allons le faire en France, nous allons donner l'exemple, mais le charbon chez nous c'est moins d'1% de notre mix énergétique, simplement on montre que c'est possible, et surtout nous devons donner les moyens…

ROMAIN DESARBRES
Les Chinois vont nous écouter ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Les Chinois est le pays qui développe le plus rapidement possible, le plus rapidement au monde, les énergies renouvelables, mais effectivement ils continuent à développer des énergies au charbon, et ce que nous leur disons c'est, plutôt que de développer du charbon, passons à d'autres énergies directement, vous en avez les moyens, vous en avez l'ingénierie, donc arrêtons le charbon et continuons avec d'autres énergies qui émettent moins de moins de gaz à effet de serre. C'est plus facile à dire qu'à faire…

ROMAIN DESARBRES
Comme le nucléaire.

AGNES PANNIER-RUNACHER
Tout à fait, et d'ailleurs je veux dire qu'à l'initiative de la France, moi j'étais à la COP 28 également la semaine dernière, à l'initiative de la France, pour la première fois, pour la première fois en 28 ans, nous avons remis le nucléaire à l'agenda, il y a eu des événements autour du nucléaire, et nous annonçons, dans une coalition, le triplement de la production nucléaire d'ici 2050.

ROMAIN DESARBRES
C'est l'avenir ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Le nucléaire, c'est l'avenir, mais tout comme les énergies renouvelables, on ne peut pas faire la lutte contre le dérèglement climatique sans l'un et sans l'autre, et comme la maîtrise de notre énergie, le fait de lutter contre le gaspillage, c'est également un élément essentiel. Aujourd'hui c'est une course contre la montre, et cette course contre la montre elle suppose d'utiliser tous les leviers à notre disposition, baisse de la consommation d'énergie, déploiement de plus de nucléaire, déploiement de plus d'énergies renouvelables.

ROMAIN DESARBRES
Madame la ministre de la Transition énergétique, vous roulez à combien sur le périphérique parisien ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Alors, je roule au rythme des embouteillages, et vous savez comme moi qu'il est rare…

ROMAIN DESARBRES
Quand il n'y en a pas ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Il est rare…

ROMAIN DESARBRES
Voyez où je veux en venir ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Mais oui, tout à fait ; il est rare de rouler au rythme de la limitation de vitesse, et c'est là où je pense que…

ROMAIN DESARBRES
Si vous roulez la nuit sur le périphérique parisien, vous roulez à combien ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Je roule à la limitation de vitesse, a fortiori la nuit où il n'y a pas d'embouteillage.

ROMAIN DESARBRES
La mairie de Paris veut baisser la vitesse de 70 à 50 km/h, on se traîne, c'est quasiment une autoroute, vous y êtes favorable ou pas à cette mesure ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Moi je dis deux choses. La première chose c'est qu'on ne prend pas une mesure quand est parisien…

ROMAIN DESARBRES
C'est de l'écologie punitive.

AGNES PANNIER-RUNACHER
On ne prend pas une mesure, quand on est maire de Paris, sans prendre en compte tous les usagers du périphérique, qui sont, comme par hasard, des gens qui vivent en banlieue, qui n'ont pas les mêmes moyens que les Parisiens, qui n'ont pas les mêmes transports en commun, je trouve cela antisocial, je trouve cela illégitime. La deuxième chose, c'est que mettre la vitesse à 50 km/h, si c'est pour générer plus de bouchons, c'est surréaliste parce que ça génère plus d'émissions de CO2, donc c'est vraiment de l'écologie à la petite semaine, aujourd'hui l'enjeu de Paris c'est de bien circuler, c'est de créer les moyens de transports en commun qui permettent justement de se passer de la voiture, c'est de faire en sorte que les gens qui ne vivent pas à Paris, qui n'ont pas les moyens de vivre à Paris, puissent avoir accès facilement à Paris, puissent éventuellement prendre leur voiture jusqu'à des grands parkings et ensuite passer sur des transports en commun, qui soient fiables, qui soient sécures, qui soient réguliers, c'est ça la vraie politique, et aujourd'hui je n'en vois pas le bout.

ROMAIN DESARBRES
Merci beaucoup Agnès PANNIER-RUNACHER, ministre de la Transition énergétique, d'être venue ce matin sur CNews et sur Europe 1.

AGNES PANNIER-RUNACHER
Merci beaucoup.

ROMAIN DESARBRES
Et donc bonne COP, vous y retournez, COP 28, merci beaucoup d'être venue aujourd'hui.

AGNES PANNIER-RUNACHER
Merci.


Source : Service d'information du Gouvernement, le 12 décembre 2023