Déclaration de M. Stéphane Séjourné, ministre de l'Europe et des affaires étrangères, en réponse à une question sur le conflit israélo-palestinien, à l'Assemblée nationale le 17 janvier 2024.

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Circonstance : Question au Gouvernement, en séance publique, à l'Assemblée nationale

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Le 7 octobre dernier, Israël a subi une attaque terroriste barbare : 1.200 morts, des mutilations, des viols, des assassinats d'enfants. Des civils israéliens ont été visés pour ce qu'ils sont. Quarante-et-un Français sont morts dans ces conditions atroces. Nous leur rendrons hommage le 7 février. Trois de nos compatriotes sont encore otages à Gaza ; nous faisons tout pour les en sortir.

Qu'avez-vous dit en réaction à ces crimes terroristes ? Le Hamas "est un mouvement de résistance qui se définit comme tel." C'est cela, le scandale, madame Obono. Le Président de la République, lui, a toujours tenu une position d'équilibre. Je vous la rappelle : condamner le terrorisme, ce que vous n'arrivez toujours pas à faire, madame Obono. Notre position consiste également à oeuvrer pour cessez-le-feu immédiat pour garantir que les Palestiniens ne subissent pas de souffrances supplémentaires.

Madame Obono, je vous rappelle la position de la France : rétablir un horizon politique pour avancer vers deux Etats. Ce sujet sera au coeur des discussions de la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies que je présiderai mardi prochain à New York.

Pour ce qui est de la Cour internationale de justice, puisque c'est votre question, j'y venais. Nous disons fermement aux Israéliens : le respect du droit s'impose à tous. Les frappes systématiques à Gaza doivent cesser. Mais les mots, madame Obono, ont un sens. Accuser l'Etat juif de génocide, c'est franchir un seuil moral. On ne peut exploiter la notion de génocide à des fins politiques. C'est notre position constante. Nous l'avons dit quand la Russie a utilisé ce terme pour justifier l'injustifiable : la guerre qu'elle mène en Ukraine.

En conclusion, nous n'avons pas de leçon à recevoir de votre parti. Vous n'êtes au clair ni sur le Hamas ni sur Gaza... [interruption par la présidente, en raison du temps de réponse écoulé].


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 janvier 2024