Texte intégral
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bonjour à toutes et à tous, merci d'être avec nous. Les Français veulent savoir, parlons vrai ce matin avec Marc FESNEAU, ministre de l'Agriculture. Marc FESNEAU, bonjour.
MARC FESNEAU
Bonjour.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Merci d'être avec nous. La colère des agriculteurs ne faiblit pas. Sur l'A6 près de Rungis, ils sont installés à quelques encablures de Rungis. Ils veulent encercler Paris, encercler Lyon. Vous les empêcherez d'entrer dans Paris, d'entrer dans Lyon, d'entrer à Rungis ?
MARC FESNEAU
Les choses ont été très clairement dites par le Premier ministre et par le ministre de l'Intérieur. Il ne peut pas être question, et d'ailleurs la plupart d'entre le disent, de bloquer - ce sont des travailleurs, les exploitants agricoles, et ils savent ce que c'est aussi que d'être travailleur pour les autres Franciliens et pour ceux qui sont à Lyon ou ailleurs - il ne peut pas être question d'avoir un blocus de telle ou telle ville, Paris et les grandes métropoles régionales. Et donc l'objectif, c'est bien d'abord de dialoguer, mais on va y revenir, pour apporter un certain nombre de réponses concrètes. Et puis 2/ de ne pas se retrouver dans une situation qui soit une situation de blocus parce que je pense que c'est mauvais pour tout le monde, ce genre de situation. Je comprends très bien la colère, ce n'est pas le sujet. Je n'élude pas ni la colère, ni les difficultés qu'ils rencontrent, mais les principes ont été posés par le ministre de l'Intérieur de ne pas en arriver à un blocus, un autre blocus de Rungis ou un blocus…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc vous empêcherez les agriculteurs d'entrer à Rungis, vous les empêcherez d'entrer dans Paris, vous les empêcherez d'entrer dans Lyon. C'est clair.
MARC FESNEAU
C'est l'objectif. On a clairement fixé les limites. Mais moi, je voudrais souligner l'esprit de responsabilité de l'immense majorité d'entre eux, qui sont à des points qu'ils ont identifiés et qu'ils ont identifiés en bonne intelligence avec les forces de l'ordre, pour à la fois dire ce qu'ils ont à dire et, en même temps, ne pas entraver à un point tel la liberté de circulation.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bien. Ils sont en colère, ils maintiennent leur blocus, ils le renforcent même, ils attendent des réponses. Gabriel ATTAL hier a dit " avec Marc FESNEAU, nous aurons l'occasion d'annoncer des choses très concrètes dans les heures et les jours qui viennent ". Alors ce matin, vous êtes avec nous ; j'attends, moi des annonces très concrètes.
MARC FESNEAU
Alors d'abord, dire qu'on a fait un certain nombre d'annonces - on rentrera dans le détail, si vous le voulez - vendredi dernier, sur des mesures de simplification qui sont d'un ordre tout à fait inédit : sur les délais, sur le retour au droit commun sur un certain nombre de procédures, parce qu'il y avait une exception agricole qui allait dans le mauvais sens. C'est-à-dire que vous faisiez un bâtiment agricole, le délai pour faire un recours contre une procédure, c'était quatre mois quand le délai commun c'est l'urbanisme. Un certain nombre de simplifications dès vendredi.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ce délai passe à deux mois.
MARC FESNEAU
Le délai passe à deux mois. Ça fait 20 ans que ça durait donc on est sur des simplification assez drastique de ce qu'a exprimé le Premier ministre. Sur la question du GNR, c'était une demande très attendue avec dès le mois de février de la trésorerie en avance puisqu'on va rembourser en anticipation une partie du GNR, du remboursement de la taxe qui était prévu. C'est plus de 100 millions d'euros qui sont prévus, plus une mesure de simplification au mois de juin. Deuxième élément, on continue à travailler en continu avec les agriculteurs et leurs représentants. Je vais simplement m'arrêter quelques secondes ou quelques minutes, en particulier sur cette radio, sur les questions viticoles.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, allez-y. Vous avez des annonces à faire pour les viticulteurs.
MARC FESNEAU
On a un sujet viticole qui est très grave. D'abord dire qu'on avait pris la mesure du problème puisqu'il y avait des mesures qui avaient été prises en 2023, donc on ne découvre pas tout à fait, qui étaient des mesures de distillation pour 200 millions d'euros qui est une mesure importante, et puis des mesures de restructuration des prêts au travers du glissement des prêtes garantis par l'Etat en prêts bonifiés. La mesure peut se mettre en place dès le début du mois de février. On va dialoguer avec les banques parce qu'on a besoin de la solidarité et de l'allant des banques sur ce dispositif, parce que c'est dans leurs mains que ce sera mais je rappelle quand même que tout ça a été fait. Et puis j'étais venu au mois de décembre dans l'Hérault déjà pour travailler avec les représentants de la filière viticole, dont je voudrais saluer l'esprit de responsabilité, sur un certain nombre de mesures conjoncturelles et structurelles. Alors mesures conjoncturelles, 80 millions d'euros qui permettront de couvrir les aléas qu'ont rencontrés un certain nombre de régions. Ça couvre l'ensemble des régions viticoles qui sont en crise évidemment.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc 80 millions d'euros pour les viticulteurs.
MARC FESNEAU
Pour les viticulteurs qui permettront de couvrir des aléas qu'on a pu avoir sur le mildiou comme vous le savez. Et puis des difficultés de trésorerie puisqu'on prendra en charge les intérêts d'emprunt sur l'année 2024, et donc c'est autant de trésorerie qui va être dégagée pour les viticulteurs.
JEAN-JACQUES BOURDIN
L'Etat prendra en charge les intérêts d'emprunt sur l'année 2024.
MARC FESNEAU
Absolument. Il faut être très précis, c'est ça. Et puis l'ensemble des aléas ou des crises qu'ils ont traversés, du Bordelais jusqu'à l'Occitanie, parfois un peu en vallée du Rhône, on prendra en charge les difficultés qui sont liées à des difficultés conjoncturelles. La crise mildiou, des affaires de prix et donc soutien à la trésorerie ou soutien à la perte qui est liée à telle ou telle maladie. Ça, c'est 80 millions d'euros. Mais 2, en conscience, quand on est dans une crise comme celle-là, viticole - celle d'aujourd'hui mais la crise viticole qu'on a derrière nous et sans doute devant nous - on a un sujet structurel. C'est-à-dire qu'on a un sujet d'une baisse de consommation de 20 à l'intérieur de nos frontières et à l'extérieur de nos frontières, en Europe et dans le monde. Donc c'est une mesure structurelle de 150 millions d'euros. Cette mesure structurelle, elle visera quoi ? Elle visera à arracher de manière temporaire les vignes le temps de restructurer…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc une prime à l'arrachage en quelque sorte.
MARC FESNEAU
Oui, absolument. C'est ça. Le temps que la restructuration se fasse et puis pour ceux qui sont avec des dispositions particulières, c'est une prime à l'arrachage qui pourrait être rendue définitive pour motif de diversification agricole. C'est-à-dire que vous retirez du volume provisoirement, vous restructurez, ou vous retirez définitivement pour faire de la diversification agricole. Voilà les deux, les deux…
JEAN-JACQUES BOURDIN
D'accord. C'est-à-dire j'arrache de la vigne pour cultiver autre chose sur mes terres.
MARC FESNEAU
Pour cultiver autre chose. Et donc, on aura besoin…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc vous m'aidez financièrement à arracher ma vigne pour planter autre chose.
MARC FESNEAU
Pour planter autre chose, ou vous arrachez temporairement le temps de restructurer y compris qu'est-ce qu'on veut comme cépage – vous voyez, c'est des choses qui ont déjà été…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, bien sûr.
MARC FESNEAU
Ça concerne, pour être précis, ça peut concerner jusqu'à 100 000 hectares de vignes. Je rappelle qu'il y a environ 700 000 hectares de vignes en France, donc c'est absolument massif comme plan, parce qu'on a besoin de répondre au conjoncturel mais on sait que le sujet de la consommation, c'est un sujet qui est devant nous et je sais que les professionnels le savent. On a besoin de travailler. Je serai cet après 12-midi à Bruxelles pour entrer dans le détail…
JEAN-JACQUES BOURDIN
J'allais vous en parler.
MARC FESNEAU
Parce qu'on a besoin… Evidemment la mesure conjoncturelle, 80 millions, c'est à la main de l'Etat dans un cadre réglementaire connu. La mesure à 150 millions maintenant, on la travaille avec Bruxelles.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous avez besoin de l'autorisation pour cela.
MARC FESNEAU
Bien sûr, parce que c'est un dispositif encadré réglementairement.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous allez l'obtenir ?
MARC FESNEAU
Oui. Enfin jusqu'alors, j'ai toujours obtenu ce que j'estimais devoir obtenir à Bruxelles. On y reviendra, par exemple, sur les questions des jachères. Donc qu'il y ait besoin de travail, que nous soyons dans un cadre collectif, parce qu'évidemment il y a les demandes de même nature de nos amis italiens et espagnols. Donc on va faire ce que je fais depuis le début que je suis ministre de l'Agriculture, construire une coalition pour faire en sorte que collectivement, on dise " en conscience on a un sujet structurel ; en conscience il y a des mesures en France, en Italie, en Espagne ".
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bien. Marc FESNEAU, voilà pour les viticulteurs. D'autres annonces pour d'autres secteurs de l'agriculture, quand ? C'est le Premier ministre qui les fera ?
MARC FESNEAU
Sans doute le Premier ministre s'exprimera parce qu'il y a un moment…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Avant la fin de la semaine ?
MARC FESNEAU
Avant la fin de la semaine et on verra le moment où il s'exprimera.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Demain ou après-demain ?
MARC FESNEAU
Il s'exprimera rapidement parce que nous avons vraiment ardemment travaillé, je crois que tout le monde le reconnaît, pour à la fois se poser des questions de court terme mais aussi se dire " il y a des choses qui traînent depuis trop longtemps, il faut qu'on en finisse avec un certain nombre de difficultés ". Oui, le Premier ministre s'exprimera avant la fin de la semaine pour dire globalement ce qui est la réponse, qui sur des sujets de filières, qui sur des sujets plus généraux. C'est-à-dire qu'est-ce qu'on essaie de faire progresser dans la loi EGalim pour qu'elle marche mieux…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Je vais y revenir sur la loi Egalim.
MARC FESNEAU
Qu'est-ce qu'on fait sur les questions européennes.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, je vais y revenir aussi.
MARC FESNEAU
Le président de la République sera en sommet cette semaine et donc, on pourra en parler avec lui.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Justement, je vais vous interrompre, Marc FESNEAU. Vous vous rendez à Bruxelles aujourd'hui. Le président de la République sera demain à Bruxelles, il va rencontrer Ursula VON DER LEYEN demain. Il a des demandes précises à lui faire, j'imagine. Trois axes : les jachères, les importations ukrainiennes de volaille et troisième axe, évidemment le Mercosur.
MARC FESNEAU
Oui.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors on va détailler.
MARC FESNEAU
Si vous voulez.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Les jachères, le fameux 4% de terres qui doivent être mises en jachère, ça c'est la PAC.
MARC FESNEAU
Ça c'est la PAC.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Là, est-ce qu'on va revenir sur ces 4 % de mise en jachère ?
MARC FESNEAU
Ecoutez, alors d'abord dire que je travaille moi personnellement sur le sujet depuis le mois d'août. Donc parfois, il y a des processus qui sont un peu longs et je pense qu'on a un besoin – ça, c'est dans les années qui viennent - d'avoir quelque chose qui rende les processus plus agiles ou les process plus agiles. Parce que quand il y a des crises, ça ne peut pas être le pas de temps, c'est comme si je venais à votre radio ce matin en vous disant " rendez-vous dans neuf mois, Monsieur BOURDIN "; vous me diriez " c'est curieux quand même en termes d'agilité et d'efficacité de la puissance publique ". Depuis le mois de septembre, nous avons travaillé, j'ai pris le lead d'une coalition de près de 22 pays européens sur 27 - ce qui est quand même, me semble-t-il, assez signifiant - pour dire quoi ? Pour dire : à l'heure où on importe en Europe 40 millions de tonnes de céréales, 40 millions de tonnes pas en France, en France nous sommes exportateurs, mais 40 millions de tonnes. Se dire qu'on consacre l'idée qu'il faudrait qu'il y ait des terres totalement improductives, parce que la jachère c'est totalement improductif, il y a quelque chose qui est curieux. On a fait une proposition à la Commission européenne qui vise à la fois à pouvoir remettre en culture mais dans un cadre environnemental qui soit un cadre respectueux. L'idée, c'est quand même de tenir aussi sur la question de la rotation des cultures, du stockage agricole.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Est-ce qu'on va remettre en culture ces 4% de jachère ?
MARC FESNEAU
De ce que j'entends et pour finir, mais je voulais juste vous dire le processus parce que tout ça, ça ne vient jamais de rien, vous voyez. Tout ça, c'est du travail et des choses sérieuses qu'on a…
JEAN-JACQUES BOURDIN
J'ai compris Marc FESNEAU. Mais l'agriculteur, lui, il attend la réponse.
MARC FESNEAU
Vous allez avoir la réponse parce que j'ai l'habitude de répondre aux questions.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Je le sais, c'est pour ça que je vous les pose.
MARC FESNEAU
La Commission européenne a dit hier qu'elle allait faire une proposition, on va voir les termes de cette proposition, pour avoir cette dérogation sur la jachère. Donc J'ai très bon espoir, il y aura des expressions. Aujourd'hui, je discuterai avec le commissaire à l'agriculture et avec d'autres ; et demain lors du conseil européen, il y aura des expressions pour donner droit, au fond, à quelque chose qui relève du bon sens. On peut conjuguer environnement, transition et production.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Et ne pas mettre des terres en jachère qui pourraient être exploitées. Je me mets à la place de l'agriculteur qui voit ses terres inexploitables.
MARC FESNEAU
Oui, et qui se dit " comment peut-on faire ça… "
JEAN-JACQUES BOURDIN
Tout ça parce que l'Europe a décidé qu'on n'allait pas exploiter telle ou telle terre.
MARC FESNEAU
Alors pardon, Monsieur BOURDIN…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ce n'est pas tout à fait ça mais…
MARC FESNEAU
Non. Ne faisons pas de l'Europe un bouc émissaire non plus, si vous me permettez, mais on a besoin, nous collectivement, de regarder dans ce qui a été ce qu'on appelait le Green Deal. Oui, il y a besoin de réduire les gaz à effet de serre. Oui, il y a besoin des transitions écologiques, mais pas au prix d'une baisse de souveraineté européenne.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bien sûr.
MARC FESNEAU
L'Europe doit avoir sa prise de conscience. On a vu le retard qu'on avait pris sur les questions énergétiques et d'autres, et donc la souveraineté énergétique, c'est important. La souveraineté alimentaire, c'est aussi très important.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors rétablir des droits de douane sur les produits ukrainiens, oui ou non ?
MARC FESNEAU
L'objectif, c'est bien ça. Alors on va regarder la proposition.
JEAN-JACQUES BOURDIN
L'objectif, c'est de rétablir des droits de douane ?
MARC FESNEAU
Non, alors formulez-le… En tout cas, de faire en sorte que les quotas qui avaient été… En fait, on a abaissé complètement les droits de douane sans limite.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Sans limite.
MARC FESNEAU
Les premiers mois, ça n'a pas posé de problème majeur. Simplement, on a vu que c'est venu déstabiliser un certain nombre de marchés. J'avais été le dire d'ailleurs à mon collègue à Kiev quand j'étais venu à Kiev et à la vice-présidente ukrainienne pour dire " attention, là vous êtes en train d'atteindre les limites de ce qui est acceptable pour la déstabilisation des marchés ". Donc, l'idée, c'est de regarder un quantum qui permettrait de dire au-delà de ce seuil-là, on a forcément…
JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est-à-dire qu'on met des quotas. C'est-à-dire qu'on peut importer sans droits de douane telle quantité de poulets ukrainiens, mais au-delà de cette quantité il y a des droits.
MARC FESNEAU
Ça relève de cette démarche-là, donc on est en train d'affiner parce qu'après c'est en parlant - je ne veux pas rentrer dans le détail, du coup – mais l'année de référence… Alors c'est volailles, la demande française c'est volailles, céréales, sucre parce qu'on voit bien que ces marchés sont déstabilisés. Alors une partie d'ailleurs des mouvements européens, parce que la crise que nous avons, elle est française mais européenne, notamment sur le flanc est de l'Union européenne. Elle est liée à ce sujet.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ça vient de là, les agriculteurs polonais notamment.
MARC FESNEAU
Elle est liée à ce sujet de déstabilisation. Ce qu'il faut, c'est aider les Ukrainiens à faire ce qu'ils avaient, c'est-à-dire qu'ils sortent les céréales, qu'ils sortent les volailles d'Europe pour qu'ils aillent sur les marchés qui étaient les leurs initialement.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bien. Alors maintenant, un point important : le Mercosur. Parce que là, il y a trois jours encore, les négociations se poursuivaient entre les négociateurs sud-américains et les négociateurs européens. Ces négociations ont été suspendues. Vous confirmez ce que je dis ?
MARC FESNEAU
C'est les informations effectivement que nous avons.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bien. Elles ont été suspendues. Maintenant, est-ce que vous vous engagez à abandonner définitivement l'accord Union européenne-Mercosur ?
MARC FESNEAU
Mais, on s'engage à faire en sorte… Pourquoi on refuse ? La France est d'ailleurs assez seule sur cette position au niveau européen, il faut se le dire.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, elle est seule.
MARC FESNEAU
Ce n'est jamais facile d'être seul dans ce genre de discussions. Mais c'est parce que la France porte dans l'Union européenne et que le président de la République a fait ce choix que pour l'instant, nous n'avons pas l'accord du Mercosur. Pourquoi on bute sur l'accord du Mercosur ? Parce qu'on considère que les pratiques agricoles sur un certain nombre de produits, la trajectoire, y compris en termes de perspectives climatiques, n'est pas la bonne. Donc tant qu'on n'a pas de réponses claires, et tant qu'on n'a pas quelque chose qui évite de livrer nos producteurs français et européens à une concurrence qui soit une concurrence déloyale, il ne peut pas y avoir d'accord de Mercosur.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais si vous avez ces clauses mettant à l'abri les agriculteurs français, vous signerez le Mercosur.
MARC FESNEAU
Non, je ne dis pas ça. Je dis : on a besoin…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Non mais je voudrais savoir.
MARC FESNEAU
Oui, mais je comprends…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Là, vous comprenez, il y a deux solutions. La France pourrait demander le retrait du mandat de négociation dont dispose la Commission de l'Union européenne. La France a le droit de faire ça.
MARC FESNEAU
Je ne crois pas que ce soit dans la procédure. Je pense que c'est un mandat qui a été donné sur lequel il faut revenir à la majorité. Parce qu'il me semble que ce n'est pas la France toute seule qui décide du mandat de négociation de la Commission. On peut toujours penser qu'on n'est pas sur une île déserte…
JEAN-JACQUES BOURDIN
La France est suffisamment puissante au niveau européen…
MARC FESNEAU
Monsieur BOURDIN, je vais vous répondre mais d'abord pardon de vous dire : du commerce avec le Brésil, du commerce avec l'Argentine, il existe.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais bien sûr.
MARC FESNEAU
Des poulets brésiliens, du soja brésilien…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ils rentrent déjà.
MARC FESNEAU
Donc ne faisons pas croire que ces accords viennent entraver déjà ce qui est une liberté de circulation de fait des produits. Donc moi je préfère qu'on travaille sur qu'est-ce qu'on accepte comme produits dans l'Union européenne, et quelles normes ils ont et qu'est-ce qu'ils portent comme charge de carbone par exemple. Qu'est-ce qu'ils portent comme charges, vous voyez ce que je veux dire ? C'est là-dessus qu'il faut qu'on travaille parce que dire qu'il n'y a pas d'accord de libre-échange, c'est faire accroire qu'il n'y aurait pas un jour du commerce entre nos deux continents.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc il y aura un jour un Mercosur signé par la France.
MARC FESNEAU
On verra, on verra. Pour l'instant, il y a des accords. Vous avez le Mercosur, ça fait quinze ans qu'il traîne, donc on a bien un problème quand même manifestement. Si on n'obtient pas ce que nous voulons, c'est-à-dire des clauses de respect et de réciprocité sur les pratiques agricoles, c'est-à-dire quelque chose qui évite qu'on les livre en pâture, il n'y a pas d'accord du Mercosur. C'est ça la position française et pardon de vous dire, jusqu'alors cette position, elle a été tenue.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bien. Les accords entre l'Union européenne et le Chili, entre l'Union européenne et la Nouvelle-Zélande sont en cours de ratification. Est-ce qu'il faut les ratifier ?
MARC FESNEAU
Ecoutez, moi je vais vous dire ce que je pense globalement sur la question des accords de libre-échange. D'abord, on a besoin d'échanges agricoles. On a besoin d'échanges agricoles pour deux raisons. D'abord, tous les pays et tous les Etats ne sont pas capables de subvenir à leurs besoins. Deuxième élément…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Nous, on n'est pas capables de subvenir à nos besoins agricoles.
MARC FESNEAU
Non, je ne parle pas des nôtres.
JEAN-JACQUES BOURDIN
D'accord, mais nous déjà.
MARC FESNEAU
Nous sommes sur un certain nombre de productions avec une grande capacité d'exportation. La moitié des céréales françaises sortent des frontières ; 25% des céréales françaises, elles sortent des frontières de l'Union européenne. Le fromage, c'est 3 milliards d'euros d'excédents commerciaux à l'extérieur de nos frontières. Le lait, c'est la moitié des échanges qui se font à l'extérieur de notre territoire. Donc on a une puissance agricole et la France, elle n'est pas une puissance autarcique qui vient juste couvrir ses besoins. Donc on a besoin d'accords, alors que ce soient des accords types ceux que vous évoquez ou d'autres accords. L'accord du CETA qui a été beaucoup vilipendé, il est en cours. Pour la France, c'est 120 millions d'euros de plus d'export vis-à-vis du Canada. Pourquoi, qu'est-ce qui s'est passé ? On a dit qu'on n'acceptait pas que viennent du Canada des boeufs qui seraient produits dans des conditions qui ne soient pas conformes à celles que nous avions, y compris en termes climatiques. Comme quoi on peut avoir des accords qui soient favorables. On a un accord de libre-échange avec le Japon. Le Japon, c'est plus de 200 millions d'euros d'exportations supplémentaires pour les produits agricoles français. Donc n'essayons pas de… On a besoin d'accords, on a besoin d'accords qui soient équilibrés, c'est-à-dire qui respectent des contraintes environnementales qui soient de même nature que la nôtre et puis qu'on défende en offensive ce que sont nos intérêts. Alors tous les accords ne sont pas équivalents et parfois, on est plus favorisé que dans d'autres accords, reconnaissons-le, et on a besoin aussi d'améliorer la compétitivité de nos filières. Mais pensez - j'entends certains qui disent qu'il faut sortir de tous les accords de libre-échange - c'est immédiatement…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Non, on ne sortira pas de tous les accords de libre-échange.
MARC FESNEAU
Mais quand vous avez les chiffres que je vous donne, c'est la mort de l'agriculture française dans ce qu'elle est encore d'exportateur. Et vous aurez remarqué, je ne vous ai pas parlé du vin parce que c'est parfois l'arbre qui cache la forêt. Mais on a besoin d'accords de libre-échange qui soient loyaux, y compris sur la question environnementale.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bien. Marc FESNEAU, toutes les aides PAC versées sur les comptes bancaires des exploitants avant le 15 mars, c'est la promesse faite hier par le Premier ministre. Réduction des normes environnementales, vous allez réduire des normes environnementales. On a parlé des jachères tout à l'heure.
MARC FESNEAU
Ce n'est pas une réduction des normes environnementales, les jachères.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Non, non, mais enfin ça peut.
MARC FESNEAU
Certains l'interprètent comme ça mais pardon…
JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est le Green deal.
MARC FESNEAU
Oui, mais si l'environnement c'est la décroissance et la mise sous cloche…
JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est un peu de la décroissance mettre des terres en jachère, pardon mais…
MARC FESNEAU
Je suis d'accord avec vous mais certains disent : le monde irait mieux sans agriculture parce qu'au fond, retour à l'état de nature. On ne va pas retourner à l'état de nature, on n'est plus dans le temps néanderthalien, vous voyez ce que je veux dire.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors, quelles normes environnementales allez-vous réduire ?
MARC FESNEAU
Alors, je vais vous donner un exemple très concret.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Allez-y.
MARC FESNEAU
Vous avez une réglementation sur la haie, avec douze ou quatorze normes, selon la police ou les organisateurs, comme disait l'autre. L'objectif du gouvernement, c'est qu'on ait plus de haie. La vérité, c'est qu'on a les réglementations les plus sévères du monde et que pour autant les haies disparaissent. D'ailleurs, il n'y a pas que de l'arrachage et ce n'est pas que le monde agricole qui le fait. Donc on a quelque chose qui ne va pas. On a un objectif environnemental, de maintien et de développement des haies, c'est utile pour l'agriculture, c'est utile pour la biodiversité, c'est utile pour l'environnement. Seulement, elles sont tellement contraignantes, qu'à la fin c'est : on n'atteint pas l'objectif. Donc c'est une radicale simplification des normes environnementales. Vous avez parfois des normes environnementales qui sont incohérentes. Dans un cas, on vous dit : il faut débroussailler. Et dans l'autre cas on vous dit : vous ne pouvez pas toucher parce que c'est un habitat qui est protégé.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui. Je vous ai écouté parler de la tortue.
MARC FESNEAU
Mais c'est vrai, c'est une... Ce que je vous dis est une histoire…
JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est vrai que la tortue, dans le Var par exemple…
MARC FESNEAU
Mais c'est une ineptie. Quand même. On a construit parfois une réglementation qui dit tout et franchement le contraire de tout. Et la tortue, où le…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Elle brûle, la tortue.
MARC FESNEAU
Elle brûle si…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Elle brûle la tortue si ce n'est pas débroussaillé.
MARC FESNEAU
Donc voilà, c'est là-dessus qu'il faut qu'on travaille. On a besoin aussi, pardon, dans la réduction des délais, on voit bien qu'il y a des gens qui se servent des procédures réglementaires, environnementales pour faire de l'obstruction. Non pas qu'ils veuillent que les gens respectent l'environnement, ils veulent empêcher que les bâtiments d'élevage se construisent parce qu'ils sont contre l'élevage. Ça, on va y mettre un terme. C'est-à-dire qu'il n'y aura pas d'abus de juridique par un certain nombre de gens.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Marc FESNEAU, le point peut-être essentiel, c'est le revenu de l'agriculteur. L'agriculteur ne vend pas au bon prix son produit, le produit de son travail. Loi EGalim. Est-ce que, un prix de base, théoriquement, c'est un prix de base la loi Egalim.
MARC FESNEAU
Mais c'est ça que ça vise à construire, puisque c'est le respect de la matière première.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Eh bien oui, bien sûr.
MARC FESNEAU
Alors…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Est-ce qu'on ne devrait pas le fixer…
MARC FESNEAU
Le revenu, c'est quoi ? Le revenu c'est l'écart entre le prix vendu et le coût. Mais d'abord, il faut quand même travailler un peu sur les coûts.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui.
MARC FESNEAU
C'est-à-dire que les normes, parfois, elles viennent renchérir le coût. Donc on a besoin de travailler sur le coût. Le Premier ministre, on y travaille, fera sans doute des propositions…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ah bon, sur le coût ? Sur les coûts des…
MARC FESNEAU
Sur la question des coûts. Les coûts, c'est les normes…
JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est-à-dire les charges.
MARC FESNEAU
Les charges. Il y a un certain nombre de sujets, donc on va…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous allez baisser les charges ? Vous allez baisser les charges des agriculteurs ?
MARC FESNEAU
Le Premier ministre, il y a certaines filières dont on sait que le poids des charges, quand vous avez beaucoup de main d'oeuvre, par exemple, ce sont des filières qui peinent beaucoup par rapport à ceux qui sont…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc vous allez aider ces filières-là.
MARC FESNEAU
On va... On travaille…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Alléger les charges de certaines filières.
MARC FESNEAU
Oui, parce qu'on a besoin de renforcer un certain nombre de dispositifs là-dessus. Deuxièmement, sur le prix, on a besoin, d'ailleurs, vous entendez peu de gens, en tout cas, des gens sérieux, qui viennent dire qu'il faut revenir sur EGalim. Les gens, ils nous disent plutôt : il faut plus d'EGalim, il faut mieux d'EGalim. D'abord, on va faire respecter, en renforçant les contrôles, ce que sont les attendus d'EGalim, c'est-à-dire le respect de la matière première agricole, c'est-à-dire…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors trois industriels accusés, j'ai vu ça, d'enfreindre la loi EGalim. Sanctions très lourdes, c'est-ce que vous avez dit ? Non ?
MARC FESNEAU
C'est ce qui est prévu. Après…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Moi j'ai vu « Pré-injonction », ce n'est pas tout à fait pareil.
MARC FESNEAU
Mais il y a une procédure. La procédure prévoit une première injonction et après des sanctions très lourdes. Et ça dépend de la nature du délit.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Qui sont ces trois industriels ?
MARC FESNEAU
Je ne pratique pas ça.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ah... non.
MARC FESNEAU
Quand ça sera…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Le name and shame, ça existe.
MARC FESNEAU
Oui, mais là on est dans une procédure de nature juridique. Je ne pratique pas ça. Alors, premier élément. Deuxième élément, on a besoin de travailler avec les industriels et la grande distribution. D'abord, la chaîne alimentaire, si on veut qu'elle soit souveraine, il faut que tout le monde fasse sa part. Donc chacun doit faire des efforts, et l'idée ce n'est pas de chacun de maximiser ses profits, sinon on n'y arrivera pas. Et puis deuxième élément, de regarder dans EGalim ce qui doit être à améliorer. On a un sujet, il y a un certain nombre de filières qui ne sont pas dans EGalim. La filière viticole n'est pas dans EGalim. C'est son choix, ce n'est pas nous qui... La filière fruits et légumes n'est pas dans EGalim. La contractualisation n'a pas assez progressé sur la filière bovine, on n'a que 25% à date de la filière bovine qui est sous forme de contractualisation. La contractualisation, c'est un moyen de forcer à prendre la question du prix, la matière première agricole, pour construire le prix final. Ça il faut qu'on travaille aussi là-dessus et il faut qu'on y enjoigne aussi les opérateurs de la transformation et de la distribution.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, qui doivent aujourd'hui, les industriels de l'agroalimentaire et la grande distribution, terminer leurs négociations annuelles.
MARC FESNEAU
Oui, c'est aujourd'hui que ça se termine.
JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est aujourd'hui que ça se termine. En espérant que ça ne va pas terminer sur le dos des agriculteurs, Marc FESNEAU.
MARC FESNEAU
Ah ça on va veiller à ce que... Mais d'abord, on va vérifier qu'EGalim est opérant. Il faut que par les contrôles on fasse en sorte que ce soit opérant. Et deux, il y a un appel à la responsabilité. Quand vous mettez 20 € des mille litres de plus, c'est 0,02 centimes d'euro sur la brique de lait. Donc il y a quelque chose dans cette bataille mortifère que se mène la grande distribution, qui est toxique à la souveraineté alimentaire.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais oui.
MARC FESNEAU
Donc c'est un sujet de responsabilité pour eux. Il y aura des réunions d'ailleurs avec la grande distribution.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous allez les convoquer ?
MARC FESNEAU
Oui, enfin, on va les convoquer…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Convoquer, si, convoquer.
MARC FESNEAU
Vous savez que je ne suis pas mal à l'aise sur le sujet. J'ai eu plusieurs…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Je sais. Vous n'êtes pas très aimé d'ailleurs par la grande distribution, mais…
MARC FESNEAU
Je ne sais pas si c'est un titre de gloire, mais parfois il y a des désamours qui sont des titres de gloire.
JEAN-JACQUES BOURDIN
D'accord. J'ai une dernière question parce qu'elle revient très souvent, très souvent, vous l'avez entendue : est-ce que vous allez prendre des mesures pour faciliter la transmission des exploitations ?
MARC FESNEAU
Oui. Alors il y avait déjà ce qu'on avait posé sur la table, parce que tout ça, n'est quand même pas ignorant de ce qu'il y avait. Il y avait 400 millions entrepreneurs du vivant qui ont été annoncés par le président de la République, qui étaient pour aider au portage du foncier, pour des jeunes qui arrivent, ils n'ont pas la capacité. 2 milliards d'euros qui étaient prévus aussi de garantie bancaire pour faire en sorte que le jeune qui s'installe, il doit emprunter 500 000 ou 1 million d'euros, le banquier lui dise : non, monsieur, vous n'avez pas la surface. Donc ça, c'était un deuxième élément. Et on est en train de travailler à des mesures avec les jeunes agriculteurs qui sont très mobilisés sur cette question-là, des mesures de nature fiscale, qui sont en train d'être…
JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est-à-dire fiscales ?
MARC FESNEAU
Au moment de la transmission, comment on favorise, pour le cédant ou pour le repreneur. On peut le prendre par les deux bouts, par des mesures fiscales, le fait qu'ils soient inciter à…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Paie moins d'impôts au moment où on transmet.
MARC FESNEAU
Au moment où se réalise le lien, si je puis dire.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Au moment où on réalise le lien, moins d'impôt à payer.
MARC FESNEAU
Voilà. Et donc c'est un moyen, dès lors qu'on transmet à un jeune.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, j'imagine.
MARC FESNEAU
Parce que ça ne doit pas aller à l'agrandissement, cette affaire-là. Mais c'est la volonté des jeunes agriculteurs, évidemment, d'installer des jeunes. On a besoin d'installer des jeunes agriculteurs, Donc il y aura des mesures de cette nature là, mais il faut répondre à tout le reste aussi pour les jeunes agriculteurs. La question de la rémunération, la question des normes et la question de la transmission, et ça, ça sera bien dans le paquet de propositions qui seront sur la table.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Propositions avant la fin de la semaine.
MARC FESNEAU
Avant la fin de la semaine.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Merci Marc FESNEAU d'être venu nous voir ce matin sur l'antenne de Sud Radio.
MARC FESNEAU
Merci à vous.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 5 février 2024