Déclaration de M. Stéphane Séjourné, ministre de l'Europe et des affaires étrangères, en réponse à deux questions sur le conflit à Gaza, à l'Assemblée nationale le 7 février 2024.

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Madame la députée Bourouaha,

Au vu des tensions et de la situation humanitaire que vous avez évoquée, et du risque pour la sécurité au Proche-Orient, je me suis rendu ces derniers jours en Egypte, en Jordanie, en Israël, en Palestine et au Liban. La France peut être fière d'être le pays européen le plus actif sur le terrain, en partenariat avec les pays arabes de la région - je pense notamment à l'Egypte et à la Jordanie.

La position de la France, vous la connaissez ; nous l'exposons ici depuis le début du conflit : condamnation des actes de terrorisme du Hamas, demande de libération immédiate des otages, soutien humanitaire et appel à un arrêt des combats pour mettre fin aux souffrances des civils à Gaza, nécessité d'une solution politique pour sortir de la crise, la seule solution viable étant celle des deux Etats - je sais qu'une majorité d'entre vous en conviennent. J'ai exprimé ces messages et cette exigence à l'ensemble de mes interlocuteurs.

J'en viens à l'UNRWA. La France n'avait pas prévu de lui adresser de versement avant le deuxième trimestre. Nous n'avons donc pas suspendu nos versements, contrairement à d'autres pays occidentaux. Nous nous appuierons sur l'audit indépendant des Nations unies, qui devra faire la lumière sur les accusations dont l'UNRWA fait l'objet et nous donner des garanties pour l'avenir, afin que la France puisse maintenir son financement.


Madame la députée Caroline Yadan,

Je l'ai rappelé il y a quelques instants, j'étais lundi en Israël dans le cadre de mon déplacement au Moyen-Orient et j'ai rencontré les familles de nos compatriotes toujours détenus en otages par les terroristes du Hamas. J'ai vu leur douleur et j'ai entendu vos paroles touchantes : nous partageons tous la peine de ces familles.

Ce matin, après l'hommage rendu par la France à ses 42 enfants morts en Israël lors des attaques barbares du 7 octobre, le Président de la République et moi-même avons de nouveau rencontré les familles des otages et réaffirmé que la libération des otages - de tous les otages -, sans condition, demeurait la priorité de la France. Nous agissons sur le terrain diplomatique avec nos partenaires les plus investis dans cet effort : Israël, évidemment, mais aussi le Qatar, la Jordanie et l'Egypte. Nous agissons également sur le terrain opérationnel puisque nous avons conduit une opération complexe pour fournir des médicaments aux otages retenus dans la bande de Gaza.

En cette journée d'hommage, je réaffirme solennellement devant la représentation nationale que la libération des otages français à Gaza fait l'objet de la mobilisation totale des services de l'Etat.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 9 février 2024