Texte intégral
Bonjour,
Monsieur l'Ambassadeur, merci pour cette visite et la préparation, vous remercierez également vos équipes pour l'ensemble des préparatifs et le dialogue de haut niveau que nous avons tenu avec nos interlocuteurs.
Je pense que cette visite, on en reparlera d'ailleurs, était d'une utilité importante à la fois pour la communauté française et pour l'ensemble de nos entreprises.
Monsieur le Consul Général,
Mesdames et Messieurs les Conseillers des Français de l'Etranger,
Mesdames et Messieurs les Conseillers du Commerce extérieur,
Mesdames et Messieurs en vos grades et qualités pour n'oublier évidement personne,
Chers compatriotes, mes chers amis,
Dans cette salle, je vois des visages connus, des visages que je n'ai pas vus depuis longtemps, et cela me fait très plaisir. Je suis, et vous le savez, de la famille des Français d'Argentine. Vous imaginez donc avec quelle joie je m'adresse, ici, à vous aujourd'hui.
La France est évidemment mon pays mais l'Argentine est le pays où j'ai grandi, où j'ai fait mes études. Cette période de jeunesse, sans doute la période la plus importante de la vie des uns et des autres, m'a laissé à la fois des souvenirs et un attachement particulier à l'Argentine.
Comme je le disais, je suis arrivé en Argentine en 2001, en pleine crise économique. Et je vais vous dire tout simplement que j'y ai passé des années charnières. Des années où j'ai appris à la fois le goût de la fête, comme vous le savez, pour certains qui sont de ma génération, mais également le goût de l'action publique puisque les débats politiques en 2001 étaient, et vous le savez aussi, assez nombreux. Et en ce moment même, les débats continuent à être très nombreux parmi les Français installés en Argentine, y compris au sein de la classe politique en Argentine.
Sans cette expérience en Argentine, et je le dis très sincèrement ici devant vous, je ne serais probablement pas devant vous, dans ces nouvelles responsabilités de ministre des Affaires étrangères. C'est donc avec une joie très sincère et intime, une joie à laquelle j'associe également l'ensemble des camarades de promotion qui sont également ici, que je reconnais. Vous êtes également tous ici la preuve en acte de ces allers-retours, de ces liens auxquels vous avez entremêlé la France et l'Argentine, par votre qualité, votre histoire, vos engagements respectifs. Et peu importe les difficultés du temps, le peuple argentin doit savoir qu'il peut compter sur la France.
Cette relation unique, c'est également vous qui l'incarnez ici. Les 250.000 Français qui ont largué les amarres pour faire leur vie ici, au tournant du 20ème siècle, ont créé ce creuset. A telle enseigne qu'environ 18% des Argentins ont des origines françaises. Ces expatriés, ces immigrés, leurs filles et fils, qui ont eu à un moment donné un rêve puis qui ont quitté leurs amarres, du Béarn, du Pays Basque, de l'Aveyron, de Bretagne, de Savoie ou d'autres régions encore de France, pour contribuer à façonner le visage de cette société argentine, sa vitalité, dans les arts, dans la culture, mais aussi dans les sciences et le commerce.
Et depuis que j'ai pris mes fonctions, il y a un peu plus d'un mois, je me suis rendu dans de nombreux pays, en Ukraine et au Proche-Orient, mais aussi à New-York au Conseil de Sécurité des Nations Unies. Je me rendrai, d'ailleurs demain, avec Diana Mondino, la ministre des Affaires étrangères, au G20 à Rio. Et là-bas, je retrouverai l'ensemble des homologues du Mercosur, des pays du Mercosur. La ministre argentine des Relations extérieures a d'ailleurs eu l'amitié de choisir notre pays également pour son premier déplacement et en cela, je pense que nous devions également, en termes de réciprocité, donner au cône américain le premier déplacement du ministre des Affaires étrangers en Argentine.
Et donc je suis en Argentine aujourd'hui pour marquer cette volonté de renforcement de nos partenariats bilatéraux, avec notamment un engagement dans la région.
J'ai également dit aux nouvelles autorités argentines que nous sommes prêts à renforcer nos investissements dans les secteurs stratégique, du lithium à l'automobile, au service de l'instauration de solides chaînes de valeurs dans le pays, qui contribuent également aux chaînes de valeurs en France avec un certain nombres de filiales qui y sont implantées. Elles créent aussi des emplois, et s'inscrivent en plus dans une logique de développement durable.
Alors, mes chers compatriotes, à l'heure où l'Argentine souhaite se tourner vers les investissements étrangers, je souhaite tout d'abord saluer et remercier la communauté d'affaires qui est ici présente, nos entreprises, qui portent haut les valeurs de responsabilité sociale et environnementale. Elles participent pleinement à l'image positive de la France et son rayonnement ici sur ce territoire.
Alors, merci tout particulièrement à la Chambre de commerce franco-argentine, l'une des plus anciennes chambres françaises du monde, créée en 1884 et forte de 310 membres, filiales ou sociétés françaises. Je sais qu'ici vous êtes de nombreux représentants de ces filiales.
Toute ma reconnaissance aussi pour les Conseillers du Commerce extérieur, mais aussi pour l'association des métiers de bouche, la bien nommée "Lucullus". Elle réunit nos boulangers, nos pâtissiers, nos restaurateurs, nos cafetiers, nos traiteurs, qui contribuent au rayonnement de la gastronomie française auprès du grand public argentin.
La communauté française, c'est aussi un tissu associatif. C'est aussi cette richesse. Ces associations, très souvent menées par des bénévoles qui font vivre la solidarité parmi les résidents français en Argentine. J'ai moi-même été président d'un certain nombre d'associations, ici, quand j'étais résident en Argentine. Je salue leur travail, leur exemplarité, la manière aussi dont l'entraide se fait entre vous, entre Français qui vivent loin de leur pays.
Enfin, et j'en termine aussi par plusieurs salutations, des salutations chaleureuses aux membres de la communauté française qui assurent le rôle de chefs d'îlots dans le cadre du plan de sécurité de l'Ambassade. Vous êtes les relais essentiels auprès des Français de l'Argentine.
Vous avez d'ailleurs tous décidé de vous établir à près de 12.000 km du territoire métropolitain pour étudier, fonder une famille, travailler. Donc soyez toutes et tous assurés que la France reste à vos côtés et que nous traversons avec vous, et à travers le réseau diplomatique et consulaire et de la coopération notamment, l'ensemble des enjeux qui sont devant vous.
Je voudrais rendre hommage à cet égard au travail remarquable de deux établissements scolaires, le lycée Jean Mermoz et le collège Adrienne Bolland. Parmi leurs nombreux élèves, plus de 170 jeunes Français bénéficient de bourses scolaires. Et je sais que dans le moment compliqué que vivent un certain nombre de familles, ce chiffre est un chiffre historique à la mesure de ce que nous devons à la communauté française.
Le réseau d'enseignement français constitue aussi un formidable levier de rayonnement, vous le savez, y compris auprès des talents et des personnalités d'avenir des pays où sont installés ces établissements.
Et nous en avons aujourd'hui parmi nous un exemple avec le nouvel Ambassadeur d'Argentine en France, qui sera probablement Ian Sielecki. Je voudrais d'abord le saluer, je sais que l'on travaillera très bien ensemble, dans son travail à Paris. Il a aussi été, je crois, élève du lycée Jean Mermoz - je dis "je crois" mais j'en suis absolument sûr. Et il a probablement été à l'Institut d'études politiques à Paris, il a donc toutes les qualifications pour comprendre nos enjeux et travailler avec le gouvernement argentin et le gouvernement français.
Je ne veux pas oublier le rôle essentiel des 54 Alliances françaises d'Argentine, qui soutiennent avec passion et détermination la langue et la culture françaises depuis maintenant 130 ans. Nous oeuvrons également sans relâche, collectivement, à promouvoir la langue française. Et avec Eléonore [Caroit] nous allons participer particulièrement cette année à la Francophonie. Nous aurons cette année le Sommet de la Francophonie à Villers-Cotterêts, dans cet esprit du plurilinguisme auquel la francophonie est clairement attachée.
Voilà, je ne voudrais pas être trop long. Je vais également saluer, car je ne veux vraiment pas les oublier, toutes les équipes transpartisanes des Conseillers des Français de l'Etranger qui nous aident au quotidien à faire vivre la communauté française, ici, autour de ces associations. Et également vous dire que dans un pays aussi grand que l'Argentine, l'ambassade de France et le Consulat général ne pourront pas mener à bien leur tâche sans s'appuyer sur un certain nombre de consuls. 17 consuls honoraires, je tenais vraiment à les remercier aujourd'hui, ils font un travail également de lien entre nos deux communautés et l'ensemble des Français installés ici.
Voilà, Mesdames, Messieurs, mes chers compatriotes, merci de l'enthousiasme, de la bonne humeur. Je fais partie et je ferai, je pense, toujours partie de la communauté française, ici, en Argentine.
Mais maintenant, avec mes nouvelles fonctions, il m'en va de dire : vive la France, vive la République.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 23 février 2024