Déclaration de Mme Chrysoula Zacharopoulou, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères chargée du développement et des partenariats internationaux, en réponse à deux questions sur le conflit à Gaza, à l'Assemblée nationale le 5 mars 2024.

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Circonstance : Questions au Gouvernement, en séance publique, à l'Assemblée nationale

Texte intégral

Monsieur le député Thomas Portes,

Tout d'abord, je vous prie d'excuser le ministre de l'Europe et des affaires étrangères.

Le bilan humain et la situation humanitaire dans la bande de Gaza sont intolérables et les opérations israéliennes doivent cesser.

Un cap supplémentaire a été franchi, jeudi dernier, lorsque des civils palestiniens ont été pris pour cibles par des soldats israéliens au cours d'une distribution d'aide. Nous exprimons notre plus ferme réprobation envers ces tirs israéliens et demandons la vérité, la justice et le respect du droit international. Nous soutenons la demande d'ouverture d'une enquête indépendante formulée par le Secrétaire général des Nations unies. Nous demandons des explications au gouvernement israélien sur ces actes d'une très grande gravité.

L'aide entrant à Gaza a diminué de 45% entre janvier et février. Pour que l'aide soit acheminée à grande échelle, il est impératif d'augmenter les points de passage. Les responsabilités sur le blocage de l'aide sont clairement israéliennes.

Face à cette crise, la France est mobilisée au plus haut niveau. Dès le début de la réponse militaire israélienne, la France a rappelé avec force la nécessité absolue pour Israël de se conformer au droit international humanitaire. Les civils palestiniens n'ont pas à être les victimes d'atrocités commises par le Hamas. Israël a l'obligation de tout faire pour épargner les civils. Le droit international humanitaire s'impose à tous et impose en tout temps et tout lieu des principes clairs de distinction, de nécessité de proportionnalité et de précaution.


Madame la députée Fatiha Keloua Hachi,

Comme vous l'avez dit, depuis l'attaque terroriste du Hamas, le 7 octobre, Israël a le droit de se défendre. Cette défense doit se faire dans le plein respect du droit international et la protection des civils.

Vous l'avez souligné, et je le redis, le bilan humain et la situation humanitaire dans la bande de Gaza sont intolérables. Nous continuons à appeler à un cessez-le-feu car oui, 1,3 million de personnes sont réfugiées à Rafah. Une offensive israélienne à grande échelle à Rafah ne pourrait qu'aboutir à un désastre humanitaire. La France s'y oppose fermement - le Président de la République l'a dit lors de son entretien téléphonique avec le Premier ministre israélien, le 14 février dernier, Israël doit prendre des mesures concrètes pour protéger la vie des populations civiles à Gaza.

Nous soulignons aussi le risque d'une extension régionale du conflit, en Cisjordanie et au Liban notamment, mais aussi en Syrie, en Irak et en mer Rouge. La situation est très préoccupante à la frontière nord avec le Liban. La diplomatie française est active pour que cela ne dégénère pas. Nous avons passé des messages très clairs, et nous continuons de le faire, à destination notamment du Hezbollah. Le Président de la République et le ministre de l'Europe et des affaires étrangères sont en contact permanent avec leurs homologues de la région. Nous oeuvrons sans relâche pour éviter un engrenage qui serait fatal pour toute la région.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 6 mars 2024