Texte intégral
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Madame la Députée,
Monsieur l'Ambassadeur,
Monsieur le Consul général, Mesdames, Messieurs les consuls honoraires,
Mesdames et messieurs les conseillers des Français et étrangers,
Mesdames et messieurs en regard des qualités, comme on dit pour essayer d'avoir une formule qui englobe tout le monde,
Chers compatriotes, chers amis,
Merci de m'avoir attendu.
Intervenante non identifiée
Vous êtes en retard !
J'ai fait le maximum. Je ne peux pas faire mieux.
En effet, depuis ce matin, c'est une course effrénée, de Rio jusqu'à ce soir parmi vous, mais je suis très heureux d'être là.
Au fond, vous n'avez pas simplement attendu quelques instants, mais quelques années avant qu'une visite d'Etat, en effet, ne se réorganise à ce niveau. Mais la relation qu'il y a et que vous faites vivre entre le Brésil et la France, nous savons comme elle vient de loin et au fond, mon premier mot, c'est de nous le rappeler et de vous remercier ici, ce soir, de la faire vivre.
Elle vient de très loin et de plusieurs siècles - nous fêterons l'année prochaine les deux siècles justement, le 200e anniversaire de la relation diplomatique. On sait les liens intellectuels, historiques, philosophiques qu'il y a dans les combats qui sont au coeur de la République du Brésil et la République française. On sait les liens universitaires, des grands destins qui, ici, ont passé du temps et des années. Et je ne vais pas convoquer Claude Lévi-Strauss ou Fernand Braudel, je pourrais convoquer Bernanos ; il y a même des joueurs de football qui s'exilent des championnats français pour retrouver les championnats brésiliens.
Mais c'est vous qui faites vivre cette relation. Et on sait que ces dernières années, ça peut être parfois plus difficile sur le plan politique et diplomatique, mais très clairement, vous avez tenu. Et je vais ici remercier les équipes de l'ambassade et des consulats que j'évoquais, nos 3 consulats généraux, les consuls honoraires, tous les élus d'étrangers, les conseillers des Français et d'étrangers, parce que vous avez eu un rôle très important durant ces années où la relation diplomatique et politique a parfois été plus dure, la relation avec le reste de la région a été plus dure, où il a fallu traverser le Covid et les crises qui ont touché profondément la communauté française, comme toutes les communautés à travers le monde.
Je remercie aussi, en étant là devant vous, évidemment, les personnels enseignants et toute la communauté pédagogique du lycée. Enfin, en saluant Pasteur, je n'oublie pas Molière et François Mitterrand non plus et vos collègues du reste du pays. Parce que c'est en effet ce lien éducatif, cette capacité à accueillir nos enfants, mais les enfants du monde entier dans nos établissements, qui servait aussi de manière à cette attractivité française qui tisse ces liens.
Et puis, je remercie tous nos entrepreneurs - la French Tech est là, nos entreprises sont là. J'ai été avec plusieurs d'entre eux cet après-midi, mais, en effet, grâce à un peu plus de 1.100 entreprises françaises et filiales de nos grands groupes, aux startups, aux entreprises de taille intermédiaire, la France peut se vanter d'être l'un des tous premiers investisseurs étrangers ici mais d'être surtout le premier employeur étranger au Brésil. Et ça, c'est grâce à vous. Grâce à 520.000 femmes et hommes qui en effet sont employés par les Françaises et les Français chaque jour.
Alors, si je suis ici présent avec une délégation ministérielle, avec votre député, avec aussi plusieurs entreprises, entreprises de taille intermédiaire, startups, avec aussi des élus de Guyane, des entreprises, des scientifiques de Guyane - ils sont avec moi ici et je suis très fier qu'ils soient dans notre délégation - avec également des chercheurs, des grands organismes de recherches qui sont présents et qui m'accompagnent, avec aussi le monde sportif, artistique et culturel, c'est en effet trop d'années après la dernière visite d'Etat française parmi vous, une manière de rouvrir une dynamique, d'ouvrir une nouvelle page et de bâtir sur la force de cette relation que vous faites vivre chaque jour, grâce aussi à tout ce qui avait été construit dans la période 2008-2010, où les présidents Lula et Sarkozy avaient beaucoup fait pour la relation et lancer des projets qui étaient très structurants, eh bien, réussir aujourd'hui à ouvrir une nouvelle page qui va, je l'espère, profondément, irriguer les années à venir. D'abord, elle doit se construire, elle va se construire sur la relation transfrontalière et la force qu'il y a autour de cette frontière partagée. C'est un peu le sens de l'appel de Belém qu'on a lancé hier avec le président Lula. Et c'est de se dire : oui, la France est une puissance amazonienne. On partage cette frontière, on a un destin commun. Et c'est aussi pour cela que je voulais que nos élus, nos entrepreneurs, nos chercheurs de Guyane soient là, à mes côtés. Et c'est de dire on va ensemble, eh bien, investir 1 milliard d'euros sur nos enjeux transfrontaliers, sur l'Amazonie pour préserver, mais pour aussi investir sur la bioéconomie, pour mieux comprendre, avoir des partenariats, réunir nos parcs, permettre à nos chercheurs d'avancer ensemble, permettre à nos entreprises de bâtir ensemble des modèles d'activités qui sont compatibles avec notre Amazonie, lutter ensemble contre leur pillage illégal, lutter ensemble contre les trafics et donc bâtir une stratégie transfrontalière nouvelle. Derrière cela, on aura à annoncer demain aussi une politique beaucoup plus volontariste : simplifier les visas entre Brésil et la Guyane parce qu'il y a beaucoup de choses à faire pour que les turpitudes de chaque jour soient simplifiées ; bâtir un institut de l'Amazonie qui va permettre à des chercheurs de part et d'autre de l'Oyapock de faire encore plus et mieux. L'acte transfrontalier, c'est pour moi un élément clé. La deuxième chose, c'est de relancer très fortement notre volontarisme en matière de recherche, d'industrie, d'économie, par la défense, ce qu'on a lancé ce matin sur les chantiers avec un nouveau programme de sous-marin, avec une coopération. Nous irons plus loin en respectant les textes que nous avons signés sur la non-prolifération, mais en accompagnant le Brésil sur la prochaine génération de sous-marins à propulsion nucléaire, en réussissant à bâtir aussi et à commander de nouveaux hélicoptères, parce que c'est une formidable réussite entre nos deux pays ; en accompagnant le renouvellement des chars; en allant aussi vers de nouvelles aventures spatiales parce que nous avons beaucoup à bâtir et à réinventer une aventure spatiale qui est si importante pour notre territoire guyanais, parce que je considère que rien n'est jamais perdu. Au-delà de cela, la relation entre nos deux pays, on l'a vu cet après-midi dans le forum qui a été organisé ici à Sao Paulo. C'est la volonté de faire de nos entreprises des solutions de cette transition environnementale et climatique. Il y a ici au Brésil, une formidable richesse qui sont le sont les énergies renouvelables et un modèle très décarboné. Il y a eu des années de déforestation à laquelle répond maintenant un volontarisme de gouvernement qui veut la freiner. Il y a en France une stratégie climat, une planification qui se décline mais où d'ores et déjà, nous avons un modèle qui est l'un des plus décarbonée d'Europe, où on est en train de bâtir des programmes de renouvelables, de nucléaire et où nous-mêmes nous avons cette volonté justement, d'avoir une stratégie forestière très cohérente. Il y a dans le partenariat franco-brésilien une partie de la solution par nos entreprises, nos chercheurs, nos investissements pour répondre aux défis qui, pour moi, sont inséparables : lutter contre les inégalités, pour le développement, lutter contre le réchauffement climatique et ces conséquences, lutter pour la biodiversité. Ce sera un des axes de la stratégie que nous poursuivons. Et puis, au-delà de cela, nous allons ensemble bâtir un nouveau programme pour la coopération universitaire, passer de 5.000 à 8.000 étudiants d'ici à 2026, de nouveaux partenariats de recherche en matière minière et au-delà, réussir aussi dans le sport. On vient de le voir avec le Sport dans la vie, Gol de Letra, à multiplier les initiatives et les Jeux olympiques et paralympiques de cette année nous permettront, là aussi, de consacrer cette ambition. Mais surtout, les prochains mois vont scander cette amitié entre le Brésil et la France. Parce que nous n'allons plus nous séparer. Je reviendrai... [Applaudissements] Je reviendrai en novembre à Rio pour le G20. Et au coeur de ce G20, nous allons mettre notre ambition géopolitique commune, c'est-à-dire une même vision du monde et des initiatives très profondes qui vont, là aussi, irriguer notre relation. L'année prochaine, je reviendrai pour la COP à Belém et pour réussir à apporter notre part de réponse justement face à la déforestation et pour bâtir une stratégie des standards que nous sommes en train de préparer justement main dans la main, comme on disait jadis avec nos partenaires brésiliens. En avril prochain, j'espère, je le proposerai demain au Président Lula, que le Brésil acceptera d'être l'invité d'honneur du Salon du livre en France et que, ce faisant, nous pourrons lancer la saison culturelle croisée entre nos deux pays. Le Président Lula et moi-même, nous l'avons voulu, nous allons la lancer. Et je veux vraiment remercier tous les contributeurs pour cette saison. Il y a un travail énorme qui est fait pour cette saison culturelle qui est déjà préparée, Anne Louyot, notre ambassadrice prépare en tant que commissaire, c'est porté par l'Institut français et Jean-Pierre Clamadieu est président du Comité des mécènes, qui a déjà commencé son travail. Mais il faut qu'on aille encore plus vite, plus loin, plus fort, pour reprendre un hymne olympique. Et donc, vous l'avez compris, dès avril 2025, la saison culturelle croisée commencera. Et pendant des mois, au Brésil, puis en France, nous célébrerons la création, l'intelligence, l'amitié, l'inventivité entre nos deux pays, d'une rive à l'autre de l'océan, d'une rive à l'autre de l'Oyapock, avec l'Amazonie en fleuves et forêts partagées. Je pourrais continuer ainsi toute la soirée à scander tout ce qu'il y a et qui va nous occuper. En somme, vous l'avez compris. Si je suis là, parmi vous ce soir, c'est pour vous dire : "Je sais que vous avez beaucoup attendu durant ces années qu'on revienne en force". Alors, durant les mois et les années qui viennent, il y aura ces événements au Brésil et en France. Plusieurs ministres, au-delà des ministres présents à mes côtés, vont se succéder. Politiques publiques, secteur par secteur, pour vous aider et accompagner. Mais surtout, je le souhaite, je le veux et nous le confirmerons demain à Brasilia, avec le président Lula, c'est une nouvelle page de l'amitié entre nos deux pays qui s'ouvre. Parce que la France aime le Brésil et parce que le Brésil aime la France. Vous en êtes les histoires vivantes ! Parce que nous aimons la dignité humaine, nous aimons l'égalité entre les femmes et les hommes. Et ces valeurs de progressisme, parce que nous aimons la culture furieusement, parce que nous croyons dans la science et le progrès. Parce que nous aimons le sport et même la Seleção. Mais on préfère quand on la bat trois à zéro. Parce que nous croyons dans l'avenir et parce que nous pensons que même quand le désordre, les vents mauvais reviennent, il y a toujours un chemin pour l'optimisme, le progrès, celui d'une volonté partagée. C'est cela l'amitié entre le Brésil et la France. C'est ça ce que vous faites vivre ici depuis des années, parfois des décennies, et encore plus pour beaucoup d'entre vous. C'est cela que nous continuerons de faire vivre avec la même force, le même goût de l'autre, la même ambition.
Alors vive la France,
vive le Brésil et vive l'amitié entre le Brésil et la France !.