Déclaration de M. Stéphane Séjourné, ministre de l'Europe et des affaires étrangères, sur la Francophonie et les relations entre la France et le Kenya, à Nairobi le 6 avril 2024.

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Circonstance : "France Alumni Day"

Texte intégral

Jambo ! C'est le seul mot [swahili] que j'ai appris pour l'instant. Mais en tout cas, je prends comme objectif d'en apprendre au moins trois ou quatre dans la voiture du retour.

Monsieur l'Ambassadeur,
Chers tous,

C'est un honneur de pouvoir parler devant vous, d'organiser avec vous cette rencontre qui doit nous permettre également de mettre à l'honneur vos talents de la Francophonie et de m'exprimer devant vous en français. Alors évidemment, si certains ne parlent pas français, je crois qu'il y a assez de traducteurs ici pour qu'on puisse leur faire la traduction en direct. En tout cas, merci beaucoup à vous tous d'être présents.

Vous êtes toutes et tous des acteurs de la Francophonie. Une Francophonie qui est ouverte au monde, une francophonie qui circule et qui fait circuler des idées, des projets, puisqu'il y a parmi vous des multiples casquettes et des multiples ambitions, que ça soit ici ou en France, lors des déplacements. Une Francophonie, aussi, qui crée des opportunités. Et je crois qu'il faut retenir ça. Quand je vois l'expression, quand je vois les résultats que nous avons maintenant depuis quelques années, c'est une Francophonie qui est incroyablement vivante, en tout cas au Kenya. Je m'en félicite. Et c'est grâce aux Alliances [françaises], c'est grâce à nos entreprises, grâce à nos initiatives hors du commun comme le Village de la Francophonie, à Mitahato et puis grâce - je peux le dire ici, ce n'est pas écrit dans mes notes, puisque ça a été checké par l'Ambassadeur - à notre ambassadeur, puisqu'il est assez humble pour ne pas se citer. Mais je suis reconnaissant, en tout cas, de tout le travail qui est effectué par nos agents ici, à l'ambassade, et puis ces événements qui nous permettent de vous rassembler.

La langue française est la première langue étrangère enseignée au Kenya, avec aujourd'hui 40.000 élèves, de l'école primaire à l'université. Et ce chiffre, d'ailleurs, n'a cessé de s'accroitre ces dernières années. Egalement, un des facteurs de cette vitalité de la Francophonie, ce sont d'abord des mains tendues pour réussir. C'est une démarche vers, aussi, un succès professionnel. Avec l'Ambassadeur, nous avons fait le décompte du nombre d'entreprises qui sont venues, depuis la France, ici, au Kenya, investir. On est passés de 40 à 140 entreprises. Et donc le français devient également une opportunité professionnelle pour un certain nombre d'entre vous, avec des compétences acquises au contact du français, de la culture française. Nous ouvrirons aussi les portes des Nations unies, puisque Nairobi est un hub de l'ONU en Afrique ; d'une entreprise française - je le disais, au Kenya, ce nombre d'entreprises a triplé ; et puis d'une entreprise, aussi, kényane qui opère dans les pays d'Afrique francophone, et je pense notamment à la RDC qui a rejoint la Communauté d'Afrique de l'Est et qui est un partenaire important au Kenya. Toutes ces entreprises qui opèrent dans cette Afrique francophone sur lesquelles, en tout cas, nous créons également, avec nos actions, des opportunités.

En classe ou sur les bancs ou dans les amphithéâtres, vous avez noué un fort lien, personnel et intime avec la France et les Français. Aujourd'hui, de retour au Kenya, vous êtes devenus, aussi, une partie de nos ambassadeurs, quelque part. Et peut-être que dans les relations entre la France et le Kenya, il y a quelque chose qui se noue quand on fait ces déplacements, quand on étudie, quand on travaille, aussi, dans un pays à l'étranger. Moi-même, j'ai vécu très longtemps à l'étranger. Le lien qui est créé avec le pays d'accueil reste un lien permanent et une forme de valorisation, également, à l'étranger, du pays d'accueil.

Et donc ces talents de la Francophonie dépassent votre expérience individuelle, en étudiant en France. Lors de la visite au Kenya, en 2019, du président Macron, nous avions encouragé les étudiants de l'université de Nairobi à choisir la France. Je crois, Monsieur l'Ambassadeur, que c'était le terme du Président de la République : Choose France, choisir la France. Quelle plus belle incarnation que cela que le programme des assistants de langue ! C'est déjà un grand succès, puisque cinq ans après son lancement, cette année, ce sont 120 étudiants kényans qui partiront en France pour enseigner notamment l'anglais dans nos lycées et nos universités. Et pour le ministre des affaires étrangères que je suis, il est vraiment réjouissant de compter parmi vous de nombreux diplômés de l'enseignement français et je voudrais vraiment vous remercier et que vous puissiez également vous applaudir.

Vous faites en réalité partie d'une grande communauté, celle des 370.000 anciens étudiants étrangers des universités françaises. C'est une grande communauté, mais une petite communauté à l'échelle du monde. Et cette relation privilégiée, personnelle, intime, que vous avez nouée avec la France, lors de vos études ou vos échanges prolongés, aura probablement un impact ici, dans notre capacité à continuer nos liens et à rapprocher nos deux pays.

Alors pour cela, dans la lignée du discours de Ouagadougou prononcé par le Président de la République en 2017, nous souhaitons faciliter l'octroi des visas de circulation aux diplômés des universités françaises, et nous comptons sur vous, en lien avec les opérateurs - Campus France, qui fait un travail remarquable au Kenya pour faire passer ce message - afin notamment de garantir à la communauté des alumni au Kenya ce droit et puis cette capacité de déplacement plus importante. Elle compte déjà plus de 350 membres et nous pouvons encore la faire grandir. Oui, vous pouvez également applaudir, bravo.

Je suis heureux de lancer aujourd'hui les célébrations de ce jour de fête 2024 pour vous. Et puis cette initiative permet de mettre en réseau toute votre expérience, et à la fois les universités, les entreprises et les expériences des uns et des autres. À vous en tout cas, chers alumni et chers étudiants de la langue [française], à vous aussi, Monsieur l'Ambassadeur, de construire cette amitié franco-kényane. En tout cas, j'adresse à toutes et tous mes meilleurs voeux de réussite et mes remerciements, en espérant que, à mon retour, si je reviens ici dans pas longtemps, nous aurons encore plus de monde, encore plus d'entreprises et encore plus d'étudiants à faire venir et à faire partir.


Merci beaucoup.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 18 avril 2024