Texte intégral
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bonjour, bonjour à toutes et à tous. Vous voulez savoir ? Alors parlons vrai ce matin avec Franck RIESTER qui est ministre chargé du Commerce extérieur de la France, de la Francophonie et des Français de l'étranger, président de la commission nationale d'investiture de Renaissance. Franck RIESTER, bonjour.
FRANCK RIESTER
Bonjour.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Merci. Vous êtes venu avec une bonne nouvelle : l'attractivité de la France. La France est toujours le pays le plus attractif d'Europe pour la cinquième année consécutive. Combien d'entreprises sont sous contrôle étranger en France aujourd'hui ?
FRANCK RIESTER
Sous contrôle étranger, ça dépend de ce qu'on appelle le contrôle étranger. Je n'ai pas le chiffre en tête à l'instant T mais il y a un certain nombre d'entreprises, bien sûr, dont les capitaux sont détenus par l'étranger et c'est une bonne chose.
JEAN-JACQUES BOURDIN
17 500, je crois. Deux millions deux cent mille personnes employées par finalement des investissements étrangers.
FRANCK RIESTER
Oui, c'est une bonne chose. C'est une bonne chose que la France accueille des investissements, d'ailleurs des investissements d'entreprises détenues par des capitaux français et aussi par des capitaux étrangers pour créer des emplois, créer une dynamique économique. Vous savez que l'investissement est un des leviers de la croissance. Il y a la consommation mais il y a aussi l'investissement et donc plus on investit en France, plus ça crée de la croissance, plus ça crée des emplois, plus ça crée une dynamique économique qui bénéficie aux entreprises qui sont détenues par les Français. Alors on a bien sûr des dispositifs de filtrage lorsqu'il s'agit d'investissements qui viennent s'accaparer d'entreprises qui sont stratégiques pour notre pays, mais globalement c'est important que des investissements étrangers viennent nourrir la croissance française. Et vous l'avez dit Jean-Jacques BOURDIN, pour la cinquième année consécutive - cinquième année consécutive ! - la France accueille le plus grand nombre d'investissements étrangers sur son sol en Europe, devant la Grande-Bretagne, devant l'Allemagne. Je vais vous donner plusieurs chiffres qui sont absolument clés. En 2023, il y a eu trois fois plus d'investissements étrangers dans des usines en France qu'en Grande-Bretagne, six fois plus qu'en Allemagne, neuf fois plus qu'en Italie. Mais vous imaginez, pendant des décennies, on a dit que l'Allemagne, c'était le pays qui accueillait le plus d'industries, qui était la meilleure pour attirer les investissements industriels. Eh bien, aujourd'hui c'est la France et ça fait cinq ans que ça dure. Et ce n'est pas le fruit du hasard, Jean-Jacques BOURDIN.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, sauf qu'il n'y a pas de nouveaux investisseurs souvent. Souvent, ce sont les mêmes investisseurs qui ont déjà investi en France, qui continuent à investir en France, qui ne sont pas rebutés d'ailleurs par la dette, par les déficits, qui n'inquiètent pas. Pourquoi est-ce que ça n'inquiète pas les étrangers ?
FRANCK RIESTER
Mais parce qu'ils regardent. Quand un investisseur étranger, qu'il vienne d'Asie, des Etats-Unis, d'Afrique, regarde un investissement en Europe, il se dit là où il a le plus de chance que ces investissements soient rentables, qu'il puisse avoir le plus de retour sur son investissement, et donc il regarde un certain nombre d'éléments. Vous parliez des éléments financiers, vous l'avez évoqué, mais il regarde la fiscalité, il regarde les talents, il regarde la politique de soutien à l'investissement, à la recherche, à l'innovation.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Les compétences.
FRANCK RIESTER
Oui, les talents, les compétences. Quand il regarde tout ça, eh bien il choisit la France. Il choisit la France et depuis cinq ans. Et parce qu'il y a depuis maintenant une dizaine d'années - ça s'est accéléré depuis l'arrivée d'Emmanuel MACRON aux responsabilités - Une politique de compétitivité pour notre économie pour baisser la fiscalité, pour simplifier la vie des entreprises, pour investir dans la recherche et l'innovation qui permet à notre pays d'être le pays le plus attractif pour celles et ceux à l'extérieur de l'Union européenne qui veulent investir en Europe.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ça veut dire deux choses, Franck RIESTER. Ça veut dire que les impôts sur les sociétés ne baisseront pas ou continueront à ne pas augmenter.
FRANCK RIESTER
N'augmenteront pas.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Voilà. Ils baisseront ou pas, ces impôts ?
FRANCK RIESTER
Mais vous êtes investisseur, vous dites « je vais investir dans une usine en France », vous regardez l'impôt sur les sociétés, vous dites " le président MACRON, c'était à 33% en 2017, c'est à 25% aujourd'hui ". Vous dites, voilà, il y a un chef d'Etat qui accompagne les entreprises.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ça va baisser encore ?
FRANCK RIESTER
Attendez. 25%, on est dans la norme européenne. Il faut aussi que les entreprises contribuent aux investissements publics, à notre protection, à notre protection sociale, donc on va continuer d'accompagner la baisse et la maîtrise de la fiscalité dans notre pays et notamment pour les entreprises. Ça veut dire qu'on va aller jusqu'au bout de la baisse des impôts de production. Ça veut dire qu'on ne va pas augmenter les impôts comme certains veulent nous le dire, ce qui serait ravageur pour notre économie. En fait je vais vous dire, on ne va pas changer de stratégie économique, même si nos oppositions, qu'elles soient de droite ou de gauche, veulent qu'on change de stratégie. On ne changera pas parce que cette stratégie, elle fonctionne. Regardez la croissance qui a été annoncée, qui est parmi la meilleure de la zone euro et notre attractivité qui, d'année en année, se confirme.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Franck RIESTER, 1 % de croissance en 2024 ?
FRANCK RIESTER
Il y a des prévisions qu'a fait le ministre de l'Economie qui vont dans ce sens-là mais regardez le premier trimestre.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, c'est pour ça que je pose la question.
FRANCK RIESTER
Il y a une bonne dynamique.
JEAN-JACQUES BOURDIN
On est à 0,4.
FRANCK RIESTER
Cette bonne dynamique, elle est le fruit de cette stratégie.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui.
FRANCK RIESTER
Oui, mais on ne peut pas dire oui comme ça, Jean-Jacques BOURDIN. C'est important…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Je dis oui, je ne vais pas vous dire non !
FRANCK RIESTER
Oui, mais on a l'impression que vous relativisez. C'est important de le dire parce que quand on a tous ces gens qui critiquent en permanence…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Parce qu'il y a des critiques.
FRANCK RIESTER
Mais on l'écoute, on est lucides, il y a des choses qu'il faut améliorer, notamment sur la simplification, sur un certain nombre d'éléments mais regardons en face aussi dans ce monde difficile, dans un monde où la croissance en Europe est plus faible que ces dernières années, la France tire son épingle du jeu parce qu'il y a une stratégie économique, fiscale, pro-entreprise qui est volontariste et qui tient dans le temps.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors Franck RIESTER, la Chine. Le président chinois sera en France la semaine prochaine. La Chine inonde l'Europe avec pas que les voitures électriques, mais avec les voitures électriques, avec les batteries, avec les panneaux solaires. Comment faire pour résister à cela ? Je ne sais pas moi, augmenter les droits de douane ? Est-ce qu'il faut en Europe augmenter les droits de douane ? Plus de patriotisme européen ?
FRANCK RIESTER
Il faut avoir une politique commerciale qui défende mieux nos intérêts et c'est ce que nous insufflons en Europe depuis maintenant plusieurs années avec des résultats. On a aujourd'hui un certain nombre d'instruments de protection qui sont mis en oeuvre. Regardez sur les véhicules électriques, vous avez raison : il y a un vrai risque d'inondation du marché européen par les véhicules électriques. Eh bien, l'Union européenne est en train d'enquêter sur les subventions chinoises aux industries automobiles.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, mais regardez, les Etats-Unis ont augmenté les droits de douane, ont protégé leur industrie automobile, ce que nous ne faisons pas en Europe.
FRANCK RIESTER
Mais ne dites pas ça. Il y a une enquête qui est faite. Il y a des discussions avec les autorités chinoises et ça pourra amener à éventuellement effectivement prendre des dispositions qui pourront aller aussi jusqu'à, pourquoi pas, augmenter les droits de douane pour les véhicules électriques chinois s'il s'avère…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous y êtes favorable à l'augmentation des droits de douane pour les véhicules chinois ?
FRANCK RIESTER
Moi, je suis favorable à utiliser les outils de défense commerciale européens pour lesquels nous nous sommes battus, notamment sous présidence française, s'ils sont nécessaires à être utilisés. En l'occurrence, s'il y a des subventions pour telle ou telle entreprise par tel ou tel pays, il faudra utiliser les moyens que nous avons à notre disposition maintenant, grâce notamment à l'impulsion française, pour se protéger, ce qui pourra passer peut-être effectivement par l'augmentation des droits de douane. Regardez, vous l'avez peut-être suivi ça, Jean-Jacques BOURDIN, il y a une enquête aussi européenne sur la réciprocité dans l'ouverture des marchés publics. Est-ce que vous savez que nous nous ouvrons, nous Européens, nos marchés publics aux entreprises du monde entier alors que, par exemple, les Chinois ou d'autres pays, les Etats-Unis, n'ouvrent pas la totalité de leurs marchés ?
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais parce que ces pays ne respectent pas les règles du commerce international !
FRANCK RIESTER
Eh bien donc, il faut que ça change. C'est pour ça qu'on a voté…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Nous, nous sommes naïfs !
FRANCK RIESTER
Mais on a été trop naïfs, oui vous avez raison, mais on ne l'est plus, et notamment sous impulsion française. Je suis bien placé pour le savoir, j'étais en tant que ministre du Commerce extérieur sous présidence française, celui qui, avec mes collègues européens, a fait voter ce dispositif qui va permettre de forcer les pays extérieurs à l'Union européenne d'ouvrir leurs marchés publics à nos produits. Et là, il y a une enquête en ce moment même de l'Union européenne sur les dispositifs médicaux dans les marchés publics en Chine. Eh bien là aussi, on va discuter avec les Chinois : s'ils n'ouvrent pas leurs marchés publics à nos dispositifs médicaux, on va changer la politique d'ouverture de nos propres marchés publics. Vous voyez, ça c'est des exemples concrets de changement du paradigme.
JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est ce qu'Emmanuel MACRON va dire au président chinois ?
FRANCK RIESTER
Oui, parce qu'avec les Chinois qui est un grand pays, nous avons un dialogue direct, franc, exigeant. Nous avons envie de travailler avec eux, bien sûr, mais pas à n'importe quelles conditions et on veut mieux se protéger sur des pratiques qui sont effectivement aujourd'hui non équitables.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors Franck RIESTER, j'écoutais hier au Sénat l'intervention du PDG de TOTAL qui racontait ce qui s'est passé en 2016 ou 2017. L'Europe a décidé d'enlever toutes les barrières douanières qu'il y avait sur les panneaux chinois. Conséquence, TOTAL a fermé deux usines en France ; conséquence ? on ne fabrique plus en France un seul panneau solaire. Alors que demande-t-il ? Il demande des avantages fiscaux comme aux Etats-Unis : 30% des panneaux solaires doivent être fabriqués aux Etats-Unis parce que les entreprises américaines ont des avantages fiscaux. Pourquoi est-ce qu'on ne fait pas la même chose en France ?
FRANCK RIESTER
On a fait énormément preuve de faiblesse effectivement dans ces années-là, face à la Chine, bien sûr.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, 2017, oui. Emmanuel MACRON était déjà, pardon, aux affaires.
FRANCK RIESTER
Il n'était pas président de la République en 2016 et, croyez-moi, pour convaincre… Attendez, ça ne se fait pas non plus comme ça, convaincre tous nos partenaires, convaincre la commission donc il faut du temps. C'est le discours de la Sorbonne, on a les résultats aujourd'hui. Il faut amplifier et accélérer vu l'évolution aussi des comportements de nos partenaires. Et donc vous avez raison, c'était une preuve de faiblesse, il ne faut plus avoir cette faiblesse-là. C'est pour ça qu'on a un dialogue exigeant et qu'on utilisera les moyens à notre disposition pour nous protéger par rapport à la Chine, par rapport aux Etats-Unis, par rapport à une stratégie de marchés publics. Oui, il faut relever notre niveau de jeu, si je puis dire, en matière de défense commerciale et c'est ce que nous faisons. Nous devons continuer à ouvrir un certain nombre de marchés, parce que quand je vois certains qui veulent se recroqueviller uniquement sur nous-mêmes, ce serait ravageur pour notre économie alors que notre économie est une économie qui est tournée vers l'extérieur. Mais en même temps, il faut se protéger pour de la concurrence loyale et pour de la réciprocité.
JEAN-JACQUES BOURDIN
En attendant, les élections européennes se profilent à l'horizon, je regarde les scores dans les sondages, Jordan BARDELLA est largement en tête à plus de 30%, 31%, votre candidate, Valérie HAYER, est distancée, menacée par GLUCKSMANN, au fait, on connaîtra quand la liste, ce soir, demain matin ?
FRANCK RIESTER
Dans les tous prochains jours.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Dans les tous prochains jours ou dans les toutes prochaines heures ?
FRANCK RIESTER
Tous prochains jours.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Tous prochains jours, donc ce n'est pas encore ce week-end ?
FRANCK RIESTER
Tous prochains jours ça peut être avant le week-end.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Avant le week-end, bien. Qui sera numéro 2 sur la liste ?
FRANCK RIESTER
Vous le verrez au moment où on annoncera la liste.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Est-ce qu'on aura une surprise ? est-ce que le Général TRINQUAND fera partie de cette liste ?
FRANCK RIESTER
Vous verrez quand on annoncera la liste.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous savez, mais vous ne voulez pas me le dire.
FRANCK RIESTER
Non, mais attendez, il y a un processus de validation…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Tout le monde sait quand même !
FRANCK RIESTER
Vous savez quoi ? vous savez quoi Jean-Jacques BOURDIN ?
JEAN-JACQUES BOURDIN
Non, mais vous savez.
FRANCK RIESTER
Tout le monde sait, tout le monde ne sait rien du tout.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais vous, vous savez ?
FRANCK RIESTER
Non mais attendez, il y a un processus qui fait qu'il y aura une CNI, une commission nationale d'investiture de Renaissance, il y a ensuite un bureau exécutif qui validera les candidats de la liste concernant les candidats Renaissance, sachant que c'est une liste de rassemblement, il y a, vous le savez, des candidats qui seront Horizons, qui seront MoDem, qui seront UDI, qui seront du Parti Radical, donc c'est un rassemblement, nous, à Renaissance, on ne valide que les candidatures de Renaissance bien sûr.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, ça j'ai bien compris.
FRANCK RIESTER
Ça va venir. Ça va venir.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bon, bon, bon, eh bien écoutez…
FRANCK RIESTER
Et le programme lundi.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Nous ne sommes pas très impatients, je le dis tout de suite.
FRANCK RIESTER
J'avais l'impression que si.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Non, non… ne vous inquiétez pas, non.
FRANCK RIESTER
Mais le programme ce sera lundi.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Le programme ce sera lundi, eh bien nous verrons bien, pendant ce temps-là BARDELLA caracole en tête. J'écoutais sur TF1 une petite interview de militant RN rencontré et venu écouter Marine LE PEN et Jordan BARDELLA hier, que disait cette militante ? " Je suis au RSA, on a du mal à vivre, on vote tous RN, on est tous en colère. " C'est votre échec celui-là et celui de la gauche, Franck RIESTER ?
FRANCK RIESTER
Ecoutez, à partir du moment où il y a encore…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Les inégalités, l'inattention, je dis bien l'inattention, portée aux plus modestes, c'est votre échec ?
FRANCK RIESTER
Non, mais ce n'est pas…
JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est faux ?
FRANCK RIESTER
Je le conteste formellement…
JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est faux ?
FRANCK RIESTER
Oui, je le conteste formellement.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors pourquoi votent-ils RN ?
FRANCK RIESTER
Ecoutez, il faut leur demander. Ce que je ressens c'est effectivement une exigence, par rapport à ceux qui gouvernent, d'avoir davantage de résultats encore, bien sûr, et il faut qu'on ait davantage de résultats, mais enfin quand même, regardez…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Des résultats pour qui, pour les plus riches…
FRANCK RIESTER
Non mais…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ou pour les plus modestes ?
FRANCK RIESTER
Mais quelle est la bonne réponse pour ceux qui ont le RSA, c'est de leur apporter une activité. Pendant des décennies, Jean-Jacques BOURDIN, quand vous faisiez des – alors peut-être pas pendant des décennies, mais enfin…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Si, si, vous pouvez le dire, ça ne me vexe pas, vous pouvez y aller.
FRANCK RIESTER
Des interviews, la première question que vous disiez, " mais comment vous réglez le problème du chômage Monsieur le Premier ministre ou Monsieur le ministre ? ", le problème du chômage on ne l'a pas réglé totalement, mais enfin on y a apporté une sacrée réponse. Le chômage n'a jamais été aussi bas depuis 40 ans, et pour le chômage des jeunes en particulier…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais alors pourquoi BARDELLA est si haut dans les sondages ?
FRANCK RIESTER
Eh bien il faut continuer…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Pourquoi votre échec à faire baisser le Rassemblement national ? échec collectif, vous n'êtes pas seuls, la gauche aussi.
FRANCK RIESTER
Ecoutez, moi, vous savez, on va continuer d'agir, c'est difficile d'agir dans un monde comme il est, avec des crises énergétiques, la guerre à nos portes, avec l'inflation, avec des comportements commerciaux comme vous les avez décrits, donc c'est dur, c'est difficile, mais il faut travailler, il faut évidemment continuer d'expliquer ce que nous faisons et continuer d'avoir des résultats, et notamment en matière économique, pour notamment permettre à ceux, qui aujourd'hui n'ont pas d'activité, pas suffisamment de revenus…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Où sont les résultats ?
FRANCK RIESTER
De pouvoir avoir un emploi. Mais les résultats ils sont là.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Votre incapacité à gérer les finances publiques, à redresser le pouvoir d'achat de nombreux Français, à lutter contre la violence des mineurs, à diminuer les inégalités, c'est votre incapacité.
FRANCK RIESTER
Mais, Jean-Jacques BOURDIN, les déficits, ça nous a permis quoi, de protéger nos compatriotes qui travaillaient pendant la crise Covid, c'est ça… pourquoi il y a une augmentation des déficits ? c'est parce qu'on a fait le " quoi qu'il en coûte ", qui a protégé des entreprises, qui a protégé des salariés dans les entreprises, et on est fier de l'avoir fait, parce que quand dans d'autres pays les gens se sont retrouvés à la rue, parce qu'il y avait la crise Covid, en France on les a protégés, alors évidemment ça a augmenté les déficits. Et comment on va régler les déficits et les dettes demain ? en maîtrisant bien sûr les dépenses, tout en continuant d'investir, mais en ayant une croissance économique et la création d'emplois, d'où notre politique de compétitivité qui paye avec l'attractivité dont on a parlé tout à l'heure, avec la création d'emplois, avec une croissance qui est une des plus fortes de la zone euro, c'est ça qui permet de régler en profondeur la situation de nos compatriotes. Ensuite, concernant la délinquance…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Depuis 2017 j'entends ce discours.
FRANCK RIESTER
Bah oui, mais enfin il y a des résultats.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Nous sommes en 2024, ça fait sept ans.
FRANCK RIESTER
Il y a des résultats. Le chômage n'était pas le même en 2017 qu'aujourd'hui. La croissance, on était dans les derniers en Europe, on est aujourd'hui dans les premiers. On n'était pas les plus attractifs en matière d'investissements étrangers, c'est-à-dire le regard porté sur les investisseurs n'était pas le même…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Est-ce que tout cela…
FRANCK RIESTER
Mais oui ça parle…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ça parle aux Français ?
FRANCK RIESTER
Mais bien sûr ça parle aux Français quand il y a une ouverture d'industrie…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Aux Français, dans le quotidien ?
FRANCK RIESTER
Mais oui ça parle, quand il y a une industrie…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Quand on n'arrive pas à boucler les fins de mois ça parle ?
FRANCK RIESTER
Quand il y a une industrie qui s'ouvre et que son fils, ou son petit-fils, peut avoir une place dans l'usine qui vient d'être créée, oui ça parle aux gens, et que la France se réindustrialise, recrée des emplois industriels, y compris dans les territoires, parce que la plupart, enfin une grande partie des investissements étrangers sont fait dans les territoires, pas dans les grandes métropoles, eh bien oui ça parle aux gens. Oui ça parle aux gens quand leurs enfants peuvent trouver un apprentissage, alors qu'ils n'en trouvaient pas jusqu'à présent, alors qu'on est presque à 1 million d'apprentis.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais vous devriez être à 40%, si ça parle aux Français, pardon Franck RIESTER, mais bon !
FRANCK RIESTER
Eh bien écoutez, oui moi je pense que ça parle…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Je ne veux pas être…
FRANCK RIESTER
Eh bien écoutez, il vaut continuer de convaincre, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? convaincre en agissant, en continuant…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous avez raison, il faut agir.
FRANCK RIESTER
Là où on peut nettement mieux faire c'est sur la simplification, et donc il y a eu des annonces récentes qui ont été faites, et qui vont être suivies d'effet, là où il faut continuer d'avoir ce volontarisme-là, c'est sur la délinquance, vous avez raison. Pourquoi on fait les opérations " place nette XXL ", et qui change la vie des gens, d'ailleurs ils témoignent les gens qui ont bénéficié de ces dispositions ? eh bien il faut amplifier ça, c'est pour ça qu'on a mis des moyens, c'est pour ça qu'on a une politique pénale plus exigeante, plus ferme, c'est pour ça qu'on met des moyens à la justice, pour que les décisions de justice soient faites plus rapidement, voilà. Alors, ça ne se règle pas d'un coup de baguette magique, il faut continuer d'agir. En revanche, les incantations de Monsieur BARDELLA qui nous dit " y qu'à ", " faut qu'on " et quand on le met devant ses contradictions il n'y a plus personne, d'ailleurs enfin il daigne débattre avec notre candidate, il a fallu le pousser dans ses retranchements…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, ce soir, et il va débattre avec le Premier ministre ou pas ?
FRANCK RIESTER
Ecoutez, il va faire des meetings…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Il a donné sa réponse, vous savez ou pas ?
FRANCK RIESTER
Il va faire des meetings à Perpignan chez ses militants, il va chez le maire Monsieur ALIOT, et il refusait l'obstacle des débats, eh bien on va voir là, face à Madame HAYER, qui est une députée reconnue par sa compétence…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Et face à Gabriel ATTAL bientôt ?
FRANCK RIESTER
Qui est présidente du groupe Renew, qui est le groupe qui permet de changer concrètement les choses en Europe et qui a démontré, le groupe Renew, qui était présidé par Stéphane SEJOURNE, qui est maintenant présidé par Valérie HAYER, que c'est un groupe charnière qui fait les majorités et qui donc qui permet de mettre en oeuvre cette volonté qui est la nôtre d'avoir une Europe puissante.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Franck RIESTER, est-ce que le Premier ministre va débattre avec Jordan BARDELLA ? Jordan BARDELLA a dit oui ou pas, il a accepté ?
FRANCK RIESTER
Eh bien écoutez, le Premier ministre il fait campagne, le Premier ministre il a peur de personne pour débattre…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Non mais d'accord…
FRANCK RIESTER
Il voulait même débattre avec Madame LE PEN, c'est elle qui refuse, sûrement qu'elle a peur, donc le Premier ministre il débattra, il fera campagne, comme il a commencé de le faire depuis maintenant le début de la campagne.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Et donc Jordan BARDELLA a dit oui à ce débat, vous savez ou pas ?
FRANCK RIESTER
Pardon ?
JEAN-JACQUES BOURDIN
Jordan BARDELLA a dit oui à ce débat, vous savez ou pas ?
FRANCK RIESTER
Ecoutez, je ne sais pas, mais enfin il ne faut pas qu'il se défile Jordan BARDELLA, il ne faut pas qu'il ait peur.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Franck RIESTER, vous avez vu l'image GLUCKSMANN, Raphaël GLUCKSMANN insulté, menacé, le 1er mai, c'était hier, par des militants d'extrême gauche, LFI et jeunes du PC, vous en pensez quoi ?
FRANCK RIESTER
Vous savez, la violence dans les paroles amène toujours la violence dans les actes et on peut ne pas être d'accord politiquement et ne pas être dans la violence, et c'est vrai qu'il y a des extrêmes, de gauche et de droite, qui sont dans la violence, la violence verbale, voire la violence physique, c'est inacceptable et donc évidemment on ne peut pas tolérer ça.
JEAN-JACQUES BOURDIN
La France doit-elle reconnaître un Etat palestinien ? Je vous dis ça parce que j'avais Nathalie LOISEAU mardi, qui sera sur la liste, j'imagine, de Valérie HAYER, Nathalie LOISEAU, elle n'a pas démérité non ?
FRANCK RIESTER
Eh bien écoutez, vous verrez bien le moment où l'annonce sera faite.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, non mais d'accord…
FRANCK RIESTER
Non, mais je ne vais pas dévoiler, en plus je suis en charge de la CNI…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bon, j'oublie.
FRANCK RIESTER
De Renaissance, elle est Horizons.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Elle dit " je suis favorable à la reconnaissance d'un Etat palestinien ", vous aussi ?
FRANCK RIESTER
Ce qui compte c'est qu'on arrive à la paix…
JEAN-JACQUES BOURDIN
On est d'accord, mais je vous pose une question précise, oui ou non ?
FRANCK RIESTER
Attendez…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ce n'est pas compliqué.
FRANCK RIESTER
Si c'est une condition de la création de deux Etats, qui nous paraît être la solution pour la paix…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ça paraît être une condition deux Etats, il faut un Etat palestinien.
FRANCK RIESTER
Oui, oui, c'est ce qu'a toujours défendu la France.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc vous êtes favorable à la reconnaissance d'un Etat palestinien.
FRANCK RIESTER
Si c'est la condition pour la paix, à partir du moment où il y a la création de deux Etats, oui.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, bon !
FRANCK RIESTER
Mais ce n'est pas reconnaître pour reconnaître, c'est reconnaître parce que ça apporte des solutions concrètes à la paix…
JEAN-JACQUES BOURDIN
On est bien d'accord.
FRANCK RIESTER
A la sécurité d'Israël et à la paix dans la région.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Est-ce qu'il faut mettre fin à l'accord d'association entre l'Union européenne et Israël, l'Union européenne qui est le premier partenaire commercial d'Israël ?
FRANCK RIESTER
Non, mais ce n'est pas d'actualité
JEAN-JACQUES BOURDIN
Non, mais c'est demandé
FRANCK RIESTER
C'est demandé, on est d'accord, mais ce n'est pas d'actualité. On a un dialogue nourri avec Israël, Stéphane SEJOURNE a rencontré Benyamin NETANYAHOU dans le cadre de sa tournée, il revient du Moyen-Orient, pour libérer les otages et pour trouver des solutions pour la paix dans la région, et dans ce dialogue-là les choses se passent très bien avec Israël.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Parce que l'accord est conditionné au respect des droits humains.
FRANCK RIESTER
Oui.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc vous ne voyez rien à redire, vous ne voyez rien à redire à la politique israélienne ?
FRANCK RIESTER
Ecoutez…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ni au respect des droits humains ?
FRANCK RIESTER
Jean-Jacques BOURDIN, on a été très clairs, on appelle à un cessez-le-feu, on veut que le droit humanitaire soit respecté, et donc on a ce dialogue exigeant avec Israël comme on l'a avec n'importe quel pays.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Est-ce qu'il y aura un vote sur le CETA à l'Assemblée nationale ?
FRANCK RIESTER
Oui, il y aura un vote sur la ratification du projet de loi sur l'accord commercial avec le Canada, le CETA, le moment venu.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Il y aura un vote ?
FRANCK RIESTER
Il y en a déjà eu un d'abord en 2019.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Au Sénat ?
FRANCK RIESTER
Non, non, non.
JEAN-JACQUES BOURDIN
À l'Assemblée, c'est vrai.
FRANCK RIESTER
Il y en a eu un à l'Assemblée en 2019 qui a validé le projet de loi de ratification. Il y en a eu un au Sénat il y a quelques semaines, négatif. On l'a bien traité dans une alliance complètement baroque, c'est le moins qu'on puisse dire.
JEAN-JACQUES BOURDIN
82%.
FRANCK RIESTER
Folle, entre les communistes, les socialistes qui avaient soutenu l'accord et les LR qui avaient soutenu l'accord à l'époque sous Nicolas SARKOZY, qui d'un seul coup se sont alliés avec les communistes pour voter contre, alors que cet accord bénéficie à nos entreprises, bénéficie notamment à notre agriculture. Et donc, il y aura un retour à l'Assemblée nationale le moment venu. Ce moment venu, ça ne peut pas être pendant les élections européennes parce qu'on ne va pas instrumentaliser ce sujet-là à des fins électoralistes, on ne va pas laisser cette instrumentalisation faite par certains, et on a besoin aussi d'avoir un peu plus d'éléments pour nourrir le débat. Il y a des questions qui ont été posées, on va y répondre. D'abord, il y a un bilan qui est en train d'être fait de la mise en oeuvre provisoire de l'accord par la Commission européenne, ce sera d'ici à fin 2024. Et on lance une mission parlementaire, le Premier ministre lance une mission parlementaire qui va permettre de regarder de près les dispositions en matière européenne pour exiger de nos partenaires commerciaux la réciprocité dans les normes de production. Ça s'appelle les mesures miroir, il y en a certaines qui sont en application, notamment en ce qui concerne le boeuf aux hormones, boeuf élevé avec des hormones comme facteur de croissance. Eh bien, on va regarder si c'est bien respecté et s'il ne peut pas y avoir d'autres mesures miroir.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc il y aura débat et vote à l'Assemblée nationale.
FRANCK RIESTER
Oui, bien sûr.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Et si le vote est négatif, il y aura notification au Conseil de l'Union européenne par la France ?
FRANCK RIESTER
Il y a un processus parlementaire qui va aller jusqu'à son terme.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, ça j'ai bien compris.
FRANCK RIESTER
Et donc j'espère, je suis convaincu, je veux en tout cas y croire, que le Parlement français va valider un accord qui est un bon accord pour nos entreprises.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui. Et s'il n'est pas validé ?
FRANCK RIESTER
On verra le moment venu.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bon. Le Mercosur, on en est où ? Il y a de nouvelles discussions ?
FRANCK RIESTER
Les accords commerciaux, on n'est pas dans l'idéologie comme certains. On n'est pas à se recroqueviller sur nous-mêmes comme Monsieur GLUCKSMANN le propose ou comme Monsieur BARDELLA le propose ou comme Monsieur BELLAMY le propose. D'ailleurs, ils se retrouvent en général sur tout en matière européenne. Ils sont contre le nucléaire, contre les accords commerciaux sans regarder s'ils sont bons ou mauvais, contre le pacte asile immigration.
JEAN-JACQUES BOURDIN
BELLAMY et les socialistes sont pour le nucléaire.
FRANCK RIESTER
Non, non, non mais attendez, ils se rejoignent… Sur le nucléaire, oui, BELLAMY, oui…
JEAN-JACQUES BOURDIN
BELLAMY et les socialistes aussi d'ailleurs. GLUCKSMANN aussi.
FRANCK RIESTER
Non, non. C'est beaucoup plus compliqué que ça, beaucoup plus compliqué que ça. Et donc ce que je veux dire, c'est qu'on a aujourd'hui sur ces accords commerciaux, il faut regarder sans idéologie. Il faut regarder est-ce que c'est un bon accord ou un mauvais accord ?
JEAN-JACQUES BOURDIN
Est-ce qu'on va reprendre les discussions sur l'accord sur le Mercosur ?
FRANCK RIESTER
Sur l'accord Mercosur, ce n'est pas un bon accord et donc on est défavorables d'une façon très claire. On l'a dit, on l'a répété, le président de la République en tête, et donc on n'a pas changé d'avis. Il faut qu'on prenne en compte les questions climatiques et la protection de nos agriculteurs. Ce n'est pas le cas dans l'accord avec le Mercosur, on est contre. Au niveau du CETA, c'est le cas et donc on est favorable.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Merci. Merci d'être venu nous voir, Franck RIESTER, ce matin sur l'antenne de Sud Radio.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 6 mai 2024