Interview de M. Gabriel Attal, Premier ministre, à France Info le 3 juin 2024, sur les élections européennes, le Rassemblement national, la réforme de l'assurance chômage et l'aide à l'Ukraine.

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Média : France Info

Texte intégral

SALHIA BRAKHLIA
Bonjour Monsieur le Premier ministre.

GABRIEL ATTAL
Bonjour, et bonjour à vos auditeurs.

SALHIA BRAKHLIA
Dernière ligne droite pour cette campagne des élections européennes, dimanche c'est jour de vote, alors vous vous déployez partout, partout, hors meetings, sur le terrain, sur les plateaux aussi, c'est parce qu'il y a le feu de votre côté, vous devez sauver le soldat HAYER ?

GABRIEL ATTAL
C'est parce que les élections de dimanche sont probablement les plus importantes dans l'histoire des élections européennes, parce que les défis n'ont jamais été aussi grands, le retour de la guerre en Europe, le dérèglement climatique, l'intelligence artificielle qui va révolutionner nos vies, la concurrence américaine et chinoise, et que face à ça on ne sera pas plus fort en étant plus seul, comme le proposent la plupart des autres listes, mais on sera plus fort en étant plus uni avec les autres pays européens pour nous défendre, et parce que jamais le risque d'une extrême droite en capacité de bloquer le Parlement européen, de bloquer les institutions européennes, n'a jamais été aussi élevé. La réalité c'est qu'aujourd'hui, on le voit dans tous les pays européens, l'extrême droite est à un niveau élevé et que pour la première fois elle pourrait disposer d'un groupe capable de bloquer le Parlement européen. Imaginez, ces cinq dernières années, si l'Europe avait été bloquée, comment on aurait fait face à la crise du Covid pour avoir les vaccins, on n'en n'aurait pas eu…

SALHIA BRAKHLIA
Le RN ne dit pas bloquer, elle dit changer de l'intérieur.

GABRIEL ATTAL
Mais, ils sont contre tous les projets qui sont portés par l'Union européenne, ils sont contre tous les traités. J'ai débattu avec Jordan BARDELLA, il le dit lui-même, "on est contre le marché unique tel qu'il s'applique aujourd'hui", le marché unique c'est ce qui fait que les Français qui nous écoutent, qui sont probablement dans leur voiture pour aller travailler, disposent d'un emploi, c'est 130 milliards d'euros par an pour la France. Ils disent "maintenant on va faire le chacun chez soi pour les entreprises", ça veut dire que toutes les entreprises françaises qui exportent dans d'autres pays européens, qui gagnent des appels d'offres, des marchés publics dans d'autres pays européens, ne pourraient plus le faire. Les gens qui nous écoutent, en ce moment, travaillent dans des entreprises qui, pour beaucoup, c'est le cas des deux tiers de nos entreprises, exportent, échangent avec d'autres pays européens, ça serait un cataclysme pour l'économie française et donc pour le pouvoir d'achat des Français. Nous on propose exactement l'inverse. Aujourd'hui, aux États-Unis, il y a une croissance qui est plus importante qu'en France et vous avez des salaires qui progressent plus vite qu'en Europe, je pense que ceux qui nous écoutent se disent "pourquoi est-ce que les salaires des Européens ne progressent pas aussi vite que ceux des Américains ?", eh bien les Américains ils ont fait un choix clair, il tient en trois lettres, IRA, je sais que vous en avez déjà parlé ici, ils ont décidé d'investir 1 000 milliards de dollars dans leur économie, et donc, les salaires progressent plus vite, et donc vous avez plus de croissance. La seule liste…

JEROME CHAPUIS
Mais qui est-ce qui aurait empêché, Gabriel ATTAL, l'Europe…

GABRIEL ATTAL
Je vais juste au bout de cette phrase ; la seule liste qui propose de faire la même chose en Europe, c'est la nôtre, avec Valérie HAYER on propose un plan de 1 000 milliards d'euros d'investissement, dans nos économies, dans les industries vertes, dans l'intelligence artificielle, le quantique, tous les secteurs qui vont créer des emplois, et des emplois à meilleurs salaires dans les années à venir, on est les seuls à proposer cet investissement. On ne s'en sortira pas mieux en étant tout seul, on s'en sortira encore mieux en étant uni avec les autres pays européens.

JEROME CHAPUIS
Mais qu'est-ce qui empêche l'Europe, dans son fonctionnement actuel, et dans le mandat actuel du Parlement, de faire ce qui a été fait par les États-Unis ?

GABRIEL ATTAL
C'est justement ce qu'on a préparé. On a avancé, avec des pas de géant ces dernières années, en Europe, on a corrigé d'abord des choses qui étaient, qui ne fonctionnaient pas en Europe. Je me souviens, aux dernières élections européennes, et vos auditeurs doivent s'en souvenir, on ne parlait que d'un sujet sur les plateaux télé, la question du travail détaché, le fameux plombier polonais, je pense que ceux qui nous écoutent s'en souviennent, c'était la grande critique contre l'Union européenne, c'était l'exemple du plombier polonais qui venait travailler en France à un salaire moins élevé que les plombiers français, ça révoltait tout le monde, on a réglé le problème avec le président de la République, plus personne n'en parle aujourd'hui, parce qu'on a obtenu de réviser les textes européens, à travail égal, salaire égal, donc on a réglé beaucoup de problèmes. On a investi un plan de relance historique, si on a réussi à retrouver notre activité économique d'avant crise du Covid, c'est parce qu'on a obtenu le plan de relance au niveau européen, sur l'immigration…

SALHIA BRAKHLIA
On s'est davantage endetté, c'est ce que dit là aussi le Rassemblement national.

GABRIEL ATTAL
Mais le plan de relance, c'est l'Union européenne qui l'a financé, et pas avec l'argent des Européens. Ce qu'on est en train d'obtenir en Europe, c'est de pouvoir investir pour les économies européennes, et notamment la France, en faisant payer qui ? Les géants du numérique, au niveau européen, les GAFA, pour qu'ils paient leur juste part d'impôts, en faisant contribuer les transactions financières, on a une taxe sur les transactions financières en France, on en veut une au niveau européen, en faisant ce que font les États-Unis, quand vous êtes un touriste, que vous allez aux États-Unis, vous remplissez, ça s'appelle l'ESTA, vous payez une petite somme pour aller aux États-Unis, on veut faire la même chose pour l'Europe, pour les touristes qui viennent de Chine, des États-Unis, d'ailleurs, pour financer les économies française et européenne.

SALHIA BRAKHLIA
Vous développez plein d'arguments ce matin, Gabriel ATTAL, pour appeler les Français à voter pour vous, pour voter pour la liste de Valérie HAYER, d'ailleurs, vous le savez, les règles de temps de parole étant ce qu'elles sont, quand vous venez dans un média, dans cette dernière quinzaine de cette campagne, vous prenez sur le temps de parole de Valérie HAYER, ça veut dire que vous estimez qu'il vaut mieux que ce soit vous qui parliez plutôt qu'elle ?

GABRIEL ATTAL
Pas du tout, ça veut dire que… vous savez, c'est vrai pour l'Europe et c'est vrai aussi pour une famille politique, l'union fait la force, et vous avez d'ailleurs pour d'autres candidats, je pense que Marine LE PEN a dû venir ici il n'y a pas très longtemps, elle a pris sur le temps de parole…

SALHIA BRAKHLIA
La semaine dernière.

GABRIEL ATTAL
De Jordan BARDELLA, je veux dire voilà, heureusement qu'on est toute une équipe, avec Valérie HAYER, pour défendre notre projet.

SALHIA BRAKHLIA
Non, mais parce qu'il y a certains de vos homologues, notamment l'Italienne Giorgia MELONI, qui elle a décidé d'être tête de liste, vous ne regrettez pas de ne pas l'avoir été ?

GABRIEL ATTAL
Moi je pense que c'est important que les choses soient claires, moi je suis Premier ministre, le président de la République m'a nommé pour conduire les réformes nécessaires pour les Français, dans un contexte qui est évidemment difficile, mais, dans le même temps, je suis conscient que si on a une Europe bloquée, à partir du 9 juin prochain, ça sera très difficile de faire progresser les choses pour les Français, sur l'immigration, sur le pouvoir d'achat, sur la transition écologique, sur la défense européenne…

SALHIA BRAKHLIA
Un contexte difficile…

JEROME CHAPUIS
Mais ça aura aussi des conséquences pour vous sur le plan intérieur, d'autant que vous êtes beaucoup impliqué dans cette campagne.

GABRIEL ATTAL
Le président l'a dit, vous savez, c'est lui le chef de l'État qui fait les choix, il a dit que c'était des élections européennes dont la conséquence est européenne. Je vois bien qu'un certain nombre de listes, la plupart des listes, notamment le Rassemblement national, qui a une détestation absolue de l'Europe, qui interdit le drapeau européen dans ses meetings, veut l'interdire dans le Parlement national, qui a sur sa liste des groupies du Brexit, le maire de Beaucaire, qui a baptisé dans sa ville une rue du Brexit, il déteste l'Europe, et donc il considère que cette élection il ne faut pas parler d'Europe, mais parler que des enjeux nationaux et dire qu'il y a des conséquences nationales. Moi je le dis ici, la première conséquence des élections européennes dimanche, si l'extrême droite est à un niveau qui est celui qu'on dit, c'est que la France enverrait le premier bataillon de députés d'extrême droite anti-Union européenne au Parlement européen, et ça je ne m'y résous pas.

SALHIA BRAKHLIA
D'accord, Gabriel ATTAL, mais concrètement, ce que ça veut dire, si le RN arrive en tête dimanche prochain, pas de majorité absolue à l'Assemblée nationale pour votre camp, défaite aux européennes, donc pas de majorité au Parlement européen, sur quelle légitimité vous allez rester en place, franchement ?

GABRIEL ATTAL
Ecoutez, Salhia BRAKHLIA, ce n'est pas nouveau qu'on n'ait pas de majorité absolue au Parlement, ça fait deux ans, ça fait deux ans que les Français ont choisi…

SALHIA BRAKHLIA
Oui, mais en plus là vous… au Parlement européen.

GABRIEL ATTAL
Ça fait deux ans que les Français ont choisi qu'on ait une majorité relative au Parlement, et on fait adopter des textes, regardez, depuis que j'ai été nommé Premier ministre, il y a un peu plus de quatre mois, il y a plus d'une vingtaine de projets de loi, de propositions de loi, qui ont été adoptés, sans qu'il y ait besoin de 49.3 ou autres, qui ont été votés, soit avec des députés de droite, soit avec des députés de gauche, qui ont donné une majorité sur ces textes. La semaine dernière, on y reviendra peut-être, le projet de loi sur l'agriculture, qui est majeur pour les agriculteurs, a été adopté.

JEROME CHAPUIS
Ce contexte d'instabilité, qui est lié à la majorité relative, qui est lié aussi à ces résultats probables de l'élection de dimanche prochain…

GABRIEL ATTAL
Ça c'est les Français qui décident !

JEROME CHAPUIS
C'est les Français qui décident évidemment, mais compte tenu des sondages, c'est ça aussi qui a amené l'agence Standard & Poor's à dégrader la note de la France, elle fait une lecture politique, elle dit qu'elle n'est pas sûre que le Gouvernement français ait les moyens d'imposer politiquement des réformes qui seraient nécessaires.

GABRIEL ATTAL
On a montré l'inverse ces deux dernières années. Vous savez, j'ai été nommé Premier ministre, et j'ai assumé de dire que, juste après ma nomination, on faisait 10 milliards d'économies, j'ai pris un décret pour ça, sur les ministères, c'est arrivé peu de fois dans le passé. Ensuite, il y a quatre agences de notation, il y en a trois qui, ces dernières semaines, ont confirmé la note de la France, et vous en avez une, effectivement, Standard & Poor's, qui a abaissé la note de la France d'un cran. Est-ce que ça aura un impact dans la vie quotidienne des Français ? Bruno LE MAIRE l'a dit, la réponse est non. Ça nous rappelle que c'est important d'être sérieux avec les finances publiques et de continuer à agir pour réduire nos déficits.

SALHIA BRAKHLIA
Mais quand même, Gabriel ATTAL, on est la deuxième économie de l'Union européenne, on a désormais la même note que les pays les moins riches de la zone comme la Slovénie ou l'Estonie, ça ne veut pas dire que vous gérez mal le pays ?

GABRIEL ATTAL
Vous avez d'autres grands pays qui ont des notations qui ont été diminuées, non, ce que ça veut dire c'est qu'on a fait le choix de protéger les Français mieux que ne l'ont fait d'autres pays autour de nous, pendant la crise du Covid, pendant la crise de l'inflation en 2022. Je rappelle que vous avez eu en Europe, pendant la crise de l'inflation, des pays où l'inflation est montée jusqu'à 20 %, en France elle n'a jamais dépassé les 7, 8 %, parce qu'on a fait le choix, et je l'assume totalement, de prendre des mesures pour protéger les Français qui, malgré toutes ces mesures, ont vu que l'inflation était réelle et ont vécu un moment, et vivent encore un moment difficile. Donc imaginez, si pour se dire on va maintenir notre note et donc on ne va pas protéger les Français comme on voudrait le faire, on ne va pas prendre des mesures pour limiter la hausse de la facture d'énergie, pour limiter l'inflation, je pense que les Français, évidemment, le regretteraient…

SALHIA BRAKHLIA
Mais dans ce contexte d'élections européennes, il y a la question de la crédibilité de la France parmi les 27, ce que dit l'agence, comme tous les économistes d'ailleurs, qu'on a interrogés, c'est que votre objectif d'atteindre les 3 % de déficit en 2027, c'est l'accord du pacte de stabilité qui est mis en cause là-dedans, semble irréaliste, irréaliste. Est-ce que c'est un excès d'optimisme de votre part d'atteindre les 3 % en 2027 ou alors vous faites carrément du déni ?

GABRIEL ATTAL
Ça fait, je crois 50 ans, qu'il n'y a pas eu un budget voté à l'équilibre en France, droite, gauche, tout le monde, sur, je crois, les 20 dernières années, il y a une fois où le déficit a été sous les 3 %, est-ce que vous savez quand c'était ? C'était juste après l'élection d'Emmanuel MACRON en 2018-2019, où on a ramené le déficit sous les 3 % parce qu'on a assumé de faire des réformes. Donc on sait le faire. On a eu ensuite la crise du Covid, crise de l'inflation, et on continue à faire des réformes. Pourquoi est-ce que les autres pays européens…

SALHIA BRAKHLIA
On est à 5,5 là !

JEROME CHAPUIS
Vous dites on sait le faire, mais, on sait le faire, mais comment, c'est la question ?

GABRIEL ATTAL
Je vais vous répondre.

JEROME CHAPUIS
On sait le faire sans baisses d'impôts par exemple, comme le dit Bruno LE MAIRE ?

GABRIEL ATTAL
Pourquoi est-ce que les autres pays ont moins de déficit que nous ? Parce qu'ils travaillent plus que nous, parce qu'il y a plus de leurs concitoyens qui travaillent qu'en France. Si on avait le même taux d'emploi que les Allemands, c'est-à-dire la même part de notre population qui travaille, on aurait beaucoup moins de problèmes pour équilibrer nos comptes parce que, plus vous avez de gens qui travaillent, plus c'est de l'activité économique, des cotisations qui sont versées, de l'impôt qui est payé par des gens qui se mettent à travailler…

JEROME CHAPUIS
La réponse c'est ça, pour vous la réponse c'est le travail, ce n'est pas les baisses d'impôts, ce n'est pas les hausses d'impôts et ce n'est pas la baisse des dépenses ?

GABRIEL ATTAL
Non, c'est le travail. Si on avait autant de notre population qui travaille, que nos voisins Allemands, que les autres pays, je le dis, on aurait moins de problèmes pour nos finances publiques, d'où la réforme de l'assurance chômage, que j'assume de présenter et de porter, pour inciter davantage à l'activité. Et je me mets aussi à la place des Français qui nous écoutent, qui vont travailler, qui disent "moi j'ai l'impression qu'on me demande toujours plus d'efforts, alors que si tout le monde faisait l'effort d'aller travailler, peut-être on me demanderait moins d'efforts à moi", et oui, j'assume de porter cette réforme.

SALHIA BRAKHLIA
Sauf que vous entendez aussi ce que disent vos concurrents dans ces élections européennes, Gabriel ATTAL, vos adversaires ils estiment que vous avez un plan caché, que vous dévoilerez après le 9 juin, et par exemple, figure, dans ce plan caché, la désindexation sur l'inflation des retraites et des prestations sociales l'année prochaine, est-ce qu'ils disent vrai ?

GABRIEL ATTAL
Mais ça, Salhia BRAKHLIA, c'est la grosse ficelle, bien politicienne, qu'on connaît à chaque élection, attention, il y a un plan caché…

JEROME CHAPUIS
Mais c'est parce que votre ministre des Comptes publics l'a évoqué au mois de mars dernier.

GABRIEL ATTAL
Non, non non… je vais vous dire, s'il y avait un plan caché, si je voulais retarder des mauvaises nouvelles après les élections, vous croyez que j'aurais annoncé la réforme de l'assurance chômage il y a dix jours ?

SALHIA BRAKHLIA
Mais vous nous garantissez qu'il n'y aura pas de désindexation ?

GABRIEL ATTAL
Mais, attendez, vous voyez bien que… vous êtes en train de rentrer dans un débat qui est poussé précisément par des oppositions qui cherchent à ce qu'on ne parle pas d'Europe dans ces élections et qui cherchent à faire peur aux Français. J'ai assumé de faire la réforme de l'assurance chômage, j'ai, face à moi, les syndicats qui s'y opposent, tous les partis politiques d'opposition qui s'y opposent, qui ne veulent pas qu'on ait un modèle social qui incite davantage à travailler, si vraiment je ne voulais pas vous sortir des mauvaises nouvelles avant les élections européennes, cette réforme on aurait attendu que les élections…

SALHIA BRAKHLIA
Donc il n'y a pas de désindexation, c'est ce que vous nous dites ce matin, vous le garantissez ?

GABRIEL ATTAL
Mais, regardez ce qui s'est passé ces deux dernières années, on a indexé les retraites à l'inflation, ces deux dernières années les retraites ont progressé de 10 %, rien que cette année 5 % d'augmentation, ça a coûté 15 milliards d'euros, on a assumé de le faire, et moi j'assume de le dire…

SALHIA BRAKHLIA
Et l'année prochaine ?

GABRIEL ATTAL
Parce que, nos aînés, nos retraités, qui ont travaillé toute leur vie, ils font aussi face à l'inflation, il y a des gens qui travaillent, il y a aussi les retraités, et donc on doit les accompagner, et c'est la raison pour laquelle on l'a fait. Maintenant, je ne rentrerai pas dans ce que cherchent à faire nos opposition, c'est-à-dire créer des débats qui ne sont pas des débats européens, faire croire que les élections européennes ce n'est pas un enjeu européen pour les emplois de ceux qui nous écoutent, pour mieux agir sur l'immigration, pour mieux agir contre le dérèglement climatique, la réalité c'est que ces élections c'est des élections européennes. On est les seuls, avec Valérie HAYER, à parler d'Europe, on est les seuls à alerter les Français sur l'enjeu de cette élection…

SALHIA BRAKHLIA
Mais aujourd'hui, quand même, c'est un jour important pour vous.

JEROME CHAPUIS
Mais la réalité, Gabriel ATTAL, c'est aussi aujourd'hui qu'il y a deux motions de censure, que va affronter votre Gouvernement, vous êtes inquiet ?

GABRIEL ATTAL
Ce n'est pas nouveau, c'est-à-dire que c'est la France Insoumise, la NUPES, et le Rassemblement national, qui cherchent le désordre, d'abord le désordre politique, elles veulent faire tomber le Gouvernement, mais le faire tomber pourquoi, elles vont gouverner ensemble, ils vont faire un gouvernement ensemble ? Je ne crois pas, en tout cas je n'ai pas entendu ça. Donc ils disent, voilà, il faut qu'avant les JO on n'ait pas de ministre de l'Intérieur, pas de ministre des Sports, qu'il n'y ait pas de gouvernement… bon, c'est désordre politique. Et puis le désordre économique. Ils ont un point commun la France insoumise et le Rassemblement national, ils ont le même programme économique, ils proposent 100 milliards d'euros de dépenses, ils font croire aux Français qu'on peut remettre la retraite à 60 ans sans expliquer comment ils le financent, alors que ça serait un cataclysme budgétaire, et donc il faudrait augmenter les impôts, ils ne veulent pas qu'on dise il faut inciter à travailler. Quand on a fait la réforme du RSA, qu'on a dit maintenant, pour toucher le RSA, il faut 15 heures d'activité par semaine pour se remettre le pied à l'étrier, pour être accompagné vers l'emploi, la NUPES et le Rassemblement National ont voté contre. Là, quand je dis on fait une réforme de l'assurance chômage, pour dire que pour pouvoir toucher le chômage il faut avoir travaillé un peu plus qu'auparavant, ces derniers mois, eh bien ils s'y opposent aussi, parce qu'eux ils ne veulent pas…

SALHIA BRAKHLIA
Parce que ça va toucher les jeunes davantage.

GABRIEL ATTAL
Mais non, parce que, eux, ce qui les intéresse ce n'est pas de dire on va financer notre modèle social et nos services publics par le travail, ils veulent le financer par des impôts, et moi je le dis, je pense que les Français qui nous écoutent sont aussi sur cette ligne-là, on ne va pas augmenter les impôts, il y a trop d'impôts en France déjà, donc on ne va pas les augmenter, c'est pour ça qu'on a supprimé la taxe d'habitation, qu'on l'a compensée aux collectivités locales, supprimé la redevance audiovisuelle, mais compensée aux sociétés de l'audiovisuel public, comme Radio France bien sûr, tout ça c'est des choses que les Français payaient avant, qu'ils ne payent plus.

JEROME CHAPUIS
Gabriel ATTAL, on vous retrouve juste après le Fil info, il est 8h47.

(…)

SALHIA BRAKHLIA
Et nous sommes toujours avec le Premier ministre, Gabriel ATTAL, hier, le Rassemblement national a publié un post qui a fait aussitôt polémique sur le réseau social X. Je suis gendarme, je vote BARDELLA, ça lui a valu une réponse immédiate du directeur général de la gendarmerie, ce message est inadmissible du fait de la réserve que doivent respecter les militaires. Le directeur général de la gendarmerie est dans son rôle quand il dit ça ?

GABRIEL ATTAL
Bien sûr, et je vais vous dire, ce qui a choqué beaucoup, j'ai vu des réactions sur les réseaux sociaux, et je les partage, c'est la réponse de Jordan BARDELLA au directeur général de la gendarmerie. Je ne sais pas si vous pouvez la mettre.

SALHIA BRAKHLIA
Il dit que les gendarmes, en fait, comme tout citoyen, ils votent…

GABRIEL ATTAL
Non, non, mais il méprise, et il s'adresse avec un ton condescendant, il fait la leçon au directeur général de la gendarmerie nationale. Il y a une loi qui dit que les partis politiques ne doivent pas utiliser le logo, l'image de la gendarmerie, de la police, des militaires, et ça me semble sain qu'ils ne soient pas instrumentalisés, on peut évidemment proposer des choses pour eux, dire qu'on les défend, qu'on les soutient, mais il y a une loi qui dit qu'on ne peut pas utiliser leur image. Ce que le directeur général de la gendarmerie nationale a rappelé hier. Et la réponse de Jordan BARDELLA, enfin, pardon, le général RODRIGUEZ, directeur de la gendarmerie nationale, il a dédié sa vie à la protection des Français, notamment dans la gendarmerie mobile. Il a démarré dans la gendarmerie mobile. Jordan BARDELLA et moi, on n'était pas nés. Et il est là à lui faire la leçon. Celui qui dit en permanence à tout le monde qu'il faut respecter l'autorité, respecter ceux qui nous protègent, il fait la leçon, il s'adresse avec condescendance et il injurie quelque part le directeur général de la gendarmerie.

SALHIA BRAKHLIA
Alors, pour être tout à fait précise, voilà ce que dit Jordan BARDELLA : les gendarmes respectent le devoir de réserve dans leurs fonctions, contrairement à vous qui prenez à partie publiquement un mouvement politique en pleine campagne officielle. C'est sa réponse au directeur général de la gendarmerie.

GABRIEL ATTAL
Mais comment est-ce qu'on peut à un gendarme, à un général de gendarmerie, monsieur RODRIGUEZ, qui a donné sa vie à la gendarmerie nationale, à la protection des Français en risquant sa vie, lui faire la leçon, en lui expliquant qu'il ne respecte pas sa fonction ? Quand on a, pardon, 28 ans, je dis ça, je peux me permettre de le dire, j'ai 35 ans, quand on a 28 ans et qu'on n'a pas – je crois – donné sa vie pour protéger les Français dans la gendarmerie ; il y a un moment, on ne peut pas en permanence dire : il faut respecter l'autorité. Il faut que les jeunes respectent nos policiers et nos gendarmes. Et quand on est un responsable politique, faire la leçon comme ça, et s'adresser avec une telle condescendance à un général de gendarmerie, comme c'est le cas.

SALHIA BRAKHLIA
Monsieur le Premier ministre, au moment où on parle des agriculteurs français et espagnols se mobilisent à la frontière, ils bloquent des points de passage et réclament une réglementation commune européenne dans toute l'UE en ce qui concerne les pesticides, mais aussi sur le prix de l'énergie, donc le gazole non routier. Qu'est-ce que vous pouvez leur dire ce matin ?

GABRIEL ATTAL
Vous savez, quand j'ai été nommé Premier ministre, il y avait un mouvement européen des agriculteurs partout en Europe et en France, vous aviez des mobilisations. J'ai passé des dizaines d'heures avec les syndicats agricoles dans mon bureau, sur le terrain, directement au contact des agriculteurs. J'ai pris des engagements qui ont été salués par les syndicats agricoles. 65 engagements. Ces engagements, ils ont commencé à se traduire. Regardez la semaine dernière, j'en parlais tout à l'heure, projet de loi d'orientation agricole, avec des engagements pour qu'il y ait moins de sanctions sur les agriculteurs qui commettent des erreurs, qui font des fautes non intentionnelles, pour qu'il y ait plus de facilité pour les agriculteurs de stocker de l'eau, pour qu'il y ait plus de facilité pour installer les jeunes agriculteurs…

SALHIA BRAKHLIA
Là, c'est au niveau européen, les inquiétudes…

GABRIEL ATTAL
Oui, je vais y venir. Mais ce projet de loi, il était soutenu, il est soutenu par les syndicats agricoles, la FNSEA, les jeunes agriculteurs. Regardez les votes. Les seuls à avoir voté ce projet de loi, c'est la majorité. Un peu Les Républicains. Mais sinon, Rassemblement national, Nupes, ils ont voté contre, alors que les syndicats agricoles appelaient à le voter…

JEROME CHAPUIS
Mais alors, elle vient d'où cette colère qui continue ? Elle vient d'où cette colère qui continue ? En effet, les syndicats agricoles n'appellent pas à manifester, mais les manifestants sont là.

GABRIEL ATTAL
Je parlais, là, de la loi. Ensuite, est-ce qu'il y a des complexités qui ont été ajoutées, notamment par les institutions européennes ces dernières années ? Oui, c'est une réalité. Est-ce qu'on a commencé à les simplifier ? Oui, aussi. Et ça, même les syndicats, le reconnaissent. Je rappelle que l'Europe, c'est quand même ce qui finance aujourd'hui notre agriculture, la PAC, la politique agricole commune, c'est 9 milliards d'euros. 40 000 euros en moyenne par exploitation agricole. Quand le Royaume-Uni a quitté l'Union européenne, le budget de l'Union européenne devait baisser. Et donc le risque, c'était que la PAC baisse, et les premières victimes auraient été les agriculteurs français. On a obtenu le maintien de l'enveloppe de la politique agricole commune, comment on l'a obtenue ? Pas avec Jordan BARDELLA ou des députés qui ne sont jamais au Parlement européen, avec nos députés, Valérie HAYER et avec le président de la République. Si on veut défendre les intérêts des Français, on doit faire confiance à ceux qui pèsent en Europe. Et ceux qui pèsent en Europe, c'est Valérie HAYER, ses collègues derrière le président de la République pour obtenir et gagner des batailles dans l'intérêt des Français.

JEROME CHAPUIS
Gabriel ATTAL, nos compatriotes néo-calédoniens n'ont pas pu voir le passage de la flamme olympique dans quelques jours. Est-ce qu'ils vont pouvoir voter pour les européennes ?

GABRIEL ATTAL
Bien sûr. Le ministère de l'Intérieur est à pied d'œuvre depuis plusieurs semaines maintenant pour anticiper cette échéance des élections européennes. Il y a eu un immense travail qui a été fait ces derniers jours et je veux vraiment saluer et remercier les forces de l'ordre, nos policiers, nos gendarmes, nos militaires qui sont sur place, qui ont débloqué un grand nombre de barrages. Le dernier quartier qui était bloqué dans le Grand Nouméa, quartier Rivière-Salée, a été débloqué il y a quelques jours. Evidemment, on est loin d'un retour à la normale pour les habitants parce qu'il y a eu beaucoup de pillages, parce qu'il y a eu beaucoup d'incendies volontaires de bâtiments publics, de commerces.

SALHIA BRAKHLIA
Beaucoup de dégâts qui ont été évalués aujourd'hui, plus d'un milliard d'euros. 5 000 emplois perdus. Le coût des émeutes en Nouvelle-Calédonie est lourd, et le président de la CCI, David GUYENNE, vous demande ce matin sur France Info de l'aide et des mesures comme le chômage partiel. Qu'est-ce que vous lui répondez ?

GABRIEL ATTAL
On va déclencher un certain nombre de mesures. Le président de la République s'y est engagé quand il s'est rendu sur place, notamment un fonds de solidarité, et la question du chômage partiel. On a envoyé une mission d'évaluation des dégâts qui doit nous faire des propositions, et ça va arriver dans les toutes prochaines heures, les prochains jours, pour calibrer ces dispositifs de soutien. Evidemment, on sera aux côtés des commerçants, des artisans, des entreprises en Nouvelle-Calédonie qui ont été durement touchés. Moi, je pense à tous les salariés évidemment aussi, qui, pour certains, ont perdu leur outil de travail, qui aspirent à pouvoir travailler. Et évidemment, on sera au rendez-vous.

JEROME CHAPUIS
Elections européennes qui se déroulent dans un contexte de guerre, toujours, en Ukraine. Emmanuel MACRON a dit vouloir autoriser Kiev à frapper avec des armes livrées par les Occidentaux, le territoire russe. Ici même, Marine LE PEN a reproché à Emmanuel MACRON de vouloir entrer en guerre, entrer en guerre avec la Russie. Qu'est-ce que vous répondez ?

GABRIEL ATTAL
Marine LE PEN, elle reprend ce qu'on appelle les éléments de langage, les argumentaires du Kremlin. Enfin, pardon, mais il y a un moyen très simple d'arrêter la guerre, c'est si la Russie retire ses troupes. On n'entend jamais Marine LE PEN demander à la Russie de retirer ses troupes, parce que la réalité, c'est qu'ils ont un contrat moral avec la Russie qui a financé leur parti pendant des années, qui sont incapables de voter les sanctions proposées au Parlement européen contre la Russie. Et donc ceux qui sont dans l'escalade, c'est les Russes.

SALHIA BRAKHLIA
Oui, mais dans les faits, quand même, Vladimir POUTINE a répondu à ce qu'a dit justement Emmanuel MACRON et les Américains : "Ils – en parlant de nous – ils doivent se rendre compte du jeu auquel ils jouent. Ils doivent se rappeler que ce sont des États petits et très densément peuplés". Vous le prenez comment, vous ?

GABRIEL ATTAL
Mais d'abord, d'abord, on n'est pas petits puisqu'on est 27. Et je vais vous dire ; pourquoi est-ce que quand les Français, parfois, regardent les Ukrainiens, ils se disent "ça ne pourrait pas nous arriver" ? Parce que les Ukrainiens ils sont tout seuls, et que nous on est 27. L'Union européenne, le fait qu'on soit 27 pays, dans une Union, en train de construire une défense européenne, c'est ça qui nous protège. Et c'est ça que les extrêmes, et notamment le Rassemblement national, veulent détruire, soutenus en cela par la Russie qui a financé leur parti, précisément pour qu'ils détruisent l'Union européenne de l'intérieur, pour qu'on soit moins forts face à la Russie. C'est ça qui est en train de se jouer. Et pourquoi est-ce qu'on doit soutenir les Ukrainiens, y compris leur permettre de frapper des cibles militaires, militaires ? Parce que les Russes ont changé de posture, qu'ils attaquent maintenant le territoire ukrainien, y compris des civils, comme on l'a vu à Kharkiv, dans un centre commercial la semaine dernière. 16 morts…

SALHIA BRAKHLIA
Depuis la Russie.

GABRIEL ATTAL
Depuis des bases militaires en Russie. Et donc, évidemment, on leur dit : pour riposter et pour empêcher de vous faire tuer, vous pouvez frapper des cibles militaires et des bases militaires qui vous frappent. Et on n'est pas les seuls à le dire, vous avez cité les Américains…

GABRIEL ATTAL
Mais précisément, sur ce point-là, les 27 ne sont pas tous d'accord.

GABRIEL ATTAL
Eh bien il y a aussi, vous avez cité les Américains, il y a aussi le Royaume Uni, les Estoniens, les Pays Bas. Vous avez beaucoup de pays en Europe qui sont sur cette ligne-là. Le président était en Allemagne avec le chancelier SCHOLZ il y a quelques jours, évidemment, l'Allemagne soutient aussi l'Ukraine dans son droit à se défendre. Moi, je le dis, on soutient les Ukrainiens pour leur permettre de se défendre. D'abord parce qu'ils se battent pour leur vie, leur liberté et la démocratie. Mais on les soutient aussi dans l'intérêt des Français. Et je veux le dire ici : qu'est ce qui se passerait si la Russie gagnait sur l'Ukraine ? En termes très concrets ? L'Ukraine, c'est un des principaux producteurs de céréales dans le monde. Ça veut dire qu'il y aurait une déstabilisation encore plus importante du marché des céréales, une inflation alimentaire encore plus importante. Deux, un grave problème sur l'approvisionnement énergétique et donc des factures énergétiques qui exploseraient aujourd'hui. Et trois, probablement la plus grande vague migratoire en Europe, parce que si la Russie envahissait l'Ukraine, les pays qui sont autour la Pologne, les États baltes, vous auriez des mouvements de population qui fuiraient parce qu'ils se diraient "les prochains, c'est nous". Et donc, quand on défend l'Ukraine, quand on lui permet de tenir face à la Russie, on le fait aussi dans l'intérêt de la vie quotidienne des Français et des Européens.

SALHIA BRAKHLIA
Un autre conflit qui inquiète les Européens : "la guerre doit cesser", c'est ce que martèle Emmanuel MACRON ces derniers jours aussi, pour Gaza, alors qu'un plan de paix est sur la table. Libération des otages, cessez le feu pérenne pour avancer sur la solution à deux États. Le Hamas est pour, du côté des autorités israéliennes c'est un peu plus compliqué, puisque des ministres d'extrême droite mettent leur démission dans la balance. Qu'est-ce que vous dites, vous, à votre homologue israélien, Benyamin NETANYAHOU ?

GABRIEL ATTAL
Je lui dis que la France a été à ses côtés pour condamner l'attentat terroriste du Hamas, pour défendre le droit d'Israël à se défendre face au terrorisme. On a toujours indiqué qu'il fallait que ça se fasse dans le respect du droit humanitaire et du droit international. Qu'on défend aujourd'hui un cessez le feu dans l'intérêt de tous et notamment dans l'intérêt de la libération des otages. Je rappelle qu'on a encore deux otages français qui sont retenus, qu'on a appris il y a quelques jours le décès et la mort d'Orion HERNANDEZ-RADOUX, un de nos concitoyens, qui était encore retenus en otage, et que c'est maintenant dans ce sens-là qu'il faut avancer.

SALHIA BRAKHLIA
L'ancien ministre des Affaires étrangères et actuel président du Comité de soutien de la liste Renaissance aux européennes, Jean-Yves LE DRIAN, dit qu'une reconnaissance de l'État de Palestine est indispensable pour permettre une solution à deux États. Pourquoi la France tarde ?

GABRIEL ATTAL
Mais, on a toujours dit, nous, qu'on y était prêts, du moment que c'est utile. Le président de la République a réuni la semaine dernière cinq pays arabes voisins d'Israël, l'Egypte, la Jordanie, l'Arabie Saoudite et autres, précisément pour avancer vers une solution. Vous avez des pays qui ont fait le choix unilatéralement de dire "on reconnaît l'État de Palestine", c'est leur droit le plus absolu. Mais pardon, est ce que vous avez vu depuis un cessez le feu arriver ou une solution arriver ? Non. Notre responsabilité…

SALHIA BRAKHLIA
Il n'y a pas une voix européenne là-dessus, les Européens sont divisés sur la question de la reconnaissance de l'État de Palestine.

GABRIEL ATTAL
Alors, si, non, on a une voix européenne sur l'appel au cessez le feu. On a une voix européenne sur la solution à deux États comme perspective de solution politique globale…

JEROME CHAPUIS
Mais pas sur la reconnaissance.

GABRIEL ATTAL
Non, pas sur la méthode, mais parce qu'on a une responsabilité. On est membre du Conseil de sécurité des Nations Unies. Le jour où il y aura cette reconnaissance, il faut que ça soit utile à un processus de paix. Parce qu'une reconnaissance, annoncée comme ça…

SALHIA BRAKHLIA
C'est ce que dit Jean-Yves LE DRIAN, c'est le cas maintenant, ça doit être le cas maintenant.

GABRIEL ATTAL
Mais ça sera le cas quand on considèrera et quand on aura en face de nous des interlocuteurs qui nous diront : "Ok, si vous le faites, on arrive à une solution politique sur le terrain."

JEROME CHAPUIS
Gabriel ATTAL était l'invité du 08:30 France Info. Merci, Monsieur le Premier ministre.


Source : Service d'information du Gouvernement, le 3 juin 2024