Texte intégral
LOUISE EKLAND
Tout de suite « Les 4V ». Thomas, vous recevez ce matin, Amélie OUDEA-CASTERA, ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques.
THOMAS SOTTO
La ministre des Sports qui s'installe, qui était hier soir à la natation à Nanterre, la Défense Arena pour regarder Léon Marchand et les autres. Bonjour et bienvenue à vous, Amélie OUDEA-CASTERA.
AMELIE OUDEA-CASTERA
Bonjour.
THOMAS SOTTO
Si je vous dis Léon MARCHAND, pour commencer ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
Le rêve. Son sourire. Son sourire. Il y avait presque, je ne sais pas, une bonté, une bienveillance, une simplicité. Il y a quelque chose d'extraordinairement touchant Je pense qu'il nous a tous transpercé le coeur hier.
THOMAS SOTTO
Qu'est-ce qui vous impressionne le plus chez lui ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
Quand on le voit retenir un petit peu la largeur de son sourire, mais presque avec cette forme de pudeur, quand il écoutait cette Arena tout entière, hurler cette Marseillaise avec un bonheur fou. C'est extrêmement touchant.
THOMAS SOTTO
Le temps passe très vite Amélie OUDEA-CASTERA, C'est déjà une semaine de Jeux, parce que ça avait commencé le mercredi pour les premiers matchs. Quel premier bilan vous en tirez de ces Jeux Olympiques de Paris ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
Eh bien une super satisfaction. Je crois que. Voilà, pour l'instant tout se passe bien sur le plan de l'organisation. On a une moisson de médailles formidable, il faut rester concentré, humble et que les choses continuent comme ça, avec nos athlètes.
THOMAS SOTTO
Ils sont déjà gagnés ces jeux ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
Un engagement dans tous les territoires, moi qui me fait particulièrement plaisir, parce que vous savez, il y a des mois, on nous disait « il y a une fracture, les territoires ne sont pas embarqués ». Voilà, quand on voit la manière dont toutes les fan-zones à travers le pays vivent les succès de nos athlètes, c'est absolument phénoménal à voir. Et puis il y a en plus un lien qui est fait, y compris par exemple au Club France, avec le sport pour tous, avec des animations sportives, avec des petites conférences-débats sur la place du sport dans la société, et du coup les parents qui emmènent leurs enfants. Il y a une jonction qui se fait, et c'est en fait ce cocktail-là qui est absolument formidable.
THOMAS SOTTO
Comment vous expliquez ce très bon bilan de médailles pour l'instant ? Hier, pendant un quart d'heure, on a été première Nation, on est passé devant les Chinois, et puis ils sont repassés devant. C'est quoi ? C'est juste l'effet…
AMELIE OUDEA-CASTERA
On tiendra les comptes à la fin.
THOMAS SOTTO
C'est vrai. C'est juste l'effet Jeux à la maison et le public en folie, ou c'est plus que ça ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
Non, je pense qu'il y a d'abord un rêve porté et vécu par ces athlètes depuis des années. Pendant que certains étaient dans le French JO bashing, nos athlètes, eux, ont toujours considéré que c'était la chance de leur vie. Un rêve incroyable. Et donc, ça fait des années, des très longs mois qu'ils se préparent avec une intensité absolument exceptionnelle. Là, ils sont en plus portés par un public qui est non seulement enthousiaste, mais qui en plus fair-play. Voilà, il y a ce côté bon enfant qui fait vraiment un bonheur dingue à voir. Et puis voilà, portés par tout un système, toute une équipe…
THOMAS SOTTO
Il y a quand même toutes les structures qui ont été mises en place depuis des années.
AMELIE OUDEA-CASTERA
Oui, absolument, avec en plus les staffs. On a évidemment mobilisé des moyens exceptionnels, avec des objectifs précis, des gens qui ont été très engagés derrière la réussite de cette délégation tricolore.
THOMAS SOTTO
Combien ils touchent les athlètes quand ils décrochent une médaille ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
Alors, ça dépend du niveau de la médaille, mais on a rehaussé ces primes, 80 000 € dans une médaille d'or, 40 000 pour l'argent, 20 000 pour le bronze. C'est nettement plus que ce qui était fait avant. Et surtout, moi ce dont je suis très fière, c'est qu'on a pris la décision d'attribuer le même niveau de primes à l'encadrement…
THOMAS SOTTO
Ah…
AMÉLIE OUDEA-CASTERA
C'est-à-dire, quand un athlète gagne une médaille d'or, il a ces 80 000 €, mais le staff qui a concouru à cette médaille d'or, a aussi cette masse-là, à se répartir. Avant, ce n'était que 50 %, ce qui est une très bonne illustration du soin que nous avons mis à valoriser tout un écosystème, à aligner toutes les forces vives, pour qu'elles soient au service de la réussite de l'athlète et surtout qu'elles soient récompensées de leur investissement extraordinaire.
THOMAS SOTTO
Est-ce que tous nos médaillés auront droit à la Légion d'honneur ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
Ça, il faudra demander au président de la République.
THOMAS SOTTO
Est-ce que vous le souhaitez ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
En tout cas, là, on voit des choses qui sont tellement extraordinaires et tellement contributives au PIB du bonheur, que oui, on a envie de se dire... bon, mais on verra. Chaque chose en son temps. Pour l'instant, restons comme ça sur notre rythme. On est la deuxième Nation en volume de médailles. Pardon, oui, la deuxième en volume de médailles derrière les Etats-Unis. La deuxième au tableau des médailles après la Chine…
THOMAS SOTTO
Avec les médailles d'or, oui.
AMELIE OUDEA-CASTERA
... quand on décompte les médailles d'or. Et il y a une dynamique qui est formidable. Moi, ce que je veux souligner, c'est qu'il y a la natation, il y a le judo, il y a l'escrime, il y a le VTT, il y a le rugby à sept, il y a le triathlon, mais il y a aussi le tir à l'arc, l'équitation, le canoë, le BMX. Ce qui montre la diversité de disciplines dans lesquelles nos athlètes sont en train de l'illustrer. Ce qui valide…
THOMAS SOTTO
Et là, on n'entend pas la clameur, là, mais…
AMELIE OUDEA-CASTERA
Thomas SOTTO, ce qui valide la dimension un peu universaliste du modèle sportif français. Vous savez qu'à la différence des Anglais, qui avaient mis le paquet sur quelques disciplines, nous on a fait le choix de croire dans nos différentes fédérations, dans nos athlètes. Et c'est un pari qui, à ce stade, s'avère gagnant et j'en suis très heureuse.
THOMAS SOTTO
On a vu des images formidablement belles du triathlon féminin, masculin, ça a pu se dérouler…
AMELIE OUDEA-CASTERA
Cassandre BEAUGRAND, quelle beauté cette médaille.
THOMAS SOTTO
Médaille d'or. Il y a aussi Léo BERGERE, médaille de bronze chez les garçons.
AMELIE OUDEA-CASTERA
Médaille de bronze qu'il va chercher au bout de l'effort.
THOMAS SOTTO
Sincèrement, est-ce que vous avez eu peur au fond de vous. Répondez sincèrement, que ça fasse flop ? Qu'on ne puisse pas se baigner ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
Sur la Seine ?
THOMAS SOTTO
Oui.
AMELIE OUDEA-CASTERA
Ça fait deux ans que je vous dis qu'on sera au rendez-vous et on l'a été. Il ne fallait pas nous demander d'être prêts avant le jour J. Il fallait nous demander d'être prêts au jour J, éventuellement une ou deux journées de contingence qu'on avait prévues dans le calendrier. Parce qu'on savait que la seule chose à laquelle on était vulnérables, c'était un aléa météo de très grande ampleur. Il s'est produit, on ne peut pas dire qu'on est aidé par les circonstances météo et je suis profondément heureuse qu'en équipe, avec un investissement majeur de la part de l'État, une orchestration menée par le préfet de la région Ile-de-France, un travail mené main dans la main avec la ville de Paris et les collectivités, on ait réussi à atteindre ce résultat. C'est une prouesse et c'est une amélioration du cadre de vie pour les Franciliens, les visiteurs du monde entier et une reconstruction de la biodiversité…
THOMAS SOTTO
Parce que ce sera pérenne ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
Mais bien sûr, parce que cet investissement qu'on a consenti, c'est dans des infrastructures qui restent.
THOMAS SOTTO
1,4 milliard quand même.
AMELIE OUDEA-CASTERA
Oui, 1,4 milliard dont la moitié financée par l'Etat. Le reste est dispersé entre les différentes collectivités. Mais c'est pour construire des infrastructures qui sont pérennes et qui vont nous permettre d'offrir un écrin incroyable à un moment où on sait qu'il y a des enjeux climatiques.
THOMAS SOTTO
Donc dans un an, vous, moi – enfin, vous l'avez déjà fait – mais on peut tous aller se baigner.
AMELIE OUDEA-CASTERA
Oui. Vous, moi, nous tous, on va se baigner dans la Seine. Et pas que dans la Seine, dans la Marne aussi qui est parfaitement embarquée dans ce plan d'action.
THOMAS SOTTO
Si vous regardez, vous la voyez là-bas la Seine, elle n'est pas loin derrière vous.
AMELIE OUDEA-CASTERA
Oui, on entend la clameur. Avec le petit orage, on a décalé légèrement le début de l'épreuve de marche, mais on entend le public enthousiaste à l'idée de ce départ du Trocadéro.
THOMAS SOTTO
Absolument. Et vous voyez la Tour Eiffel avec ces anneaux olympiques en guise de moustache. Est-ce qu'il faudra les laisser là, ces anneaux, après les Jeux ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
Ça, on verra. Chaque chose en son temps. On est vraiment focus sur les Jeux.
THOMAS SOTTO
Mais quelle est votre opinion ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
Mon opinion, c'est qu'ils sont absolument sublimes. Donc on va évidemment avoir à coeur de laisser des traces dans la ville mais aussi partout en France. C'est d'ailleurs exactement comme ça qu'on a conçu l'héritage, y compris d'ailleurs pour notre mouvement sportif qui va recevoir en héritage des bassins de natation, y compris celui dans lequel Léon MARCHAND aura fait ses exploits…
THOMAS SOTTO
Parce que c'est aussi une salle de concert.
AMELIE OUDEA-CASTERA
Des tapis, des tatamis qui vont bénéficier à nos structures partout en France du mouvement sportif.
THOMAS SOTTO
Après, c'est récupéré ailleurs.
AMELIE OUDEA-CASTERA
Exactement.
THOMAS SOTTO
D'accord, d'accord.
AMELIE OUDEA-CASTERA
Ça, c'est formidable et c'est tout cet héritage qu'on a conçu depuis des mois et qui va pouvoir se matérialiser.
THOMAS SOTTO
Les anneaux, on entend que vous aimeriez bien les garder et la vasque olympique qui s'envole tous les soirs ? Est-ce qu'il faut qu'elle soit pérenne ? Il faut qu'elle reste aux Tuileries ou pas selon vous ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
Bon, déjà elle a fait le bonheur des Français dans cette cérémonie d'ouverture. C'est une des images qui va rester, qui fait absolument le tour du monde. C'est une prouesse, c'est une formidable innovation technologique qui a été conçue par les équipes d'EDF en lien avec ENEDIS parce qu'il y a en plus un raccordement aux énergies 100 % renouvelables.
THOMAS SOTTO
Vous avez raison mais ce n'est pas du tout ma question. Ma question, c'est est-ce qu'il faut qu'elle reste ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
Non mais je vous le dis : chaque jour, on a 10 000 Français qui viennent comme ça la regarder jusqu'à 02h00 du matin. Donc trouver une façon que tout ça s'ancre dans la mémoire collective, oui. On est en train de changer, on a commencé les échanges y compris avec EDF pour comprendre la faisabilité, l'adaptabilité aux conditions y compris hivernales. On regarde les choses, on examine et quand on aura une réponse bien documentée, on pourra vous répondre par oui ou par non.
THOMAS SOTTO
On a beaucoup parlé de la cérémonie d'ouverture, Amélie OUDEA-CASTERA, et la cérémonie de clôture, elle ressemblera à quoi ? D'abord, est-ce qu'elle sera vraiment au Stade de France ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
Elle se prépare. Elle se prépare avec intensité par Thomas JOLLY, Thierry REBOUL, son équipe, Victor LE MASNE à la direction musicale et ils vont nous faire encore un bonheur dingue.
THOMAS SOTTO
Ça sera au Stade de France ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
Oui, bien sûr.
THOMAS SOTTO
Il y aura des surprises ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
Certainement Thomas, bien sûr, toujours. Vous nous connaissez maintenant.
THOMAS SOTTO
Céline va revenir ? Est-ce que Céline va revenir ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
Je ne réponds pas. Je ne réponds pas parce que vendredi soir, je crois que l'effet de surprise a vraiment marché, donc conservons-le.
THOMAS SOTTO
Bon. Les Jeux de Paris sont déjà un succès, on espère que la fête sera aussi belle pour les paralympiques. Comment ça s'annonce niveau billetterie et intérêt des Français pour les paras qui commenceront le 28 août ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
On sent là vraiment une évolution positive puisque, vous savez, on a déjà sur nos sites de compétition accueilli plus de 4 millions de spectateurs. On a plus d'un million de spectateurs dans les fan-zones à travers tout le territoire, et on est en train de vendre à peu près 40 à 50 000 billets par jour, y compris sur le paralympique, donc c'est une dynamique formidable. On a explosé les records de vente de billets. On est à 9,3 millions maintenant.
THOMAS SOTTO
Il y en a encore.
AMELIE OUDEA-CASTERA
Très loin derrière le dernier record qui était celui d'Atlanta et c'est génial. On est en train, dans cette édition des Jeux, de donner un bonheur fou au pays, de lui rappeler qu'il est capable de faire de grandes choses et de montrer que le sport, c'est quand même d'une puissance dingue. Mettons-le davantage au coeur de la société, donnons-lui encore plus sa chance. Et on va se battre pour que cette dynamique, elle s'ancre dans la durée, parce qu'on voit ce que c'est capable de donner comme fierté, comme bonheur aux Français.
THOMAS SOTTO
Mais il y a un moment où Capri, c'est fini. Les Jeux, ça va se terminer évidemment.
AMELIE OUDEA-CASTERA
Oui mais ça continue. On aura les Jeux paralympiques.
THOMAS SOTTO
L'étape d'après, ce sera 2030 vraiment ou pas ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
Et puis derrière, vous savez qu'on a quand même de très beaux événements sportifs programmés, et on a évidemment les Jeux d'hiver de 2030 qui nous permettront de continuer cette magie olympique.
THOMAS SOTTO
Pas très écolos.
AMELIE OUDEA-CASTERA
Au contraire. Vous savez, là avec les Jeux de Paris, on est en train de relever le défi de diviser par deux l'empreinte carbone par rapport aux éditions précédentes, grâce à de multiples innovations dans plein de domaines conçus avec les partenaires des Jeux. Ce sera la même dynamique pour les sports d'hiver et pour penser un avenir durable pour nos montagnes françaises.
THOMAS SOTTO
Merci beaucoup, Amélie OUDEA-CASTERA, d'être venue dans « Les 4V ».
AMELIE OUDEA-CASTERA
Merci.
THOMAS SOTTO
Bonne journée à vous.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 2 août 2024