Interview de Mme Amélie Oudéa-Castéra, ministre des sports et des jeux olympiques et paralympiques à LCI le 2 août 2024 sur le bilan des premières médailles obtenues aux jeux olympiques 2024.

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Média : LCI

Texte intégral

SOLENN RIOU
Bonjour Amélie OUDEA-CASTERA.

AMELIE OUDEA-CASTERA
Bonjour.

SOLENN RIOU
Merci d'être avec nous ce matin, vous êtes ministre démissionnaire des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, ça fait déjà plus d'une semaine que les Jeux olympiques ont commencé, quel premier bilan vous en tirez ?

AMELIE OUDEA-CASTERA
Formidablement positif, à ce stade c'est un succès sur le plan de l'organisation, c'est un succès sur le plan sportif et c'est évidemment un grand succès populaire, donc on est très heureux, mais tout en restant très concentrés, focalisés, jour après jour, pour que tout continu de se passer au mieux, qu'on arrive à rendre notre pays fier, à donner du bonheur au monde entier, à montrer que quand on laisse sa place au sport ça peut être très très puissant.

SOLENN RIOU
Alors, pour l'instant on est à 27 médailles, on est troisième au tableau des médailles, là il y a une surfeuse française qui vient tout juste de sa qualifier…

AMELIE OUDEA-CASTERA
Même deuxième en volume total de médailles.

SOLENN RIOU
Oui, malheureusement c'est le nombre de médailles d'or qui compte pour le compte final.

AMELIE OUDEA-CASTERA
Non, pas malheureusement parce qu'on va avoir…

SOLENN RIOU
Alors, vous avez toujours dit que votre objectif c'était d'être dans le Top 5, est-ce que vous le maintenez cet objectif, ou bien vous l'avez revu à la hausse avec ce départ sur les chapeaux de roue ?

AMELIE OUDEA-CASTERA
Non, non, on le maintient. Vous savez, depuis des mois on est cohérents et on martèle tous ensemble en équipe cet objectif parce que c'est ça qui est intéressant, c'est un objectif que tout l'écosystème sportif de la haute performance s'est approprié, donc chaque médaille est importante pour ça, on sait que les Australiens sont pas loin, que les Anglais sont pas loin, donc c'est vraiment important de ne laisser rien passer, et puis, voilà, si on a un petit peu plus, tant mieux, mais en tout cas on reste centrés sur cet objectif-là qui nous motive tous.

SOLENN RIOU
Alors, vous avez mis, je crois, en place une stratégie, vous l'évoquiez, de soutien à la haute performance des athlètes qui ne serait pas, selon vous, sans lien avec toutes ces médailles, vous pouvez nous expliquer ?

AMELIE OUDEA-CASTERA
D'abord, ce qui est important de rappeler, c'est que ces succès ce sont ceux des athlètes, c'est eux qui rêvent de ça depuis des années, depuis qu'ils sont tout petits, c'est leur mérite, et j'ai envie de souligner que pendant des mois où certains se plaignaient un peu des Jeux, étaient très pessimistes, eux ont toujours considéré que c'était la chance de leur vie et se sont préparés avec une abnégation folle, formidable. C'est ensuite tout un écosystème derrière eux, avec les staffs, l'équipe derrière l'équipe comme j'aime à l'appeler, qui s'est préparée ; voyez, quand on était dans les derniers mois, on voyait bien, y compris dans les modélisations faites par les anglo-saxons qui sont assez friands de ça, qu'on était très bien positionnés dans les projections, parce que ça fait un moment, 18 mois, 24 mois, que nos équipes de France sont dans une super dynamique, donc ça c'est très positif, et puis après nous, notre devoir, ça a été de créer un ensemble de conditions pour que tout ceci puisse se cristalliser au bon moment, donc c'est vrai qu'on a mobilisé des moyens tout à fait inédits, de l'ordre de 300 millions d'euros par an au service de la performance, avec des objectifs très précis, on a fait en sorte, par exemple, de mobiliser des moyens importants pour nous permettre de capturer ce qu'on appelle l'avantage de jouer à domicile, comme la Maison de la performance qui a été développée pour les athlètes, qui est un endroit exceptionnel en termes de services, d'équipements, de soins pour eux, et ça c'était très important. Moi je suis, au-delà des moyens, très heureuse qu'on ait réussi à bien fédérer les énergies parce que c'était essentiel, c'est une organisation qui est un peu complexe, parfois, la haute performance, et d'avoir réussi comme cela à travailler tous ensemble, sans bisbilles, sans querelles de chapelles, était un point absolument capital. Et le dernier point que j'ai envie de souligner c'est que, il y a aussi tout un accompagnement sur les autres volets, matériels, socioprofessionnels des athlètes, qui leur donne de la sérénité, parce qu'ils savent que demain ils pourront, s'ils choisissent d'interrompre leur carrière, d'arrêter, continuer avec des perspectives en termes de reconversion, avec déjà des premiers contacts pris avec des entreprises, et avec la sécurisation de leur niveau de vie matérielle, vous vous souvenez que c'était quelque chose qui avait choqué tout le monde, à juste titre, à Rio, avec 40 % de la délégation qui, à l'époque, évoluait en dessous du seuil de pauvreté, là on a garanti que toutes les personnes, tous les athlètes, suivis pas les cellules de performance, aient a minima 40 000 euros de revenu annuel.

SOLENN RIOU
Alors, il y a autre chose de positif pour les athlètes, vous avez dit hier que vous étiez favorable à la remise de la Légion d'honneur pour tous les médaillés, est-ce que depuis vous en avez parlé à Emmanuel MACRON, est-ce que ça va se faire ou pas ?

AMELIE OUDEA-CASTERA
Non, j'ai surtout dit hier que c'était évidemment…

SOLENN RIOU
Vous avez dit que vous y étiez favorable.

AMELIE OUDEA-CASTERA
Moi je donne une opinion, mais le décisionnaire sur tout ça c'est Emmanuel MACRON, mais on le connaît sur ce genre de contexte, il a toujours à coeur de reconnaître, de récompenser, les mérites les plus grands. On voit des moments extraordinaires de sport, des athlètes qui font des sur-performance éblouissantes, qui les réitèrent, donc oui, je pense qu'il y aura évidemment un moment de célébration de tout ça, de la même manière qu'il avait souhaité, et on a mis ça en oeuvre, là aussi, avec beaucoup de diligence, une augmentation des primes pour les médaillés, donc on a aujourd'hui 80 000 euros pour les médailles d'or, on a 60 000 euros pour l'argent, 20 000 euros pour le bronze, et, en effet, nous avons augmenté les primes pour le staff, en faisant en sorte que le staff ait 100 % de la médaille, de la prime du médaillé…

SOLENN RIOU
Au lieu de 50 %.

AMELIE OUDEA-CASTERA
Alors qu'auparavant il n'avait que 50 %, exactement, et ça c'est une évolution qui a été très appréciée par l'écosystème sportif.

ERIC DECOUTY
Madame OUDEA-CASTERA, en termes de performance, vous en avez réussi une, vous, c'est celle de plonger la première dans la Seine, avant Anne HIDALGO, ça a valu quelques commentaires, quelques railleries, vous regrettez ce geste un peu anecdotique ou un peu provocateur ?

AMELIE OUDEA-CASTERA
Pourquoi devrais-je le regretter ?

SOLENN RIOU
Vous lui avez coupé l'herbe sous le pied.

ERIC DECOUTY
Je ne sais pas, ça fait un peu course…

AMELIE OUDEA-CASTERA
Coupé l'herbe sous le pied de quoi ? D'abord, moi je n'avais pas été invitée à son moment de baignade le 17 juillet, donc je n'ai en rien contrevenu à une invitation…

SOLENN RIOU
Ce n'était pas voulu de le faire quelques jours avant ?

AMELIE OUDEA-CASTERA
Et, d'autre part…

ERIC DECOUTY
Mise en scène…

AMELIE OUDEA-CASTERA
Je rappelle que j'ai répondu à l'invitation d'un athlète, d'un de nos plus grands para-triathlète qui avait fait le pari de se baigner dans la Seine s'il était désigné porte-drapeau, ce qui s'est passé, il me propose d'aller avec lui, j'y vais, les données sont au vert pour me permettre de me baigner ce matin-là, et je rappelle que l'Etat finance 50 % de ce plan, c'est de loin le plus gros contributeur, et que, sous la houlette du préfet de la région Ile-de-France, c'est l'Etat qui porte cet effort de conception, avec la ville de Paris, bien sûr, mais avec beaucoup d'autres collectivités pour la baignabilité de la Seine et de la Marne. Le rôle, sur ce chantier, de l'Etat, est absolument central et éminant, en quoi la ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, investie sur ces chantiers aux côtés du préfet de la région Ile-de-France, ne pourrait pas répondre à l'invitation d'un athlète pour s'y baigner et démontrer que nous sommes au rendez-vous, à un moment où il y avait beaucoup de scepticisme ? Et, vous savez, moi j'ai reçu, y compris de toute la presse internationale, la BBC, CNN, beaucoup d'éléments positifs, de respect, quasiment un petit peu d'admiration de l'avoir fait et d'y être allée, de m'être engagée et d'avoir voulu montrer l'exemple, je ne comprends absolument pas cette…

ERIC DECOUTY
Est-ce que ce n'est pas un peu grotesque justement ces espèces de querelles qu'il y a entre l'Etat et la mairie de Paris ?

AMELIE OUDEA-CASTERA
Mais, au contraire, on conduit ce plan ensemble. J'ai mentionné le rôle tout à fait majeur du préfet de la région Ile-de-France, le préfet il s'est baigné avec Anne HIDALGO. On était sur les épreuves du triathlon avant-hier matin pour…

ERIC DECOUTY
Vous auriez pu y aller ensemble.

AMELIE OUDEA-CASTERA
Mais, on était ensemble, c'est ce que je vous dis, regardez toutes les photos, nous sommes ensemble, moi je travaille extrêmement bien avec les services de la ville de Paris depuis des années, Pierre RABADAN est quelqu'un que je connais très bien depuis longtemps, et avec Anne HIDALGO il n'y a pas de tensions. Nous sommes aujourd'hui dans une situation où on est rivés sur le même objectif et nous travaillons avec des personnalités politiques de tous les bords, c'est vrai à la mairie de Paris, c'est vrai en Seine-Saint-Denis, avec Mathieu HANOTIN, avec Stéphane TROUSSEL, c'est vrai avec Patrick OLLIER au niveau de la Métropole du Grand Paris, avec Valérie PECRESSE à l'échelle de la région ile-de-France, et je considère que c'est même une très belle force de ce que nous sommes en train de démontrer au pays, cette capacité, sur un arc républicain, malgré nos différences, malgré nos personnalités qui peuvent répondre à des caractéristiques différentes, on travaille ensemble, au service de la Nation, pour rendre les Français fiers, et pour l'instant ça marche plutôt bien.

ERIC DECOUTY
Anne HIDALGO a souhaité que la vasque, magnifique, reste à Paris. Vous y êtes favorable ?

AMELIE OUDEA-CASTERA
Moi, je trouve que c'est une réalisation merveilleuse. Je veux vraiment rendre hommage à EDF pour ce qui a été fait, à ENEDIS aussi, parce qu'il y a un raccordement en plus, on ne le dit pas toujours assez, 100 % à l'électricité, aux énergies renouvelables. Je veux saluer le designer de cette vasque Mathieu LEHANNEUR, parce que c'est, au total, tout cela qui fait que cet élément est devenu complètement iconique. Le jardin des Tuileries, il appartient à l'Etat, comme vous le savez…

SOLENN RIOU
Donc vous êtes favorable ?

AMELIE OUDEA-CASTERA
... et le président de la République nous a demandé, en liaison avec EDF, la ville de Paris, les autres acteurs concernés, oui, de réfléchir, de regarder bien les tenants et les aboutissants. La capacité de cet élément là aussi à bien résister aux aléas climatiques, à la température hivernale, d'analyser les coûts. Donc c'est toutes les conclusions…

SOLENN RIOU
Mais c'est possible ?

AMELIE OUDEA-CASTERA
... que nous lui rendrons pour qu'il puisse prendre une décision, le moment venu.

SOLENN RIOU
Mais vous, personnellement, vous y êtes plutôt favorable ?

AMELIE OUDEA-CASTERA
Eh bien moi, si vous voulez, depuis le début, ce que nous voulons, c'est que ces Jeux laissent une trace utile et durable pour le pays. Donc, c'est exactement le sens dans lequel nous avons travaillé sur l'héritage, qui va valoir pour les infrastructures comme le village des athlètes, qui va se remorpher en logements pour les habitants de la Seine-Saint-Denis. Pareil pour le village des médias. Toutes nos infrastructures, la manière dont on construit la Nation sportive, le fait que tous les équipements qui sont utilisés pour les Jeux olympiques, en ce moment, par nos champions, bénéficiera en recyclage vers le mouvement sportif, les clubs, le sport amateur. Donc cet état d'esprit là, de laisser des traces visibles, durables, oui, c'est exactement ce que nous faisons depuis deux ans.

SOLENN RIOU
Et les Anneaux olympiques, sur la Tour Eiffel, aussi ?

AMELIE OUDEA-CASTERA
Là encore, on verra. Je ne peux apporter une réponse précise sur chacun de ces éléments iconiques. Mais ces éléments ont fait la fierté de notre pays. Son rayonnement dans le monde entier vendredi soir et depuis, on aura tous à coeur qu'il en reste une trace visible et formidable pour la suite.

SOLENN RIOU
Vous avez dit « Les Français sont en train de tomber amoureux de ces Jeux olympiques ». Pourtant, on rappelle que les débuts n'ont pas été faciles. Il y a eu la pluie, il y a eu les QR Codes, il y a eu les barrières, il y a eu la circulation. Qu'est ce qui a renversé la table selon vous ?

AMELIE OUDEA-CASTERA
Il y avait, vous savez, quand même, des éléments avant-coureurs de ce succès. On ne les voyait peut-être pas, parce que nos yeux étaient aussi peut être un petit peu tournés ailleurs. Mais quand on regarde le succès extraordinaire qu'a été le relais de la Flamme à travers les territoires, en dépit parfois de conditions météo qui étaient très difficiles. Il a pu pleuvoir, je me souviens, toute la traversée dans l'Ouest. C'est plus de 8 millions de nos concitoyens qui ont suivi avec passion ce parcours de la Flamme à travers plus de 400 villes du pays. C'est vraiment, je le souligne, les Jeux de toute une Nation, de tout un pays. On a, au-delà de ces 400 villes traversées, et il y en aura plus d'une cinquantaine encore pour le relais de la Flamme paralympique, c'est vraiment 73 collectivités hôtes qui, au global, auront accueilli une épreuve des Jeux. Donc ça, il y avait cette ferveur qui s'exprimait. Je pense qu'il y avait aussi sur le plan des athlètes, la confiance que j'évoquais tout à l'heure. On savait qu'il pouvait se passer de très très grandes choses, y compris les médias, les journalistes, quand ils faisaient des pronostics, il nous plaçait haut dans le tableau des médailles. Et en revanche, je pense que l'effet cérémonie d'ouverture a été fondamental, parce qu'il y avait de la crainte, il y avait des appréhensions, on savait que c'était un défi extraordinairement ambitieux, audacieux, délicat. Il y avait des inquiétudes sur la sécurité, et le fait d'avoir levé tout ça, et d'avoir réussi, en équipe, à délivrer ce moment-là extraordinaire, et je veux absolument rendre hommage aux équipes de Tony ESTANGUET, à Thomas JOLLY, le directeur artistique, à Thierry REBOUL, à Victor LE MASNE, le directeur musical. Je pense que ça a libéré quelque chose et ça a allumé cette ... de fierté extraordinaire.

SOLENN RIOU
Vous avez compris les critiques, vis-à-vis de cette cérémonie d'ouverture, notamment de l'épiscopat français qui a dénoncé une moquerie de la religion chrétienne ?

AMELIE OUDEA-CASTERA
Eh bien, que les équipes du Comité d'organisation ont dit que l'intention n'était évidemment en rien et à aucun moment d'avoir quelque once de provocation que ce soit à l'égard de quelque religion que ce soit. Ils ont indiqué que s'ils avaient pu blesser certains, ils s'en excusaient. Et je crois que le message, c'est ça qui est très important, c'est celui porté par Thomas JOLLY. Quelle a été l'intention ? Et l'intention était au contraire un message d'inclusion, un message de réconciliation, un message de tolérance. Et on peut voir différentes perceptions, interprétations, mais une intention artistique, il n'y en a qu'une et c'est celle de Thomas JOLLY. Il a été parfaitement clair sur tout ça, sur le fait que ce moment, notamment, était le « Festin des dieux », cet hommage à Dionysos, le père de Sequana, la déesse de la Seine.

SOLENN RIOU
Vous parliez de l'importance de laisser une trace, pour revenir sur la Seine qu'évoquait Eric tout à l'heure 1,4 milliard pour dépolluer la Seine, est-ce que c'est un investissement pérenne ? Est-ce que…

AMELIE OUDEA-CASTERA
C'est un investissement pérenne…

SOLENN RIOU
Et quand est-ce que les Français pourront aller se baigner dans la Seine ?

AMELIE OUDEA-CASTERA
A compter de l'été 25. c'est 1,4 milliards d'euros, dont 700 millions financés par l'Etat, je le rappelle, qui est vraiment le contributeur, de loin, majeur, à ce plan. Et pour des infrastructures, à la fois de collecte des eaux pluviales, la mise en service de traitement en sortie des stations d'épuration, qui sont des infrastructures pérennes, et vont nous permettre d'être au rendez-vous de la baignabilité de la Seine, mais aussi de la Marne, sur environ une petite trentaine de points de baignade, à l'été 2025. Pour tous nos concitoyens, à un moment où il y a ce réchauffement climatique, renouer avec une qualité comme ça, de ce cadre de vie, c'est quelque chose d'extraordinaire. Et je veux souligner que c'est aussi une façon formidable de renouer avec la biodiversité dans nos fleuves. Vous savez que dans les années 70, on n'avait plus que trois espèces de poissons qui étaient présentes dans la Seine, aujourd'hui, il y en a presque 40 qui ont été rétablies. Et ça, en termes de transition écologique, de rééquilibrage sur le plan de la biodiversité, c'est aussi une grande nouvelle.

ERIC DECOUTY
Dans quelques jours, quelques semaines, vous allez quitter le ministère des Sports, que vous occupez maintenant depuis plusieurs années. Pas trop de pincement au coeur ? Et puis surtout, qu'est-ce que vous allez faire ?

AMELIE OUDEA-CASTERA
Ecouter, ces décisions reviendront au président de la République, au vu de la dynamique des prochaines semaines. Moi, vous savez, j'ai ce côté sportif de haut niveau, là où j'ai été formée, c'est vraiment match après match. Là, il y a un match à réussir jusqu'au bout, c'est celui des Jeux olympiques, c'est ça qui m'anime, c'est ça qui me motive. C'est en train de donner, je crois, beaucoup de bonheur au monde entier. Une fierté dont on avait besoin pour notre pays, qui réalise qu'il est capable, lorsqu'on a des ambitions élevées, qu'on travaille en équipe, avec beaucoup d'exigence, de livrer…

ERIC DECOUTY
Vous êtes sportive, mais vous êtes aussi une femme politique.

AMELIE OUDEA-CASTERA
... de livrer de grandes choses.

ERIC DECOUTY
Vous êtes sportive. Vous êtes aussi une femme politique.

AMELIE OUDEA-CASTERA
Oui, je pense que je suis en train de trouver cette…

ERIC DECOUTY
Vous envisagez quoi ? Comment vous vous préparez ? Vous pensez qu'il y a une solution ? Vous avez un projet, une idée sur qui pourrait occuper le poste à Matignon les prochains jours ?

AMELIE OUDEA-CASTERA
Non, ce n'est pas aujourd'hui du tout des réflexions qui me reviennent à moi. Moi, j'ai une mission au service de mon pays, c'est contribuer à ce que ces Jeux olympiques soient un succès jusqu'au bout. Pour l'instant, c'est cette échéance-là qui m'anime, en même temps que tous les éléments qui, en ce moment, doivent être sécurisés en vue de la préparation des Jeux paralympiques. Nous continuons à les mener avec la même détermination. Toute l'équipe gouvernementale, le Comité d'organisation, la Ville de Paris, les autres collectivités impliquées, et le mouvement sportif avec lequel je travaille absolument en symbiose. C'est un bonheur total de suivre comme ça les performances de nos athlètes. Je les connais bien. Ils savent que je suis à leurs côtés, dans les bons comme dans les moins bons jours. Et aujourd'hui, voir les efforts collectifs récompensés, c'est vraiment une grande source de motivation.

SOLENN RIOU
Vous travaillez match après match. Il y a un match qui va arriver bientôt, c'est la cérémonie de clôture. Bon, on n'y est pas encore, mais on a beaucoup parlé de la cérémonie d'ouverture. Est-ce que vous avez quelques infos croustillantes à nous donner ce matin en exclusivité sur LCI ? A quoi va-t-elle ressembler ?

AMELIE OUDEA-CASTERA
Non, je ne partagerai rien, parce que…

SOLENN RIOU
S'il vous plaît !

AMELIE OUDEA-CASTERA
Bon, vous savez que c'est au Stade de France, vous savez qu'il y a une dimension, voilà…

SOLENN RIOU
Céline DION va revenir ou pas ?

AMELIE OUDEA-CASTERA
Je ne vous…

SOLENN RIOU
Vous le savez ou pas ?

AMELIE OUDEA-CASTERA
Dans le succès de vendredi soir dernier, il y a eu un effet de surprise qui a joué à plein. Moi, je veux que ça, ça puisse demeurer. Et ce sera à Thomas JOLLY, toute son équipe, de livrer aux yeux du monde entier la qualité du travail qui a été effectué, pour, là aussi, être au rendez-vous d'une très grande, très belle cérémonie de clôture.

SOLENN RIOU
Vous l'avez dit, vous regardez toutes les performances, les compétitions des athlètes français, évidemment, alors là je vais vous demander de faire un choix, vous ne pouvez pas me dire tout le monde, quelle est la victoire, enfin la victoire, ou même pas forcément la victoire d'ailleurs, la course, la compétition, qui vous a fait le plus vibrer depuis le début de ces Jeux ?

AMELIE OUDEA-CASTERA
Je crois que la remontée de Léon MARCHAND face à Kristof MILAK dans le 200 mètres pap c'est quelque chose… c'est un monument du sport mondial. Hier soir j'étais avec beaucoup de présidents de fédération, beaucoup de membres du CIO, ils le retiennent eux-mêmes comme un des très, très grand monument du sport mondial et olympique depuis des années, mais on va en vivre d'autres., et, honnêtement, la tenue de l'épreuve de triathlon dans la Seine, récompensée au final par la médaille d'or de Cassandre BEAUGRAND et cette médaille, cherchée au bout de l'effort, en or…

SOLENN RIOU
Vous avez eu peur quand même, que le triathlon il n'ait pas lieu ?

AMELIE OUDEA-CASTERA
Par Léo BERGERE, sur le bronze, avec sa maman qui était à ses côtés, qu'on a pu serrer dans nos bras à l'issue, c'était totalement extraordinaire.

SOLENN RIOU
C'était risqué de ne pas prévoir de plan B. Alors oui, il y avait des jours, certes, on pouvait repousser…

AMELIE OUDEA-CASTERA
Non, on avait nos journées de contingence, on avait toujours dit qu'on serait prêts…

SOLENN RIOU
Oui, mais si ça n'avait pas lieu vendredi, c'était un duathlon.

AMELIE OUDEA-CASTERA
Non, non, on avait d'autres capacités d'adaptation, on continuera d'en avoir pour la suite, c'était de notre responsabilité. Vous savez, on a livré 100 % de notre plan d'action, même plus que le plan d'action qui était prévu, il y avait un petit risque d'aléas météo, on peut dire qu'on n'a pas été servi côté météo, on a été placés dans les conditions les pires…

SOLENN RIOU
Ce n'est pas fini, il y a encore le relais lundi !

AMELIE OUDEA-CASTERA
Il y a à nouveau des pluies intenses qui se sont produites toute la nuit, donc on reste absolument vigilants, en alerte, très attentifs à l'évolution des indicateurs, mais je souligne que l'épreuve s'est tenue mercredi avec des données qui étaient excellentes sur la qualité de l'eau, sur les deux indicateurs suivis, les Escherichia coli et les entérocoques.

ERIC DECOUTY
Teddy RINER aujourd'hui, vous pensez qu'il va gagner ?

AMELIE OUDEA-CASTERA
Oui.

ERIC DECOUTY
Vous êtes sûre ?

AMELIE OUDEA-CASTERA
Sûre, rien n'est sûr dans le sport, mais j'espère de tout coeur et j'ai vraiment confiance, oui.

SOLENN RIOU
Merci beaucoup…

AMELIE OUDEA-CASTERA
Merci à vous.

SOLENN RIOU
Madame la ministre d'être venue ce matin sur LCI.


Source : Service d'information du Gouvernement, le 5 août 2024