Texte intégral
CHRISTOPHE BARBIER
Prisca THEVENOT, bonjour.
PRISCA THEVENOT
Bonjour.
CHRISTOPHE BARBIER
Bienvenue et bonne rentrée. Vous êtes toujours porte-parole du Gouvernement, ce gouvernement démissionnaire, comme on dit, et députée, députée Ensemble pour la République des Hauts-de-Seine. Colère à gauche, ce matin, bien sûr, puisqu'un communiqué de l'Elysée nous a appris qu'il n'y aurait pas de Premier ministre issu du Nouveau Front populaire. Lucie CASTETS n'ira pas à Matignon. Est-ce que ce n'est pas dommage de ne pas avoir laissé sa chance à cette alliance, à cette Première ministre, quitte à changer dans trois semaines, parce qu'il y aurait une motion de censure ?
PRISCA THEVENOT
Je pense que le président de la République est dans son rôle le plus strict, c'est-à-dire être garant des institutions et donc de leur stabilité. Nommer quelqu'un à Matignon, dont on sait pertinemment, au regard des consultations politiques qui ont eu lieu à l'Elysée autour du président de la République, qu'elle serait défaite 48 heures, 24 heures après, je suis désolée, ce n'est pas une décision de responsabilité.
CHRISTOPHE BARBIER
Donc on évite une crise et on gagne du temps. C'est ça, On passe tout de suite à la suite.
PRISCA THEVENOT
On continue le chemin de clarification ouvert par le président de la République, au lendemain des élections européennes. Ce chemin de clarification se poursuit, se fait, et je dois le dire, nous devons continuer à avoir confiance en notre capacité à faire bloc pour avancer pour le pays, notamment au regard d'échéances qui arrivent, le budget, par exemple.
CHRISTOPHE BARBIER
Alors, cette clarification est une lente décantation. Les consultations vont reprendre, sans la France insoumise, sans le RN. Qu'attendez-vous ? Que doit-on attendre de ce nouveau cycle de consultations ?
PRISCA THEVENOT
Que l'honnêteté continue, et le respect des uns et des autres continue à exister dans ces consultations. Les formations politiques que vous venez de citer ont été consultées. Les retours ont été pris en compte. Maintenant, ce que nous devons avoir aussi comme démarche de clarification, c'est au sein du Parlement lui-même. Je suis assez étonnée de voir que peut être que certains considèrent que le simple fait d'être assis à gauche, fait d'eux des sociaux-démocrates. Je pense qu'aujourd'hui être de gauche, d'autant plus dans le contexte politique dans lequel nous somme, être de gauche, c'est avoir cette capacité à dénoncer, à rompre avec l'insolence et les outrances de la France insoumise. Être de gauche, c'est être dans cette capacité à dénoncer l'attitude d'un groupe politique qui, quelque part, s'est accaparé la parole de gauche. Et je pense vraiment que dans ce cadre-là, le Parti socialiste, notamment, un certain nombre peut être d'écologistes, le Parti communiste, doivent pouvoir prendre leurs responsabilités et ne pas avoir peur de la voix hégémonique d'un homme qui n'a plus de responsabilité institutionnelle.
CHRISTOPHE BARBIER
Mais depuis 2 ans, depuis la NUPES, c'est le cas, il y a une emprise politique et psychologique de MELENCHON sur toutes les autres gauches. Pourquoi espérez-vous qu'en cette rentrée, d'un seul coup, ils vont se libérer de cette malédiction ?
PRISCA THEVENOT
Peut-être en se souvenant qu'ils aiment leur pays et que la mission qui leur a été confiée dans les urnes, il y a maintenant quelques semaines de cela dans le cadre des élections législatives, ce n'est pas une mission et une responsabilité pour flatter l'égo d'un homme, mais bien pour défendre des idéaux. Et je suis désolée de le dire, la social-démocratie dans notre pays ne peut pas mourir sous la voix de Jean-Luc MELENCHON. Elle ne doit pas mourir. Nous devons être en capacité d'avoir une coalition large. C'est une coalition qui nous a été demandée par les Françaises et les Français en 2022, au soir des législatives, et qui a été renouvelée lors des dernières législatives d'il y a quelques mois. Nous devons être capables de faire une majorité, avec les groupes républicains, allant de la social-démocratie aux Républicains canal historique.
CHRISTOPHE BARBIER
Ça ressemble à une sorte d'union nationale, ça, comme en 1945 ou comme en 1958. On n'est pas dans cette crise là quand même dans notre pays.
PRISCA THEVENOT
Mais je n'ai pas dit qu'on était dans une crise, j'ai dit qu'on était dans un temps de clarification. Et ce temps de clarification, il est en ce moment là pour nous, et le garant des institutions, le président de la République, nous permet d'avoir ce temps pour construire cette nouvelle ère politique dans laquelle nous sommes en train d'entrer. Mais nous devons pouvoir le faire en nous rappelant aussi ce que c'est qu'être Français. Ce que c'est qu'être Français, ce n'est pas passer son temps à dénoncer, à pointer du doigt les forces de l'ordre. Ce n'est pas passer son temps à se croire au-dessus de la justice. Ce n'est pas passer son temps à venir mettre au ban de la société une partie de la population. Ce n'est pas passer son temps à nous expliquer que face au drame qu'est l'antisémitisme aujourd'hui, eh bien il serait résiduel en France. Voilà. Aujourd'hui, certains doivent avoir ce courage politique, et je suis sûre qu'ils en seront capables, pour se dire : il y a eu une coalition électorale, la NFP, elle a existé. Maintenant, prenons nos responsabilités et voyons ce que nous devons faire, non pas pour un homme, mais pour les Françaises et les Français de notre pays.
CHRISTOPHE BARBIER
Quel artisan, quelle personne peut, en tant que Premier ministre ou Première ministre, aller décrocher les sociaux-démocrates de LFI et leur faire entendre ce discours ?
PRISCA THEVENOT
Eh bien ça, c'est tout l'objet des consultations qui ont lieu à l'Elysée et qui se poursuivent avec le président de la République.
CHRISTOPHE BARBIER
C'est une personne qui vient de la gauche, donc, si je vous entends quand même.
PRISCA THEVENOT
Je ne sais pas si c'est une personne qui vient de la gauche, c'est une personne qui sera capable de ne pas être sous l'emprise, pour reprendre vos termes, d'une voix et d'une seule voix. C'est une personne qui devra aussi, je pense, bien connaître le fonctionnement du Parlement, parce que ça ne se découvre pas, ça ne s'improvise pas, et d'autant plus quand il n'y a pas un groupe majoritaire à l'Assemblée nationale. Donc je pense qu'aujourd'hui nous devons être dans cette capacité à regarder l'étendue des possibilités, mais sans oublier que nous ne devons pas franchir ensemble les lignes rouges.
CHRISTOPHE BARBIER
Alors vous demandez à ces sociaux-démocrates de se libérer de l'emprise de Jean-Luc MELENCHON, mais aussi de renoncer à l'essentiel du programme du Front populaire. Dedans, on trouve l'abandon des LBD et de la BRAV-M, on trouve la décolonisation de la Kanaky, enfin, on trouve des choses très très à gauche. Donc vous leur demandez aussi de faire un aggiornamento sur ce programme qui était peut-être bon pour attirer les électeurs, mais qui n'est pas crédible pour gouverner.
PRISCA THEVENOT
Mais, ce que je demande, c'est juste simplement de nous souvenir de ce qu'est que la social-démocratie en France. C'est aussi un programme d'émancipation, c'est aussi un programme de lutte contre les inégalités. C'est aussi une capacité de vouloir faire vivre et respecter et défendre la laïcité de notre pays. Je pense que, pardon, mais je ne suis pas en train de raconter des choses farfelues. Et aujourd'hui, le courage politique doit être celui-là, de dire clairement quelles étaient les lignes de la social-démocratie et quelles doivent-elles être encore pour demain.
CHRISTOPHE BARBIER
De l'autre côté, puisqu'il faut ratisser large dans ce Parlement très divisé, vous sentez Les Républicains prêts à aller au-delà de leur pacte législatif, de mettre de l'eau dans leur vin pour participer à une coalition aussi large ?
PRISCA THEVENOT
Moi j'ai vu des pactes législatifs, où comme nous l'appelons nous, des pactes d'action, qui ont été faits, avec un certain nombre de points communs, sur la valeur cardinale qui est le travail, cette nécessité de lutter contre les injustices, continuer à investir pour celles et ceux qui nous défendent au quotidien, je parle bien évidemment de nos forces de l'ordre, avec un message tout particulier à l'endroit de l'adjudant qui a perdu la vie cette nuit…
PRISCA THEVENOT
Et le chauffeur de la voiture a été arrêté.
PRISCA THEVENOT
Qui a été arrêté exactement. Je pense que nous avons un certain nombre de points communs, mais ce n'est pas nouveau, nous l'avons découvert aussi pendant les dernières élections présidentielles, en 2022. Nos programmes étaient peu ou prou les mêmes.
CHRISTOPHE BARBIER
Mais pendant 2 ans, vous n'avez pas réussi à faire bloc, et donc pourquoi ça marcherait aujourd'hui ?
PRISCA THEVENOT
On a réussi. Attendez, pendant 2 ans, je pense que pendant 2 ans, on a réussi à faire avancer un certain nombre de sujets.
CHRISTOPHE BARBIER
Texte par texte.
PRISCA THEVENOT
Texte par texte. Donc nous avons réussi. Je pense qu'on ne peut pas oublier comme ça ce qui s'est passé au cours des deux dernières années. Oui, il y a eu beaucoup de bruit politique, médiatique, de la part d'une partie de l'échiquier politique. Mais à côté de ça, face à ce bruit, il y a eu le travail des autres, à l'Assemblée nationale et au Sénat. Nous avons fait avancer le sujet des retraites, le sujet du travail, le sujet de l'industrialisation, la réindustrialisation du pays, le sujet de l'énergie et de notre capacité à être dépendants sur les enjeux énergétiques, notre capacité à protéger les Français face aux crises, notamment face à l'inflation. Donc, si, nous avons avancé.
CHRISTOPHE BARBIER
Demain, ce sont les Jeux paralympiques qui commencent. Est-ce qu'un gouvernement qui expédie les affaires courantes, est bien placé pour le gérer, ce rendez-vous, assurer sa sécurité et en tirer toutes les possibilités ?
PRISCA THEVENOT
Est-ce que les Jeux Olympiques n'ont pas été un formidable moment où nous avons communié ensemble ? Nous nous sommes rappelés que nous pouvions tous être fiers d'être sous le même drapeau. Oui, eh bien de la même façon, les Paralympiques vont pouvoir se passer de façon extrêmement organisée, et j'espère avec la même ferveur que nous avons pu connaître il y a maintenant quelques semaines.
CHRISTOPHE BARBIER
Qu'en attendez-vous pour nos compatriotes handicapés, qui ont leur vie quotidienne compliquée, vous pensez que ces jeux vont un peu éveiller les consciences ?
PRISCA THEVENOT
Déjà, ces Jeux ont permis d'accélérer notre transformation aussi en termes de capacité à être inclusifs. Parce que c'est vrai que nous le sommes, mais nous ne le sommes pas assez. Ça, nous devons le reconnaître, sinon nous n'avançons pas. Et donc, chacun a pu accélérer cette démarche, dans sa capacité aussi bien au niveau des municipalités, au niveau des départements, des régions. Je crois que d'ailleurs, même Valérie PECRESSE, qui n'est pas de mon bord politique, l'a rappelé, et c'est très bien. Nous devons continuer à le faire, et ça doit aussi permettre, peut-être de donner à voir ce qui ne l'est pas forcément a priori. Il y a des handicaps qui ne sont pas forcément visibles, mais qui pour le coup, pénalisent de grand nombre de Françaises et de Français. Et je pense que la Cérémonie d'ouverture de demain, permettra aussi de mettre cela en lumière, pas simplement le temps d'une cérémonie, mais peut-être d'éveiller les consciences pour la suite. Aussi bien les responsables politiques, les acteurs politiques, mais tout un chacun.
CHRISTOPHE BARBIER
Alors, quelques questions personnelles maintenant, pour vous. D'abord, comment vous vivez cette période, où vous êtes députée, encore ministre, dans un gouvernement qui est à bas bruit parce qu'il est démissionnaire ? C'est inédit juridiquement. Est-ce que ce n'est pas compliqué humainement ?
PRISCA THEVENOT
Je ne sais pas si l'enjeu est de savoir comment je vais, mais merci de me poser la question, c'est plutôt de savoir la chance que j'ai de pouvoir continuer à agir avec des responsabilités. Certes, je fais partie d'un gouvernement démissionnaire, mais un gouvernement qui a pu agir et qui a agi.
CHRISTOPHE BARBIER
Et l'administration obéit vraiment ? Elle ne se dit pas "bon, dans 15 jours, il y aura une autre équipe"... ?
PRISCA THEVENOT
Non, enfin, je pense qu'il faut en finir avec ça. Nous sommes organisés et mobilisés pour faire avancer le pays et pour travailler pour le pays. Maintenant, au regard d'un contexte qui est celui qui est le nôtre, nous sommes un gouvernement démissionnaire. Mais n'oublions pas qu'effectivement, je fais partie du gouvernement de Gabriel ATTAL. J'ai fait avant fait partie du gouvernement d'Elisabeth BORNE, mais nous nous inscrivons dans une continuité d'action politique depuis 2017. Et, oui, je suis fière d'appartenir à une famille politique, celle mise en place par Emmanuel MACRON depuis 2016/2017, qui a permis de réduire le chômage de masse, qui a permis de créer 2,5 millions d'emplois, qui a permis de lutter contre un certain nombre d'inégalités insupportables, par exemple le dédoublement des classes, qui a beaucoup fait dans les zones REP et REP+. Et je sais de quoi je parle, j'en viens justement. Qui a permis également d'investir massivement pour nos forces de l'ordre et notre justice, comme jamais cela n'avait été fait avant. Et donc aujourd'hui, nous en voyons aussi les résultats. Cela ne veut pas dire que nous devons continuer comme avant et que c'est un blanc-seing pour la suite. Mais ça veut dire que nous ne devons pas oublier ce qui a été fait, au risque de remettre tout cela, tout cela en cause.
CHRISTOPHE BARBIER
La campagne législative a été extrêmement virulente. Il y avait eu une agression contre vous, contre votre équipe. Est ce qu'on en sait plus ? Est-ce que des gens ont été arrêtés ? Est-ce qu'on vous tient au courant de l'enquête ?
PRISCA THEVENOT
La procédure est en cours, et comme toute autre procédure, je ne commente pas une procédure en cours. Simplement, rappeler que les forces de l'ordre, encore une fois, sont intervenues extrêmement vite. La justice a été saisie, et que sur ça, je dois surtout saluer l'aspect humain de celles et ceux qui nous ont accompagnés. Pour le reste, c'est en cours.
CHRISTOPHE BARBIER
Cet incident et d'autres, parce qu'ils étaient nombreux, ont donné l'impression que le climat politique français s'était installé dans la virulence, camp contre camp, au bord de l'affrontement.
PRISCA THEVENOT
Mais, pardon, on n'est pas en train de découvrir les choses. La violence des mots au sein de l'Assemblée nationale, la violence des mots qui nourrit une certaine famille politique, la France insoumise, elle se finit par se retrouver dehors. Elle se finit par se retrouver dans les faits, dans les actes. Et je pense, je ne dis pas que ce... je ne parle pas de mon agression, je ne dis pas que celles et ceux qui m'ont agressé faisaient partie…
CHRISTOPHE BARBIER
Venaient de cette famille-là.
PRISCA THEVENOT
Absolument pas.
CHRISTOPHE BARBIER
Mais globalement, pour le climat…
PRISCA THEVENOT
Mais globalement, oui, il y a une violence extrêmement forte. On ne peut pas passer son temps à pointer du doigt, à dénoncer, à insulter, à menacer, sans que cela ait une incidence quelque, ailleurs. Quand on est un responsable politique avec une parole extrêmement puissante et forte, eh bien oui, ça a des conséquences. Et donc cela, nous devons aussi dire stop. Le débat politique aujourd'hui peut être dans une radicalité, mais une radicalité qui n'appelle pas à la violence.
CHRISTOPHE BARBIER
Après l'attentat de La Grande Motte la semaine dernière, plusieurs spécialistes comme le l'historien Marc KNOBEL, ont dénoncé cela. Vous faites, vous aussi, un lien entre ce que l'antisémitisme a pu trouver de carburant dans le débat politique avec la France insoumise, et ce qui se passe, et les actes ?
PRISCA THEVENOT
Mais, il y a bien évidemment un lien. Enfin, je veux dire, à un moment, il faut, et je l'avais déjà dit à votre micro et à d'autres micros d'ailleurs, ne faisons pas les étonnés aujourd'hui. Nous devons pouvoir être en capacité de regarder les choses telles qu'elles sont. Quelle est, quelle est la famille politique, la force politique aujourd'hui, qui a besoin du soutien de CORBYN ? Quelle est la force politique, la famille politique qui a eu du mal à expliquer ce qui s'est passé le 7 octobre, de dénoncer l'attaque terroriste qui a eu lieu le 7 octobre ? Quelle est la famille politique qui nous a expliqué que le Hamas était un groupe de résistance ? Quelle est la famille politique qui n'a pas eu un mot à l'endroit des otages, voire pire ? Quelle est la famille politique qui, en son sein, a une députée qui nous a expliqué qu'elle se sentait harcelée par le simple fait de voir la photo d'un bébé retenu otage ? Quelle est cette famille politique…
CHRISTOPHE BARBIER
C'est la famille…
PRISCA THEVENOT
... il n'y en a qu'une seule, une seule, et qui en parallèle, son leader nous a expliqué il y a quelques semaines, que la montée de l'antisémitisme en France était, je cite, résiduelle.
CHRISTOPHE BARBIER
C'est ce groupe politique, la France insoumise, qui domine le Front populaire. Vous n'arrivez pas à le casser, ce Front populaire ?
PRISCA THEVENOT
Ce n'est pas à moi de casser le Front populaire. Vous savez, moi je suis dans une famille politique qui est très claire, sur ses ancres et sur ses lignes rouges. L'enjeu que nous avons aujourd'hui, c'est d'expliquer aussi qu'il y a une social-démocratie qui ne peut pas continuer à être sous l'emprise idéologique d'un homme qui, pardon, nous laisse comme seul héritage après plus de 30 années de mandats cumulés, Louis BOYARD et madame OBONO. Je pense qu'on peut se poser des questions.
CHRISTOPHE BARBIER
Prisca THEVENOT, merci. Bonne journée et bonne rentrée politique.
PRISCA THEVENOT
Merci à vous.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 9 septembre 2024