Texte intégral
HADRIEN BECT
Bonjour Amélie OUDEA-CASTERA.
AMELIE OUDEA-CASTERA
Bonjour.
HADRIEN BECT
Alors, les Jeux paralympiques démarrent ce soir, les premiers à Paris, après le succès des J.O comment on fait pour être à nouveau à la hauteur ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
Je crois qu'on a tous envie de retrouver ces émotions, cette joie, cette ferveur, cette cohésion, ce partage, donc on a fait en sorte d'être aussi irréprochable que possible dans les préparatifs, dans l'organisation, en travaillant en équipe, avec minutie…
HADRIEN BECT
Et donc tout est prêt ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
Chacun des détails de l'organisation, la sécurité, les transports, la mise en accessibilité universelle des infrastructures, des services, de l'accueil, pour les personnes en situation de handicap, la préparation de notre système de santé, faire en sorte aussi que les acteurs du tourisme soient prêts à accueillir l'ensemble des visiteurs, les éléments liés à la baignabilité de la Seine, tout ceci se reproduit par rapport à notre épisode olympique. Sur l'engagement territorial, là aussi nous faisons en sorte, même si les épreuves sont plus concentrées sur la région Ile-de-France, d'avoir les mêmes espaces de célébration, il y aura plus de 70 Clubs 2024 à travers la France, qui sont des fan-zones dans les territoires, on aura également des mini-Clubs 2024 au cœur des établissements scolaires…
HADRIEN BECT
Eh oui, parce que c'est la rentrée.
AMELIE OUDEA-CASTERA
Plus de 350 d'entre eux – exactement – se sont manifestés, ont dit leur envie de mettre en place ce type de dispositif.
BERENGERE BONTE
Uniquement pour la deuxième semaine ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
Une grande billetterie populaire qui permettra aussi d'avoir près de 200 000 scolaires invités dans ces épreuves, donc tous ces ressorts-là sont très importants…
HADRIEN BECT
On va revenir sur tout ça Amélie OUDEA-CASTERA.
AMELIE OUDEA-CASTERA
Et, évidemment, le dernier ingrédient qui est clé, la qualité de la préparation tricolore, des moyens très importants qui ont été mobilisés par l'Etat au soutien du mouvement paralympique, et une délégation qui a de l'enthousiasme, qui est prête, qui a confiance, avec des objectifs qui sont élevés puisque nous voulons essayer d'atteindre le Top 8 au tableau des médailles.
BERENGERE BONTE
Alors, si on prend les choses chronologiquement, en juillet l'euphorie avait démarré dès la cérémonie d'ouverture qui avait montré une France audacieuse, diverse, inclusive, moderne, que le monde entier avait observée, qu'est-ce qu'on peut ajouter ce soir à ce tableau à la Concorde ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
Je pense un message peut-être encore plus puissant en matière, y compris avec le soutien de l'artistique qui va s'exprimer d'une manière différente avec plus de danseurs, ce message sur les corps, ce message sur l'inclusion. Cette cérémonie s'intitule « Paradoxe », il y a une notion au départ de discorde qui devient ensuite un message de concorde, sur la place bien nommée, et le message va être symboliquement et artistiquement très fort. En même temps, ça va être une cérémonie vive, joyeuse et qui permettra d'exprimer l'élégance à la française, ce chic à la française.
BERENGERE BONTE
Quand vous dites ça dérangera, ça veut dire quoi ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
Oui, c'est les mots de Tony ESTANGUET, je pense que c'est intéressant de les évoquer, c'est cette idée de frapper, de frapper les esprits, de frapper aussi les cœurs pour marquer, symboliser parfois les obstacles, que vivent au quotidien les personnes en situation de handicap, la nécessité de montrer qu'avec peu de choses, leur expérience, leur quotidien, peut changer, et que, avec ces progrès, on peut créer, atteindre cette égalité que nous leur devons, que nous recherchons et à laquelle d'ailleurs nous avons ardemment travaillé dans le cadre de ces Jeux paralympiques.
HADRIEN BECT
Est-ce qu'il s'agira aussi, comme on a pu le voir pour la cérémonie d'ouverture des J.O, que la cérémonie d'ouverture ce soir fasse peut-être parler, quitte même d'ailleurs à créer un peu la controverse, c'est le souhait ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
Il n'y a pas de volonté de choquer, il y a une volonté d'interpeller, d'ouvrir les esprits, les consciences, mais de porter fondamentalement un message d'harmonie, c'était déjà la dernière fois le cas, vous savez que Thomas JOLLY avait beaucoup insisté là-dessus, sur son intention artistique, qui était celle de cette réconciliation, qui était celle de cette inclusion, là elle va recevoir un visage différent, un visage nouveau, avec toute une dimension de chorégraphie, on aura 500 artistes, dont un peu plus de 150 danseurs, une partie d'entre eux, dans ces danseurs, sont en situation de handicap eux-mêmes, avec une créativité qui va être à nouveau extrêmement puissante.
BERENGERE BONTE
Vous savez qui va allumer la vasque ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
Je ne trahis pas les secrets.
BERENGERE BONTE
Je me doute bien, vous n'allez pas nous le dire.
AMELIE OUDEA-CASTERA
Ce qui a été dit, vous le savez, c'est qu'il y aura la fin d'une première partie du relais paralympique devant l'Hôtel de ville avec Ryadh SALLEM et avec Cyréna SAMBA-MAYELA…
BERENGERE BONTE
…Cyrène SAMBA-MAYELA…
AMELIE OUDEA-CASTERA
Voilà, qui va permettre…
BERENGERE BONTE
La seule médaillée d'athlétisme du mois d'août, oui.
AMELIE OUDEA-CASTERA
Un formidable tandem, en situation de handicap, valides, et deux grands champions. Ensuite il y aura un dernier segment, par lequel la flamme arrivera à nouveau et allumera la vasque, et ce moment est un moment de grande poésie, un moment où on va retrouver cette vasque tant aimée. La dernière fois, je vais être honnête avec vous, il y avait une ou deux petites choses auxquelles moi-même je ne m'attendais pas, donc je suis sûre que…
BERENGERE BONTE
Lesquelles ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
Les équipes de Thomas JOLLY, de Tony ESTANGUET, Victor LE MASNE aussi, qui est le directeur musical de ces cérémonies, nous réservent, y compris pour des gens comme moi qui sommes au coeur de ce projet, quelques surprises encore. C'est un grand bonheur, un grand plaisir à l'idée d'assister à cette cérémonie d'ouverture, 20h, qu'on soit tous présents, on se souvient du record d'audience pour les Jeux olympiques, il faut qu'il y ait la même participation populaire de chacun.
BERENGERE BONTE
Pour qu'il y ait cette participation populaire il faut que les Bleus décrochent des médailles, clairement, il y a un objectif qui est le Top 8 au classement…
AMELIE OUDEA-CASTERA
Oui.
BERENGERE BONTE
Vingt titres au moins, vous, le chiffre que vous donnez ce matin c'est quoi ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
Oui, c'est ça…
BERENGERE BONTE
On parle de 100 médaillables.
AMELIE OUDEA-CASTERA
Top 8 c'est un objectif ambitieux, Bérengère BONTE, puisqu'on ne l'a pas atteint depuis les Jeux de Sydney en 2000, comme pour les Jeux olympiques, le classement il se base sur l'or, l'or, on en avait eu des médailles d'or, 11 à Tokyo, pour atteindre ce Top 8 on sait qu'il faut en avoir entre 22 et 25, à peu près, si les résultats sont constants par rapport aux dernières éditions, et du coup ça veut dire doubler ce nombre de titres, et bien sûr, à terme, notre ambition va être, comme pour les Olympiques, d'avoir une entrée dans le Top 5 et donc d'ancrer durablement le travail qu'on a mené aux côtés du mouvement paralympique, les moyens que l'Etat a mobilisés.
HADRIEN BECT
Merci Amélie OUDEA-CASTERA d'être avec nous ce matin, vous restez bien évidemment dans ce 8.30 France Info, on se retrouve juste après le Fil info de 8h40.
(…)
BERENGERE BONTE
Ce matin, Amélie OUDEA-CASTERA, ministre démissionnaire des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques. On parlait des objectifs sportifs, 22 à 25 titres vous dites, des femmes, on l'espère. La France est assez en retard sur la parité pour les Jeux paralympiques, pour le handisport, même si on est passé de 25 % de parasportives françaises à Tokyo à 30 % aujourd'hui. Qu'est-ce que vous avez lancé pour changer ça réellement ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
Vous l'avez dit, on a un petit challenge sur ce sujet-là. On avait réussi cette parité impeccable sur le volet olympique. Là en effet, on est plutôt autour de 32 %. On a une délégation tricolore de 237 personnes…
BERENGERE BONTE
45 % pour l'ensemble des délégations.
AMELIE OUDEA-CASTERA
On a 82 femmes et on a la nécessité de continuer à féminiser cette délégation au meilleur niveau. C'est dans le cadre du programme à la fois qu'on mène pour Milan Cortina, pour les Jeux de Los Angeles, pour ceux de Brisbane, mais aussi à travers un programme spécifique que nous déployons en soutenant pour cela le Comité paralympique et sportif français. Ça s'appelle La Relève.
BERENGERE BONTE
Pourquoi ? Où est-ce que ça coince ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
Et la nécessité de continuer à recruter parmi les jeunes femmes des personnes qui auront envie, d'ailleurs éblouies y compris par ces Jeux, de s'y mettre et de monter en puissance.
HADRIEN BECT
On comprend, Amélie OUDEA-CASTERA, ce que vous nous dites mais qu'est-ce qu'on a raté ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
On n'a rien raté.
HADRIEN BECT
Mais pourquoi ailleurs c'est différent ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
Vous savez, le mouvement paralympique il se structure à toute vitesse. Il se professionnalise, il s'internationalise. Il y a aussi un développement technologique qui change beaucoup la donne et tout ça fait que d'ailleurs, au classement des médailles, au volume de médailles par nation, il y a eu beaucoup de différences, beaucoup d'évolutions depuis les Jeux de Barcelone. Donc cette structuration, nous l'accompagnons. Nous mobilisons plus de 50 millions d'euros aujourd'hui au service de la délégation paralympique et de son développement, de sa structuration dans les territoires. On a ce programme qui s'appelle La Relève. Nous formons aussi 3 000 clubs inclusifs à l'accueil des personnes en situation de handicap pour aller élargir ce vivier, encourager les jeunes femmes qui vont faire l'objet de notre attention prioritaire, je l'ai dit, en vue des Jeux de Los Angeles et de Brisbane. On en a pris l'engagement avec Marie-Amélie LE FUR.
BERENGERE BONTE
Mais en deux mots, comment vous expliquez ? C'est plus compliqué pour une femme en situation de handicap que pour un homme de se lancer dans une carrière ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
Non, il n'y a pas de raison que ça soit plus compliqué. Vous savez, on a attendu 2024 pour avoir la parité aux Jeux Olympiques. On sera très en avance. Rappelons-nous que les premiers Jeux paralympiques, c'est à Rome en 1960. Atteindre la parité rapidement, moi j'avais lancé le défi à Karen BASS, la maire de Los Angeles, pour que dès 2028 ce que nous, nous avons réussi sur cette parité aux JO, ils la réussissent aux Jeux paralympiques. On n'est plus très loin, on progresse rapidement.
HADRIEN BECT
Alors Amélie OUDEA-CASTERA, le principe de ces Jeux paralympiques est loin de faire l'unanimité chez les personnes handicapées qui se méfient d'une forme de récupération. Parce que même si tout se passe bien, même si c'est un succès en termes d'accessibilité, ce n'est pas une politique du handicap ces Jeux paralympiques, et ils peuvent avoir le sentiment qu'ils retourneront à leurs difficultés après. Qu'est-ce que vous leur répondez ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
Nous, nous les avons reçus à nouveau lundi matin avec ma collègue Fadila KHATTABI, en charge des Personnes en situation de handicap, et l'échange était extrêmement encourageant parce qu'il souligne l'ampleur des progrès qui ont été faits sur cette accessibilité universelle. C'est-à-dire à la fois pour le handicap moteur mais également pour les déficients visuels, pour les sourds, pour les malentendants, avec le déploiement notamment par nos opérateurs de transports que je veux vraiment saluer pour leurs efforts en ce sens, des services qui ont été vraiment rehaussés et qui vont rester en héritage. Je prends un exemple : les compagnies aériennes, le travail qui a été mené avec AEROPORTS DE PARIS permet maintenant d'avoir son fauteuil roulant à la sortie de l'avion, des salles de change qui, dans les aéroports vont permettre aux personnes en situation de handicap d'être beaucoup plus à l'aise lorsqu'il s'agit d'attendre dans une interconnexion entre deux vols. C'est typiquement ce genre de progrès, de la même manière qu'il y a des choses qui vont demeurer. Je prends un autre exemple qui est celui des 1 000 taxis accessibles. Il y a encore deux ans, nous n'avions que 200 taxis en Ile-de-France capables de prendre en charge des personnes usagères de fauteuils roulants. Nous en avons mis 1 000, nous avons parfaitement tenu notre objectif. Ce service a été largement utilisé pendant les Jeux olympiques. Tout ça va demeurer en héritage. Un autre exemple : nous mobilisons une enveloppe inédite de 100 millions d'euros pour la mise en accessibilité des petits commerces - les hôtels, les cafés, les restaurants - de faire en sorte qu'on soit au rendez-vous et qu'on le soit dans la durée. Et moi, pour créer vraiment un effet cliqué sur lequel on ne revient pas en arrière, j'ai posé un principe fort qui est de dire à l'échelle du Ministère des Sports qu'il n'y a plus de subventions accordées à des organisateurs d'événements sportifs s'il n'y a pas une mise en accessibilité des infrastructures de cet événement pleine et entière, et s'il n'y a pas même une démonstration des parasports. Car on sait que cette visibilité que j'ai aussi ancrée dans un décret reconnaissant les Jeux paralympiques comme un événement d'importance majeure pour en assurer une meilleure visibilité, tout ceci, c'est en héritage quelque chose, un socle qui est extrêmement solide. Après, nous savons en toute humilité qu'il reste des progrès importants. On le mentionne souvent sur le métro parisien. Il faudrait que cet état d'esprit, cette volonté demeure.
BERENGERE BONTE
D'accord. Valérie PECRESSE dit que toutes les lignes… On s'arrête deux secondes sur le métro.
AMELIE OUDEA-CASTERA
Mais aujourd'hui je veux dire, sur l'accueil des enfants en situation de handicap en milieu scolaire, sur la déconjugalisation de l'allocation adulte handicapé…
HADRIEN BECT
Il faut qu'on puisse vous poser des questions aussi Amélie OUDEA-CASTERA sur le métro. Valérie PECRESSE qui évoque donc cette idée de rendre accessibles les lignes.
BERENGERE BONTE
Elle dit toutes les lignes.
HADRIEN BECT
Toutes les lignes, voilà.
BERENGERE BONTE
C'est jouable ? C'est envisageable ça, sérieusement ? Et à quelle échéance ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
Elle a évoqué un plan de 15 à 20 milliards d'euros, indiqué que c'étaient des travaux de 20 ans. Je pense que la stratégie des pas en avant où nous mettons des segments prioritaires, des stations prioritaires, des lignes prioritaires - je pense notamment à la ligne 6 qui est importante parce qu'on va dire, la préfiguration et les analyses, les travaux ont pu être déjà, on va dire, mis à l'étude - donc là, il y a un socle qui est mûr et qui peut permettre d'accélérer en la matière. Mais pour le coup, vous comprendrez que mon statut de démissionnaire ne me permet pas là-dessus de prendre quelque engagement que ce soit à la place des personnes qui seront en charge de tout cela. Moi ce que je veux vraiment valoriser, car ils nous l'ont dit, c'est l'ensemble de ces progrès qui ont déjà été effectués à la faveur de ces tout premiers Jeux paralympiques d'été de notre histoire.
BERENGERE BONTE
L'inquiétude des personnes handicapées dont parlait Adrien à l'instant sur le principe même des Jeux, c'est que ça va au-delà de ces Jeux olympiques, ça va au-delà du transport, c'est un regard global sur le handicap qui doit évoluer. Il y a un truc qui agace terriblement tout le monde parmi les athlètes d'ailleurs paralympiques, c'est qu'on parle de super héros. Teddy RINER lui-même s'est fait gentiment chambrer par Sofyane MEHIAOUI qui est un joueur de l'équipe de basket fauteuil, en lui disant « Mais il faut vraiment que tu arrêtes, Tu ne nous aide pas. On n'est ni à plaindre, ni à valoriser de cette manière ». C'est quoi le message de ce point de vue-là que vous avez envie de passer ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
Moi, je trouve que ce qu'a dit Alexis HANQUINQUANT ce matin, je crois que c'était dans les colonnes de l'Equipe était très intéressant. Il disait, eh bien, voilà, on est des athlètes, avec un petit truc en plus, qui est la résilience. Et je pense qu'il y a cette dimension. Ils ont surmonté des obstacles dans leur vie, ils ont fait preuve d'un courage et d'une détermination extrêmement importants qui sont à saluer. Mais après, il y a une performance intrinsèque qui est exceptionnelle, et ils doivent donc être regardés comme des athlètes tout court, et donc une performance qui va nous éblouir. On sait qu'il y a toujours beaucoup de records qui sont cassés à l'occasion des Jeux paralympiques, et le niveau qu'on va voir sur l'ensemble de ces sites de compétition est exceptionnel.
HADRIEN BECT
Vous parliez de l'héritage des JO. Il y a aussi le sport en héritage en quelque sorte, puisqu'il y a les inscriptions qui commencent dans les clubs de sport en cette rentrée. Est-ce qu'on constate dans les remontées que vous avez d'ores et déjà un effet JO ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
Oui, absolument.
HADRIEN BECT
De quel ordre ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
J'échangeais notamment avec le président de la Fédération de tennis de table. Il a une base de licenciés qui est un peu plus…
HADRIEN BECT
On pense aux frères LEBRUN évidemment…
AMELIE OUDEA-CASTERA
Voilà, aux frères LEBRUN, un peu plus de 200 000 licenciés. Il sent déjà une attente extrêmement forte, et il anticipe que, à terme, il puisse y avoir une progression de quasiment 25 % de sa base de licenciés. On s'attend aussi à ce que, par exemple, en BMX, en natation, il y ait une poussée très forte de nouveaux licenciés…
BERENGERE BONTE
Comment on fait pour les garder ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
Et nous sommes à la hauteur en matière d'équipements, aussi, sur le volet des ressources humaines, avec les éducateurs, avec les bénévoles que je veux saluer pour leur engagement en la matière, et aussi avec les aides financières pour permettre aux familles modestes de financer avec une subvention de 50 euros l'entrée dans un club.
BERENGERE BONTE
Qu'est-ce que vous allez faire pour que ce soit pérenne ? Tous les gens qui étudient ça disent l'année juste après les Jeux, ça augmente, l'année 2, ça stagne, et après ça redescend, toujours…
AMELIE OUDEA-CASTERA
Oui, vous avez raison de souligner que c'est un défi. On l'avait vu à Londres, où il y avait eu un vrai boost dans l'activité physique et sportive, mais qui avait été un petit peu complexe à maintenir dans la durée. Donc, ce sera une vraie priorité pour l'avenir. Le message qui a été porté par le président de la République en faisant de l'année 2024 la grande cause pour la promotion de l'activité physique et sportive, c'est la première fois en 46 années. Cet effort, il doit se maintenir dans la durée. Là encore, les investissements que nous avons consentis dans les équipements sportifs, une enveloppe de plus de 1 milliard d'euros depuis 2017, elle est là pour durer…
HADRIEN BECT
Amélie OUDEA-CASTERA, vous restez bien sûr avec nous. On va parler également de politique juste après « Le fil info » de 8h50.
(…)
BERENGERE BONTE
Et ce matin Amélie OUDEA-CASTERA, ministre démissionnaire des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques. Avant de parler de politique, la vasque, on avait compris que tout le monde voulait la garder, il y avait un petit sujet sur où, est-ce que ça a avancé ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
On continue, là-dessus, de porter les différentes études, en lien avec le ministère de la Culture, en lien aussi avec la Ville de Paris. C'est une très belle création, ce designer, Mathieu LEHANNEUR, qui avait fait un travail formidable, les équipes d'EDF, d'ENEDIS, puisqu'elle est aussi propre cette vasque, elle est raccordée aux énergies renouvelables, c'est une trace mémorielle, oui, qu'on a envie d'une manière ou d'une autre de pouvoir conserver…
HADRIEN BECT
Mais pas aux Tuileries.
BERENGERE BONTE
On a parlé de La Villette.
AMELIE OUDEA-CASTERA
Il y a un enjeu autour de la résistance, du contexte, les aléas climatiques, les coûts de tout cela, là-dessus le président de la République aura certainement à cœur, au milieu du mois de septembre, quand il y aura ce défilé, de porter un certain nombre d'annonces sur ces sujets-là, nous nous continuons l'analyse partenariale de ces enjeux-là…
BERENGERE BONTE
Donc ce n'est pas complètement fait si on vous écoute bien.
AMELIE OUDEA-CASTERA
On a cœur de garder quelque chose de durable, au-delà de l'héritage que j'évoquais tout à l'heure, y compris sur cette trace mémorielle.
BERENGERE BONTE
Vous parliez du coût, à plusieurs sens du terme, ce n'est pas complètement fait, il se peut qu'elle disparaisse cette vasque ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
Encore une fois je ne veux pas préempter les annonces en la matière, le travail continue, ce qui est important c'est de se dire que dès aujourd'hui on va la voir réapparaître, monter dans le ciel, dans les hauteurs, avec à peu près…
HADRIEN BECT
Au même endroit.
AMELIE OUDEA-CASTERA
Avec à peu près, oui, de l'ordre de 30 000 personnes qui pourront la visionner à proximité des quais, et un symbole qu'on va avoir bonheur à retrouver pendant ces douze jours de Jeux paralympiques.
HADRIEN BECT
Amélie OUDEA-CASTERA, revenons sur terre, si j'ose dire, avec l'actualité politique. Vous êtes ministre, on le rappelle, démissionnaire, la France se cherche toujours un Premier ministre, en tout cas Emmanuel MACRON poursuit ses consultations, et ce matin François HOLLANDE, concernant la non-nomination de Lucie CASTETS pour le Nouveau Front populaire, évoque une faute constitutionnelle et politique. C'est une faute constitutionnelle et politique ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
En rien. Le président de la République nomme le Premier ministre, c'est l'article 8, il a, là-dessus, une liberté de choix et elle est assise sur des consultations qui reflètent l'équilibre des forces politiques…
HADRIEN BECT
C'est un ancien président qui le dit, garant des institutions, qu'il dit quand même !
AMELIE OUDEA-CASTERA
Telles qu'elles sortent de ces élections législatives. Il a à cœur, et il l'a répété à plusieurs reprises, de sécuriser la stabilité institutionnelle de notre pays, la continuité, voilà, il l'a dit, ce Premier ministre, ou cette Première ministre, sera nommé dans les prochains jours avec un processus qui aura été…
BERENGERE BONTE
Ça vous le confirmer ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
Très respectueux, avec ce dialogue avec les différents partis, et cet appel qu'il a lancé aux partis de travailler aussi entre eux de manière à permettre de trouver un agenda et des compromis politiques, des compromis législatifs, rendant ce futur gouvernement viable.
BERENGERE BONTE
Quand Laurent JACOBELLI, porte-parole du RN, dit ce matin « il s'accroche à son trône comme une moule à son rocher », il n'est pas le seul à le dire, est-ce qu'il y a quelque chose de ça quand même ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
Mais, son trône n'est pas en cause, il est le président de la République, rien ne change à cela.
BERENGERE BONTE
Et on est au 43 jour de gouvernement démissionnaire, est-ce que ça ne pose pas là aussi un problème institutionnel ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
Non, il avait, vous savez il avait dès le 10 juillet exposé sa méthode en disant que, avant de traiter les questions de personnes, il fallait qu'il y ait un travail qui soit mené par les différentes forces, notamment les forces républicaines, sur les idées, sur un programme, sur des éléments de consensus permettant de gouverner de manière durable et viable ce pays. Ensuite, il y a eu plusieurs étapes, toutes les nominations qui sont intervenues au niveau de l'Assemblée nationale, le travail qui a été mené par plusieurs des partis qui ont pu livrer les uns un pacte législatif, les autres un pacte d'actions, ces éléments-là sont autant de briques qui sont aujourd'hui sur la table et je note que les partis eux-mêmes continuent d'évoluer. On voit que ce dialogue il n'est pas complètement au bout, il y a des dissensions qui aussi se font jour, des positions différentes qui s'expriment. Je regarde au sein des, on va dire des forces politiques constitutives du Nouveau Front populaire, certains demandent la destitution, d'autres veulent marcher, d'autres sont pour la censure, d'autres sont au contraire pour travailler et continuer à essayer de trouver des solutions constructives, donc ce processus avance vite, il va aller à son terme dans les tout prochains jours.
HADRIEN BECT
Vous allez vivre ce soir, Amélie OUDEA-CASTERA, la cérémonie d'ouverture des paras comme ministre, peut-être ne le serez-vous plus pour la cérémonie de clôture, est-ce que vous vous y êtes préparée ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
Bien sûr. Vous savez, enfin moi je suis au travail avec au quotidien une seule obsession qui est de faire tout ce qui est en ma capacité pour que ça marche pour le pays, je ne suis animée par aucune autre volonté, aucune autre ambition que celle-ci, donc ça me permet de vivre cette période en étant concentrée, en étant, voilà… encore une fois, toute à la tâche, rien qu'à la tâche, et centrée sur le succès de ces Jeux paralympiques après le très beau succès collectif que nous avons obtenu avec les J.O.
HADRIEN BECT
D'un tout petit mot, vous auriez envie de rester à ce poste, même si la coalition venait à évoluer ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
Je ne me pose pas la question vraiment en ces termes, je crois qu'il y a vraiment…
HADRIEN BECT
Ça c'est de la langue de bois.
AMELIE OUDEA-CASTERA
Non, mais vraiment un temps pour tout. Moi j'ai donné à ma mission depuis deux ans et demi, au service de mon pays, ça m'a apporté énormément, j'ai essayé de donner tout ce que j'avais, dans les bons, dans les moins bons jours, aujourd'hui de voir cette place rehaussée du sport en France ça suffit à me donner beaucoup de bonheur.
BERENGERE BONTE
Et après, toujours de la politique ?
AMELIE OUDEA-CASTERA
On verra, je pense que l'engagement citoyen, l'engagement dans la chose publique, c'est quelque chose que je porte depuis longtemps en moi…
BERENGERE BONTE
Parce que vous ne serez pas députée contrairement à 17 de vos collègues du gouvernement.
AMELIE OUDEA-CASTERA
Et il y a beaucoup de façons différentes de s'investir pour son pays, moi c'est ça qui me plaît.
HADRIEN BECT
Amélie OUDEA-CASTERA, ministre démissionnaire des Sports et des Jeux olympiques, merci d'avoir été l'invitée du 8.30 France Info ce matin.
AMELIE OUDEA-CASTERA
Merci à vous.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 10 septembre 2024