Déclaration de M. Jean-Noël Barrot, ministre de l'Europe et des affaires étrangères, en réponse à une question sur la situation au Liban, à l'Assemblée nationale le 8 octobre 2024.

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Circonstance : Question au Gouvernement, en séance publique, à l'Assemblée nationale

Texte intégral

Mesdames et Messieurs les députés, Monsieur le député [Arnaud Le Gall],

Le Premier ministre l'a rappelé tout à l'heure, la France considère que toutes les vies sont égales en dignité. Elle pleure les victimes civiles partout sur les théâtres que vous avez évoqués.

Vous citez le Liban, pays cher à la France, mais aujourd'hui au bord du gouffre. Si nous ne faisons rien, Mesdames et Messieurs les députés, le Liban demain ressemblera peut-être à ce qu'est devenue la Syrie : un foyer d'instabilité pour les trafics, pour le terrorisme, et le point de départ de grandes migrations, de tous ces civils qui cherchent refuge en Europe.

La première des responsabilités, c'est la nôtre. C'est celle que nous avons vis-à-vis de nos ressortissants et de nos agents. Nous avons renforcé nos moyens dans nos postes diplomatiques. Nous avons aménagé les conditions de travail de nos agents et nous aidons chaque fois que c'est nécessaire nos ressortissants à partir, lorsqu'ils le souhaitent.

La deuxième responsabilité, c'est celle aux parties de ce conflit qui a été entraîné par les décisions du Hezbollah dès le 8 octobre dernier. Il appartient à ces deux parties de saisir la proposition de cessez-le-feu que nous avons mis sur la table il y a dix jours pour donner sa chance à la paix, à la négociation, pour garantir la souveraineté du Liban et la sécurité pour Israël.

La troisième responsabilité, c'est celle des amis du Liban, qui aujourd'hui, partout dans le monde, doivent se mobiliser pour apporter d'urgence le soutien humanitaire dont le Liban a tant besoin. C'est la raison pour laquelle nous convoquerons dans les prochains jours une Conférence internationale pour rallier ces soutiens.

Et la quatrième responsabilité, c'est celle des responsables politiques libanais qui doivent tout faire pour donner à ce pays un président, pour remettre les institutions sur les rails, pour faire en sorte que l'unité, la diversité du Liban soit préservée. Voilà le sens dans lequel le Gouvernement agit au service du Liban.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 10 octobre 2024