Texte intégral
Madame la députée [Elsa Faucillon],
La France n'oublie pas que si la région est aujourd'hui au bord de l'embrasement et si elle traverse une véritable tragédie, le Hamas, qui a perpétré, le 7 octobre de l'année dernière, le pire massacre antisémite de notre histoire depuis la Shoah, porte une très lourde responsabilité.
Ceci étant dit, la France ne détourne pas le regard. Et le bilan de cette tragédie, vous l'avez rappelé, s'alourdit d'heure en heure, à Gaza comme au Liban. À Gaza, 15 morts dans le bombardement d'une école avant-hier ; quatre morts et une quarantaine de blessés - dont des femmes et des enfants - dans le bombardement de l'hôpital des Martyrs d'al-Aqsa hier. Au Liban et en Israël, quatre soldats tués dans une attaque par drones déclenchée par le Hezbollah ; 22 morts - dont des femmes et des enfants - dans le bombardement du village chrétien d'Aïtou, au nord du Liban ; cinq casques bleus blessés dans des tirs de Tsahal au sud du Liban.
Je l'ai dit la semaine dernière en réponse à la question de Monsieur Lecoq, la France a été à l'initiative, s'agissant de Gaza, en étant le premier pays à convoquer une conférence humanitaire, un mois après le 7 octobre, en étant le premier pays occidental à soigner des Gazaouis, en étant moteur dans la création de régimes de sanctions à l'encontre des colons extrémistes et violents, et en étant l'un des seuls pays à soutenir directement l'Autorité palestinienne.
Mais puisque vous évoquez la situation des casques bleus, permettez-moi de me joindre à ce que vous avez dit en dénonçant ces attaques, qui sont une violation manifeste du droit international. C'est la raison pour laquelle le Président de la République, avec ses homologues italienne et espagnol ont, dès vendredi, condamné ces attaques. Ces attaques ont été condamnées également par les 27 [Etats membres de l'Union européenne] hier et par le Conseil de sécurité des Nations unies hier soir. Et aujourd'hui, le Président de la République réitérera ces condamnations auprès du Premier ministre israélien.
Madame la députée [Nadège Abomongoli],
Vos questions sur Gaza sont légitimes. Et je vous propose, si vous en êtes d'accord, que chaque fois que cette question est abordée, nous puissions avoir une pensée pour nos deux compatriotes toujours retenus dans l'enfer noir de la captivité : Ofer, 52 ans, père de famille ; Ohad, 50 ans, père de famille.
La France, Mesdames et Messieurs les députés, ne détourne le regard d'aucune victime civile et d'aucune des victimes parmi nos compatriotes. Et il est vrai qu'au Liban, deux de nos compatriotes comptent parmi les milliers de victimes civiles des opérations militaires israéliennes.
Je vous remercie d'avoir cité le courage des 700 Français engagés dans le contingent des casques bleus de la FINUL. Soyez assurée qu'avec le ministre des armées [et des anciens combattants], nous suivons la situation d'heure en heure pour veiller à ce que leur sécurité soit préservée. Notre position, c'est évidemment que la Force doit rester en place pour pouvoir jouer tout son rôle au moment où le cessez-le-feu interviendra et où il sera nécessaire de préserver la stabilité du Sud-Liban, dans l'intérêt de l'unité et de la souveraineté du Liban et de la sécurité d'Israël.
Quant à ce qui se joue au Liban et qui touche les populations civiles que vous avez évoquées, c'est la France, une nouvelle fois, qui accueillera le 24 octobre prochain la première conférence internationale de soutien au Liban, qui sera à la fois l'occasion de mobiliser tous nos partenaires sur le soutien humanitaire que nous devons au Liban, de soutenir les Forces armées libanaises, de soutenir la FINUL et d'échanger avec nos partenaires sur l'avenir institutionnel de ce pays cher à la France.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 17 octobre 2024