Interview de Mme Annie Genevard, ministre de l'agriculture, de la souveraineté alimentaire et de la forêt, à Europe 1 le 16 octobre 2024, sur la crise agricole.

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Média : Europe 1

Texte intégral

SONIA MABROUK
Bonjour Annie GENEVARD.

ANNIE GENEVARD
Bonjour Sonia MABROUK.

SONIA MABROUK
Et bienvenue à la grande interview sur CNEWS et Europe 1. Merci de nous accorder votre premier entretien. Vous êtes la ministre de l'Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de la Forêt. On va bien sûr parler de vos dossiers brûlants, Madame la Ministre, et puis de votre parcours également. Mais tout d'abord, la colère des agriculteurs semble repartir sur les braises de l'hiver dernier, ils estiment que leur situation ne s'est pas du tout améliorée, voire pour certains qu'elle a empirée, en particulier pour les jeunes agriculteurs en Haute-Garonne par exemple. Annie GENEVARD, un rassemblement est prévue dès ce soir, certains pensent de nouveau bloquer certains sites, voire l'entrée de la capitale. Est-ce que vous craignez de nouveau que ce mouvement reparte en force ?

ANNIE GENEVARD
Écoutez, je pense que les agriculteurs connaissent des circonstances très difficiles : vous avez la crise climatique, trop d'eau ici, pas assez d'eau là, vous avez les attaques sanitaires sur le cheptel de bovins, d'ovins, vous avez une inquiétude générale qui résulte à la fois des circonstances que je viens d'évoquer, des difficultés parfois plus structurelles, comme dans la viticulture. Il y a aussi des inquiétudes en matière de trésorerie. Les trésoreries sont basses, les revenus sont faibles, donc il y a une conjonction et si on ajoute à cela les attaques dont ils sont parfois l'objet, on leur reproche de maltraiter leurs animaux. Quand ils sont éleveurs, on leur reproche d'empoisonner les sols quand ils traitent leurs cultures. Et donc il y a besoin pour eux de retisser ce lien de confiance entre la nation et ceux qui la nourrissent. Et moi, vraiment, je souffre de voir quelquefois la déconsidération dont ils sont l'objet alors qu'ils travaillent si dur et qu'elle est que les circonstances sont difficiles pour eux. Cela étant, il faut aussi que je sois la Ministre de ceux qui leur apportent des solutions.

SONIA MABROUK
Justement, parce que retisser le lien, c'est du long terme, si je puis dire, c'est un défi à long terme. Très concrètement, Madame la Ministre, à tous les agriculteurs inquiets ce matin, ils sont très nombreux à nous écouter sur Europe 1 et à nous regarder sur CNEWS, vous avez parlé des trésoreries quasiment vides pour certains, qu'est-ce que vous pouvez leur annoncer en monnaie sonnante et trébuchante ?

ANNIE GENEVARD
Alors d'abord, tous les engagements qui ont été pris avec eux, il y a quelques mois, au moment des manifestations sont tenus dans le budget.

SONIA MABROUK
Tous les engagements pris par le Gouvernement ATTAL, vous les respecterez ?

ANNIE GENEVARD
Le budget 2025 répond exactement à leur demande et ils peuvent, ils en conviennent d'ailleurs, les communiqués de presse qui ont été faits par les organisations syndicales, je les ai lus avec attention et ils reconnaissent que c'est un bon budget, donc ça va quand même répondre déjà à leurs premières attentes. Et puis aujourd'hui, on verse les aides de la PAC. J'ai demandé à mes services qu'on veille à ce que la PAC soit versée en temps et en heure, donc les premiers versements arrivent aujourd'hui pour 93 =% des agriculteurs.

SONIA MABROUK
Ce qui fait des milliers d'agriculteurs ?

ANNIE GENEVARD
C'est 253 000 agriculteurs et exploitations pour plus de quatre milliards qui vont arriver dans les trésoreries.

SONIA MABROUK
Donc, très concrètement, les aides à la PAC arrivent dès ce mercredi sur les comptes de nos paysans ?

ANNIE GENEVARD
Exactement, exactement et j'ai demandé à ce qu'elles soient majorées au taux maximum qu'on peut avoir sur ce premier versement : 70% et 85% parce que je sais que les trésoreries sont tendues. Et puis récemment, en plus du budget et du versement de la PAC, on a mis en oeuvre avec le Premier ministre, Michel BARNIER, des dispositifs, c'est 120 millions sur la viticulture, c'est 75 millions d'euros de fonds d'urgence pour les filières animales, en particulier la filière ovine.

SONIA MABROUK
Ça, c'est des enveloppes confirmées, Annie GENEVARD ? Je veux dire, c'était prévu et là, vous dites : " Oui, on les débloque " ?

ANNIE GENEVARD
120 millions pour la viticulture, c'était demandé, l'Europe a donné son accord que la France sur ces crédits nationaux puisse verser cet argent. Le fonds d'urgence qu'on a débloqué au sommet de l'élevage à Cournon de 75 millions, c'est en plus de ce qui était prévu, parce qu'on est bien conscients que les attaques sanitaires, vous savez que les cheptels sont touchés par la fièvre catarrhale, par la fièvre hémorragique, donc il y a des pertes de cheptel importantes et donc là, il faut aider ces filières à ne pas mourir.

SONIA MABROUK
Donc des enveloppes d'urgence, si on comprend bien, le déblocage, en tous les cas l'accélération du versement sur les comptes de nos paysans des aides de la PAC. On va continuer à évoquer tous leurs soucis et leurs défis. Alors si on vous entend bien, Annie GENEVARD, s'il y a ces aides qui sont débloquées, si vous êtes capables de dire que votre budget, aujourd'hui, est sanctuarisé, voire davantage, pourquoi s'inquiètent-ils ? Pourquoi comptent-ils pour certains reprendre leur mouvement ?

ANNIE GENEVARD
Parce que je pense que les problèmes sont aussi d'une autre nature. J'évoquais la reconnaissance, la question de la reconnaissance, elle est importante. La question aussi du poids normatif et réglementaire.

SONIA MABROUK
Alors, ça, où en est-il ?

ANNIE GENEVARD
Ça, c'est un point majeur, ça, c'est un point majeur.

SONIA MABROUK
La jungle des normes et de la surtransposition, justement en France.

ANNIE GENEVARD
Ça, c'est un point majeur et j'ai résolu de m'y attaquer. Je pense que dès lors qu'une norme est produite, on ne peut pas tout déréguler, d'ailleurs, les agriculteurs sont des gens très responsables. Moi, j'ai travaillé avec eux depuis vingt ans. Je sais qu'ils ne demandent pas la disparition de toutes les normes. Ils sont bien conscients des attentes de la société, mais on confine à l'absurde quelquefois. La France veut laver plus blanc que blanc, elle sur-transpose allégrement des tas de normes européennes.

SONIA MABROUK
C'est le syndrome du bon élève ? Et ce sont les paysans qui trinquent.

ANNIE GENEVARD
Oui, mais c'est le syndrome… Non, moi, je pense que c'est le syndrome précisément du mauvais élève, parce qu'en faisant cela, on fait courir le risque d'éteindre des filières entières.

SONIA MABROUK
Alors, qu'est-ce qu'on attend ? Est-ce que vous, vous dites que lundi, vous allez rencontrer d'ailleurs vos homologues à Bruxelles, Est-ce que vous allez dire " Ce n'est plus possible, ça, cette surtransposition est aujourd'hui infernale " ?

ANNIE GENEVARD
Je suis la ministre de la Souveraineté alimentaire, quand un peuple ne peut plus être nourri par ses agriculteurs, qu'il faut importer, vous avez dit des pans entiers qui sont l'objet d'importations et ces importations, bien souvent, ne répondent pas aux mêmes normes que celles qu'on impose à nos agriculteurs, y compris des importations européennes, 80% du poulet consommé en dehors du domicile vient de l'étranger. On veut manger du poulet français, mais on ne veut pas de poulailler à côté de chez soi.

SONIA MABROUK
On marche sur la tête ?

ANNIE GENEVARD
Alors, de ce point de vue-là, on marche sur la tête.

SONIA MABROUK
Mais que peut faire très concrètement la ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire ?

ANNIE GENEVARD
Concrètement, je travaille… J'ai une conseillère spéciale que j'ai dédiée à cette question de la simplification parce que je sens que c'est une attente majeure des agriculteurs et le combat ne sera pas facile parce que tout pousse à la norme, à la règle, au durcissement, à la contrainte, donc je sais que c'est un combat qui sera difficile, mais je veux le mener pour les agriculteurs. La question du contrôle unique, un agriculteur…

SONIA MABROUK
Parlons-en, je veux tout simplement, préciser Annie GENEVARD, nos téléspectateurs et auditeurs, qu'aujourd'hui, pour les exploitations agricoles, parfois, c'est 35 à 40 contrôles par an. Le patron de la FNSEA, là encore FNSEA, a dénoncé ce matin. Est-ce que vous pouvez vous engager pour ce contrôle unique ?

ANNIE GENEVARD
Alors, c'est en cours d'élaboration. Je pense pouvoir annoncer des choses assez rapidement, maintenant. Bon, il y a des contrôles qui ne pourront pas faire l'objet, qui ne pourront pas entrer dans le paquet du contrôle unique si c'est diligenté par un procureur, c'est la justice. Bon, la justice est évidemment indépendante, mais pour tout le reste, on ne peut pas soumettre l'agriculteur qui a des difficultés dans son exploitation à une série de contrôles qui chaque fois le mettrait en stress, en risque aussi et vous voyez, j'ai été alerté sur la situation d'un agriculteur qui était touché par la fièvre catarrhale, qui a donc perdu des bêtes, c'est très dur, ce qu'ils vivent est très dur. Quand ils ouvrent la porte de l'étable le matin – écurie - et que leur première angoisse, c'est de compter les animaux qui seront à terre, c'est une violence inouïe et qu'en plus, ils ont un contrôle à ce moment-là, mais c'est impossible et puis, des contrôles qui ne sont pas majeurs, ce n'est pas des contrôles qui sont des contrôles PAC qui vont déterminer, par exemple le versement de la PAC, c'est des contrôles qui sont… Donc, là, il faut absolument qu'on réglemente l'engagement sur le contrôle unique, je veux y arriver. Et c'est l'instruction que j'ai donnée dès le premier jour de mon arrivée au Ministère, à ma conseillère spéciale, que j'ai chargée prioritairement de ce dossier. Il faut donner des signes…

SONIA MABROUK
Oui, mais ces signes ont été donnés par le précédent Gouvernement. Qu'est-ce qui garantit aujourd'hui que ces promesses-là seront enfin tenues ?

ANNIE GENEVARD
Ecoutez, moi, j'ai une méthode. D'abord un, j'écoute ce qu'on me dit…

SONIA MABROUK
Vous savez les recevoir, d'ailleurs, Madame la Ministre, les jeunes agriculteurs, la FNSEA, la Confédération paysanne ?

ANNIE GENEVARD
La première semaine, je les ai reçus. J'ai reçu les quatre syndicats agricoles, je les ai reçus dès la première semaine, j'ai reçu les principales organisations professionnelles. Bien sûr, j'ai commencé par-là, c'est une évidence. Il faut déjà écouter et puis ensuite, il faut distinguer la priorité de leurs attentes, ce qui fait entrave à l'exercice de leur métier qui est si fondamental. Vous savez que dans la loi agricole, dont l'examen va être repris…

SONIA MABROUK
La fameuse grande loi, qu'ils attendent depuis un certain temps.

ANNIE GENEVARD
Exactement. Donc, ça aussi, c'est un engagement, je veux la mener au bout et vite. J'espère que les parlementaires l'adopteront parce que c'est le Parlement qui votera, mais dans cette loi, on érige quand même l'agriculture au rang d'intérêt majeur de la nation. Ça, c'est quelque chose qui est fondamental.

SONIA MABROUK
Intérêt majeur de la nation, quand la France agricole est devenue déficitaire avec nos voisins européens depuis 2015. Est-ce qu'il n'y a pas une contradiction, finalement ?

ANNIE GENEVARD
Il y a une contradiction fondamentale, mais il faut que les Français en prennent conscience.

SONIA MABROUK
Le consommateur également ?

ANNIE GENEVARD
Le consommateur également parce que le consommateur veut du produit français, mais pour cela, il faut pouvoir le payer, parce que le producteur doit bénéficier d'une juste rémunération. Quand le producteur français est concurrencé par du produit étranger qui est moins cher, parce que les règles de compétitivité ne sont pas les mêmes. Evidemment, on joue à armes totalement inégales. On veut plus de normes en matière de produits phytosanitaires, mais ça risque d'éteindre des filières entières.

SONIA MABROUK
Donc vous demandez de la cohérence à tout le monde, y compris le consommateur ?

ANNIE GENEVARD
Il faut de la cohérence. Chaque fois qu'on… Le consommateur, il doit se rendre compte de ce qui se joue aujourd'hui. La souveraineté alimentaire, qu'est-ce que ça veut dire ? Aujourd'hui, la ferme France ne suffit pas à nourrir la population française. On sait que l'agriculture peut être une arme stratégique et militaire, on le voit avec le conflit russo-ukrainien. Il faut bien comprendre à quel point c'est stratégique. Il faut que nos agriculteurs puissent nourrir la population, mais pour cela, il faut qu'on les laisse faire.

SONIA MABROUK
Alors, c'est une arme stratégique, vous le dites très bien, Annie GENEVARD, c'est une arme aussi, j'allais dire normalement, de rapport de force ; est-ce que, quand vous avez reçu les principales organisations syndicales agricoles, ils vous ont parlé de ce qui est en cours pour l'accord du MERCOSUR ?

ANNIE GENEVARD
Oui.

SONIA MABROUK
On apprend que les négociations se poursuivent, malgré le non de la France. Pourquoi il n'y a pas un rapport de force ? Est-ce que cet accord risque d'être signé en novembre ?

ANNIE GENEVARD
Ecoutez, moi, j'appartiens à une famille politique qui a toujours été constante sur ce sujet. Nous sommes opposés au MERCOSUR. J'ai échangé brièvement avec le président de la République hier, au sortir du Conseil des ministres, pour lui dire : " Le MERCOSUR, ça va être un cataclysme pour nos agriculteurs ". Ce qui est en jeu dans les accords internationaux… La France est une grande nation exportatrice, il ne s'agit pas d'éteindre tous les accords internationaux, on a besoin d'exporter, mais le problème de ces accords internationaux, c'est qu'on accepte de laisser entrer sur notre sol des produits qui ne répondent pas du tout aux mêmes normes sanitaires, aux mêmes normes de production, que celles qu'on impose à nos agriculteurs.

SONIA MABROUK
Alors qu'est-ce qu'on attend quand l'Allemagne pousse à la signature pour ses voitures et finalement rafler la mise ? Est-ce que c'est elle qui impose le tempo aujourd'hui ?

ANNIE GENEVARD
Alors là, il faut être en capacité de peser diplomatiquement. Eh oui, ça, c'est la résultante du poids politique, du poids des forces politique.

SONIA MABROUK
Donc, là, c'est un rapport de force politique ?

ANNIE GENEVARD
Exactement. Et moi, je suis très inquiète pour la filière Cognac aussi, je les ai reçues. Voilà une filière d'excellence qui fonctionne bien, qui ne demande rien à personne et qui peut être la victime collatérale du chantage chinois : c'est insupportable, c'est inacceptable.

SONIA MABROUK
Donc vous dites qu'il faut un rapport de force ?

ANNIE GENEVARD
Sur ces accords internationaux, il faut un rapport de force, il faut peser, c'est une évidence, mais cette question, elle est majeure. Vous savez, un autre exemple, on a interdit en France de traiter les cerisiers. On a interdit, on s'est fait plaisir, on a dit " on interdit ". Ben maintenant, on ne mange quasiment plus de cerises françaises.

SONIA MABROUK
C'est intéressant parce que, Annie GENEVARD, votre parcours, je vais le rappeler parce que vous connaissez bien ces sujets, vous connaissez l'école, je vous poserai une question pour conclure, mais en 2015, par exemple, vous étiez contre l'interdiction de la chasse à glu. Vous avez par ailleurs cosigné un texte sur un moratoire sur la suppression d'outils phytosanitaires, donc des pesticides. Certains disent que vous êtes une alliée, d'ailleurs, ce n'est pas un reproche, de la FNSEA. Est-ce que vos positions d'hier seront vos positions d'aujourd'hui et de demain surtout ?

ANNIE GENEVARD
Alors bon, vous évoquiez la chasse à la glu…

SONIA MABROUK
Qui est interdite depuis, oui.

ANNIE GENEVARD
Qui est interdite. Il y a neuf ans, un amendement a été cosigné sous mon nom. Je n'en ai absolument aucun souvenir. J'ai toujours trouvé ce mode de chasse cruel et depuis, je n'ai jamais resigné d'amendement en faveur de la chasse à la glu, parce que j'ai toujours trouvé ça…

SONIA MABROUK
C'est intéressant de clarifier votre position.

ANNIE GENEVARD
Et vraiment, ils ont exhumé cet amendement dont je n'avais aucun souvenir, dans quelles conditions a-t-il été signé ? Je n'en ai aucun souvenir. J'assume parfaitement mes positions sur le loup, par exemple, parce que le loup est en train de mettre en immense difficulté le pastoralisme français, donc il y a des choses que j'assume et que j'assume encore. Sur le loup, il ne s'agit pas d'éteindre cette espèce, il s'agit de juste veiller à ce qu'elle soit compatible avec l'élevage, mais vous évoquiez les produits phytosanitaires. Vous voyez, on avait été alertés par notre collègue Julien DIVE, sur la situation de la betterave sucrière dans le Nord. Faute d'un traitement très spécifique, cette filière allait s'éteindre sous l'effet de la jaunisse de la betterave. On avait demandé à ce qu'on puisse rétablir un traitement qui sauve cette filière, c'est ça que j'ai signé, parce qu'il y a des conséquences économiques à ces décisions. Et du reste, Julien DENORMANDIE, qui était à l'époque en responsabilité, avait demandé à ce qu'on puisse faire ces traitements. Tout est une question d'équilibre. Je voudrais dire enfin que, sur cette question des traitements, parce que là, les accusations sont faciles. Moi, je suis très confiante dans la science et dans la technologie. Je sais que demain, on aura des alternatives technologiques. Vous savez, qu'aujourd'hui, il y a des entreprises très innovantes en France qui sont capables d'adapter sur les outils agricoles des systèmes qui peuvent discriminer un traitement très ponctuel et très faible qui évite une pulvérisation générale, mais on accepte, nous, le médicament qui nous soigne.

SONIA MABROUK
Confiance dans la science.

ANNIE GENEVARD
Il faut aussi accepter le principe de soigner les plantes.

SONIA MABROUK
On va conclure. Je vous demanderai une réponse rapide, mais je crois que c'est important que je l'évoque parce que vous êtes surtout une spécialiste de l'école, Annie GENEVARD, on vous voyait d'ailleurs davantage à l'Éducation que l'Agriculture. Vous avez d'ailleurs été professeure de français, on connaît vos positions fermes sur l'autorité à l'école, sur la sanctuarisation de la laïcité. Ce ministère vous a échappé a-t-on lu à cause de vos positions dites conservatrices. Est-ce que vous le regrettez aujourd'hui, un tel ministère ?

ANNIE GENEVARD
Ah, pas du tout, ah, pas du tout. Non, absolument pas.

SONIA MABROUK
Ce n'est pas de la langue de bois ?

ANNIE GENEVARD
Non, non, absolument, non, non, ce n'est pas de la langue de bois, ça fait vingt ans que je travaille dans le monde agricole avec le monde agricole. Donc lorsque Michel BARNIER, qui souhaitait que j'entre dans son Gouvernement, m'a demandé le choix qui était le mien, j'ai demandé l'agriculture, donc ce n'est pas… C'est un merveilleux ministère, c'est un merveilleux, un ministère attachant, un ministère de coeur, parce qu'il touche des gens, qui concernent, des gens qui sont profondément attachants et puis un terroir, des territoires merveilleux.

SONIA MABROUK
Et un lien à tisser comme vous l'avez dit ?

ANNIE GENEVARD
Et un lien, tout à fait, oui.

SONIA MABROUK
Merci, Annie GENEVARD. Merci pour cette prise de parole sur Europe 1 et CNEWS et à bientôt.

ANNIE GENEVARD
Merci Sonia.

DIMITRI PAVLENKO
Merci. Annie GENEVARD. Merci Sonia MABROUK.


Source : Service d'information du Gouvernement, le 17 octobre 2024