Texte intégral
Mme Agnès Pannier-Runacher : "Bonjour à toutes et à tous, je suis très heureuse de participer aujourd'hui au Conseil Energie. Trois moments forts dans cette journée.
Premier moment fort : nous allons évoquer le rapport Draghi. Le rapport Draghi met en avant l'énergie nucléaire comme étant un atout pour l'Europe. Il montre que c'est un élément de compétitivité, notamment sur les prix. C'est également un élément de sécurité de l'approvisionnement en énergie bas-carbone pour l'Europe. Et effectivement, je crois important de tirer les conclusions pour les politiques énergétiques à venir, notamment sur le sujet du nucléaire.
Deuxième sujet, c'est une discussion que nous avons demandée sur l'acte délégué sur l'hydrogène. Cet acte délégué va permettre à la Banque de l'hydrogène de soutenir des projets d'hydrogène à base d'électricité nucléaire. C'était une nécessité, là encore, dans cette optique, d'avoir plus de compétitivité en Europe, de mieux accompagner nos industriels et nous accueillons très favorablement cet acte qui maintenant est soumis à la concertation.
Troisième élément, l'alliance du nucléaire se réunira à nouveau. Elle n'avait pas été réunie depuis le mois de mars. Nous ferons le point avec l'ensemble des ministres qui comptent sur le nucléaire, aux côtés du renouvelable, de l'efficacité énergétique et de la sobriété pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Cette alliance nous permettra d'évoquer les politiques, les cent premiers jours de la Commission, la nouvelle Commission européenne et nos attentes vis-à-vis de la Commission européenne pour avoir un principe de neutralité technologique, qu'il s'agisse des textes qui sont appliqués aux énergies bas carbones, mais également sur les enjeux de financement et d'aides d'État. Nous parlerons aussi du lien que nous construirons avec les députés à la veille des auditions des commissaires européens. Il est important que les députés soient bien associés, qu'on puisse discuter de nos positions, de la manière de porter ces positions, en particulier sur le nucléaire.
Q : Madame la Ministre, vous vous portez aussi un non-paper sur le GNL russe. Est-ce que vous pouvez expliquer pourquoi cette démarche ? Sachant que les Belges ont aussi un point AOB sur le sujet avec des solutions pour traquer les molécules de GNL russe. Quelle est la différence entre vos deux projets et pourquoi avoir ce…pourquoi avoir cette initiative supplémentaire ?
Mme Agnès Pannier-Runacher : Cette initiative, elle vise à donner de la transparence sur les importations de gaz naturel liquéfié russe. Vous le savez, aujourd'hui, la France est un point d'entrée et de passage de ce gaz naturel liquéfié. Nous n'en consommons pas, mais nous sommes un point d'entrée puisque nous avons une façade maritime et il nous paraît très important au moment où nous devons réduire notre dépendance par rapport au gaz russe, de faire la transparence sur les circuits d'approvisionnement de ce gaz naturel liquéfié. Être transparent, montrer où vont les molécules, c'est contribuer à baisser notre dépendance vis-à-vis du gaz russe. Et pour nous, c'est très important.
Q : Et là, l'initiative belge ne suffisait pas.
Mme Agnès Pannier-Runacher : Je crois qu'on part de la même démarche et tout ce qui permettra de diminuer notre dépendance vis-à-vis du gaz russe et de faire la transparence. Il ne s'agit pas de montrer du doigt, il s'agit simplement d'avoir un reporting qui nous permette de progresser collectivement et de réduire notre dépendance vis-à-vis du gaz russe, qui est une nécessité aujourd'hui.
Q : Do you think it would be possible to get companies to publish that kind of information regarding Russian LNG ?
Mme Agnès Pannier-Runacher : : We believe it is needed to have the highest level of transparency regarding the flows of NLG, because we need to remove this dependency from natural gas, Russian natural gas. This is good for Europe, this is good for our competitiveness, this is good for the companies, and this is key if we want to be consistent with the position vis à vis Ukraine.
Q : Quelque chose qui s'est passé hier, la signature d'un accord de coopération sur le nucléaire avec les Pays-Bas, est-ce que vous pouvez nous en dire plus, quelle était l'idée derrière ?
Mme Agnès Pannier-Runacher : L'idée c'est, au moment où les Pays-Bas s'engagent dans une relance de leur nucléaire, mais sont aussi investis dans les enjeux du cycle du combustible nucléaire et dans les SMR, de mettre nos forces en commun. C'est au fond la prolongation de l'Alliance du nucléaire. Ce sont les exercices pratiques en bilatéral. Nous avons tout intérêt à mettre autour de la table nos meilleurs experts, nos autorités de régulation, nos centres de recherche et nos entreprises pour faire en sorte de continuer à maîtriser, de l'amont à l'aval, la chaîne du nucléaire et de produire de nouveaux projets puisqu'on a aussi des défis en matière de nucléaire. Le défi du recyclage du combustible, le défi des traitements des déchets, le défi de la sécurité et de la sûreté et nous ne ferons aucun compromis sur ces trois défis".
Source https://ue.delegfrance.org, le 18 octobre 2024