Texte intégral
Monsieur le Directeur du Musée de l'Armée, Général,
Monsieur le Gouverneur militaire de Paris, Général,
Monsieur l'Evêque aux Armées, Monseigneur,
Monsieur le Directeur de la Mémoire, de la Culture et des Archives, cher Evence,
Madame la Déléguée à l'Information et à la Communication de la Défense, chère Olivia,
Monsieur le Président de la Bibliothèque nationale de France, cher Gilles,
Mesdames et messieurs, membres du conseil d'administration du Musée,
Mesdames et messieurs, membres actifs du monde muséal et culturel,
Mesdames et messieurs, personnel du Musée de l'Armée,
Mesdames et messieurs, chers amis du Musée de l'Armée et du monde combattant.
C'est une vraie joie pour moi de commencer cette année 2025, et la saison traditionnelle des voeux, ici et avec vous.
Ici, car j'ai un lien particulier avec ces lieux, vous le savez sans doute, puisque j'ai la chance, en tant que ministre déléguée à la Mémoire et aux Anciens combattants, d'avoir mes quartiers à proximité immédiate.
J'ai ainsi été l'une des spectatrices les plus assidues, en voisine, des évolutions du musée, et je peux vous dire que l'expérience immersive Aura est devenue un passage obligé pour mes invités et mes amis.
Je ne dis pas seulement cela pour l'anecdote, mais cela révèle d'emblée que le musée de l'Armée n'est pas un musée comme les autres.
D'abord, évidemment, parce qu'il est l'un des plus importants des 17 musées du ministère des Armées, qui font de celui-ci le deuxième opérateur culturel de l'Etat. On l'oublie trop souvent et on ne le rappellera jamais assez !
Mais aussi parce qu'il fait partie de ce " panthéon militaire " que sont les Invalides : une maison qui n'est pas seulement la mienne, celle du musée de l'armée, du chef d'état-major de l'armée de terre ou du gouverneur militaire de Paris, mais celle de tous les Français.
Les Invalides, c'est d'abord l'Institution nationale des invalides et son centre des pensionnaires, qui accomplissent depuis 1674 la vocation première de cet hôtel et lui donnent son sens le plus noble : accueillir les combattants malades ou blessés au service de la patrie, ainsi que les victimes d'attentat.
C'est la maison des armées et de tous les soldats, du militaire du rang au gouverneur militaire de Paris, où se déroulent tout au long de l'année prises d'arme et cérémonies, comme encore la semaine dernière avec les voeux du ministre des Armées.
C'est un lieu sacré, avec la cathédrale des Invalides, l'église des soldats, et l'église du Dôme, qui est une sépulture et un lieu de traditions : chaque année, le 2 décembre, les Saint-Cyriens y rendent hommage au génie militaire lors de la cérémonie du fameux " 2S " qui célèbre la victoire d'Austerlitz.
Un lieu sacré pour la mémoire nationale, également, qui justifie cette appellation de Panthéon des armées, mais qui est bien devenu aujourd'hui un véritable temple républicain au sens le plus large du terme, où la Nation rend hommage à ceux qui lui ont fait honneur, ou qui se sont sacrifiés pour elle.
Dans ces moments d'hommage national, les regards de tous les Français convergent vers le dôme doré des Invalides, et la cour d'honneur devient le coeur où bat l'âme de notre pays.
C'est enfin, et c'est ce qui nous rassemble aujourd'hui, une véritable cité culturelle avec sa collection de pièces d'artillerie, ces fûts de canon qui fascinent toujours autant les petits garçons et les petites filles dans la cour d'honneur, ses différents musées et leurs collections.
Collections historiques, mais aussi de beaux-arts et de sciences techniques, conservant l'un des patrimoines d'histoire militaires les plus riches au monde, avec près de 500 000 pièces, qui nous permet de plonger aux racines de l'histoire de notre pays et de l'humanité, puisque certaines pièces datent de l'âge du bronze.
Depuis plus de trois siècles, la silhouette des Invalides veille sur Paris, et cela fera cette année 120 ans que le musée de l'Armée porte la mémoire de notre pays et des combats qu'il a menés.
Oui, comme vous l'avez dit, général, visiter ce musée, c'est parcourir toute l'histoire de France, à travers son histoire militaire.
C'est, pour reprendre cette belle formule, jeter un pont entre le passé, le présent et l'avenir.
Y compris en usant des outils d'avenir avec l'utilisation des nouvelles technologies, et en particulier de l'IA, comme nous l'a présenté une exposition qui permettait de revivre la libération de 1944, 80 ans après.
J'ai relevé, général, que c'est un des axes que vous souhaitez développez. Il est porteur de belles promesses, et intéresse le public, alors vous avez raison : n'en privons pas le musée de l'armée !
Sans vouloir sortir du rôle qui est le mien, un mot, tout de même, sur la fréquentation car quand il y a de bonnes nouvelles, il faut les dire et les redire !
Malgré le profil compliqué de cette année olympique, avec le creux estival qu'ont connu toutes les institutions culturelles de la capitale, vous avez accueilli l'an dernier 1, 3 million de visiteurs, soit une hausse de 7,5%.
100 000 visiteurs annuels de plus, j'ai vérifié, depuis ma dernière venue.
1,3 million de visiteurs dont, je veux le souligner, 40% de jeunes : 520 000 visiteurs de moins de 26 ans, 80 000 scolaires ! Tous les musées ne peuvent pas en dire autant.
On voit des parents emmener leurs enfants, y compris très jeunes, dans ce musée, et les enfants demandent à y retourner, car la muséographie a été remarquablement adaptée à leur regard.
La programmation des expositions temporaires y contribue également, et je pense notamment à cette formidable idée, évoquée par le général, d'avoir proposé de revisiter l'Histoire de France en briques LEGO : j'espère que vous avez pu aller en famille, ou même pour vous, découvrir le résultat, qui était visible jusqu'à ce dimanche.
Quel plus beau symbole, je vous le demande, peut-on rêver de cette transmission de la mémoire qui est notre préoccupation commune ?
Cette transmission qui contribue à porter et entretenir la culture de défense nécessaire à notre pays et à nos armées.
Je sais, monsieur le gouverneur militaire de Paris, que vous en êtes conscient.
En me tournant vers vous, j'en profite d'ailleurs pour vous féliciter de votre élection à la tête du conseil d'administration du musée de l'Armée le mois dernier, à la suite du général Abad dont je salue l'engagement.
Mais je ne voudrais pas risquer de vous assommer sous le poids des flatteries : je sais qu'aucun de vous ne se reposera sur ses lauriers.
Je compte sur vous, monsieur le directeur, pour emmener le musée et ses équipes vers de nouvelles perspectives en 2025, et vers l'horizon 2030, avec une deuxième phase de transformation qui s'ouvre maintenant.
C'est aussi l'occasion pour moi de saluer le prédécesseur du général Gravêthe, le général de Medlege, dont l'application et la détermination à la tête de cette institution lèguent un héritage précieux.
Il a su mener à son terme la réalisation de la première phase du projet au long terme initié par Jean-Yves Le Drian en 2015, il y a exactement 10 ans.
Le ministère des Armées s'est engagé pour ces travaux à hauteur de 15 millions d'euros.
Différents mécènes y ont également participé : je tiens à les remercier pour leur fidélité, et la haute conscience qu'ils ont de l'importance des enjeux de défense.
J'étais venue déjà inaugurer ce nouveau parcours d'exposition en septembre, lors de l'un de mes tout derniers déplacements en tant que secrétaire d'Etat : c'est pour cela, j'y reviens, que c'est une joie toute particulière de me trouver aujourd'hui avec vous, pour ma première visite depuis ma nomination. J'en profite pour saluer mon prédécesseur Jean-Louis Thièriot, qui est comme moi attaché à ce musée.
Je pense parler au nom de toutes et de tous en disant que nous avons hâte de pouvoir découvrir les nouveaux parcours que vous êtes en train de construire.
Cela ne sera pas de tout repos, mais j'ai confiance dans votre capacité, et dans celle de toutes les équipes du musée de l'Armée, à porter cette ambition à son terme.
Alors, bien sûr, je ne sais pas où je serai lorsque cette deuxième phase verra son terme, mais je peux d'ores et déjà vous garantir que je mettrai un point d'honneur, à titre officiel ou privé, à être parmi les premiers visiteurs de ces parcours.
Je crois que j'ai déjà trop parlé, mais pardonnez mon enthousiasme quand je parle de cette si belle maison, dans laquelle je me sens toujours autant honorée et émerveillée comme les enfants que je croise dans la cour.
Et comme on dit chez nous : " la main dessus " !
source https://www.defense.gouv.fr, le 17 janvier 2025