Texte intégral
Madame la sénatrice Karine Daniel,
Je voudrais continuer de marteler que les Etats-Unis sont et resteront un partenaire important pour la France comme pour l'Europe, avec lequel nous ne pouvons que travailler étroitement sur tous les sujets. Nous avons déjà l'expérience de cette administration. Il est clair que le président Trump cherchera à pousser son avantage sur un certain nombre de sujets, parfois brutalement, mais nous serons fermes, en européen, pour assurer la défense de nos intérêts.
Grâce à l'impulsion donnée par le Président de la République depuis 2017, l'Europe dispose de tous les outils pour se défendre contre les pressions commerciales, soutenir notre industrie et assurer notre souveraineté numérique. L'unité européenne est la condition pour peser dans les rapports de force. Je rappelle que nous sommes un marché de 450 millions de citoyens qui peut tout à fait décider de son avenir. Pour cela, il faut s'affirmer, et c'est le message que la France porte. Nous sommes capables de résister aux pressions commerciales et aux pratiques déloyales. L'Europe l'a montré sur les véhicules électriques chinois. Nous disposons d'un instrument anti-coercition, et il appartient à la Commission de l'activer si nécessaire, puisque c'est elle qui a une compétence exclusive en la matière.
L'Union européenne doit aussi faire un effort spécifique pour améliorer sa compétitivité et développer de nouveaux partenariats. Nous ne sommes pas opposés par principe aux accords commerciaux. Nous regardons au cas par cas le résultat des négociations en fonction de nos intérêts. C'est la raison pour laquelle, par exemple, nous nous sommes opposés à l'accord UE-Mercosur, qui en l'état n'est pas satisfaisant.
Vous le voyez, Madame la Sénatrice, plus que jamais, face au retrait américain, la France est attendue et sera à la hauteur de ses responsabilités pour relever les défis.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 23 janvier 2025