Déclaration de M. Jean-Noël Barrot, ministre de l'Europe et des affaires étrangères, en réponse à une question sur l'action d'ingérence de l'Azerbaïdjan, au Sénat le 29 janvier 2025.

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Circonstance : Question d'actualité au Gouvernement, en séance publique, au Sénat

Texte intégral

Monsieur le sénateur [George Naturel],

Vous interrogez le Gouvernement sur les agissements coupables et intolérables d'un groupe appelé le Bakou Initiative Group qui est situé en Azerbaïdjan et qui est lié à ses autorités.

Par des manoeuvres numériques aussi bien que physiques, inauthentiques et malveillantes, qui visent nos régions, nos départements, nos collectivités d'outre-mer ainsi que la Corse, et en particulier la Nouvelle-Calédonie, ce groupe a démontré sa volonté manifeste de tenter de s'ingérer dans notre débat public et de porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation, et en l'occurrence notre intégrité territoriale et la sécurité publique.

C'est pourquoi nous ne nous laisserons pas faire. C'est pourquoi, dès le 19 novembre, j'ai convoqué l'ambassadrice de l'Azerbaïdjan à Paris, pour lui signifier notre réprobation absolue de ces agissements et demander à ses autorités qu'ils les fassent cesser. C'est pourquoi, au mois de décembre, le service Viginum, qui détecte et attribue les ingérences numériques étrangères, a publié un rapport circonstancié qui démontre l'ampleur de ces manoeuvres, leur caractère inauthentique, ainsi que leur échec à atteindre les objectifs qu'elles s'étaient fixés. Et c'est pourquoi, si l'intervention à laquelle vous avez fait allusion est intervenue en visioconférence, c'est précisément parce que nous avons empêché, par des sanctions, les autorités azéries de participer à ce forum organisé par ce groupe.

Avec le ministre d'Etat, ministre des outre-mer, nous nous tenons à vos côtés, nous nous tenons aux côtés des Néo-calédoniens, en les appelant à ne pas tomber dans le piège qui est ainsi dressé. Et nous appelons l'Azerbaïdjan, qui se déshonore, qui se déconsidère, qui se sanctionne tout seul à soutenir de telles manoeuvres, à les faire cesser et à résoudre, quel que soit le différend qu'il entretient avec la France, par la diplomatie plutôt que par les ingérences.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 3 février 2025