Texte intégral
L'accord de 1968 crée un statut unique pour les ressortissants algériens en matière de séjour, de travail et de mobilité entre la France et l'Algérie. Il fixe des conditions plus favorables que le droit commun pour certains profils et plus défavorables pour d'autres profils. Depuis sa signature il y a soixante ans, la situation a pu évoluer, c'est d'ailleurs pourquoi l'accord a été modifié à trois reprises, en 1985, en 1994 et en 2001.
Rien n'empêche qu'il évolue à nouveau à l'avenir. D'ailleurs, lorsque le Comité intergouvernemental de haut niveau entre la France et l'Algérie s'est réuni en octobre 2022, les deux pays se sont mis d'accord pour réactiver le groupe technique bilatéral de suivi de l'accord en vue de l'élaboration d'un quatrième avenant. Il est donc tout à fait envisageable de faire évoluer l'accord, à condition que nos relations avec l'Algérie retrouvent de la sérénité. Le moment venu, nous pourrons aborder une telle évolution avec précision, avec sérénité et en veillant à défendre au maximum les intérêts de la France et des Français.
Vous avez évoqué l'influenceur connu sous le pseudonyme de Doualemn, renvoyé par les autorités algériennes après s'être rendu coupable sur internet d'appels à la violence et au meurtre. Ce sont des faits d'une extrême gravité ; il sera poursuivi et, je l'espère, lourdement sanctionné. Je sais que le ministre de l'intérieur y veille, dans ce cas précis comme dans d'autres.
Toutefois, je ne suis pas de ceux qui croient que la France est offensée par des influenceurs, qu'ils soient algériens ou d'une autre nationalité. La France est trop grande pour que cela l'atteigne.
Ensuite, vous me parlez de la Colombie et des Etats-Unis de Donald Trump en suggérant que c'est par l'escalade, l'invective et la menace que des solutions peuvent être trouvées. Or en politique internationale comme en politique nationale, c'est par le dialogue et le respect, que nous trouvons des solutions, sans renoncer à la fermeté. Regardez ce qu'il s'est passé avec l'Algérie, puisque vous me parlez de la reconduite des étrangers en situation irrégulière : c'est lorsque nous avons rétabli la coopération et le dialogue, dans la fermeté et le respect, que nous avons obtenu des résultats.
En 2020, 828 étrangers en situation irrégulière, puis, en 2021, 754 autres ont été reconduits. En 2022, nous avons rétabli la coopération et nous avons multiplié par trois les reconduites à la frontière d'étrangers en situation irrégulière : 1 876 en 2022, 2 562 en 2023. Vous le voyez, c'est par la coopération, le respect et la fermeté qu'on obtient des résultats, non par l'outrance et l'invective.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 4 février 2025